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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Italie - tourisme et culture - calamité ou chance a  saisir?

Le tourisme: calamité ou chance A  saisir?


a. Remarques

La question des effets du tourisme a été fréquemment évoquée devant nous. Ce qui domine dans les propos qu'on nous a tenus est un sentiment de méfiance, une méfiance avivée par les traces qu'ont laissé dans l'imaginaire collectif l'entrée des Vandales A  Rome, Florence, Venise et Pompéi et les invasions plus tardis d'Assise et de Sienne. Florence, qui compte environ 400 000 habitants, accueille chaque année de 4 A  6 millions de touristes, dont plus de 60 % d'étrangers (Rapport statistique sur le tourisme, 1992). L'économie de la ville (comme celle des autres centres réputés) repose désormais entièrement sur l'industrie du tourisme, et Florence doit livrer ses inestimables trésors A  des hordes de visiteurs qui ne font que les détériorer chaque jour un peu plus ac les gaz d'échappement de leurs milliers de cars et de voitures, leurs barrages incessants de flashs et leurs rassemblements qui font monter dangereusement le degré d'hygrométrie dans certains lieux. Pour ne prendre qu'un seul exemple, les étroites rues médiévales de la vieille ville de Padoue ne sont pas faites pour recevoir les foules de touristes qui s'y dérsent actuellement.
Le tourisme de masse organisé ne favorise certainement pas l'entente mutuelle. Au contraire, son caractère superficiel ne peut que renforcer les idées préconA§ues des visiteurs comme des -visités-. La contradiction entre exploitation et saugarde du patrimoine est vécue de faA§on particulièrement aiguA« chez ceux et celles qui sont chargés de protéger les sites et monuments historiques, et elle fait A  nouau resurgir la sempiternelle question de l'éparpillement des responsabilités. C'est ainsi que la Région autonome de Sicile vient de lancer une grande camne internationale de publicité vantant les trésors archéologiques et historiques de l'ile. Or personne, semble-t-il, n'a été consulté pour savoir comment l'afflux brutal de touristes allait AStre géré et quel serait son impact en matière d'érosion. Le tourisme et la protection du patrimoine relènt pourtant tous deux des compétences de la région autonome.


Elargir l'offre touristique

Cependant, l'Italie ne peut pas avoir A  la fois l'argent du tourisme et refuser les touristes, qui continueront A  affluer, et dont l'économie du pays a de toute faA§on besoin. Il faut donc mieux gérer la situation afin d'éviter des désastres du style de la -seconde destruction de Pompéi-. Mais nous n'ignorons pas les appréhensions bien réelles que peut susciter, chez des gens habitués A  privilégier les principes de saugarde, l'évocation de sortes de parcs A  thème A  l'américaine ourts A  tous. Nous avons déjA  évoqué le projet avorté visant A  définir des itinéraires retraA§ant les anciennes routes arabes/normandes dans le sud de la péninsule. Les intéressantes études d'impact économique amorcées par la soprintendenza spéciale (et appelée A  disparaitre très bientôt) créée A  la suite des tremblements de terre qui ont secoué la Campanie et la Basilicate en nombre 1980 et février 1981 semblent aller dans la bonne direction. Le Touring Club italien a pour sa part fait des études préliminaires ac le concours des services historiques et archéologiques nationaux afin de proposer des thèmes et des itinéraires touristiques qui encouragent la transition de l'occupation A  l'exploitation des sites.
Les richesses inégalées du patrimoine italien devraient, si elles sont gérées intelligemment et ac le concours des autorités compétentes, offrir des possibilités de déloppement économique aux régions qui en ont le plus besoin. Les blocages se situent évidemment au niau du -système-. Les collections des musées sont trop sount considérées comme des ensembles constitués une fois pour toutes, ce qui rend toute réorganisation quasiment impossible, compromet le déloppement de noulles attractions touristiques dans les régions où elles seraient vraiment utiles, et empASche le retour des objets sur leurs lieux d'origine. Il n'y a plus de saison d'opéra dans les thermes de Caracalla A  Rome depuis que la soprintendenza a interdit les représentations en arguant de la nécessité de protéger le monument. La ville estime qu'on ne l'a pas assez consultée avant de prendre cette décision presque unilatérale, et a mis en chantier une noulle salle de 5 000 places dans un autre lieu. L'incertitude qui entoure les budgets et le montant des subntions, A  laquelle s'ajoute le caractère tardif et imprévisible des paiements, empASchent pratiquement les organisateurs de festivals de ifier leurs programmes suffisamment A  l'avance, d'engager des artistes connus et capables d'attirer et des parrainages privés, et les mélomanes étrangers.
Pourtant, ce genre d'évolution profiterait A  des régions défavorisées tout en décongestionnant un peu les sites surexploités (mais mal appréciés). Certes, on ne peut recréer une autre Venise ou batir ailleurs une réplique du Colisée, mais il faut s'efforcer systématiquement de trour des solutions judicieuses pour limiter les dommages causés par le tourisme. Ainsi, on ne ut voir que l'Italie de l'ère classique, de la Renaissance et du Baroque, et on néglige du mASme coup ses richesses archéologiques et son architecture industrielle. Et, si extraordinaire que cela puisse paraitre, il n'y a pas en Italie de musée de la mode ou du design, deux domaines où pourtant les Italiens sont des chefs de file incontestés au niau international.

