Questions clés de la politique culturelle en Slonie
Le système de politique culturelle
A la suite de l'effort général en Slonie visant la préservation de la culture slovène dans les nouvelles circonstances, les -bouleversements tectoniques- survenus dans le système politique et
économique de la Slonie (accession A l'indépendance de la Slonie,
démocratie parlementaire de pluripartisme, système capitaliste), qui ont fortement ébranlé son
économie et également soule des problèmes sociaux (redistribution de capital, restructuration de l'économie, stratification sociale de la population, forte augmentation du chômage), n'ont pas engendré de profondes modifications dans le domaine de la culture. Cet effort est né du rôle historique joué par la culture Slovène dans le long processus d'émancipation.
Le maintien de la part des fonds alloués A la culture a permis d'entretenir les rapports et les positions tels qu'ils furent instaurés par la politique culturelle du système d'autogestion. Il est dès lors impossible de qualifier la politique culturelle actuelle autrement que comme une forme de maintien de la politique culturelle antérieure.
Les problèmes cruciaux de cette politique sont: l'absence de politique culturelle; la nationalisation excessive et le monopole du secteur public; l'absence de transparence de l'utilisation des fonds publics; la centralisation culturelle.
Absence de politique culturelle
La politique culturelle actuelle peut AStre qualifiée de système autarcique d'institutions culturelles financé par l'Etat. L'Etat entretient les institutions culturelles publiques existantes et assure un emploi permanent A la majorité des travailleurs culturels. Les institutions culturelles sont des entités juridiques autonomes qui décident elles-mASmes de leur programme et de leur gestion. On pourrait dès lors affirmer qu'A l'époque de l'autogestion, la politique culturelle a été transférée non pas tant aux communautés culturelles qu'aux institutions culturelles. Elle est devenue la somme des politiques des institutions culturelles individuelles et elle l'est encore de nos jours.
L'abandon de la politique culturelle aux institutions culturelles est problématique puisqu'il permet:
- que l'Etat et les communautés locales n'aient pas leur propre politique culturelle et qu'ils ne se sentent pas responsables du développement culturel en Slonie, et
- que la politique culturelle, transférée aux institutions culturelles, soit soumise aux intérASts internes de celles-ci. En cas de pénurie de fonds, ces intérASts se bornent A maintenir en place les institutions culturelles et les postes de
travail permanents. Lorsqu'il y a suffisamment de fonds, ceux-ci sont destinés avant tout A la création de programmes culturels sans trop se soucier du taux de transmission desdits programmes au public. Dans ces circonstances, les institutions culturelles ne sont pas seulement indépendantes vis-A -vis des autorités publiques, mais également vis-A -vis des consommateurs.
La conséquence finale du système autarcique d'institutions culturelles publiques, financé par l'Etat, est l'absence d'une politique culturelle qui émanerait de l'intérASt public pour la culture et de la vocation publique de la culture.
Au cours de la période de monopole du pouvoir par un seul parti politique, la délégation de la politique culturelle aux institutions culturelles et, de ce fait, -la dispersion- du pouvoir était une bonne mesure (si l'on omet le fait que l'autonomie culturelle était restreinte par le biais de la politique des cadres, mise en ouvre par le parti sous forme de rification politique préliminaire des candidats aux postes de direction). La question est de savoir si cette distance des autorités publiques est appropriée dans un système parlementaire pluripartite ou si, par contre, cette attitude ne traduit déjA pas un manque d'intérASt pour les activités culturelles, qui devrait progressivement AStre suivi d'un désintéressement en matière de responsabilité financière A leur égard.
De ce fait, l'appréhension correcte du principe de -distanciation de l'Etat des thèmes culturels- sera essentielle A l'avenir.
