Qu'est-ce qu'un Business Angel ?
Le terme de Business Angel nous vient des états-Unis où il désignait A l'origine des personnes instissant dans la production de films ou de pièces de théatre, en échange d'actions ou d'un intéressement au succès des représentations. L'appellation s'est généralisée pour désigner les
personnes privées instissant leur fortune personnelle dans un projet, non plus seulement artistique, mais industriel ou commercial. En 1874, Alexander Graham Bell trouva ainsi de quoi financer ses premières expérimentations sur le téléphone auprès d'instisseurs privés. Les
banques lui ayant refusé le financement, ce sont deux Business Angels, un avocat et un marchand de cuir de Boston, qui apportèrent les fonds et lui permirent de fonder la Bell Téléphone Company. Un siècle plus tard, en 1976, Anita Roddick se heurta au mASme refus des banques pour financer l'ourture de son second magasin. Elle trouva les 4 000 livres dont elle avait besoin auprès d'un instisseur privé et, grace A ce financement, elle put amorcer le déloppement de Body Shop. La chaine de produits de beauté est aujourd'hui cotée en Bourse et compte plus de 1 800 points de nte dans de très nombreux pays. Un siècle sépare l'anture de Graham Bell de celle d'Anita Roddick, et pourtant c'est la mASme attitude de la part d instisseurs privés qui leur a permis d'écrire une success story. Pour commencer son anture, l'entrepreneur a sount récolté un peu d'argent auprès de sa famille et de ses amis, puis il a souscrit un premier emprunt, en ayant peut-AStre apporté sa maison ou sa voiture en caution. Quand de nouaux besoins de
financement se font sentir, il n'a plus aucune garantie A offrir aux banques, et son projet n'est peut-AStre pas assez ambitieux pour une société de capital-instissement. On appelle généralement ce moment e funding gap ou equity gap : l'entrepreneur demande trop d'argent A sa banque et pas assez au capital-instisseur professionnel. Et c'est le Business Angel qui vient combler ce fossé entre le financement par la dette bancaire et le financement par des capital-instisseurs. A€ la différence des banques ou des sociétés de capital-risque, le Business Angel instit son propre argent et peut donc décider de financer un projet qui a autant de chances de succès que d'échecs, et dont le risque ne peut pas vérilement AStre mesuré.
Ce qu'apporte le Business Angel en plus de son argent
Le terme d'- ange - se comprend aussi par le fait que le Business Angel apporte généralement A l'
entreprise plus que son argent. Son instissement comporte une dimension affecti (il faut que votre projet lui plaise) et un élément de risque (il peut tout perdre). Ces deux facteurs concourent A ce que le Business Angel ait envie de s'instir dans votre projet en apportant les éléments suivants :
- pour la gestion de l'entreprise : sount ancien entrepreneur lui-mASme, le Business Angel vous apportera son expérience et des conseils stratégiques,
marketing ou financiers. Il pourra vous servir d'intermédiaire en matière d'ingénierie financière, aussi bien qu'aider au déloppement commercial en utilisant ses contacts : en bref, le Business AngelVous apporte aussi son carnet d'adresses ;
- pour l'entrepreneur : normalement, si le Business Angel a insti dans votre projet, c'est que vos personnalités s'accordent ; il va donc vous servir de coach (progrès, entrainement) et de parrain (mise en réseau, carnet d'adresses). S'il est ancien entrepreneur, le Business Angela - la bouteille - qui manque généralement au créateur d'entreprise, plus jeune et moins aguerri. Une vérile relation de parrainage peut s'élir entre les deux, pour le plus grand profit de l'entrepreneur ;
- pour les
financements futurs : l'instissement du Business Angel a premièrement un effet de levier financier (un réseau de Business Ange/s au Royaume-Uni a calculé que 1 livre instie par un Business Angel permettait de trour 2 livres auprès d'autres sources de financement). Deuxièmement, il y a de fortes chances pour que le Business Angel réinstisse dans le projet, ce qu'on appelle le follow-on finance et qui signifie simplement le tour de le suivant (une autre étude montre que un quart des instissements donnent lieu A un follow-on finance et que le montant de ce follow-on finance représente 50 % l'instissement initial).
Le Business Angel est donc en quelque sorte un accoucheur de projet. Si ce dernier nécessite des fonds additionnels, il sera le premier A conseiller l'entrepreneur dans sa démarche de recherche de fonds en pronance de capital-instisseurs.
A€ la lecture de ce qui précède, vous trourez peut-AStre que l'instissement d'un Business Angel ne diffère pas beaucoup d'un financement par du capital-risque, car tous deux financent l'entreprise A ses débuts et comportent un risque fort. Néanmoins, comme nous l'avons déjA dit, il y a une différence fondamentale : le Business Angel instit son propre argent, alors que le capital-instisseur gère l'argent de tiers. De plus, son instissement intervient généralement avant que le projet soit assez ambitieux pour intéresser une société de capital-risque. Du mASme coup, il est un bon moyen pour l'entrepreneur de faire l'apprentissage de la relation ac un partenaire ayant une moindre - intensité financière - qu'une société de capital-risque. En effet, le Business Angel n'exigera pas de l'entrepreneur le contrôle de la société, et il cherchera plus A l'accomner qu'A le - suriller - : cela ne ut pas dire qu'il est moins sérieux que le capital-risqueur, mais il peut se contenter d'une moindre exigence formelle. En effet, lA où le capital-risqueur exige une information formalisée car il doit lui-mASme rendre des comptes A ses actionnaires, le Business Angel instit son propre argent et il est donc le seul maitre de l'information qu'il ut avoir (un reporting oral mensuel lui suffira peut-AStre, lA où le capital-instisseur exigerait un documenc écrit, etc.).
