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MARKETING

Le marketing, parfois traduit en mercatique, est une discipline de la gestion qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Il favorise leur commercialisation (ou leur diffusion pour des activités non lucratives). Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.


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Un maire en colère

Bertrand DelanoA« ne décolérait pas. Avec la grève, l'une des réalisations phares de sa première mandature, la quintessence de la volonté écologique de son équipe municipale, plus spectaculaire encore que le retour du bon vieux tramway sur les boulerds des Maréchaux, le Vélib' soi-mASme se révélait soudain une formidable contre-publicité. Croisant Denis Baupin, - Monsieur Vélo -, un élu Vert et son ancien adjoint aux transports désormais affecté au développement durable, il ne put se retenir :
' Ton Decaux nous a foutus dedans ! C'est un traitre, un déserteur, un roublard ! Il nous laisse en et il n'en a rien A  f ! Il ose nous faire A§a, A  Paris. Mais il est dingue ou quoi ?
' Mais Bertrand, tu sais bien qu'on n'y peut rien. C'est dans le contrat. Ses bécanes, il les met A  notre disposition et il nous les entretient par ses contrats publicitaires. Comme il m'a dit, A§a fait près d'un mois que tout est suspendu et qu'il ne touche plus rien. Et je te laisse imaginer. Le Decaux, il n'a plus une affiche A  coller dans tout l'Hexagone.
Heureusement qu'il a l'international qui lui sauve la mise, parce qu'ici, il boit le bouillon. Plus un rond. Et comme il ne peut plus payer ses gars, il ne rince plus ses Abribus et pour les bécanes, tu penses, il a été obligé de laisser filer.
Pour le maire de Paris, toujours impeccablement mis et aussi soucieux de son aspect extérieur que de celui des rues de sa ville, c'en était trop. Depuis plus d'une semaine, déjA , les
1 500 bornes de Vétib' de la capitale n'étaient plus entretenues, non plus que la vingtaine de milliers de vélos qui s'y raccrochaient en temps normal. Résultat, on ne comptait plus les bicyclettes déglinguées abandonnées sur les trottoirs, tandis que des milliers d'entre elles roulaient désormais gratuitement ou aient tout simplement disparu, leurs utilisateurs ne voyant aucun intérASt A  les rapporter A  leurs ports d'attache qui, de toute faA§on, ne fonctionnaient plus. La honte. MASme si A  Lyon, pionnière en la matière, A  Marseille ou encore A  Toulouse, la situation était la mASme, c'était vers Paris, la vitrine mondiale, que tous les regards se tournaient. Il n'en dormait plus. Pour l'initiateur de la fameuse - Nuit blanche - annuelle, c'était insomnie garantie tous les soirs.
II ait aussi un peu mauise conscience, mais A§a, il ne pouit pas l'avouera Denis Baupin. Quarante-huit heures auparant, il ait essuyé une engueulade magistrale qui était parvenue aux oreilles de FranA§oise de Panafieu - la - Panaf - -, laquelle en amplifiait complaisamment l'écho autant qu'elle le pouit dans les couloirs de l'Hôtel de ville. Celle-lA , il la retenait. L'élue du XVIIe arrondissement ait beau jeu de jouer les étonnées compatissantes et désolées. Au prochain conseil municipal, il ne manquerait pas de lui rappeler qu'avec son opposition de droite, en novembre 2007, elle s'était carrément abstenue lors du vote de la commission des sites qui ait posé les bases du nouveau - Plan d'affichage pour Paris -. A€ hypocrite, hypocrite et demie pensa-t-il douloureusement !
La veille, donc, après qu'il eut stigmatisé sur les ondes radio et A  la télé ces - publicitaires indignes - qui ravilissaient l'image de Paris par - cette grève d'un autre age - (sic) avec tous ces panneaux que la ville ait mis A  leur disposition et qui restaient - scandaleusement vides - de leur fait, il ait été appelé par Stéphane Dottelonde, président de l'Union de la publicité extérieure (UPE).