A cause de la politisation de la culture par le passé, A l'issue des changements démocratiques s'est immédiatement imposé le sentiment général que la politique doit se distancier des questions contextuelles liées A la culture et que son unique devoir est de réunir les conditions nécessaires aux processus culturels. Ainsi, l'absence de politique culturelle serait-elle mASme devenue un mérite. Cette position convenait A la nouvelle situation politique et A la majorité des partis politiques puisqu'ils réorientaient leur attention vers la transformation de l'économie et la construction du nouvel Etat. Les partis politiques n'ont pas développé des programmes de politique culturelle, qui sortiraient essentiellement du cadre des déclarations relatives A l'importance de la culture et A la volonté de la soutenir. Personne n'en a spécifié les objectifs, les priorités, les modalités ni les moyens. A ce jour, il n'y a pas eu non plus de débats concernant les questions stratégiques du développement culturel.
Ces derniers temps, on constate cependant la prise de conscience que, malgré tout, un Etat démocratique ne peut se contenter d'assurer le transfert technique des fonds, mais qu'il doit également avoir une vision de la politique culturelle. Celle-ci est censée s'appuyer sur des bases professionnelles relevant de la
compétence des autorités professionnelles et ne s'inspirant pas des critères politiques du parti au pouvoir. L'instrumentalisation politique de la culture est censée céder la place A l'intérASt politique pour le développement culturel. Vu l'importance A long terme de la culture pour le peuple Slovène, ainsi que pour l'Etat_s]ovène, tous les partis devraient décider des questions stratégiques et de développement fondamentales de la politique culturelle, et ce au plus grand degré d'unanimité possible. La politique culturelle devrait devenir un objet d'intérASt parlementaire et un volet important de la politique d'Etat.
L'absence de politique culturelle propice n'est pas seulement la conséquence de l'absence de politique culturelle de l'Etat et des communautés locales, mais également celle de l'absence d'un système de financement des institutions culturelles.
Le financement des institutions culturelles ne dépend pas des s annuels de travail et des s de développement, mais du nombre de salariés et du montant des fonds alloués l'année précédente A l'institution pour ses frais matériels (frais de gestion, énergie électrique, eau, location des locaux, etc., et frais du programme, costumes, scènes, matériel des expositions d'arts plastiques, etc.). Dans les années 1980, lorsque la politique se mit A donner la priorité aux
salaires des salariés, la structure des rapports entre les fonds affectés aux salaires et les frais matériels affectés aux programmes s'effondra. Les programmes devinrent victimes d'une sous-estimation consciente, et la mutation structurale ne fit que s'aggraver A ses dépens. Où est en fait la limite entre la politique culturelle et la politique sociale?
Une augmentation essentielle des fonds alloués A la culture en 1989 et en 1990 permirent la normalisation de la situation. Toutefois, cela ne résultait pas d'une décision prise sciemment par l'Etat Slovène pour élir d'une manière permanente des rapports plus justes entre les salaires et les frais matériels des programmes, mais c'était la répercussion d'une situation exceptionnelle propice A la culture en 1989 et 1990. Une fois ces deux années passées, le premier gouvernement pluripartite et son ministre de la Culture du parti chrétien-démocrate réduisirent de nouveau les fonds alloués A la culture. Cela représentait évidemment la continuation d'une politique de disproportion entre la structure des salaires et celle des frais matériels, et ce au détriment des programmes.
Cette situation place les acteurs culturels Slovènes et la politique culturelle devant le dilemme suivant: soit augmenter sciemment et durablement les fonds alloués A la culture et permettre une appréciation réelle des frais matériels, soit réduire les effectifs et l'ampleur de la production culturelle et ainsi diriger les fonds vers les programmes d'importance prioritaire pour la Slonie. Il s'agit de deux extrASmes et la politique culturelle ne pourra probablement pas, et ne voudra pas non plus, choisir entre les deux, mais elle préférera plutôt prendre parti pour une solution combinée. Tôt ou tard, il va falloir partager le fardeau de la restructuration de la culture. Etant donné qu'il s'agit de décisions essentielles, c'est peut-AStre lA qu'il faut chercher la raison du maintien des rapports existants, A savoir du statu quo, par les deux parties. Vu sous cet angle, il semble clair que tous expriment leur souhait de voir adopter le programme culturel national le plus vite possible, mais que personne ne le souhaite réellement. Ce qui explique également pourquoi, pendant toute cette période, personne n'a été appelé A répondre de la non-exécution de la loi relative A la mise en ouvre de l'intérASt public en matière de culture.
