NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » marketing general Présentation du marketing
Le marketing représente l'activité de commercialisation au sens large de l'entreprise. Il recouvre à la fois : — des techniques nouvelles de commercialisation. A. Une nouvelle conception et orientation de l'entreprise Pour comprendre les raisons de son apparition, il faut prendre en considération les objectifs de l'entreprise dans un contexte libéral concurrentiel et les moyens d'y parvenir en fonction de l'évolution économique de ces dernières décennies. a. Les objectifs de l'entreprise : le profit D'après la théorie économique classique, l'objectif numéro un de l'entreprise est le profit, qu'elle cherche à maximiser, car il est le critère d'utilité sociale et la sanction d'une bonne gestion. Cette vision simpliste doit être tempérée : — d'une part, le profit n'est pas toujours un bon critère d'utilité sociale, et d'autres critères doivent être pris en compte pour arriver à satisfaire des besoins non solbles (équipements collectifs, besoins de justice sociale); — d'autre part, le profit n'est pas toujours la sanction d'une bonne gestion : il peut être la conséquence d'une rente de situation, d'une fraude, d'une activité illicite ; — enfin, l'entreprise ne cherche pas forcément à maximiser son profit. De nombreux auteurs, parmi lesquels Galbraith, font remarquer que l'entreprise peut avoir d'autres objectifs qui viennent en concurrence avec le profit, et peuvent même l'estomper temporairement : objectifs de puissance (visant une certaine domination économique ou même politique) ; objectif de sécurité (plutôt un petit profit sûr qu'un gros profit plus aléatoire) ; objectif social (garantir le plein emploi et un niveau élevé de rémunération au personnel en place), etc. Malgré ces importantes restrictions, le profit peut être encore considéré comme le principal objectif de la majorité des entreprises dans notre système économique, étant entendu qu'il ne s'agit pas seulement d'assurer le profit immédiat, mais de tenir compte du facteur temps, et d'assurer le profit maximum sur une longue période en recherchant un certain contrôle du marché, en évitant les risques excessifs, en motint le personnel employé. b. Un moyen de parvenir à l'objectif de profit : l'optique de « production » Le profit est la différence entre deux termes : le chiffre d'affaires et les coûts (de production, de commercialisation, frais généraux). Pendant longtemps, l'entreprise a surtout cherché à contrôler les coûts. Le contexte de la première époque industrielle (qui en France jusqu'en 1950) explique le comportement des entrepreneurs : • La mise en place du tissu industriel s'est faite à un rythme lent, et non du jour au lendemain. • Dans ce contexte, l'entrepreneur d'un secteur quelconque d'activité a pour concurrents, non pas seulement un nombre relativement petit d'autres entreprises industrielles, mais surtout une poussière de petits artisans, sur lesquels il lui est facile de l'emporter, pour peu qu'il soit bien organisé : la fonction de production est de la première importance, et celui qui sait produire au moindre coût, grace à l'utilisation des machines les plus évoluées, grace à une bonne organisation, grace à un contrôle rigoureux des coûts, a un antage de prix décisif sur le marché. A une époque où, pour la grande majorité, le prix est la riable fondamentale de la demande, il ne lui est pas difficile d'écouler sa production, surtout s'il a un réseau de vendeurs bien organisé irriguant correctement le territoire. • L'optique « production », caractéristique de cette période et encore largement répandue, se traduit par : — la priorité donnée à l'organisation, considérée comme le facteur critique du profit : la compétitivité d'une entreprise est essentiellement déterminée par l'état de ses techniques de production, et ses gains ne peuvent être obtenus que par un effort constant de rationalisation; — le caractère introverti de l'entreprise, monde clos replié sur lui-même et cherchant à s'organiser le mieux possible : l'environnement est considéré implicitement comme une donnée constante (ce qu'il est d'ailleurs en partie, car il n'évolue que lentement). La méfiance vis-à-vis du monde extérieur est de règle, et par conséquent le secret d'entreprise est très poussé; — la domination des ingénieurs, dans les entreprises : ce sont des spécialistes de l'organisation, ce sont donc eux qui doivent être aux leviers de commande. En France, encore en 1975, plus des deux tiers des 500 plus grosses entreprises ont à leur tête un pdg ayant une formation d'ingénieur; — la méfiance vis-à-vis de la concurrence : le marché est un gateau de taille