- Hypocrite ! lui ait en effet lancé d'emblée son interlocuteur. Vous osez vous plaindre et nous faire des reproches. Mais c'est vous qui avez la mémoire scandaleusement courte, monsieur le maire. Avec votre "Plan d'affichage pour Paris", vous nous avez bien fichus dedans ! Vous nous avez supprimé 100 % du micro-affichage sur les vitrines des boutiques, vous nous avez rabioté plus de la moitié des 4x3 en intra-muros, plus de 70% des panneaux lumineux, qu'en plus on doit éteindre de minuit A  7 heures du matin, alors qu'A  Paris, comme dans toute capitale digne de ce nom, on sort de plus en plus tard. MASme la RATP a accepté de faire du rab, les soirs de week-end. Mais avec vous, ce sera coucouche-panier A  22 h 30, A  ce tarif-lA . Que voulez-vous ? Entre vos "Paris-Plage" et vos "Nuits blanches", vous avez décidé de laisser un peu de repos aux Parisiens ! Eh bien, vos nuits, elles sont juste un peu plus noires que prévu. C'est le Petit Prince DelanoA« qui s'amuse A  jouer les éteigneurs de réverbères, en quelque sorte. Et tant pis pour la Ville lumière ! -
- Plus sérieusement, monsieur te maire, vous avez lésé tout le monde : les gens de la pub pour commencer, mais des centaines de petits annonceurs culturels qui pouient tout juste s'offrir quelques vitrines et les petits commerA§ants, qui leur louaient. Vous avez capitulé dent ces démagos de Verts de votre conseil municipal. C'est A  eux qu'il faut s'en prendre. Et A  vous-mASme ! Pas A  nous ! -
Validé par la commission des sites et voté par le Conseil de Paris en décembre 2007, le nouveau règlement de publicité de Paris ait en effet donné gain de cause A  la plupart des amendements des élus Verts soutenus par diverses associations guère enclines A  favoriser la publicité : paysage de France, résistance A  l'agression publicitaire, etc. L'opposition des professionnels de l'affichage, qui aient plaidé l'obstacle A  la liberté du commerce et de l'industrie, n'y ait rien fait. Ils aient deux ans pour s'y conformer.
Tout cela était plus que facheux. Des commerA§ants mécontents, des centaines d'emplois menacés, et qui plus est sur le premier marché hexagonal, la ville privée d'une part importante de cette pub qui contribuait tant A  son animation visuelle et culturelle (affiches, Vélib', presse, etc.). Cette grève gachait complètement son bilan et sa propre image. Comment envisager un destin national en 2012 dans de telles conditions ? Encore heureux que tout son conseil municipal unanime se soit prononcé contre la pub sur les flancs des rames. On ait préféré les décorer d'une élégante frise de symboles parisiens. - Cachez cette pub que je ne saurais voir. - Partout dans le monde on faisait le contraire, mais Paris était tellement fier de faire le contraire de tout le monde ! Il est vrai que les rames A  poil comme les bus, c'aurait été pire que le reste. Bertrand DelanoA« pouit A  peine se consoler en pensant A  quelques villes tenues de droite ou de gauche et qui se trouient dans une situation semblable : A  Lyon (Decaux, toujours lui), son collègue socialiste, Gérard Collomb, était dans le mASme pétrin. Trop injuste !
A€ Bercy, Mme la ministre de l'économie, des Finances et de l'Emploi ne décolérait pas dantage et refaisait ses comptes, la mise impeccable comme A  l'habitude, plus business woman que jamais. Elle ne cessait de presser ses adjoints pour qu'on lui proposat au plus vite les correctifs nécessaires et des indices de conjoncture A  peu près présenles, afin de pondérer les projections de croissance dramatiques du PIB. La tASte de ces messieurs du Minefi s'allongeait en effet au fur et A  mesure qu'ils receient de l'Insee des batteries de statistiques systématiquement orientées A  la baisse : un - indicateur synthétique du climat des affaires - exécrable ; une - opinion des entrepreneurs de services - de mASme veine ; une chute libre des effectifs dans les - services hors intérim - (tous les métiers liés A  la publicité aient eu recours au chômage technique ou licenciaient A  tour de bras) ; une brutale décélération de la demande. Ajouté A  l'irrésistible envolée du baril de pétrole et A  la polémique récurrente sur le pouvoir d'achat, c'était too much !
Chez les fleurons (ou ex-fleurons) nationaux de la puissance publique et de la technologie franA§aise, la dépendance A  la publicité n'était pas moins imperceptible qu'ailleurs. Chez France Telecom et surtout chez sa filiale Orange, la plupart des clignotants aient une facheuse tendance A  virer au rouge. La moitié du budget pub national en télé, 30 % en affichage, le reste entre presse et radio, l'opérateur était mal en point.
