Sous la plume de nombreux auteurs, la distinction entre système et organisation n'est pas toujours très claire. De faA§on générale le terme d'organisation est la traduction pragmatique du système. Autrement dit, la notion d'organisation renvoie A celle de - système humain défini par une finalité -. Ainsi, chaque fois qu'il est question d'entreprise le terme d'organisation peut AStre éntuellement employé. Comme je l'ai déjA mentionné, l'organisation est ce qui transcende le système. C'est ce A quoi il est impossible de toucher. En effet, l'organisation échappe A toute volonté humaine. Elle échappe ainsi au consultant de la mASme faA§on, a fortiori, qu'elle échappe A ceux qui en ont la responsabilité. Personne ne peut AStre au centre d'une organisation, personne ne peut prétendre en connaitre toutes les articulations et les méandres.
Je rappelle que dans la complexité les limites de l'ignorance ne sont pas connues. 11 reste ainsi constamment une terra incognito qui permet donc A l'organisation de dépasser les limites conceptuelles du système pour le rendre, en grande partie, inaccessible.
D'un point de vue émotionnel le terme d'organisation est bien plus lourd que celui de système. En mASme temps que le système est denu, en quelque sorte, plus humain, l'organisation et ce qu'elle évoque s'est chargé de connotations parfois inquiétantes ou effrayantes. Ce qui domine ici est le sentiment de malaise et d'impuissance. Le monde politique et idéologique, dans ses aberrations totalitaires, a donné A ce terme sa valeur de repoussoir et d'- inquiétante étrangeté-. Lorsqu'un dirigeant d'entreprise se trou confronté, par exemple A l'occasion d'une mise en examen, A l'ignorance qu'il peut avoir de l'ensemble du fonctionnement du système dont il est responsable, il se heurte en fait A une organisation que personne ne peut prétendre appréhender totalement. L'organisation, en ce sens, est effectiment totalitaire.
J'aurai peu l'occasion de parler de l'organisation bien qu'elle sera constamment présente dans mon propos.