constante, dont chaque entreprise a une part. Accroitre sa part aux dépens des autres a quelque chose de choquant, voire d'immoral : mieux ut s'entendre pour « organiser le marché », maintenir le statu quo et permettre à chacun d'augmenter ses profits par une amélioration de sa productivité. Les ententes de prix, les sectiunels sont donc considérés comme parfaitement légitimes; — une organisation interne de type bureaucratique le plus souvent, fortement centralisée avec une hiérarchie marquée, la croyance en l'autorité du chef, l'accent mis sur la division du trail et la spécification des taches de chacun Cette optique de production sous-entend une vision statique de l'économie, héritée d'une époque où les progrès étaient en effet très lents (moins de 1 % de progression annuelle moyenne du PNB en France, entre 1800 et 1950). c. De l'optique « production » à /'optique « marché » : /es changements dans /'environnement L'optique de « production », la plus logique et la mieux adaptée probablement à un contexte d'environnement statique, ne l'est plus au contexte nouveau, et fort mount, de la deuxième période industrielle. Un certain nombre de phénomènes nouveaux caractérisent cette période : 1 / Un tissu industriel dense est maintenant en place et, dans la plupart des secteurs d'activité, les artisans sont en voie de disparition. Un entrepreneur trouve en face de lui un nombre relativement limité d'autres entrepreneurs, en raison du phénomène de concentration des entreprises. Ces entrepreneurs sont aussi bien organisés que lui, et utilisent des techniques de production similaires. Les disparités de coûts, d'une entreprise à l'autre, sont relativement faibles : les économies d'échelle dont bénéficient les plus grosses unités de production sont, au moins en partie, souvent compensées par un alourdissement des coûts de gestion. Tout le monde sait produire; le facteur critique du profit n'est donc plus la production, mais« le savoir vendre ». C'est dans ce domaine que subsistent les disparités les plus considérables entre les entreprises, car les techniques commerciales sont restées longtemps — et restent encore souvent — très en arrière des techniques de production ou des techniques comples et financières. 2 / Le cycle de production, dans la plupart des secteurs d'activité, s'est considérablement allongé. Galbraith rappelle dans Le nouvel Etat industriel qu'il ait fallu à Henri Ford, au tournant du siècle, quelques mois pour concevoir, mettre au point et fabriquer son premier modèle de voiture. Il faut maintenant couramment trois à cinq ans pour lancer un nouveau modèle de voiture : celui-ci nécessite en général la mise au point de toute une série de nouvelles machines-outils hautement spécialisées, ainsi que des études techniques et commerciales très poussées. En outre, il est devenu plus difficile et plus coûteux de modifier quoi que ce soit sur la chaine si on s'aperçoit qu'une modification est nécessaire, et les erreurs coûtent cher. 3 / Parallèlement, le« cycle de vie des produits» s'est raccourci en raison des nouvelles exigences du marché, de l'accélération du progrès technologique, de l'évolution plus rapide des modes. Un entrepreneur doit sans cesse renouveler les produits qu'il offre sur le marché. Cette nécessité d'innotion constante, jointe à l'allongement du cycle de production, entraine des coûts de lancement croissants ; il devient donc de plus en plus nécessaire d'éviter les erreurs, de sortir des produits bien adaptés au marché, et donc de bien le connaitre. 4 / Les consommateurs ont aussi changé : ils sont de plus en plus instruits (en France par exemple, plus du quart des enfants d'une tranche d'age, en 1984, poussent leurs études au moins jusqu'au baccalauréat, contre à peine 5 % trente ans auparant), donc plus critiques, plus avertis, plus méfiants vis-à-vis des promesses exagérées et des pseudo-innotions. Ils sont aussi plus exigeants et plus difficiles : il leur faut des produits mieux adaptés à leurs besoins et de meilleure qualité. Ils sont plus riches enfin : la grande majorité de la population peut maintenant s'offrir des biens dont la fonction n'est plus seulement de lui permettre de vivre, mais de rendre la vie plus agréable ou plus conforle. Le « pouvoir d'achat discrétionnaire », c'est-à-dire la part du pouvoir d'achat qui peut être consacré à des achats non indispensables, a remarquablement progressé : nous sommes entrés dans l'ère des masses. 