Dès les premiers signes annonciateurs de la grève, Didier Lombard, son P-DG, ait bien tenté de se réconforter avec l'idée que les délais de résertion de ses achats d'espaces, passés A  m-2, voire m-3, et confirmés au minimum un mois et demi A  l'ance, lui offraient un répit suffisant pour ne pas hypothéquer les camnes en cours. Mais deux coups de fil A  Publicis, chargé des médias, et A  l'agence chargée du marketing direct, ne l'aient pas rassuré. Le - top départ - officiel du mouvement ait quand mASme été lancé par Maurice Lévy lui-mASme sur Europe 1 (il ne se souvenait d'ailleurs pas y avoir prASté tellement attention ce jour-lA ), et on lui ait tranquillement répondu qu'une grève dans la pub, c'était un peu comme pour les trains. Les horaires ont beau AStre affichés, si le conducteur ne grimpe pas dans sa cabine, le train reste A  quai. De plus, en interne, on lui ait respectueusement rappelé que le matériel publicitaire proprement dit, par exemple pour les télés et la radio, n'était fourni que dans les huit derniers jours. La marge des soi-disant délais se rétrécissait dangereusement.
LA -dessus, patatras ! La grève des - Free-lances en colère - dans tous ces nouveaux métiers du Web, pour ne citer qu'eux, s'était diffusée par capillarité jusque dans les services de créa internes, comme justement Orange en ait mis sur pied pour gagner en coût, en créativité et en réactivité (du moins croyait-il). Il ait été l'un des premiers A  prendre l'initiative de développer la créa d'Orange en interne, en particulier pour l'édition (il n'arriit pas A  dire le print, le faux anglicisme qu'on utilisait A  la place) et l'affichage, et de négocier l'achat de papier en direct. Grosse économie, certes, mais risque identique aux autres annonceurs, A  présent que la solidarité des grévistes jouait A  plein A  tous les niveaux, dans toutes les structures, intégrées ou pas.
Bien sûr, les stocks de print pour le marketing direct, imprimés et emballés, aient été mis en place chez les routeurs deux mois ant, comme d'habitude. Mais les routeurs aussi étaient en grève, le plus souvent contre le gré de leurs directions, tout simplement parce que c'étaient tous les rouages et les multiples métiers d'une profession mal connue et souvent délorisée qui venaient de prendre conscience de son poids, et donc de sa force.
Heureusement, il ait des munitions. La web agency (lA , il admettait le terme) aussi ait été intégrée. Une A  Paris, pas franchement utilisable pour l'heure, mais surtout une A  Londres. Tout n'était pas perdu.
- Opération "Overlord le retour", lanA§a Didier Lombard en concluant sèchement une réunion au siège place d'Alleray, où tous les nez piquaient plus bas que terre (tout le monde ne comprit pas l'allusion historique au débarquement allié de 1944). On rembarque chez les British. Vous m'envoyez chez Orange A  Londres une équipe francophone avec ses programmes et ses fichiers. Les Anglais leur font de la place et basculent tout sur leurs serveurs. Vous me réaffichez Orange sur le Web national en moins de huit jours ! - Puis, continuant sur sa lancée : - Opération "ReconquASte" ! (ça, tout le monde comprit.) Mobilisation des 700 boutiques Orange et des 11 agences entreprises. Je veux tout le monde sur le pont. Ou plutôt sur la route pour les entreprises, et au téléphone pour les boutiques. Et dans les boutiques, A  l'accueil 7 jours sur 7 ! Idem dans les centres d'appels ! Vous me récupérez tous les fichiers et vous contactez tous les prospects et tous vos clients, et vous les invitez sur place. Jus de fruit, café, amuse-gueule et cacahuètes A  volonté. Je veux qu'on se marche sur les pieds dans chaque boutique. Ah ! On s'est cru tout permis avec la pub ! On communique A  distance. Résultat, avec ce système, le client, on ne le rencontre plus ! Il n'y a jamais guère plus que quatre pelés et trois tondus dans nos boutiques. Et on n'y fait pas trop la queue pour s'arracher nos abonnements. Désormais, elles doivent faire le plein, y compris le dimanche. Surtout le dimanche. Les gens sont disponibles. Je demande tout de suite une dérogation exceptionnelle A  Bercy ou au ministre du Trail. France Telecom, c'est la téléphonie franA§aise. Nous sommes les héritiers de la DGT1! Du téléphone! En quinze ans, on est passé de l'age de la pierre au réseau et aux infrastructures les plus performants d'Europe ! Seulement, aujourd'hui, le drapeau tricolore est devenu Orange. Qu'on se le dise ! Et ce drapeau, on ne pas se le garder dans la poche. Tout le monde se l'accroche au balcon, comme le voulait la "Ségo". A€ partir de maintenant, c'est "14 juillet" pour tous nos vendeurs ! -
