NAVIGATION RAPIDE : » Index » MANAGEMENT » RESSOURCES HUMAINES » Spécificités sectorielles et stratégies de valeur par la connaissance La logique fonctionnelle en matiÀre de relation client et ses limites
Les entreprises ont majoritairement réagi A l'évolution que nous notons par une approche fonctionnelle au sens de Fayol. La plupart du temps, elles ont spécialisé leurs équipes de contact selon une logique d'actité (la vente, le SAV etc.) et bien souvent en pensant chaque équipe comme porte d'entrée de processus organisés (dans les équipes de gestion, par exemple). La logique de la spécialisation fonctionnelle dans la relation client Ce mouvement que l'on qualifiera - avec un peu de liberté - de logique fonctionnelle, est en fait le produit d'un double processus. 1. D'une part - et c'est le plus sible - répondre A une contrainte classique de coût. L'expérience a montré que les canaux de relation client sont loin d'AStre ables de ce point de vue. On cite souvent le rapport 1000 /100 et 10 FF comme coût de reent d'un contact physique, téléphonique ou épistolaire. Ces chiffres, pour discules qu'ils soient, expliquent la logique actuelle qui reent A basculer sur des canaux spécifiques de contact (tel ou tel numéro de téléphone par exemple) des modalités particulières de la relation client qui se déroulaient auparavant au mASme niveau. Ainsi en est-il des relations entre agence et numéro vert dans la location de voiture : on réserve les transactions commerciales classiques au canal téléphonique, la relation physique étant concentrée sur les questions où elle est indispensable (remise de voiture, etc.). 2 Mais l'entreprise cherche aussi A jouer de la spécialisation fonctionnelle pour parer A la contrainte de connaissance qui pèse sur ses équipes. Nous avons déjA évoqué ce point et il est pour nous le plus important. Il s'appuie sur un raisonnement classique qui veut que la spécialisation d'une équipe ou d'un agent sur un domaine restreint soit toujours porteuse d'efficacité (cf. notre présentation critique chapitre 8). C'est ainsi qu'on peut analyser la segmentation des équipes par types de produits ou de marchés, ce qui reent A diminuer le spectre de connaissances nécessaires A un agent ; ou sur un autre l'utilisation dominante d'Internet, où bien souvent on réserve ce canal A une démarche d'information, laissant la transaction effective A un autre canal, plus sécurisant pour le client. Spécialisation fonctionnelle et tendance A l'automatisation de la relation Cette spécialisation est souvent pensée A court terme. Elle conduit A rationaliser l'actité. Néanmoins, comme nous l'avons vu au chapitre précédent, cela a l'avantage de faciliter par la suite l'automatisation des taches, c'est-A -dire la substitution au moins partielle de la technologie dans la relation avec le client. Un exemple d'automatisation de la transaction : le guichet bancaire Nous aons déjA noté l'enjeu majeur pour les banques de la gestion différenciée du mode de contact avec le client. Partant du guichet généraliste que l'on a connu jusqu'A il n'y a pas si longtemps, il s'agissait d'évoluer vers une sorte d'agence physique -duale-, comprenant des automates pour les transactions courantes et des équipes de conseillers pour les opérations plus élaborées. Pour ce faire, on a procédé par étapes, chaque étape correspondant A un projet (cf. chapitre 5). Il s'est d'abord agi de segmenter chaque opération effectuée au guichet. Puis il a fallu habituer le client A utiliser les retraits automatiques, tout en -faisant monter- le niveau de serce offert par les agents pour ne pas le déshabituer de fréquenter l'agence. Enfin, il a fallu organiser le dépôt des chèques, lA aussi par étapes car l'enjeu était moins l'appareil que le processus de validation et de détection des erreurs, qui pouvait seul le sécuriser. Dans cette logique, on verra bien sûr la complexification de la relation commerciale. Le dialogue avec le conseiller financier est désormais l'objet d'une vérile argumentation (bien souvent avec des courbes pré-formatées par les serces internes). Mais on peut voir aussi une logique d'industrialisation d'une partie de l'offre, qui s'est opérée sur plusieurs étapes et sur une période sans doute assez longue. Notons qu 'on pourrait parler ici, A la suite de nombreux auteurs, de cO'production du serce puisque le client participe A sa réalisation. Nous ne reprenons cependant pas cette position, car les opérations faites par un client ne se distinguent que faiblement de la définition du serce demandé. Entretien personnel. On peut prendre A ce niveau l'exemple des Serveurs Vocaux Interactifs dont l'introduction permet d'automatiser une partie du travail d'orientation du client par le jeu de questions simples sur leur demande. Il est clair que cette introduction - qui est loin d'AStre simple en elle-mASme - suppose une organisation bien spécifiée -en aval- ; de mASme contribue-t-elle A faire évoluer le serce, les agents ainsi libérés étant disponibles pour des serces plus élaborés (cf. notre encadré pour un autre exemple). Avantages de la logique fonctionnelle Une telle évolution est en cours dans toutes les grandes entreprises et on aurait tort d'en sous-estimer la portée. Ce mouvement d'automatisation possède un avantage de coût édent car les investissements, mASme lourds, s'amortissent rapidement ; mais il a surtout pour effet de faire évoluer la relation client A l'avantage de l'entreprise car il le met A contribution pour certaines opérations simples (contre promesse de gratuité), tout en créant - le point est essentiel - les conditions d'une démarche plus factuelle dans la production du serce. C'est dans ce sens que l'on peut parler A ce propos de re-matérialisation de la relation de serce, sous l'impact de son automatisation (cf. notre chapitre 1). On comprend donc que nombre d'entreprises aient été tentées d'en faire une stratégie A part entière. Mais doit-on pour autant s'en contenter, voire la considérer comme -la- stratégie incontournable de relation client ? Nous ne le pensons pas. Car cette stratégie fonctionne implicitement sur l'illusion de l'automatisation possible du dialogue avec le client ou du moins sur l'idée que cette relation s'organise autour d'un jeu de questions/réponses simples. Or ce que nous avons vu jusqu'ici s'inscrit en faux contre cette idée et montre que l'on fait ainsi abstraction de parties essentielles de cette relation. En fait, nous avons observé que la multiplication des canaux de contact pèse avant tout, et négativement, sur le contenu cognitif de la relation client et, si l'on peut dire, doublement.
D'une part, et de faA§on -automatique-, cet éclatement multiplie le nombre des agents au contact du client, ce qui soulève la question de leur coordination. Dans une relation de masse, toute augmentation du nombre de contacts renforce -mécaniquement- les risques d'incohérence dans le serce ; d'autant plus qu'elle s'accomne d'un appareil de gestion spécialisé, ce qui renforce souvent cette -mal compréhension-. |
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