S'il fallait un exemple pour illustrer que le capital-risque est devenu un secteur comme un autre, il suffirait de lire les titres des journaux pour se convaincre que, comme tous les secteurs, il est sujet aux mouvements de concentration et d'européanisation, motivés par le - Big is really beauti-ful- qui semble avoir définitivement enterré le - Smallis beautiful-. Tout d'abord, il est clair que l'Europe succombe comme les Etats-Unis A la course au gigantisme. Ceci est particulièrement ai dans le domaine des LBO. Après les 4 milliards d'euros levés par Apax Partners en féier 2001, et les 4,2 milliards d'euros levés par BC Partners en ail 2001, CVC Capital Partners a réuni en juin 2001 4,65 milliards d'euros, totalisant ainsi 9,3 milliards d'euros sous gestion : record A battre ! Philippe Gleize, directeur général du bureau franA§ais, indiquait au quotidien Les Echos (28 juin 2001) que - cela nous donne des ressources suffisantes pour augmenter la part des très grosses acquisitions dans notre portefeuille -. La taille n'est pas la seule raison, l'autre raison est l'européani-sation puisque CVC dispose d'une imtation dans dix pays et ceci sans avoir défini d'allocation géographique des fonds A investir. Les investisseurs institutionnels, pourvoyeurs de fonds des sociétés de capital-risque, ont conscience de cette évolution et exigent de plus en plus souvent une imtation dans les grands pays européens et non plus simplement, comme par le passé, un bureau A Londres.
Les intervenants franA§ais suivent plus modestement le mouvement : la nouvelle filiale de capital-investissement du Crédit Lyonnais, CLAM (Crédit Lyonnais Asset Management), a lancé 5 fonds qui couent tous les segments du
marché : capital-risque, capital-développement, LBO,
financement mezzanine, pré et post-introduction, auxquels il faut ajouter un fonds dédié aux services et aux équipements dans le secteur de l'énergie. Au total, ce sont près de 1,4 milliard d'euros qui pourraient AStre levés dans les deux prochaines années. Axa Private Equity, de son côté, a porté ses fonds gérés A 2,6 milliards d'euros. De manière paradoxale, fin septembre 2001, le fonds européen Softbank Europe Ventures créait la surprise en rétrocédant 200 milliards de dollars A ses investisseurs A leur demande ; ce qui représente un tiers des sommes qui lui avaient été confiées initialement. Softbank a du mASme coup fermé ses bureaux de Paris et Munich pour regrouper ses activités A Londres. Dans cette course au gigantisme, l'autre moyen de grandir est l'acquisition ou la fusion. Dans le premier cas de ure, citons la GIMV belge (sorte de SDR flamande, très performante) qui a fait l'acquisition de Halder, société basée en Allemagne et aux Pays-Bas et spécialisée dans les LBO de taille moyenne, ou encore 3i et Rotos qui ont acquis le fonds suédois Atle. Dans le deuxième cas de ure, Knorr Capital Partners AG et Value Management & Research AG, toutes deux cotés A Francfort, ont fusionné pour devenir le
leader du capital-risque en Allemagne. Ce mouvement de fusion-acquisition, qui permet aux intervenants de couir les principaux pays européens du capital-risque et la totalité des métiers, deait toucher la France dans les années futures.