5 / Conséquence de cette évolution, le prix n'est plus la riable fondamentale de la demande, et ce d'autant moins que les entrepreneurs les plus avertis vont s'efforcer de lutter contre la loi économique de l'érosion des profits sur un marché concurrentiel en focalisant l'attention des consommateurs sur les différences de leur produit par rapport aux autres : nous abordons déjà, ici, l'action de marketing. d. L'optique de marketing, ou adaptation de l'offre à la demande L'entreprise, dans un contexte d'économie d'abondance, est conduite à revoir ses méthodes de gestion, son organisation interne et ses rapports avec son environnement, en fonction de la prise de conscience d'un phénomène fondamental et nouveau par son ampleur : tout bouge autour d'elle, tout change à un rythme qui s'accélère. Dans ce contexte, pour accroitre ses gains, l'entreprise devra aller au-delà de l'action interne cherchant à contrôler les coûts : elle cherchera à développer ses ventes et à améliorer leur qualité en s'adaptant mieux aux besoins de ses clients. L'optique de marketing dans l'entreprise se traduira par : 1 / La priorité donnée à la capacité d'adaptation, la flexibilité, comme facteur critique du profit : l'environnement n'étant plus immuable mais changeant constamment, l'entreprise, pour survivre et se développer, doit constamment s'adapter; elle doit donc connaitre son marché, surveiller ce qui bouge, de façon à être prête à répondre rapidement aux sollicitations extérieures. Cette flexibilité est incompatible avec une organisation trop poussée, nécessairement trop rigide. C'est un autre type d'organisation qui être rendu nécessaire, plus souple et plus décentralisé. 2 / Le caractère extroverti de Ventreprise, qui devient un monde ouvert sur l'extérieur, dialogant en permanence avec son environnement; dialogue fait de questions (quel est le marché, comment évolue-t-il, quels sont ses besoins, ses motitions, dans quelle mesure l'offre est-elle adaptée) et de réponses (le produit, la publicité, le prix). L'entreprise n'est plus un monde clos, mais un groupe qui doit vivre en symbiose aussi étroite que possible avec les groupes qui constituent son environnement. 5 / Au-delà même de ce dialogue, l'optique de marketing se traduit par un nouvel ordre des priorités : ce n'est plus « l'entreprise d'abord » mais « le marché d'abord». Ce n'est plus au consommateur d'acheter sans murmurer ce que l'entreprise veut bien lui offrir, mais c'est à l'entreprise de s'adapter à lui si elle veut gagner de l'argent : l'offre doit s'adapter à la demande, et non le contraire : l'entreprise ne fabriquera plus que ce qu'elle peut vendre. Il ne s'agit cependant pas de croire que le marketing constitue une sorte de conversion de l'entreprise à la philanthropie : « le client roi», certes, mais à condition que cela reste renle. Il s'agit simplement de la prise de conscience d'un changement du rapport de force : dans le contexte de l'économie actuelle, le meilleur intérêt de l'entreprise passe par le service au consommateur. 4 / L'accession aux leviers de commande de ceux qui sont le plus en contact avec l'extérieur, ceux qui sont au point de jonction entre l'entreprise et l'environnement : à la domination des ingénieurs succéder la domination des « commerçants », c'est-à-dire des hommes de marketing. Le fait que l'adhésion d'une entreprise à l'optique de marketing la conduise à confier sa direction à des hommes de marketing, et que le marketing recouvre en gros ce qu'on appelait auparant les services commerciaux — mais avec des responsabilités très élargies et des moyens d'action nouveaux — ne doit pas faire conclure que le marketing est une optique purement commerciale. Certes, les techniques de marketing seront utilisées par des services relent de la Direction du marketing, mais l'optique de marketing, elle, est bien une orientation générale du management, qui doit être partagée par tous les membres de l'entreprise, depuis la Direction générale jusqu'au magasinier : elle se résume à la prise de conscience par tous de la dépendance de l'entreprise par rapport à son environnement du fait que la survie et la prospérité du groupe sont liées à sa capacité d'adaptation, et que chaque franc qui entre sort de la poche du client. 5 / Une attitude plus ouverte vis-à-vis de la concurrence ; le marché n'est pas quelque chose d'immuable, mais quelque chose que l'entreprise crée, ou modifie, ou agrandit par des efforts judicieux, pour le plus grand bénéfice parfois de l'ensemble de la profession. 