NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » MARKETING DIRECT » Les quinze piÈges À Éviter L'esthétique à tout prixIl existe deux types de messages : 2. ceux qui reposent sur la notion de réflexion (prenez le temps de réfléchir, rien ne presse). La différence entre un message fondé sur la notion d'urgence et un message qui repose sur la notion de réflexion peut être illustrée de la façon suinte. Vous vous promenez à la camne, et vous passez à proximité d'une ferme. A l'entrée de cette ferme, il y a un panneau fait de quelques ches clouées ensemble, et sur lequel le fermier a écrit : « ŒUFS FRAIS DU JOUR >»-----------> » à la peinture blanche. Une telle présentation rustique est tout à fait en adéquation avec le message, et vous inspire confiance quant à la fraicheur de ces œufs Maintenant, imaginez la même route de camne, la même ferme, mais cette fois, le message a été calligraphié en lettres dorées sur un splendide panneau émaillé entouré d'une luxueuse frise. Cette présentation-là serait tout à fait en décalage avec le message, et vous ne vous arrêteriez même pas ! Il ne s'agit pas ici de « faire de l'image », mais d'utiliser une forme de communication qui adhère au produit proposé, et qui réponde aux attentes subconscientes du prospect. En effet, un message tel que « ŒUFS FRAIS DU JOUR » ne gagne rien à être luxueusement présenté, car cela détruirait une partie du caractère d'urgence (et rien d'autre) que le prospect traduit par « affaire à saisir ». A l'inverse, à l'entrée d'un lotissement résidentiel, un panneau fait d'une simple plaque de bois sur laquelle on aurait hativement griffonné à la craie «A VENDRE: 3-4 ET 5 PIÈCES GRAND STANDING, RÉSIDENCE DES JARDINS D'OPALE, TENNIS ET PISCINE PRIVÉE», vous ferait rigoler; alors que les mêmes mots, surmontant un visuel en quadrichromie sur une affiche luxueusement présentée, éclairée, vous sembleraient dignes d'intérêt. Là, le message repose sur la notion de réflexion, et nécessite donc un soin tout particulier pour être crédible et vous inspirer confiance. Eh bien pour les mailings — toutes proportions gardées —, c'est la même chose. Les mailings qui se fondent sur la notion de réflexion ont une mission supplémentaire à remplir par rapport à ceux qui reposent sur la notion d'urgence : ils doivent véhiculer une image flatteuse et sécurisante de l'entreprise proposante. Ces mailings peuvent vendre des abonnements à des revues de prestige, des produits financiers, des essais d'automobiles haut-de-gamme, des résidences secondaires Ou alors, ils sont routés à des clients qui ont déjà été contactés par une opération de marketing téléphonique, et qu'il faut sécuriser afin qu'ils confirment leur commande. Ces mailings donnent au prospect le temps de la réflexion. Leur objectif n'est pas de vendre « la bonne affaire », mais plutôt d'informer et de préparer le terrain. C'est pourquoi le fond et la forme de ces mailings doivent être particulièrement soignés ; leur look doit séduire, impressionner et flatter le prospect. Donc rien n'interdit qu'ils soient luxueusement présentés ', bien au contraire. Pourtant, contrairement à certaines théories trop souvent répandues, les mailings fondés sur la notion de réflexion ne forgent pas une image, au mieux, ils ne la trahissent pas. Aucun mailing ne peut construire une image, car il lui manque un ingrédient indispensable pour cela : la crédibilité qui s'attache aux médias grand public. L'exposition d'un produit à la télévision, par exemple, est immédiatement génératrice d'image, car elle lui confère une assise et une existence que le mailing — par essence plus intimiste — ne pourra prétendre égaler. Mais concentrons-nous plutôt sur les mailings dont le carburant est la notion d'urgence. Il est étonnant de constater combien de créatifs sont animés — voire obnubilés — par un souci esthétique. Or, qui dit esthétique dit recherche graphique, temps passé, efforts de mise en e, photographies compliquées, fabrications parfois démentielles. Tout comme le panneau «ŒUF FRAIS DU JOUR» dont nous venons de parler, un message urgent utilisant des expressions telles que « Stocks limités », « A saisir de suite », « Seule les demandes parvenues dans les 10 jours seront satisfaites », est-il crédible s'il est peaufiné au-delà du raisonnable, ou si son aspect-même trahit les semaines de trail qui ont été nécessaires à sa mise au point ? N'est-il pas, plutôt, le signe d'un complexe d'infériorité artistique mal amorti par rapport à la publicité générale ? Bien sûr, cela me gêne parfois de placer une accolade ou une flèche dans la marge d'une belle lettre, bien présentée ; ou d'utiliser un post-scriptum manuscrit. Mais si je sais que ces gimmicks me permettront d'améliorer les rendements de mon mailing, je n'hésite jamais. Henri Portine a démontré la force de ces techniques de mise en exergue (« composition des indices en réseau »z) qui permettent au lecteur de comprendre le message au premier coup d'œil, sans le lire. Aussi, pour avoir souvent testé en split 50-50 ces artifices graphiques et rédactionnels, je sais qu'ils fonctionnent encore et toujours. Hélas, diront certains Mais je n'y puis rien ! Les nier reviendrait à renoncer, une fois pour toutes, à tout ce qui pourrait rendre plus efficace les mailings grand public. Pourtant, il me faut ici apporter quelques précisions. Depuis plusieurs années, Yvon Le Men mène la croisade de l'esthétisme en France. Dans son livre, Pratique du marketing direct3, excellent au demeurant, il prône la théorie selon laquelle le beau fait vendre (sous-entendu « fait toujours vendre »). Je ne puis malheureusement pas être d'accord avec lui. Tout simplement, parce que ce n'est pas vrai !
« // en de même des annotations ou des flèches manuscrites en marge d'^in texte. Certes, elles attirent l'attention sur un point clé de l'offre, mais quelle déperdition d'image ! A l'heure des ordinateurs et des logiciels de traitement de texte les plus sophistiqués, le bon goût et la règle des affaires exigent un courrier parfait, où la signature seule se doit d'être manuscrite. Au rédacteur d'avoir assez de talent pour être lu jusqu 'au bout sans avoir à user de ces artifices démodés. » |
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