Budget culturel de l'administration centrale
L'un des principaux changements surnus dans les dépenses culturelles de l'Etat au sens large dans les années 80, a consisté en une sérieuse réduction des subntions aux groupes d'étude des associations d'éducation des adultes, d'où une réduction tout aussi sensible de l'ensemble des dépenses, de l'ordre de 10 %. En laissant de côté les groupes d'étude et en optant pour une définition plus classique des arts, la situation est celle d'un resserrement lent et progressif tout au long des années 80 (4 % de baisse de 1979-l980 A 1985-l986), suivi d'un moument de hausse constant, mais inégal jusqu'A un nouau sommet en 1988-l989, supérieur de 7 % au précèdent sommet de 1979-l980 (voir leau 6). Les années 80 ayant été avant tout une période d'austérité budgétaire, ce budget culturel, mASme réduit A la portion congrue, aura augmenté les dépenses de l'Etat passant de 0,59 % en 1982-l983 A 0,73 % en 1989-l990. Il faut donc admettre que le budget culturel s'est vu accorder une relati priorité dans ces années difficiles. Si le principe général, en rtu duquel il faut imposer une réduction annuelle des rsements de 2 % aux institutions et
services publics pour stimuler la rationalisation, a été appliqué dans le domaine culturel, les musées nationaux ont toutefois obtenu quelques compensations pour contrebalancer les effets les plus gras.
Dépenses d'instissement
Les budgets des deux
départements culturels centraux n'affectent pas de fonds aux dépenses d'instissement. Si l'Etat est responsable des locaux utilisés par les institutions nationales, les deux derniers projets de nouaux batiments ont requis des partenariats spéciaux entre l'Etat et une collectivité locale (pour le Centre dramatique national) et entre l'Etat et l'industrie (pour le nouau batiment abritant le navire de guerre WASA). En général, l'Etat suédois ne s'est pas servi, autant que d'autres, de l'instissement immobilier comme instrument politique. Ses subntions entrent dans le cadre de programmes généraux de construction de -centres socioculturels- gérés d'ordinaire par les associations d'éducation des adultes. Des dispenses ont été accordées en 1984 afin que les subntions puissent aller aussi aux théatres, salles de concert et musées. Autrefois, la coutume était de financer les édifices culturels par les gains de loterie. Les
collectivités locales ont été, ac les associations éducatis, les principaux partenaires dans la plupart des projets d'enrgure. Le soutien de l'Etat pour des programmes de construction de centres socioculturels, etc., doint satisfaire A certains critères de création d'emplois qui, dans la pratique, limitent le nombre de régions auxquelles le soutien sera accordé. Le ministère a ainsi conA§u l'art de fonder l'argumentation pour l'instissement dans les édifices culturels sur des motifs indirects. L'Etat a proposé de prendre A sa charge la moitié des coûts (230 millions de Krs) du noul opéra de Gôteborg. []
Déplacement des priorités
Si l'on examine de près les trois grands secteurs de dépenses publiques au cours de la décennie allant de 1975-l976 A 1985-l986, on ne constate guère de modification des priorités (voir leau 9). Il y a toutefois un fort contraste entre les subntions pour la musique et le théatre, restées constantes, et celles pour les musées, qui ont progressé de 55 % (encore faut-il préciser que la hausse se situe intégralement dans les années 70 et qu'une grande partie a été absorbée par des indemnités de loyer). Ce sont les institutions nationales qui ont été sujettes aux plus lourdes pressions. Les subntions de l'Opéra royal et du Théatre royal dramatique ont été réduites de 7 %, bien qu'elles aient dépassé par la suite le niau de 1975-l976. D'autre part, il a été possible d'opérer une certaine redistribution de ressources en faur des régions; ainsi, les subntions aux théatres régionaux ont augmenté de 18 %, celles des orchestres régionaux de 14 %, celles des musées régionaux ont quasiment triplé.
Précisons toutefois que dans ce dernier cas, la subntion était auparavant modeste, et se concentrait dans la période précédant 1980-l981. C'est en 1978-l979 que l'Etat s'est montré le plus généreux A l'égard des orchestres. Contrairement aux comnies nationales, les organisations ayant accès a des sources de
financement multiples semblent AStre mieux loties. Le niau de dépenses pour les tournées est resté inchangé; les augmentations octroyées étaient toutes inférieures A celles consenties aux institutions régionales correspondantes. Les pouvoirs publics ont eu le mérite, il faut le souligner, d'offrir dans cette période difficile des ressources complémentaires aux comnies théatrales indépendantes (une augmentation de deux tiers) ainsi qu'aux formations musicales de mASme nature. []
Baisse de productivité
On a évoqué la possibilité d'une utilisation plus efficace des ressources. Si l'on prend l'exemple du théatre, les chiffres dont on dispose sur la productivité, bien qu'A l'état brut, attestent une évolution pour le moins inquiétante. Le leau 10 indique, par exemple, que le nombre de représentations par employé a considérablement diminué, de 29 % entre 1975-l976 et 1986-l987. Ces résultats sont d'autant plus préoccupants que, dans le mASme temps, les ressources ont augmenté de 37 %.