6 / Une organisation interne plus souple, plus décentralisée, moins hiérarchisée, fondée sur les principes de la direction participative par les objectifs, avec l'accent mis sur les responsabilités de chacun : cela pour accroitre la rapidité du processus de prise de décision et augmenter la flexibilité de l'entreprise. L'optique de marketing sous-tend une vision dynamique de l'économie. Les efforts de productivité ne sont pas à négliger, mais l'entreprise doit attendre des gains bien plus importants de ses efforts pour s'adapter mieux que ses concurrents aux besoins des consommateurs, pour pressentir l'évolution future d'un marché qui bouge, pour innover. En fait, cette optique se superpose à l'optique de production, la complète et l'élargit. B. Le marketing, techniques nouvelles de commercialisation Le marketing s'appuie sur un certain nombre de fonctions précises exercées par des spécialistes : en ce sens, le marketing n'est pas toute l'entreprise, mais seulement une partie de celle-ci. Il recouvre et déborde très largement ce qu'on appelait autrefois la direction commerciale, avec des responsabilités accrues et l'utilisation de techniques nouvelles. a. Du commercial au marketing : une rationalisation de la démarche commerciale Dans l'entreprise typique de la première période industrielle, marquée par l'optique de production, les services commerciaux prennent de l'ampleur, leur rôle étant essentiellement la vente (écouler les produits fabriqués) et Y administration commerciale (facturation, gestion des stocks). Ils ne jouissent cependant que d'un statut inférieur : la fonction commerciale est subordonnée à la fonction de production, et les vendeurs n'influent guère sur les décisions stratégiques de l'entreprise; la vente n'est pas considérée comme une activité noble. L'essence de l'acte commercial — la négociation avec le client — n'est guère susceptible d'organisation, c'est un art, pense-t-on, à base de dons personnels, d'intuition et d'expérience. Le domaine commercial échappe donc aux normes de l'entreprise fondées sur la rationalité, la logique, l'organisation. L'apparition du marketing se traduit par une lorisation de la fonction commerciale, et par son intégration dans les normes de l'entreprise. Une direction de marketing à part entière draine une part de plus en plus importante de ressources humaines, intellectuelles et financières de la firme, pèse de façon souvent décisive sur les décisions les plus importantes engageant son avenir, fait appel à des techniques de plus en plus complexes, utilise une démarche rationnelle qui la hausse au niveau des autres grandes fonctions. b. La démarche du marketing Un responsable de marketing a besoin, pour commencer, de collecter un maximum d'information : sur ses clients potentiels, sur ses concurrents, sur son environnement, c'est-à-dire sur ses marchés au sens large, puis il doit choisir des objectifs possibles, les budgétiser, faire le choix définitif, élaborer une stratégie, faire l'inventaire de ses moyens et les coordonner au mieux, c'est-à-dire planifier et organiser; ensuite il passera à l'action sur le marché, en appliquant son plan et en s'adaptant le mieux possible aux circonstances; enfin et constamment, il contrôlera le résultat de ses actions en ant le prévu et le réalisé, corrigeant son plan si nécessaire. La démarche de marketing se résume donc ainsi : Information; Choix; Budgétisation; Décision; ification; Action; Contrôle. • L'information est le point de départ et la base de toute action de marketing : c'est la fonction d'étude des marchés. • La planification passe par l'élaboration de plans et de programmes d'action. • L'action est la mise en œuvre sur le terrain d'un certain nombre d'éléments : le produit, le prix, la communication commerciale, la force de vente de l'entreprise, les distributeurs. Ces riables d'action sont appelées le « marketing-mix ». Ce terme traduit la nécessité de doser ses efforts dans les divers domaines d'action du marketing de façon à obtenir un tout cohérent : ce serait un gaspillage que d'affecter une grosse part de ses moyens à la publicité si le produit n'est pas en place (distribution), ou s'il ne remplit pas ses promesses, ou si la force de vente est insuffisante et mal motivée. A l'inverse, il ne servirait à rien d'avoir mis au point un excellent produit, surclassant la concurrence, s'il est beaucoup trop cher pour la clientèle visée, ou si on n'a pas les moyens de le faire connaitre. c. Les techniques du marketing L'importance nouvelle de la fonction de marketing a eu pour conséquence la création et le développement de techniques de plus en plus complexes : bien qu'elles ne soient pas encore toutes très largement utilisées, un effort remarquable a été fait par les chercheurs, au cours des vingt-cinq dernières années, pour faire du marketing une discipline vraiment scientifique et autonome. En voici quelques-unes : — les études de marché (sondages, études de motition, panels);
— la planification et la programmation des actions; |
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