L'échec du projet de traité constitutionnel, la victoire du - non - en France ont mis en évidence une crainte partagée par d'autres citoyens de l'Union européenne : celle de voir s'opérer un recul des droits sociaux que la réforme institutionnelle parait incapable de préserver.
S'installe dans l'opinion l'idée d'un déclin inélucle qui provoque une quasi-résignation face A  une mondialisation perA§ue comme responsable de tous les maux.
Ce sentiment se trouve renforcé par la faA§on dont est vécu l'élargissement de l'Union européenne. Il est souvent présenté comme une menace pour l'emploi (les délocalisations et l'arrivée d'une main-d'ouvre moins chère, - le plombier polonais -).
Ainsi, la mondialisation est-elle considérée comme responsable des problèmes liés aux délocalisations, A  la mise en cause des transferts sociaux, ou aux difficultés des systèmes de protection sociale.
Pourtant, si l'on examine la question des délocalisations et ses conséquences présumées sur l'emploi industriel, on constate, que si, en dix ans, de 1995 A  2005,2,8 millions d'emplois ont été perdus, les délocalisations n'y contribuent que pour 9 %, le reste étant lié A  des restructurations classiques : internes, fusions/ acquisitions, faillites, externalisations.
La construction européenne doit aujourd'hui faire la preuve de sa pertinence auprès des citoyens. Le cycle politique, initié par le traité ceca (Traité instituant la communauté européenne du charbon et de l'acier) et le traité de Rome, centré sur la réconciliation et l'organisation interne, doit refonder sa légitimité sur sa capacité A  promouvoir les intérASts et leurs de l'Europe dans la mondialisation. Une évidence s'impose: maintenir des standards sociaux élevés en Europe implique que s'élève aussi le niveau des normes sociales internationales. De ce point de vue, il est essentiel que soient intégrées les normes internationales du trail, telles que définies par l'on, dans les accords commerciaux bilatéraux.