Plus on parle du changement, plus il est facile de ne pas y participer. Parler du changement, c'est donc prendre le risque de le réifier, d'en faire une entité, plus ou moins sophistiquée, parfois séduisante ou parfois dangereuse, mais toujours extérieure A soi. La meilleure position vis-A -vis du changement est d'en faire partie : il n'y a pas d'un côté la réalité, plus ou moins immanente, et de l'autre côté le changement, plus ou moins menaA§ant. Les acteurs que nous sommes tous ne peunt AStre que consentants et actifs dans ce qu'on appelle le changement. Chacun de nous est le changement. Il est contenu dans la vie de tout système de la mASme faA§on qu'une autre de ses déclinaisons, l'évolution. Ce qui toutefois différentie ces deux processus, est que l'évolution d'un système échappe A ceux qui font partie de ce système, alors que ces mASmes personnes peunt, s'ils le souhaitent et s'ils s'en donnent les moyens, participer au processus de changement. L'évolution transcende le changement.
Participer au processus de changement est la meilleure manière de se prémunir d'une évolution dont chacun peut se sentir, éntuellement, la victime. Ainsi, tous les séminaires qui s'intéressent au problème du changement - et ils sont nombreux - risquent d'en atténuer sensiblement la présence, donc la dynamique. Il me parait beaucoup plus pertinent d'intituler cette démarche, et il m'arri parfois de le faire : - Séminaire consacré au non-changement ! - L'attitude de chacun vis-A -vis du processus de changement devrait AStre la mASme que celle qui émerille M. Jourdain A propos de la prose, A savoir que nous y participons tous sans le savoir. Il s'agit donc avant tout d'un état d'esprit qui ne souffre aucune défaillance et aucune compromission ac l'attentisme, la paresse ou la fatalité.