NAVIGATION RAPIDE : » Index » DROIT » LOI GéNéRALE » L origine de la loi LeibnizLOIS DES PHéNOMÀNES ET SUBSTANCES INDIVIDUELLES Quelques amis savants et pénétrants, ayant considéré ma noulle Hypothèse sur la grande Question de l'Union de l'Ame et du corps, et l'ayant trouvée de conséquence, m'ont prié de donner quelques éclaircissements sur les difficultés qu'on avait faites, et qui naient de ce qu'on ne l'avait pas bien entendue. J'ai cru qu'on pourrait rendre la chose intelligible A toute sorre d'esprits par la aison suivante. urez-vous deux horloges ou deux montres, qui s'accordent parfaitement. Or cela se peut faire de trois faA§ons. La première consiste dans l'influence mutuelle d'une horloge sur l'autre ; la seconde dans le soin d'un homme qui y prend garde ; la troisième dans leur propre exactitude, la. première faA§on, qui est celle de l'influence, a été expérimentée par feu M. Huyghens A son grand éton-nement. Il avait deux grandes pendules attachées A une mASme pièce de bois ; les battements continuels de ces pendules avaient communiqué des tremblements semblables aux particules du bois, mais ces tremblements dirs ne pouvant pas bien subsister dans leur ordre, et sans s'entr'empAScher, A moins que les pendules ne s'accordassent, il arrivait par une espèce de merille, que lorsqu'on avait mASme troublé leurs battements tout exprès, elles retournaient bientôt A battre ensemble, A peu près comme deux cordes qui sont A l'unisson. La seconde manière de faire toujours accorder deux horloges bien que mauvaises, pourra AStre d'y faire toujours prendre garde par un habile ouvrier, qui les mette d'accord A tous moments ; et c'est ce que j'appelle la voie de l'assistance. Enfin, la troisième manière sera de faire d'abord ces deux pendules ac tant d'art et de justesse, qu'on se puisse assurer de leur accord dans la suite ; et c'est la voie du consentement prééli. Mettez maintenant l'ame et le corps A la place de ces deux horloges. Leur accord ou sympathie arrira aussi par une de ces trois faA§ons. La voie de l'influence est celle de la Philosophie vulgaire ; mais comme on ne saurait concevoir des particules matérielles, ni des espèces ou qualités immatérielles, qui puissent passer de l'une de ces substances dans l'autre, on est obligé d'abandonner ce sentiment. La voie de l'assistance est celle du système des causes occasionnelles ; mais je tiens que c'est faire nir Deum ex machina, dans une chose naturelle et ordinaire, où selon la raison il ne doit internir que de la manière qu'il concourt A toutes les autres choses de la nature. Ainsi il ne reste que mon Hypothèse, c'est-A -dire que la voie de l'harmonie préélie par un artifice divin prénant, lequel dès le commencement a formé chacune de ces substances d'une manière si parfaite et réglée ac tant d'exactitude, qu'en ne suivant que ses propres lois, qu'elle a reA§ues ac son AStre, elle s'accorde pourtant ac l'autre : tout comme s'il y avait une influence mutuelle ou comme si Dieu y mettait toujours la main au-delA de son concours général. Après cela je ne crois pas que j'aie besoin de rien prour, si ce n'est qu'on uille que je prou, que Dieu a tout ce qu'il faut pour se pouvoir servir de cet artifice prénant, dont nous voyons mASme des échantillons parmi les hommes, A mesure qu'ils sont habiles gens. Et supposé qu'il le puisse, on voit bien que c'est la plus belle voie, et la plus digne de lui. Il est vrai que j'en ai encore d'autres preus, mais elles sont plus profondes, et il n'est pas nécessaire de les alléguer ici. |
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