NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » publicité Une grand-messe pour la négoAinsi, sans avoir trop voulu y croire au début, la France contemplait A présent l'ampleur des dégats et n'en revenait pas que ce mauis coup de la pub ait pu l'affaiblir si douloureusement au moral et au physique. Recroquevillée sur elle-mASme, ses sens ayant été atteints - plus sourde, plus muette, plus empAStrée dans ses mouvement, lA où la pub apportait vie et dynamisme - la France s'interrogea. Comment en était-on arrivé lA ? Et comment pouit-on reconstruire ? A€ l'étranger, pourtant, certains analysaient avec intérASt cette France qui était encore et toujours capable d'étonner le monde par ces mouvements sociaux qui ne ressemblaient A rien de connu. Le succès des business models des sites communautaires, comme Facebook ou MySpace, qui reposait essentiellement sur un financement par la pub, se voyait dangereusement remis en cause dans un pays pourtant parmi les mieux disposés A cette forme de convivialité (on communique volontiers, mais en restant chez soi, individualisme franA§ais oblige). D'autres, et notamment dans la publicité, commenA§aient mASme A se dire que la France, loin d'AStre irréformable, était au contraire peut-AStre bien A l'ant-garde de tous les autres. Le risque de contagion n'était pas nul. Il fallait voir ce qui sortirait de tout cela. Peut-AStre un nouveau modèle économique pour la publicité ? Les scénaristes américains en grève de la Writer's Guild aient bien évoqué l'idée de monter des joint-ventures afin de se libérer du monopole des studios et de diffuser directement leurs écrits sur le Web. Un renouveau de relations agences-annonceurs émergerait peut-AStre. Le contenu mASme de la publicité, sa finalité, son mode d'emploi, tout cela ne manquerait pas d'évoluer après une telle remise en cause. Les FranA§ais étaient peut-AStre tout simplement en ance. Avec les surprises A répétition dont ce pays n'était pas are depuis qu'il ait élu son nouveau Président, il y aurait peut-AStre du bon A prendre. Mais, dans les milieux économiques, un mot, maintenant, était sur toutes les lèvres, et ce mot tombait comme un couperet chaque fois que s'exprimait un P-DG sur une antenne (mASme si les occasions étaient désormais rares), dans un improbable journal ou revue (A l'étranger, A§a fonctionnait parfaitement bien et on ne s'en priit pas), ou encore dans un cabinet ministériel ou dans une salle de réunion. Car la situation n'était plus tenable. Des investisseurs, des entreprises étrangères mais aussi franA§aises envisageaient sérieusement de laisser la France croupir dans ses problèmes. Et ce mot qui glaA§ait les sens, c'était : - délocalisation -. L'idée ait germé dans plus d'un esprit, et notamment dans la pub. Après tout, les actifs d'une agence, c'était de l'immatériel. Et A§a pouit se gérer de partout. Ant la grève, les grands réseaux internationaux créaient déjA et lanA§aient des camnes mondiales A la vitesse d'Internet pour passer des ordres, envoyer des visuels, des jingles, des spots entiers, des sites complets codés en HTML, etc. L'Hexagone n'était qu'une petite tache sur la sectiune. On pouit donc tout A fait imaginer délocaliser dantage toute la partie créative, par exemple A Londres, si proche et si dynamique A la fois, où de nombreux DA1 se laisseraient facilement conincre d'aller s'installer. Les chaines franA§aises aient viré au noir ? Pas grave. On négocierait leur reprise ou leur sous-location avec le CSA et on reconstruirait une offre publicitaire A partir de l'étranger. D'ailleurs, c'est presque ainsi que les radios dites -périphériques-, Radio Luxembourg, Europe nA°i et Radio Monte-Carlo (pour reprendre leurs anciennes appellations) ait fonctionné jusqu'au début des années 1980. Elles émettaient du Grand-Duché, d'Allemagne, d'Italie. Rien n'empASchait de rééditer l'exploit pour les télé, pour les agences de pub, pour les web agencies, mais avec, en plus, les studios, les régies d'achat d'espaces, et d'autres services et activités qu'on ne manquerait pas de trouver, tous également A l'étranger. Finalement, les grandes agences franA§aises aient bien réussi A s'internationaliser et A créer des concepts déclinables A l'échelle étaire. DéjA largement présentes A l'étranger (sans parler des agences anglo-saxonnes), pourquoi n'interviendraient-elles pas sur le marché franA§ais A partir de leurs structures expatriées ? Dans un premier temps, donc, le Web, la télé, peut-AStre, pourraient rapidement prendre le relais des médias nationaux en panne. Et pour la suite, on verrait bien les leA§ons qu'on pourrait tirer du conflit pour réorganiser la profession dans un sens qui exclurait tout nouveau risque de prise en otage. Cette menace, comme Maurice Lévy l'ait rappelé le premier jour de la grève, au micro de jean-Pierre Elkabbach, ce n'étaient pas chez les Chinois qu'il fallait en chercher la cause. La mondialisation ait bon dos. C'était ici et maintenant qu'était le problème. Aussi, pour s'en sortir, Maurice Lévy, au nom des professionnels du secteur, s'adressa-t-il officiellement au Premier ministre. Il lui demanda d'organiser une rencontre autour d'une le de tous les représentants concernés, A l'image de la négociation historique qui ait permis de débloquer la France en grève de Mai 68 ou, plus récemment, de lancer le d'action national en faveur de l'environnement. Une grand-messe de la négociation comme seul ce pays était capable d'en organiser sous les yeux du monde admiratif et guement dubitatif. Un Grenelle de la publicité. |
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