NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » PUBLICITé » Le logo Le logo iconique ou icotype
Ce logo est constitué d'une image qui peut AStre un symbole abstrait, un objet pictural, un personnage, etc. Certains représentent des images uratives (un écureuil, un bonhomme, un chel) tandis que d'autres représentent des images non uratives (une flèche, un carré, un rond, etc.). Ainsi est-il possible d'envisager trois types possibles d'icotypes : ' l'icotype diagrammatique représentant sous forme d'un schéma ou d'un petit dessin une propriété essentielle du produit : l'ancien logo EDF représentant un éclair est tout A fait caractéristique de cette catégorie ; ' l'icotype métaphorique procédant par déplacement de sens et représentant un élément sensé manifester la fonction ou le pouvoir de la marque. Ainsi, une comnie d'assurance pourrait avoir recours A des métaphores telles que le parapluie, la ceinture de sécurité ou le rocher pour communiquer respectivement la protection, la prudence et la durabilité. Nous avons vu précédemment que le logo en tant que signe de représentation articulait deux s de langage appelés signifiant et signifié, ou encore de l'expression et du contenu. Cependant dans le cas des logos uratifs, vient s'adjoindre un troisième terme : le réfèrent, c'est-A -dire l'objet - réel - auquel renvoie le dessin uratif incorporé au logo (un écureuil dans le cas de la Caisse d'épargne, un lion dans le cas de Peugeot, un crocodile dans le cas de Lacoste, etc.). La représentation doit donc ici s'entendre en un double sens (propre et uré), la représentation de nature conceptuelle définit un ensemble de signes tenant lieu et place de l'organisation, tandis que la représentation picturale concrétiser de faA§on urative les traits identitaires de l'organisation. Il faut alors considérer non plus une approche diadique du signe, mais une approche triadique, ainsi que l'a notamment suggéré Charles San-ders Peirce'. Du fait qu'il orchestre deux types de représentation, l'icotype pose deux questions de nature sémio-tique ; tout d'abord celle du choix de l'élément visant A représenter l'organisation ou la marque. Faut-il choisir un signe métonymique du produit (Michelin, CitroA«n, etc.), un signe métaphorique (Apple), une allégorie (Larousse), une icône du lieu d'imtation de l'entreprise (Shell), une représentation stylisée du fondateur de l'entreprise (La comtesse du Barry), ou bien une image du destinateur construit (Chicorée Leroux) ? Cette question impose de faire un choix sur l'axe de la représentation conceptuelle, c'est-A -dire sur la relation voulue entre le signifiant et le signifié ; il convient ensuite de définir un mode de représentation adéquat de l'élément choisi (uratif ou non, stylisé ou non, etc.). Cette question renvoie, elle, A un choix sur l'axe de la représentation picturale, c'est-A -dire sur la relation entre le signifiant et le réfèrent. Il est alors possible grace A la typologie des signes élie par Peirce, de distinguer plusieurs types de signes. Le premier type de signe considéré par Peirce est le signe indexique fondé sur une relation de contiguïté entre le signifiant et le signifié ; comme le dit Peirce, - l'index est un signe qui signifie ce qu'il signifie en vertu d'une relation existentielle entre lui-mASme et son objet -, ou encore - un index est un signe qui renvoie A l'objet qu'il dénote parce qu'il est réellement affecté par son objet -'. L'index renvoie peu ou prou A la notion d'empreinte, c'est-A -dire A une trace laissée par un certain objet dont elle serait justement la marque. Le logo ne peut jamais AStre une réelle empreinte de l'organisation du fait de l'aspect irréductiblement immatériel de cette dernière. Il y a comme une impossibilité d'avoir un logo - joint A l'organisation - comme le serait une empreinte résultant de faction d'un corps sur une surface impressible. Néanmoins on peut penser que sur un proprement métaphorique, le logo est l'empreinte rASvée, désirée de toute organisation. Il en est la trace voulue, espérée. Cette tentative d'assigner au logo une propriété d'empreinte métaphorique se retrouve dans un logo comme celui de Shell qui rappelle le premier métier de l'entreprise (qui fut le commerce de coquillages) ou bien encore du logo CitroA«n, dont le logo est une représentation stylisée de la denture des engrenages en forme de chevrons et au fonctionnement efficace, doux et silencieux qui élirent A l'époque la réputation de la marque. Les logos fondés sur une représentation métonymique d'un produit tendent idéalement A se muer en empreinte ; or, l'empreinte renvoie justement A la fonction identitaire du logo. Le second signe de la trichotomie peircienne est le signe iconique fondé sur une relation de ressemblance entre le signifiant et le signifié ou le signifiant et le réfèrent ; un bel exemple de logo iconique et indexique est le logo du Centre Georges-Pompidou dont nous reproduisons également les esquisses préparatoires. Elles illustrent la tentative du designer Jean Widmer d'élaborer un signe métonymique qui reprenne un des éléments caractéristiques du centre, A savoir son architecture. Il eut en effet été possible de choisir d'autres éléments représentatifs du Centre comme sa modernité, l'une de des ouvres du musée ou bien encore Georges Pompidou lui-mASme. Une fois fait le choix de représenter le Centre en reprenant l'élément typique qui est sa faA§ade et son escalier, se pose le problème de représenter graphiquement cet - objet - d'une faA§on A la fois simple, frappante et ressemblante (fonction iconique du logo). Le trail du graphiste, en l'occurrence Jean Widmer, a consisté A représenter de faA§on la plus adéquate possible le monument physique. Les esquisses préparatoires montrent d'ailleurs la tension A l'ouvre entre l'évolution du signe vers la forme la plus stylisée possible et son adéquation plastique A la faA§ade. Il arrive enfin que l'icotype d'un logo atteigne un tel degré de notoriété que l'entreprise décide de se débarrasser de son logotype pour ne plus garder que l'icotype ainsi que l'illustrent les exemples de Shell et de Nike. Par un processus de répétition du logo, l'entreprise parvient A imprimer dans l'esprit du public le symbole qui forme son icotype, sans avoir besoin d'expliciter ce signe en l'accomnant du nom de l'organisation. On peut penser qu'il s'agit lA de la forme d'élaboration ultime du logo dans la mesure où le rapport d'analogie entre le nom et sa représentation graphique n'a pu A AStre légitimé. L'icotype devient alors un index qui vient se substituer au logo et qui en vient paradoxalement A perdre son caractère de signe iconique. Combien de consommateurs savent par exemple que le fameux Swoosh de Nike (malencontreusement décodé comme une virgule) représente les ailes de la déesse grecque Nike ? Il arrive, mASme si ce cas est très rare, que certaines entreprises ayant réduit leur logo A un icotype reviennent en arrière et réintroduisent le nom de l'entreprise dans le logo. Ainsi, Nike a commencé en 1999 a réintroduire le nom de marque A côté du célèbre Swoosh auquel ait fini par se limiter le logo de l'entreprise depuis plusieurs années. |
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