Depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, la mondialisation nous a contraints A  revoir nombre de vérités admises en matière de politiques sociales. Mais d'autres difficultés sont apparues, notamment la démographie, qui menacent de modifier le rapport de dépendance, au risque de soumettre ceux qui ont fait le choix de l'état prodence A  de graves tensions financières.
Jusqu'A  présent, la mondialisation a davantage représenté une opportunité qu'une menace. Les preuves empiriques en Europe sont assez claires. Une majorité importante de pays européens en sort gagnante. C'est certainement le cas des pays nordiques qui, ces ngt-cinq dernières années, ont enregistré un taux de croissance équivalent A  celui des états-Unis. Si d'autres régions d'Europe peinent davantage A  maintenir de tels taux, un nombre croissant d'études révèlent que les Européens sont désormais plus performants que les états-Unis sur les marchés mondiaux.
De nombreux pays européens ont une structure d'entreprises bien adaptée A  la demande croissante de produits, machines et infrastructures. Ils ont également réussi la mise en ouvre des nouvelles technologies et sont parvenus A  accroitre suffisamment la productité pour réduire leur vulnérabilité face A  la concurrence des pays A  bas salaires.
Mais ce n'est probablement pas la seule explication, surtout dans le cas des pays nordiques. Dans une certaine mesure, leur politique sant A  verser des indemnités aux - perdants - et A  rediriger leurs compétences professionnelles vers de nouveaux domaines plus compétitifs a favorisé les restructurations rendues nécessaires par l'intensification de la concurrence des pays émergents.
Ainsi, dans certains pays européens, la population accepte bien la coexistence d'un secteur privé fort et très compétitif et d'un état prodence qui prend en charge les revers temporaires. Il est cependant A  craindre que cette solution soit possible tant que les pays émergents -émergent-, mais que la situation se complique lorsque ces pays commenceront A  produire des biens plus complexes seront concurrentiels. Nous devons nous préparer A  une compétition plus rude A  l'avenir, qui nous contraindra A  améliorer la productité, y compris dans le secteur de la protection sociale.