L'interprétation des
données de productivité requiert certaines précautions. Nous ne pouvons le faire dans le cadre du présent rapport, bien que les autorités suédoises souhaiteraient vraisemblablement se pencher sur la question. Les normes de production sont aujourd'hui plus précises qu'auparavant. Notre attention a été attirée également par une éntuelle relation entre l'évolution peu favorable de la productivité et l'amélioration des conditions et modalités de
travail au théatre. Les acteurs étaient généralement très mal rémunérés. De récentes améliorations visaient A étendre aux artistes le régime de sécurité sociale appliqué d'ordinaire aux salariés. Les prestations complémentaires sont allées principalement au personnel des institutions. Il faut donc voir un filet de sécurité A l'intérieur mASme du régime suédois. Peut-AStre est-ce une prestation que la Suède peut, et devrait, se payer.
Vu de l'extérieur, il faut toutefois se demander si l'évolution a été entièrement bénéfique - A tous égards - aux arts. Nous constatons que le gournement n'intervient pas directement dans les négociations salariales. Nous nous sommes laissé dire que la multiplicité des dispositions législatis et réglementaires sur les conditions de travail, dont la plupart sont des accords de gré A gré entre le patron et les salariés, restreint l'efficacité organi-sationnelle des théatres subntionnés par l'Etat. Nous estimons en outre que les modalités d'emploi qui garantissent par exemple un emploi A vie aux musiciens, A l'issue de trois années, ne tiennent pas dûment compte des conditions particulières qui s'appliquent aux arts, A savoir notamment la nécessité de maintenir les normes d'exécution les plus élevées, vis-A -vis du public. Les institutions artistiques ont reconnu, notamment A Stockholm, qu'elles éprouvaient les plus grandes difficultés A remanier leurs équipes, A cause des contrats A vie. Elles se sont plaintes aussi que l'obligation de garder du personnel dont elles n'ont plus besoin sur le artistique représente pour elles une charge financière injuste et limite sérieusement le champ de leurs décisions artistiques.
Dans le mASme ordre d'idées, la persistance des méthodes de travail -démocratiques- au théatre pose également problème. Il n'est pas rare, nous a-t-on dit, que les répétitions s'étendent sur douze semaines, alors qu'en France ou au Royaume-Uni, elles durent d'ordinaire cinq ou six semaines. Le perfectionnisme intervient certes pour partie, mais on s'est rendu compte que, moyennant des efforts plus soutenus, ces habitudes de travail pouvaient AStre modifiées; la durée des répétitions au Théatre royal dramatique a donc été ramenée A huit semaines. []
Planification
La recherche d'efficience dans le secteur public nous amène A envisager l'instauration de procédures de ification appropriées, calquées sur celles des entreprises commerciales dans le fonctionnement des principaux organismes. Les institutions en seraient les premières bénéficiaires. Cela permettrait de clarifier les objectifs et de déterminer le niau de ressources requis. Il ne suffit pas de s'entourer de gestionnaires, voire de les placer aux commandes. C'est aux institutions de mieux maitriser leur fonctionnement et d'améliorer leurs résultats, en commenA§ant par se fixer des objectifs artistiques A (plus) long terme. Trop sount, les projets artistiques sont tributaires des budgets, or il faudrait que la ification financière ser les desseins artistiques. Un haut fonctionnaire a manifesté le désir d'élir un dialogue ac le ministère sur -des objectifs concrets- au lieu de perpétuer de vaines discussions sur des valeurs communes. A cet égard, nous sommes d'avis, comme nombre de dirigeants, que le système pèche par -défaut d'évaluation-.
L'élissement de s concertés par les institutions serait un moyen efficace, non interntionniste, d'améliorer les procédures. Ils jetteraient les bases du nouau dialogue qu'on se propose d'élir entre les pouvoirs publics et les institutions, sur des projets artistiques et financiers et d'autres objectifs pertinents, comme la conquASte de publics élargis et de groupes cibles spéciaux. Il conviendrait de prévoir une période expérimentale, durant laquelle les institutions nationales éliraient des s concertés en étroite liaison ac le ministère. On pourrait ensuite consulter les collectivités locales sur l'opportunité d'étendre la procédure aux institutions régionales. A ce stade, il faudrait s'attacher le concours du CCN. Des avis autorisés sur les procédures de ification concertée seront indispensables, de mASme qu'une formation correspondante pour les personnels concernés du ministère et du conseil national. Le système suédois repose sur l'idée que les fonds sont A solliciter d'une année A l'autre. Le passage au financement triennal, assorti d'un esprit d'entreprise et d'une
stratégie concertée, contribuera A la mise en place d'une structure où la discussion portera sur l'activité concrète; dès lors, le débat financier annuel, denu de plus en plus stérile et futile, aura perdu sa raison d'AStre.