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MARKETING

Le marketing, parfois traduit en mercatique, est une discipline de la gestion qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d'idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Il favorise leur commercialisation (ou leur diffusion pour des activités non lucratives). Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une organisation pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi l'ensemble des actions menées par l'organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés.


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Le champ culturel : la fin des hiérarchies

- On est arrivé A  réunir sur le mASme la reproduction de Van Gogh, la réédition de Dashiell Hammet, le dernier Kubrick, une cassette d'un film muet rare, une sectiune postale représentant un collage dadaïste, la Joconde sur un torchon, du Stan Kenton, des enregistrements ethnologiques zou-lous Tout A§a est rangé côte A  côte dans le présentoir. Tout A§a doit AStre consommé côte A  côte aussi. - Jean-Patrick Manchette A  Libération, 15 mars 1982
A€ l'aube des années quatre-ngt, Jean-Patrick Manchette dessinait les contours d'une nouvelle culture de la consommation, mélangeant les différences, nivelant les hiérarchies.
La culture sous l'influence du marché
Le domaine culturel est un des théatres prilégiés de cet effacement progressif des barrières. La culture deent un immense puzzle où l'on assemble des parties hétérogènes, voire contradictoires. Nous sommes aujourd'hui probablement au delA  de ce que décrivait Jean-Patrick Manchette. Nous ne sommes plus dans une culture de consommation, mais désormais la culture est consommation. Elle est devenue marchandise. Les cultures du monde sont recyclées par la sphère marchande. Transformées en produits A  vendre, réorchestrées pour plaire au plus grand nombre. Les grandes entreprises sont devenues les principales productrices de culture : majors musicales, sociétés internet, studios de production, jeux déos les fameux contenus que s'arrachent les grands capitaines d'industrie, pariant sur leur valeur future par rapport aux contenants. Il faudra bien mettre quelque chose dans les tuyaux de la communication, l'intemet haut débit, les chaines de télésion numérique, l'information délivrée sur les écrans de nos téléphones mobiles. Ces contenus sont sélectionnés et développés par les multinationales elles-mASmes, qui souhaitent contrôler l'ensemble de la chaine afin d'accroitre leur attractité auprès de leurs clients, et deennent ainsi les premières productrices de culture. La culture deent hybride A  trop se mélanger A  l'univers marchand.
Ainsi du nouveau tour que prend l'information. Celle-ci, pilotée par le marché, se plait de plus en plus A  fusionner deux concepts considérés comme antinomiques : l'information et le spectacle. Les chaines franA§aises n'ont pas tardé A  suivre l'exemple de CNN. Pour faire face A  la dictature des parts d'audience, elles n'hésitent plus A  concevoir les journaux télésés, non plus en fonction de l'intérASt de l'information, mais plutôt selon la capacité des sujets A  maintenir les consommateurs attentifs en attendant le fameux écran publicitaire prime time de 20 h 30 (le plus cher payé, 53 500 euros en moyenne pour 30 secondes). Ainsi la forme, le ton des journaux télésés s'en trouvent affectés. Ceux-ci deennent de simples enchainements d'images, au détriment de la profondeur des analyses. On cède A  la tentation d'inter des stars médiatiques, plutôt que des personnalités plus compétentes sur les sujets traités. Mais aussi, et c'est plus grave, le fond, c'est-A -dire la nature des sujets choisis, en subit le contrecoup.
Ainsi Pierre Péan et Christophe Nick soulignaient dans leur ouvrage TF1, un pouvoir qu'une très grande majorité des sujets traitant de l'islam et de l'immigration, entre la privatisation (avril 1987) et mars 1995, les associaient au terrorisme, A  l'intégrisme, la délinquance ou la olence. Sur une moyenne d'un sujet tous les trois jours sur cette période de 8 ans, seuls deux sujets juxtaposaient culture et Islam (- le 10 juin 1993, un sujet sur la culture intégriste en Iran A  la veille de l'élection présidentielle ; le 26 novembre 1996, sur une représentation d'Aïda A  Louxor -).
Sous le règne du marché, l'information fait place A  Yinjotainement, mélange d'information et de divertissement.
La mécanique est la mASme dans le domaine du sport. Il est loin le temps ou les valeurs désintéressées du sport triomphaient. Jamais le sport n'a flirté d'aussi près avec le business.
Pour devenir une star mondiale, les performances ne sont plus les seules A  compter. Il faut aussi savoir séduire et s'exprimer. Le champion doit présenter aux médias une vraie personnalité, émettre des points de vue ou laisser le charme agir ! C'est ainsi qu'Anna Kournikova est devenue une vedette avant d'avoir gagné un tournoi de tennis important. Propulsés par leurs sponsors, les athlètes deennent de vériles produits.
A€ la suite d'un savant calcul, pondérant la personnalité par les performances sportives, on évalué la valeur de chaque sportif. Michael Jordan, star idéale car dotée d'une forte personnalité et d'un vrai talent de communicateur, est allé jusqu'au bout de cette logique. Devenu une vraie superstar médiatique, il a développé en partenariat avec Nike une marque de vAStements de sport portant son nom. Il semble que la performance sportive ne soit plus qu'un prétexte justifiant le spectacle que représente le sport et ses athlètes. Sous l'impulsion du marché, une nouvelle discipline est née, résultat de la fusion du sport, du business et du spectacle.
