L'on sait aujourd'hui traiter les conflits qui résultent des tiraillements entre la nécessité économique et l'exigence sociale. Cela résulte d'un siècle de confrontations dans la société industrielle, avec les normes internationales de l'on et les systèmes nationaux de négociation collective. L'arsenal des lois et directives tant européennes que nationales permet un traitement sophistiqué des problèmes qui se posent A  ce niveau.
Le traitement des conflits qui naissent entre le développement des activités économiques et l'exigence de la préservation d'un environnement sain est aussi en progrès. Des conventions internationales, des règlements européens et nationaux cadrent dans 1 ' espace le développement des entreprises et de leurs activités. Dans les entreprises elles-mASmes, les comités d'hygiène et de sécurité veillent sur ces questions tant pour l'intérASt direct des salariés que pour l'environnement immédiat de l'entreprise.
Reste un lien A  traiter qui aujourd'hui génère beaucoup d'inquiétudes, lesquelles viennent s'ajouter A  la crainte des délocalisations conduites pour des raisons de coût. Ce lien est celui qu'il faut élir entre préservation de l'environnement et performance sociale. Pour ce traitement, il n'existe pas d'outils autres que ceux de la fermeture ou du déplacement des activités polluantes dans d'autres régions du monde moins regardantes sur ces questions. Cette absence nourrit ceux qui, dans ce débat, demandent A  l'Europe d'aller moins loin, moins vite, pour conserver des activités ou des avantages compétitifs.
On pourrait s'inspirer dans cette voie de la convention maritime adoptée par l'on en février 2006. Ce texte regroupe dans un seul - Code du travail maritime - les quelque soixante-dix instruments et conventions qui existaient dans ce secteur. Cette synthèse actualisée permet un traitement global de la question de la sécurité du transport maritime en intégrant la dimension travail et la prévention, par de bonnes conditions de travail, des risques d'accident et donc de pollution.
Dans cette situation, l'Europe doit continuer A  exercer son influence dans le monde pour que les comportements évoluent. Elle doit aussi traiter les conséquences pour les salariés des activités concernées. Elle ne doit plus entretenir l'illusion que son exemplarité produira automatiquement plus de vertu chez ses partenaires et concurrents. Elle doit pour cela renforcer ses moyens pour se faire entendre dans le débat multilatéral.
VoilA  quelques pistes pour que la dynamique du modèle de développement continue A  produire des résultats qui permettront que le projet européen et son développement constituent le véhicule privilégié et identifié comme tel par les citoyens pour entrer positivement dans la mondialisation. L'équilibre social de l'Europe constitue un atout pour cela. Les menaces qui pèsent sur lui ne sont pas fatales, pour que la dimension sociale reste inscrite comme une priorité par l'Union. Ces outils existent, il faut maintenant plus et mieux les utiliser.