Quelle est l'opinion du service professionnel du ministère de la Culture concernant cette situation? Le service professionnel du ministère de la Culture ne veille plus ou moins qu'A assurer le transfert des fonds du budget aux élissements publics. Le service professionnel ne s'occupe pas de savoir comment l'institution culturelle met en ouvre sa mission culturelle, quels sont les objectifs qu'elle se fixe A cet effet et de quelle manière ou par quelle
stratégie elle entend les réaliser. C'est la raison pour laquelle il n'y a ni règles ni critères de financement des programmes de ces institutions, et évidemment pas de priorités non plus. MASmes les groupes d'experts de région ne s'intéressent pas A la politique culturelle pratiquée envers les institutions culturelles, mais ils ne conseillent le ministre que sur la distribution des fonds A allouer aux différents projets. Dans une telle situation, personne non plus ne suit le travail de ces institutions. Il convient particulièrement de souligner que, par le passé, personne n'a incité les services professionnels A suivre et A analyser systématiquement la politique culturelle et ses résultats. Bien au contraire. Dans les années 1970, la communauté culturelle de Slonie disposait de son propre service analytique et de développement, qui fut ensuite aboli. MASme actuellement, le ministère de la Culture n'est pas organisé de manière A assurer ces taches. Cette situation est devenue insoutenable depuis qu'il s'est vu confier, aux termes de la loi de 1994, un nombre sensiblement plus éle de taches de ification et d'analyse. Il ne sera possible de surmonter cette situation qu'en augmentant les cadres et en mettant le ministère de la Culture en mesure de réagir. Il s'agit lA en fait de la condition préliminaire de la mise en ouvre d'un modèle de politique culturelle que la Slonie a réglementé en décembre 1997.
La situation actuelle est d'autant plus critique que la Slonie ne dispose pas d'institut chargé des études d'évaluation qui serait chargé systématiquement de suivre, d'analyser et d'apprécier la politique culturelle. C'est pour cela qu'il n'y a pratiquement personne pour intervenir dans la situation et attirer l'attention de manière compétente. A vrai dire, ce n'est qu'après le rattachement de la Slonie au programme du Conseil de l'Europe visant l'appréciation des politiques nationales que la situation en matière de politique culturelle est devenue l'objet d'analyses et que les problèmes ont été inventoriés.
Etatisation excessive de la culture institutionnelle et monopole du secteur public dans la culture
Par la transformation de l'ensemble du secteur social en Slonie (ce qui représentait pour ainsi dire toute la culture institutionnelle) en secteur public, l'étatisation a remplacé ce que l'on nommait transformation en propriété sociale sous le socialisme. Les autorités publiques, l'Etat et les
collectivités locales ont pris possession de toutes les institutions culturelles. Cette situation représente un degré éle de régularisation de ces activités, ainsi que la restriction du fonctionnement par des critères et des principes applicables aux
services publics et aux fonctionnaires publics. Un tel statut ne peut toutefois convenir A des activités qui, en général, ne produisent pas de prestations types dont l'ampleur serait connue A l'avance. Il est en particulier inadéquat parce que c'est l'organisation qui devrait AStre subordonnée A la vocation culturelle, et non le contraire.
Le statut de secteur public signifie que les activités sont mises en ouvre sous la gestion de l'Etat et donc qu'au sein de la Communauté européenne, de telles institutions ne jouissent pas de qualité de personne
juridique propre, mais seulement d'une certaine indépendance opérationnelle et administrative. Un tel système est la conséquence logique du fait que l'Etat prend entièrement en charge le risque de leur fonctionnement et de leur situation financière.
