Le taux d'intérASt est au centre d'un réseau d'influences :
' A court terme, instrument monétaire au serce de la lutte contre l'inflation ;
' A court terme, élément décisif de l'équilibre de la balance des paiements ;
' A long terme, élément important de l'investissement, donc de la croissance et de l'efficacité, mais aussi de l'emploi ;
' en permanence, influence sur la répartition du revenu national.
Le mASme instrument exerce un impact sur les divers objectifs, avec des contradictions possibles. Il faut alors en tirer les conséquences, d'abord pour chaque pays, puis pour la Communauté ; enfin, il faut tenir compte de la contrainte extérieure pour l'Europe tout entière.
1. Taux d'intérASt en économie nationale
En économie fermée, le taux d'intérASt joue un rôle ambivalent, A la frontière de la politique de silité des prix et de celle de croissance.
En économie ouverte, l'interdépendance entre le taux d'intérASt interne, le taux d'intérASt externe et les modalités de l'équilibrage extérieur introduit une complication supplémentaire. On en a vu un exemple plus haut A propos du policy-mix interne-externe et on retrouvera aussi le taux d'intérASt comme un des éléments pivots de la coordination internationale des politiques économiques.
Un instrument, plusieurs objectifs, il y a problème. Il est alors nécessaire de compléter (ou corriger) l'influence de cet instrument par le recours A d'autres :
' en vue de la réconciliation court terme ' long terme, on peut mettre en ouvre une politique de stimulation de l'investissement (fiscalité, subventions), ainsi qu'une politique d'offre (cf. infra) ;
' en vue des objectifs de répartition, on pourra ensager de moduler la fiscalité sur les revenus selon qu'il s'agit de revenus du travail ou de la propriété.
2. Unité du taux d'intérASt dans la Communauté
Dans la Communauté, on se trouve face A l'enchainement suivant : le
marché unique requiert la silité des taux de change, celle-ci ne peut AStre obtenue que par une identité des taux d'inflation, qui requiert une
politique monétaire unique, et cette dernière se traduira par l'unicité du taux d'intérASt pour l'ensemble des pays membres.
Ceux-ci devront alors prendre le taux d'intérASt européen comme une donnée. Mais ici, deux scénarios sont ensageables.
Dans l'un (appelons-le le scénario d'intégration poussée), les pays membres ajustent leurs politiques nationales (autres que monétaires) en conséquence, en acceptant les effets de cette valeur du taux d'intérASt sur diverses autres variables, notamment l'épargne et l'investissement et, par ricochet, l'évolution du nombre de postes de travail et le volume possible de l'emploi, ainsi que certains aspects de la répartition des revenus. Dans l'autre (scénario d'intégration modulée), les pays membres n'acceptent pas certaines de ces conséquences et cherchent alors A les corriger par des interventions qui revAStiront essentiellement des formes budgétaires, qu'il s'agisse de fiscalité sur les revenus ou de subventions (versements ou détaxations) aux entreprises. Un tel scénario n'est édemment pas en conformité totale avec l'esprit du marché unique, mais il peut, au moins temporairement, AStre le seul praticable pour des raisons sociopolitiques.
3. Une contrainte d'origine extérieure
Du fait qu'il y a ample liberté de circulation des capitaux A l'échelle mondiale, le taux d'intérASt européen n'est pas indépendant du taux d'intérASt américain (et peut-AStre demain japonais). MASme si, lorsque I'uem sera vraiment en place, la Communauté ne sera plus un - petit pays - (au sens de la théorie économique) et sera d'un poids analogue A celui des Etats-Unis (et supérieur A celui du Japon, mASme élargi A une zone Pacifique), il y aura influence réciproque entre les politiques ' et les taux d'intérASt ' des trois ensembles ; une coordination des politiques économiques sera alors souhaile, on y reendra au chapitre 9.