Se tournant vers Caroline Mille, sa dircom, qui l'écoutait, sidérée par cette tirade républicaine aux accents royalistes : - La pub, c'est du contact, n'est-ce pas? C'est ce que vous me répétez A  longueur d'année. Eh bien, on y aller au contact ! One to one, comme vous dites dans votre jargon. Moi, je préfère le face-A -face. Mais c'est pareil. J'ai 120 000 employés France Telecom dans l'Hexagone et plus de 30 millions de clients. Je suis sûr que tout ce petit monde ne demande qu'A  se rencontrer. Exécution ! -
A€ la SNCF, A§a déraillait complètement. Pour commencer, le décor en ait pris un sacré coup. DéjA  pas toujours très proprettes ni avenantes malgré les énormes efforts réalisés au cours des dernières années, les gares étaient devenues franchement sinistres. Les 12 000 affiches de France Rail et de Landimat, les régies publicitaires de la société nationale et de réseau ferré de France (RFF), qui agrémentaient les halls et les quais dans près de 1000 gares, aient disparu. De mASme que les 25 000 affichettes A  bord des trains. Plus les quelque 12 000 4x3 le long des voies ou sur les parkings des gares. Sans compter les boutiques Relay qui faisaient piètre mine du fait de la désaffection de la quasi-totalité de la presse franA§aise, quotidiens et magazines réunis. Quelques livres, et la presse étrangère ne remplissaient pas les rayonnages comme ant. Cela faisait tout de mASme beaucoup. LA  aussi, on se serait cru dans un mauis tournage de film ancien ou dans une ambiance de derrière l'ancien rideau de fer. Les coloris acidulés des nouvelles tenues des agents dessinées par Christian Lacroix, ou mASme l'habillage des TGV et des rames relookées des TER en paraissaient presque incongrus. Ils ne compensaient en tout cas pas le grand et désespérant anonymat qui ait soudain enhi ces milliers de lieux de passage, d'attente ou de transport. Dans ce contexte, la mise en œuvre du contrat d'affichage gagné par Decaux contre Clear Chan-nel, après plus de six mois d'apres négociations, démarrait plus poussivement qu'une vieille Pacific A  peur.
La billetterie électronique, fer de lance de la politique commerciale était en panne. Le site www.voyages-sncf.com ne remplissait plus son office et encore moins les wagons. Et ce, alors que les camnes promotionnelles sur le Web, réalisées A  partir de la base de données que la direction commerciale ait constituée au fil des mois, s'étaient révélées quatre fois plus renles que l'achat d'espaces dans les médias traditionnels. Mais voilA  qu'aujourd'hui la flopée des offres en ligne émanant de toutes sortes de tours-opérateurs, des comnies aériennes aussi bien que des croisiéristes, qui en aient fait l'un des sites de vente de voyages les plus fréquentés, s'étaient toutes éclipsées. De plus, le tout nouveau service d'information et de vente par téléphone mobile ait A  peine démarré et n'était manifestement pas encore entré dans les habitudes.
Pire. Bien qu'intégrée A  la société nationale, la web agencyen charge de l'actualisation et de la mise en ligne des es ait suivi le mouvement des - Free-lances en colère - et de - La pub en colère-. Outre l'absence dramatique de renouvellement des promos, les web designers, autant par solidarité avec la profession que trop contents d'arguer de la - pénibilité - de leurs conditions de trail, aient déclenché une grève qui, pour une fois, ne venait pas des - seigneurs - du rail. Certes, on pouit admettre qu'un - 7 jours/6 nuits en navire-hôtel 5 étoiles - sur le Nil (visites des temples non comprises) ait pu s'échouer quelque part en cours de croisière, mais mASme les résertions pour un très banal Paris-Marseille en TGV étaient devenues hautement problématiques. Des cadres et agents techniques aient été mobilisés au pied levé pour gérer la base de données et les commandes, mais l'appauvrissement soudain de l'habillage du site et de ses facilités ergonomiques ait fortement désilisé les internautes habitués A  plus d'esthétique et de convivialité sur ce site très fréquenté auparant. Il faut dire que faute de créatifs, sa présentation ait pris un très rébarbatif aspect de leur de l'ancienne génération. Seuls Eurostar et Thalys, du fait de leur structure internationale, s'en sortaient A  peu près bien, les agences européennes ayant aussitôt pris le relais de leurs consœurs franA§aises pour entretenir le flux des offres.