En cas de rattachement aux processus d'intégration européens, la Slonie devra également adapter son système juridique en conséquence. En matière de culture, cela signifie entre autres qu'elle devra clarifier la position et le rôle des élissements culturels publics. Celles-ci devront commencer par agir comme des
institutions publiques et par s'adapter A la position non autonome qui est propre A ce genre d'institutions. En matière de gestion, cela signifierait la surveillance permanente de l'agent financier accrédité par le ministère des Finances qui autorise la gestion financière de l'institution; et pour ce qui est du fonctionnement de l'institution, cela signifierait que son personnel seraient des agents nationaux publics, et donc entièrement soumis aux catégories de salaires en vigueur en Slonie, sans parler des très faibles possibilités d'embauché en dehors de leurs institutions d'Etat. Ce n'est que dans ce cas que l'on peut s'attendre justement A ce que l'Etat soit tenu totalement responsable et réponde intégralement du risque du fonctionnement des institutions culturelles. Un système aussi restrictif exigerait que le nombre d'élissements publics et le volume des services publics soit réduit A ce qu'il est, de par sa nature mASme, justifié de mettre en ouvre sous la gestion de l'Etat et des communautés locales. D'autre part, il sera nécessaire de faire valoir, dans tous les cas où il ne s'agit pas de
service public classique, d'autres formes d'organisation dans le domaine de la culture, qui:
- feront valoir l'esprit de concurrence, la transparence et la responsabilité en matière d'emploi des fonds publics alloués A la culture;
- assureront de plus grandes compétences A l'administration des institutions et une plus grande flexibilité en matière d'organisation et de fonctionnement;
- transféreront le risque de la réussite du fonctionnement aux opérateurs;
- soumettront l'institution culturelle A sa vocation culturelle.
La diversification du secteur public, A savoir la détermination d'une forme d'organisation et de statut d'institution culturelle qui convienne A ses activités, est donc inévile. Il doit cependant AStre tout A fait clair que le but de cette diversification n'est pas la commercialisation de la culture ou l'abandon de la culture aux lois du marché, mais la modernisation du secteur public qui est censé assurer de meilleures conditions A la créativité et A la production culturelle, ainsi que de plus grandes possibilités pour sa diffusion.
Cela implique trois choses. Premièrement, que l'Etat, en tant que distributeur du revenu national, doit rester le facteur clé de la prospérité dans le domaine de la culture. L'Etat doit continuer A assurer les biens culturels en tant que
biens publics dans le volet où la petitesse de l'espace culturel Slovène ne permet pas une commercialisation qui satisfasse ces besoins et qui atteigne l'ampleur de la norme culturelle que la Slonie souhaite avoir ou atteindre. Deuxièmement, l'Etat doit renoncer A AStre le propriétaire des institutions culturelles et au rôle de producteur de prestations culturelles car celles-ci peuvent AStre mieux exécutées par d'autres. Par autres on entend les individus ayant une vision d'organisation et artistique, et auxquels il est donc juste de confier la gestion d'une institution culturelle pour un mandat déterminé, ainsi que les créateurs et les interprètes disposés A participer A la mise en ouvre de cette vision. Troisièmement, le risque du succès d'une institution est A courir par ceux qui veulent avoir l'autonomie de décision.
Evidemment, la diversification est hors de question tant que l'opinion générale en Slonie estime que l'Etat est tenu de ne financer que les institutions publiques dont elle est le propriétaire. Ce n'est qu'après clarification de ladite question qu'il est justifié de se demander sur quelle base pourrait se faire la diversification des opérateurs culturels. La diversification devrait se fonder sur la nature des activités culturelles. La forme d'organisation devrait donc s'aligner sur les activités de l'institution culturelle, et non pas comme A l'heure actuelle où les activités doivent automatiquement se plier A la forme d'organisation en vigueur pour le secteur public et les services publics. Compte tenu de la spécificité des activités culturelles individuelles, on peut subdiviser la culture en trois volets: création et production des valeurs culturelles,
médiation et transmission des valeurs culturelles et préservation des valeurs culturelles (culture vivante qui est devenue patrimoine entre-temps et qui doit AStre particulièrement présere en tant que tel).