NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » PUBLICITé » Le marketing des idées s impose, les marques deviennent les nouveaux gourous Toute culture est toléréeEn l'absence de système référentiel, ce qui était auparavant considéré au mieux comme une vulgaire sous^culture, au pire comme le rebut de la société, deent légitime et accepté comme tel. On réhabilite des cultures longtemps méprisées. En témoigne le succès commercial de Stephen King, orfèvre du genre, du Projet Blair Witch, de Résident Ei 2, jeu déo délibérément gore et classé parmi les premiers au hit-parade des ventes, ou encore l'ampleur qu'a pris la fASte de Halloween en Europe (rappelons-le, ici aussi, sous l'impulsion du marketing et des médias). La publicité s'est réapproprié le phénomène. Orangina rouge s'était lancé en parodiant un film gore. Souvenez-vous du - pourquoi est-il si méchant ? - - Parce que !- La X Box de Playstation présente un fotus expulsé du ventre de sa mère, qui va atterrir dans un tombeau ! Nombre de camnes, comme celle de la chaine de télésion 13e rue, s'inspirent de la réhabilitation du gore. De mASme pour le succès du film Ed Wood de Tim Burton, où Johnny Depp interprétait brillamment Ed Wood, - le plus mauvais réalisateur de tous les temps -. Le film témoignait de l'intérASt croissant témoigné au gore, qui se prASte désormais au cinéma d'auteur. Il nous plongeait dans les arcanes du style, dans les années cinquante, alors que les films étaient produits dans des condition difficiles, avec de très faibles moyens. En montrant la méthode d'Ed Wood, le réalisateur le plus significatif de ce courant, il tendait A réhabiliter ce qui était jusque-lA considéré comme un sous-genre, et A reconnaitre l'influence de ces films sur le cinéma des années A venir. Il a été sui de Sleepy Hollow, la légende du chevalier sans tASte, dont le titre semble suffisamment éloquent pour n'avoir rien A rajouter. Le gore n'est pas le seul exemple A marquer le retour sur le devant de la scène d'un style honni. Le retour du porno est désormais un fait. Le phénomène a été révélé par la presse A la fin 1998. Le très honorable journal Le Monde titrait le 5 juin 1998 - Cinéma : le X reent A la mode -. Les couvertures de magazines divers et variés ont enchainé (Max, Ex Aequo, Teknikart). Les dossiers spéciaux se sont multipliés. ^Evénement du jeudi a traité le sujet (- Le pomo des années soixante-dix, c'est culte -), comme Les Inrockuptibles (- Génération X -). Tous signalaient le renouveau d'un genre confiné au ghetto depuis la fameuse loi de 1975, dite du X, censurant les films A caractère por-nographique. Il semble que le développement du porno ait plusieurs sources. Aux facteurs économiques (les déos classées X représentent 15 % du marché des films déo en 1997) s'ajoutent des facteurs sociaux, notamment - la pression des communautés homosexuelles pour la reconnaissance d'un droit A la différence -. La réhabilitation du porno est un phénomène massif. Les chaines thématiques se jettent sur le style. Le CSA reconnait qu'au-delA du porno mensuel sur Canal Plus, - Ciné-Cinéma propose 24 diffusions mensuelles, Ciné-Cinéstar une quinzaine, XXL une bonne quarantaine, et les serces de paiement A la sectiune ne sont pas en reste avec cinq titres par semaine sur Kiosque, huit sur Multision -. Canal Plus a utilisé des metteurs en scène connus pour réaliser des films porno (Klapisch, Audiard, Marc Caro), sant A développer l'usage du préservatif. On développe une Nuit du sexe A Pantin pour le Festival de Seine-Saint-Denis, des émissions sur France Culture Entrevue, un des plus gros tirages de la presse jeune, y fait souvent ouvertement référence dans son rédactionnel. De mASme, les vedettes porno dépassent le genre et deennent des stars A part entière. Cela a commencé avec atha Cash et se poursuit avec la consécration de l'acteur Rocco Siffredi, depuis son passage A Nulle part ailleurs, sur Canal Plus. Raffaella Anderson a fait un hit chez Grasset avec son ouvrage Hard, racontant les habitudes du milieu. Les vedettes porno commencent A AStre - acceptées - dans d'autres milieux, cela peut mASme ajouter parfois une touche de - chic -. Ainsi l'actrice Estelle Desanges participe A l'émission littéraire de F Beigbeder, qui parle lui-mASme de réaliser un film X avec des acteurs traditionnels. Les frontières s'effacent. Le succès du livre La Vie sexuelle de Catherine M. racontant les frasques sexuelles de l'auteur en témoigne. Littérature ou pornographie ? Le cinéma et la pub se sont emparés du phénomène. Hollywood a multiplié les productions abordant d'une manière ou d'une autre le sujet. Avec Larry Flynt, le réalisateur Milos Forman s'est intéressé A la biographie du magnat américain de l'industrie porno. Boogie Nights raconte le destin d'une ex-star du porno, Hustler White, signé par le canadien Bruce La Bruce, se situe A la frontière du porno et du cinéma d'auteur et laisse perplexe la censure. La publicité n'est pas en reste, et Diesel, toujours avant-gardiste, a été un des premiers A intégrer un film sur le sujet dans sa saga. La mode s'est te répandue au sein des marques de luxe, donnant son nom A une tendance qui a fait couler beaucoup d'encre, le porno chic. Il s'agissait de transgresser les codes un peu trop traditionnels et conservateurs du luxe traditionnel, et de s'inscrire dans la modernité. Le moyen adopté : la transgression. GUCCI a initié ce style qui a été emblématisé par Dior. Certaines marques ont sui. Arrivant plus tard, elle devaient frapper plus fort. C'est ainsi que la camne Opium d'YvES Saint Laurent, qui présentait une jeune femme en proie aux plaisirs solitaires, a déclenché une vague de polémiques. Les résultats sont néanmoins lA : en utilisant ces codes, ces marques sont parvenues A s'inscrire dans un état d'esprit globalisant, jet set internationale, et A s'imposer A l'échelle mondiale. Le porno a cessé d'AStre pestiféré et s'affiche désormais ouvertement. Le consensus moral qui l'excluait depuis plusieurs décennies s'effrite. Et il finit par devenir un genre comme un autre. Enfin, le bric-A -brac de la pulp culture, réhabilitée par Tarantino, a refait surface. BD, séries B, gothique, rockn'roll TV, marijuana, roman noir, littérature pulp tous les - sous-genres - des années soixante-dix redeennent - tendance -. Cette culture disparate, que l'on cherchait A dissimuler face A l'impérialisme de la culture classique, est désormais acceptée comme culture A part entière. |
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