L'amalgame entre la culture élitaire et la culture populaire témoigne aussi de cet effacement des eilles distinctions. Au nom des valeurs modernes, la culture s'était hiérarchisée. La culture dominante, dite classique, celle qui composait les connaissances de - l'honnASte homme - dominait l'enseignement universitaire. Elle ne concevait que mépris pour la culture populaire, composée de - littérature de gare -, de chanson populaire et de cinéma folklorique.
La culture postmoderne est cool, cosmopolite et décomplexée. Sous l'impulsion du marché, elle balaye les eilles oppositions. Chacune des principales facettes de la création culturelle est gagnée par une ene de faire cohabiter les contraires, de réconcilier les anciens antagonismes.
Le champ de la littérature illustre cette évolution. L'indidu volage et zappeur mélange ses lectures en fonction de l'inspiration du moment et n'hésite plus A  faire côtoyer dans sa bibliothèque Mary Higgins Clark avec Marcel Proust et James Joyce. Et pour cause, sous l'emprise du celebrity System, l'auteur de best-sellers deent plus célèbre que le prix Nobel.
Un intérASt nouveau est porté A  la littérature minoritaire. L'œuvre du prix Nobel noir américain Toni Morrison ent d'AStre incorporée au corpus classique d'enseignement de l'université de Stanford aux états-Unis.
Les traditionnels - genres mineurs - sont réhabilités. La science-fiction franA§aise est en train de renaitre de ses cendres. Les grandes maisons d'édition s'y intéressent de plus en plus et les éditions Baleines proposent désormais une collection (Macno) publiant un ouvrage de science-fiction par mois.
De mASme, le roman noir bénéficie d'un réel engouement. Après avoir été longtemps confiné au rang de littérature de gare, le roman policier est reconnu comme un genre littéraire A  part entière. Patrick Raynal, le directeur de la Série noire, intègre dans sa collection Å’dipe de Sophocle, actualisé par un universitaire, et définit le roman noir comme étant :
- Un regard sur le monde, un regard sur le côté sombre, opaque, criminel du monde, traversé par le sentiment intense de la fatalité que nous portons en nous. -
Véhicule reconnu d'une certaine sion du monde qui lui est propre, le roman noir obtient ses lettres de noblesse et la reconnaissance qui lui manquait. Ses ventes décollent. En témoigne le succès de la collection Le Poulpe. Les auteurs de - polars - sont reconnus comme de grands écrivains. Simenon a été quasi canonisé après sa mort. Jean-Patrick Manchette dépasse la sion du roman noir et s'est installé au panthéon des écrivains contemporains. MASme l'éminente revue Les Temps modernes, créée par Jean-Paul Sartre en 1945 et gardienne du temple de la culture élitaire, a dédié un numéro entier au roman noir (dont la couverture reproduisait graphiquement un numéro de la Série noire sous le titre - Pas d'orchidées pour les Temps modernes -).
La littérature pulp, traditionnellement considérée comme le parent pauvre de la noire est réhabilitée (elle tire son nom du fait qu'on l'imprimait sur un matériau A  base de pulpe de papier qui coûtait peu cher et abaissait le prix de reent de ces romans de gare) sous l'impulsion de Tarantino et de Bukowski qui a consacré un de ses derniers ouvrages au genre (Pulp). La sion naïve et colorée de la société, les oppositions de personnalités ultra-simplistes, les meurtres sanguinolents ont désormais leur place dans le paysage de l'accueillante culture postmoderne.
Le cinéma n'est pas en reste. Pulp Fiction fait d'un genre mineur une œuvre majeure, proposant un nouveau regard sur le cinéma moderne. Volte-Face de John Woo cristallise un mélange inattendu entre le cinéma d'auteur et le savoir-faire de la série B asiatique. Ce maitre du policier naïf et expressionniste, aux effusions romantiques A  l'eau de rose (The Killer) est désormais reconnu par les Cahiers du cinéma. La thématique mASme de Volte-Face traite du flou artistique qui brouille la frontière entre le bien et le mal.
Un flic (John Travolta), qui mène une petite e bien tranquille, partagé entre sa femme et sa fille, voue une haine féroce A  un truand d'envergure (Nicolas Cage). La raison : celui-ci a tué son fils quelques années auparavant. Une opération leur permet d'échanger leurs sages. Le flic prend le sage du truand et épouse sa e, et ce-versa. Le début de la métamorphose se passe mal : chacun des deux protagonistes rejette en bloc le mode de e de son rival (actité, amitiés, famille). Nicolas Cage est brutalement confronté A  la e familiale routinière de Travolta. Ce dernier ne supporte pas d'AStre pris pour le truand. Progressivement les deux héros s'adaptent A  leur nouvelle e. Travolta constate que la e de Cage n'est pas le mal absolu et qu'elle inclut certains aspects positifs. Cage prend goût A  la e de famille.
Morale de l'histoire : le bien et le mal ne sont pas séparés par une frontière aussi rigide qu'elle en a l'air. Les repères sont plus flous. Dans une optique très asiatique, le mal est dans le bien ; le bien est dans le mal.
Lindustrie hollywoodienne a intégré l'évolution postmoderne des sociétés occidentales. Et elle sait s'adapter. Greg Araki, jeune réalisateur de films typés ados, A  dominante suelle (The Doom Génération, Nowhere), déclarait ainsi au journal Libération, en parlant de son prochain film :
- Cela s'appelle Splendor, c'est sur les relations romantico-sexuelles de deux types et d'une fille sur le mode comédie des années trente, sur fond de techno et de jungle, un truc complètement fragmenté, très postmoderne. -
Fragmentation, mélange des temps et des styles, déstructuration du



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