Résultat, dans les gares, les files dent les guichets aient soudain resurgi avec des longueurs et des temps d'attente inimaginables. La direction ait bien essayé de réactiver un service de renseignements téléphoniques digne de ce nom, mais la déshérence dans lequel celui-ci ait été volontairement laissé en raison de la toute-puissance d'Internet l'ait rendu totalement incapable de répondre A  la demande. Et ce, outre le fait qu'il déclenchait d'innombrables engueulades de la part de clients exaspérés par des attentes sans fin sur des répondeurs vocaux tournant en boucle. Délaissant l'ordinateur ou le téléphone, les candidats au rail étaient contraints d'aller aux guichets s'enquérir personnellement des conditions les plus économiques. Face A  l'afflux de requAStes supplémentaires, le système de résertion électronique disjonctait en effet régulièrement et impossible de relancer l'impression des tarifs promotionnels : les prestataires de marketing services et leurs imprimeurs aient mis le signal au rouge. Moins d'Internet, donc moins de commandes électroniques et moins de billets retirés dix minutes ant le départ sur les bornes interactives. La SNCF ait tenté de mettre en place des équipes volantes qui venaient porter la bonne parole autour desdites bornes et près des guichets, munies d'épais classeurs censés contenir l'inextricable palette des tarifs. Dent les premières, comme dent les seconds, les queues prenaient en effet des proportions effarantes. Mais l'impatience des usagers comme celle des - agents d'ambiance - préposés A  ces explications sans fin, autant que la résistance syndicale, aient vite eu raison de ce palliatif insuffisant. Prudent, Guillaume Pépy, son P-DG, renonA§a vite A  aller exprimer comme A  l'habitude sa profonde compréhension auprès des usagers sous l'œil des tétés.
Chez Renault, en renche, on se frottait les mains. Que n'ait-on entendu lorsque la très roumaine Logan ait été introduite en catimini en France, en 2005. Les commerciaux l'aient alors regardée avec la mASme méfiance que les ingénieurs lors de la phase d'étude, d'autant qu'on leur ait demandé d'appliquer le principe du low cost commercial en vigueur A  l'Est : pas de publicité, strictement aucun achat d'espaces, uniquement des relations presse et le bouche-A -oreille. Résultat, Renault, qui pensait en écouler tout juste quelques centaines, s'était trompé de 100 % ! Le prix annoncé, mais aussi les qualités intrinsèques de la voiture (du frugal, certes, mais aucune concession sur l'essentiel) lui lait un succès que les plus optimistes n'auraient jamais osé espérer.
De fait, c'était bien la seule voiture de marque franA§aise qu'on n'ait jamais vue sur une affiche ni dans un spot télé, très rarement sur des es quadri, sinon en illustration d'articles. Le concept imaginé dans un éclair de génie par Louis Schweitzer, lors d'un déplacement A  Moscou, était tout simplement redoule. D'ailleurs, la martingale était si inviolable et astucieuse que personne, jusqu'A  présent, n'ait réussi A  l'employer pour un autre produit. La pub aurait été bien masochiste d'aller fouiner dans cette direction. Un produit qui se vendait sans pub, très peu pour elle.
Aujourd'hui, c'était tout le réseau Renault qui se trouit, bon gré, mal gré, A  la sauce Logan, et les commerciaux de la firme au losange étaient bien les seuls du secteur A  ne pas AStre trop désemparés par la nouveauté de la situation. Pour Renault, comme pour d'autres, la web agency ait baissé le rideau et cela faisait un vecteur important en moins pour présenter l'offre. Les magazines et la presse en général réduits A  la portion plus que congrue (c'est-A -dire rien), les télés muettes, aucune PLV renouvelée dans les showrooms, idem pour les catalogues. Restaient les blogs, mais A§a, on ne pouit pas le maitriser. Il ait donc bien fallu se mettre en ordre de marche pour réactiver fortement l'accueil individuel dans les agences. -Voitures A  vendre : de x A  x euros - pouit-on lire sur les vitrines des concessions et jusque sur les pare-brise. Il ait en effet fallu revenir au bon vieux pinceau et A  la gouache blanche pour indiquer la seule info qui semblait désormais intéresser les candidats A  l'achat : le prix ! L'exemple de la Logan ait du bon.



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