NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » PUBLICITé » Le marketing des idées s impose, les marques deviennent les nouveaux gourous Le marketing devient le nouveau paradigme
Notre culture quotidienne est centrée sur le présent, l'épanouisse-ment immédiat. II n'y a plus d'impératif de sacrifice, de don de soi, mais plutôt un devoir de bonheur. On ne cherche plus A construire l'homme nouau mais plutôt A décider soi-mASme comment conduire sa propre vie. C'est le culte du corps et des plaisirs liés au corps. C'est aussi la culture du présent hédoniste, de la jouissance de l'instant. Au cinéma, se produit un phénomène identique. Et si l'on a été unanime A reconnaitre que Titanic est un film commercial, utilisant les vieilles ficelles hollywoodiennes, la critique, mASme la moins indulgente, s'accorde A dire qu'il s'agit d'un chef-d'œuvre, et le public est au rendez-vous. Les unirsitaires américains Firat et Venkatesh estiment ainsi que le marketing est denu un nouau - métarécit - de nos sociétés occi-dentales. Pour eux, le marketing est postmoderne par essence, autrement dit, il tend A installer les conditions de la postmodernité. Il privilégie le règne de l'image sur la réalité, il déloppe la fragmentation, l'indifférence, l'érosion des barrières modernistes. Mais aussi, il prend A contre-pied le modèle moderniste qui fixait des contraintes, édictait des règles. Le marketing n'impose rien, il n'est préoccupé que par le marché, en voie de denir l'instance de régulation suprASme. Il contribue donc actiment A fixer les noulles échelles de valeur. Au-delA de son acceptation mASme, la culture commerciale et le marketing tendent A denir un nouau paradigme. Dans leur article intitulé - Postmodern marketing as a pleonasm and liberatory marketing as improbable -, les professeurs d'HEC, Romain Laufer et Julien Lévy vont plus loin : - Une société postmoderne est une société confrontée A une crise de la légitimité. L'opinion devient le juge final, le critère de légitimation principal. Le marketing, considéré comme une technique contemporaine de persuasion, peut ainsi AStre utilisé non seulement pour ndre des produits, mais aussi pour s'adresser A une variété de publics, sur lesquels les organisations reposent. - En étant par essence l'institution qui prend en compte l'opinion publique et vise A la convaincre, le marketing devient l'un des - nouaux métarécits -. Ce processus de conviction ne se limite pas aux produits de grande consommation, ni mASme A l'ordre marchand. Il touche désormais toutes les institutions et modifie leur faA§on de fonctionner. La légitimité ne vient plus de ce que l'on est, du fait que l'on soit reconnu par la culture dominante, mais plutôt de la recon-naissance des publics auxquels on s'adresse. Le sociologue Max Weber avait identifié les trois principaux types de légitimité : modèle charismatique, modèle rationnel légal, modèle traditionnel. Dans tous les cas, la légitimité était issue de la reconnaissance par le groupe de son autorité. Le marketing étant par essence un outil de conviction des groupes devient un nouau facteur de légitimité. Des hommes politiques aux associations professionnelles, des grands groupes industriels aux institutions religieuses, tous se tournent désormais rs le marché pour conquérir une noulle légitimité. En témoigne l'exemple des Journées mondiales de la jeunesse tenues A Paris, pour lesquelles le Vatican s'est transformé en agence de pub. Leur côté - grand show -, visant délibérément A séduire les jeunes du monde entier, marque le changement d'état d'esprit de l'Eglise catholique. Celle-ci a compris que ce n'est pas en imposant ses principes qu'elle continuera A recruter des adeptes, mais plutôt en les séduisant. Et Dieu sait si la séduction est l'arme absolue du système marketing : on n'impose plus rien, on incite et on séduit. A€ la vieille classification des légitimités de Max Weber, on pourrait ajouter un nouau paramètre, la séduction. |
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