La concentration géographique des musées
Selon un rapport récent du ministère du Patrimoine culturel, seuls deux sites ont, en 1993, dépassé le million de visiteurs. Il s'agit de la Galerie des Offices, A  Florence (1 020 972, et de Pompéi (1 296 633). Sept autres sites archéologiques et onze musées ont dépassé les 100 000 visiteurs (et encore la plupart sont-ils nettement au-dessous des 250 000 entrées). Cinq de ces musées se trount, du reste, A  Florence. On voit par-lA  que les musées italiens ne fonctionnent pas du tout selon les mASmes principes que certains grands musées étrangers (le Louvre, le British Muséum, l'Hermitage ou le Rijksmuseum, par exemple) qui reA§oint beaucoup plus de visiteurs et réussissent A  tirer des renus respecles de leurs produits dérivés. Le prix du billet d'entrée aux Offices ne peut sans doute plus AStre augmenté pour le moment, et personne dans les musées italiens n'a l'expérience voulue pour s'occuper de toutes les taches non muséales qui font les entreprises réussies. La fréquentation des trois musées nationaux de Londres dépasse très largement les 12 millions de visiteurs par an (en 1994, le British Muséum: 5,87 millions, la National Gallery: 4,3 millions, etlaTate Gallery: 2,23 millions). A titre de aison, les 12 musées italiens les plus importants n'ont accueilli au total que 3 548 020 personnes (dont 2,3 millions pour les seuls musées de Florence).
b. Les besoins
L'Italie a besoin des touristes, mais leur afflux est sount considéré comme un problème. Nous n'avons pas eu l'occasion d'interroger des responsables du tourisme, si bien que notre impression est peut-AStre influencée par les déclarations de ceux de nos interlocuteurs qui mettent l'accent sur la menace que constitue pour le patrimoine une activité touristique effrénée. Nous avons eu l'impression assez nette que les responsables de la gestion de l'économie italienne ne voyaient peut-AStre pas vraiment l'ensemble des problèmes et leurs interconnexions. Une meilleure communication et une ification améliorée entre les principaux acteurs de terrain apporteraient des changements positifs. Alors qu'au-dessous du niau national la promotion du tourisme relè des provinces (sauf dans les régions autonomes), le dialogue ac et entre les autorités locales est manifestement déficient. On nous a du reste expliqué que les régions pouvaient jouer un rôle d'équilibrage utile.
La fréquentation des musées et des sites historiques est relatiment sle. Quelques lieux très célèbres reA§oint beaucoup trop de visiteurs et de ce fait se dégradent rapidement. Reste que l'on peut encore délopper d'autres sites si l'on adopte des modes et des techniques de gestion et d'exploitation sophistiqués. Certes, la conuration des musées anciens crée des contraintes, mais nous estimons que dans certains cas un peu de bonne volonté résoudrait bien des problèmes. Il existe manifestement un sentiment général d'insatisfaction quant A  l'accès aux sites et aux heures d'ourture des musées. La ville de Venise a pris, pour remédier A  ce problème, une initiati encourageante qui devrait servir d'exemple A  toutes les villes italiennes.


c. Quelques suggestions

Il est essentiel que toutes les instances se penchent de toute urgence, et dans un esprit de concertation permanente, sur la question de la répartition géographique et saisonnière des flux touristiques, et cela que la fréquentation touristique de l'Italie ait ou non atteint un sommet ou un plateau. Certains sites et musées ont l'impression d'AStre constamment pris d'assaut, mais les chiffres et l'évolution du tourisme restent parfaitement gérables ac un peu d'organisation et cet afflux de visiteurs pourrait générer des renus considérables. Sauf A  de très rares exceptions, ce sont en général les villes, et non tel ou tel lieu ou musée particulier, qui sont les plus congestionnées par le tourisme, ce qui rend d'autant plus nécessaire le dialogue et des partenariats constructifs entre les dirses instances concernées, notamment les autorités locales.
Le rapport statistique sur le tourisme publié en 1992 confirme que, deux siècles après l'indispensable -voyage en Italie-, l'élite nord-européenne se détourne de la Péninsule. L'industrie des voyages organisés (notamment en pronance d'ExtrASme-Orient) est florissante mais le nombre de visiteurs étrangers A  Rome, Florence et Venise a chuté dans des proportions qui oscillent entre 30 et 15 %. De plus, les grands absents sont les Britanniques et les Allemands cultivés qui voyagent seuls (mASme si 40 % des touristes étrangers sont encore des Allemands). Compte tenu de l'évolution de la vie professionnelle et des loisirs, il est probable que l'on récupérera ces amateurs -perdus- grace A  un tourisme -culturel- qui permettra de sortir des sentiers battus et de faire un saut en Italie le temps d'un week-end ou pendant la morte saison.
Grace A  son inépuisable patrimoine culturel, l'Italie se prASte encore A  I'-exploration-. Une meilleure signalisation des sites intéressants, et l'installation de panneaux d'interprétation, pourraient encourager les touristes A  sortir du circuit obligé des grandes villes. Le défi est particulièrement important pour les régions (comme l'Ombrie) où existent déjA  un certain nombre de bonnes pratiques A  imiter.
L'apparition depuis quelques années de nouaux loisirs comme la randonnée et le cyclisme ouvre des possibilités de décourte des camnes italiennes. Il y a en Italie 30 000 églises qui méritent d'AStre visitées; la grande majorité d'entre elles se trount dans les zones rurales, et elles recèlent encore d'innombrables trésors qui n'ont pas pris le chemin des musées.



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