Du point de vue du public, les systèmes de protection sociale aient alors des objectifs plus larges que la seule sécurité de l'individu. Ils étaient tantôt considérés comme un rempart contre le socialisme, tantôt comme un outil pour batir une société juste. Du point de vue de l'individu, il s'agissait de trouver la manière la plus efficace de partager collectivement les risques et d'avoir accès A  un système permettant de percevoir un revenu correct lorsqu'il n'était plus possible de trailler.
Sur cette base, les pays ont commencé A  élaborer différents filets de sécurité. L'une des formes de protection sociale les plus mises en œuvre a été le modèle nordique, introduit dans les années 1930, lorsque la sécurité sociale a été séparée des entreprises et affectée A  la sphère publique. Certains experts en sciences politiques et sociales y ont vu un ste pacte social conclu entre l'état, les entreprises et les syndicats. L'intérASt pour l'entreprise était de pouvoir rester flexible, et d'AStre en mesure de recruter et licencier sans AStre accablée d'obligations sociales sans lien avec la production. Pour leur part, les syndicats aient un intérASt similaire dans le partage des risques. En effet, pour les adhérents aux syndicats, il n'était pas particulièrement antageux d'AStre dépendants de leur entreprise A  la fois pour leur emploi et pour leur sécurité sociale. Enfin, l'intérASt de l'état était de garantir la paix et la silité sur le marché du trail, tache apparemment beaucoup plus aisée si l'un des domaines de conflit potentiel entre employés et employeurs était écarté.
On pourrait considérer le développement du modèle nordique comme plutôt spontané et progressif ; pourtant, le système est A  la fois logique et cohérent. En Suède par exemple, le modèle s'est révélé très sle, car ancré dans un accord entre les principaux acteurs du marché du trail. A€ long terme, il semble également avoir faA§onné un marché du trail plus sle et plus paisible que dans d'autres régions européennes.