Comment les rencontrer
Malgré l'explosion de la noulle économie, et comme le faisait remarquer Patrick Artus (directeur de la recherche et des études A CDC IXIS) dans une interview
donnée A l'hebdomadaire Le Renu (nA° 622, du 25 mai 2001), - il n'y a pas suffisamment de Business Angels en France -. Si aucune statistique n'est actuellement disponible, il est certain que la France est loin derrière le Royaume-Uni, où la British Venture Capital Association (BVCA) estime les montants instis par les Business Angek en 1999-2000 A près de 46 Ma‚¬, au profit de 224 projets, soit une augmentation de 40% en valeur et de 16% en nombre d'instissements. 70 % des Business Angels ont insti moins de 0,15 Ma‚¬ (100 000A£), pour un instissement moyen de 90 000 euros. On estime d'autre part que la population des Business Angels au Royaume-Uni se monte A 30 000, dont seulement 7 000 sont enregistrés auprès des réseaux de Business Angels (BAN : Business Angels Networks) qui regroupent les Business Angels, la plupart du temps sur le régional. De plus en plus sount, les Business Angels franA§ais, dont le nombre est estimé A 10 000, se regroupent au sein de clubs sount constitués en associations de type - loi 1901 -. La plus connue et respectée est Leonardo, créée par Ys Delacour en octobre 1989, qui regroupe plus de 500 membres, et qui a proposé plus de 1 000 opportunités d'instissement A ses Business Angels. Le club ou réseau de Business Angels a un double objectif: d'un côté, identifier et recruter des membres Business Angels, de l'autre, capter les dossiers pour les analyser et les évaluer avant de les présenter aux Business Angels lors d'un forum, comme le célèbre petit déjeuner du mercredi pour Leonardo. Longtemps inconnue en France, l'activité de Business Angel a explosé ac la Net économie. Les particuliers n'ont pas hésité A instir dans des entreprises éloignées de leurs compétences. D'autres ont pensé qu'ils interviendraient dans l'entreprise pour une très courte période, en attendant un second tour de financement, voire une introduction en Bourse, alors que le - métier - de Business Angel n'a de sens que dans la durée et dans une approche plus entrepreneuriale que financière. A€ ce compte, beaucoup s'y sont brûlé les ailes. Néanmoins, encore occupées A restructurer leur portefeuille, plus sélectis en termes de taille d'instissement, les sociétés de capital-risque laissent A l'heure actuelle aux Business Angels, structurés ou non, l'opportunité d'instir actuellement dans de bonnes conditions dans des projets sount d'early stage, et de faire ainsi leurs premiers pas dans de monde du capital-risque. On regrette donc d'autant plus que le ministère des Finances, dans son projet de loi de
finances 2002, n'ait retenu aucune des mesures promises en faur de l'amélioration du statut fiscal de la profession.
Portrait-robot des Business Angeis
En compilant les
données disponibles sur les Business Angeis européens et américains, on peut dresser le portrait-robot suivant des Business Angeis :
- ils instissent dans des sociétés en phase de création ou de démarrage (aux états-Unis, 57 % des instissements sont effectués dans des entreprises occupant moins de 5 employés) ;
- ils comblent X equity gap ;
- nombre estimé de Business Angeis actifs : 125 000 en Europe (et 1 million de potentiels), 250 000 aux états-Unis ;
* principale occupation : entrepreneurs en activité ou ayant ndu leur affaire, gestionnaires d'une entreprise ;
- age moyen (états-Unis) : 47 ans ;
- renu annuel moyen (états-Unis) : 90 000 dollars ;
- fortune personnelle moyenne (états-Unis) : 750 000 dollars (39 % disposent de moins de 500 000 dollars) ;
- montants instis : 25 000 A 250 000 euros en Europe, instissement moyen de 66 800 dollars par opération aux états-Unis ;
- ils instissent sount dans la région où ils résident (maximum 100 km);
- ils ont été orientés sur la firme par des associés ou des amis ;
- ils sont actifs dans la société comme consultant, membre du conseil d'administration ou salarié.
Pour la France, businessangels.com a réalisé en mars 2000 une étude auprès de 78 Business Angeis franA§ais. D'après les résultats de cette étude, 92 % des Business Angeis sont des hommes, 55 % sont d'anciens créateurs et 69 % d'anciens dirigeants, et leur age moyen est de 53 ans. Leurs préférences, en termes de maturité du projet, sont les suivantes : 68 % préfèrent l'instissement d'amorA§age, 17 % les start-ups et 15 % le capital-déloppement (projets de plus de deux ans).