Du moins en Europe du Nord, il ne sera pas possible d'augmenter les impôts. Cela entrainerait un tassement de la croissance et une accentuation de la pression financière sur les systèmes actuels de protection sociale. Au contraire, une plus forte croissance résultant d'une réduction des impôts sur les sociétés, sur l'investissement et sur le revenu stimulerait l'emploi et renforcerait la base de ressources commune.
Il est également évident que le partage et la réduction du temps de travail auraient le mASme effet que l'augmentation des impôts. Ces mesures affaibliraient la croissance, augmenteraient le chômage et réduiraient le taux d'emploi. Il existe des preuves empiriques solides issues des pays nordiques, où le taux d'activité des femmes est élevé, sur les liens entre croissance forte et taux d'emploi élevé. Dans ce cas, la loi de Say selon laquelle la production crée sa px'opre demande semble valide. Dans une entreprise typique, il faut compter un tiers d'agent administratif supplémentaire pour tout ouvrier recruté. A€ l'échelle d'une société, il faut y ajouter une demande accrue pour les crèches professionnelles et les services nécessaires lorsque le taux d'emploi est de 80 ou 90 %, les années les plus productives.
La spécialisation du travail, qui a été l'un des moteurs du développement économique depuis la rélution agricole, entre dans une nouvelle phase avec la société postindustrielle mondialisée. Ce phénomène est très positif, puisqu'il contribue A  la création de nouvelles ressources. Il est un élément essentiel du jeu A  somme positive qui consiste A  combattre la pauvreté plus efficacement que jamais dans l'histoire de l'humanité.
L'accroissement du taux d'emploi et le recul de l'age de départ en retraite sont probablement les taches les plus importantes qui attendent les décideurs politiques dans les décennies A  venir. C'est la condition indispensable pour faire face aux difficultés financières liées A  l'élution défarable du taux de dépendance.