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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en ouvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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L'analyse stratÉgique

Le temps passant, le Phénomène bureaucratique de Michel Crozier fut-il victime de son succès? L'usage qu'on en fit fut en tout cas éloigné des circonstances qui l'avaient vu naitre. On laissa dans l'ombre la part d'humanisme prospectif qui s'y trouvait et qui le reliait à cette «seconde naissance» que fut pour la sociologie française la décennie cinquante.
Non que, la croissance et la paix renues, aient disparu comme neige au soleil les idéaux qui avaient fait croire à une capacité accrue d'action de la société sur elle-même. Au contraire, et pour euphoriques qu'elles aient été, les trente années de croissance économique qui allaient mener le pays jusque rs 1975 marquèrent l'apogée des idéologies de l'action. Les syndicats ouvriers, réhabilités après l'Occupation, furent alors au plus fort de leur légitimité. Les professionnels de la sociologie industrielle, maintenant plus nombreux, accomnèrent le moument : les uns pour se consacrer directement à l'étude des pratiques d'action collecti à l'ouvre dans les entreprises; d'autres pour analyser les ressources déployées par les ouvriers pour contourner les réalités persistantes de la parcellisation et de l'aliénation; les derniers, plus en recul, pour confirmer la puissance du moument social qui travaillait en profondeur la société industrielle. Des grandes synthèses ont témoigné de la force de ces courants multiformes : l'ouvrage de Jean-Daniel Reynaud sur la contribution des conflits du travail au changement social (Reynaud & Adam, 1978); la trilogie consacrée par Michel Verret aux valeurs dont vivait la classe ouvrière en dépit de la condition qui lui était faite (Verret, 1979, 1982, 1988); les livres canoniques d'Alain Touraine, aux titres explicites : Sociologie de l'action (Tou-raine, 1965), Production de la société (Touraine, 1973), Le retour de l'acteur (Touraine, 1984).
Les travaux fondateurs de Michel Crozier s'installèrent quant à eux sur une autre orbite. Bien entendu, ils furent compris pour ce qu'ils étaient, c'est-à-dire en tant que théorie de l'action. Mais leur attrait particulier était de se présenter pour ce que leur auteur avait voulu qu'ils soient aussi : une démarche diagnostique, faite pour servir, et d'où sortiraient le cas échéant des solutions. C'est ainsi qu'ils furent utilisés : la méthode diffusée sous le nom d'analyse stratégique des organisations fut reçue comme une grille de lecture immédiatement applicable à l'analyse des comportements quotidiens dans les organisations, à ce qu'on pouvait en déduire quant au fonctionnement des organisations elles-mêmes et aux principes concrets à mettre en ouvre pour les faire évoluer. A ce titre, le retentissement de l'ouvrage fut autre chose qu'un événement scientifique ou éditorial : pour la première fois, un protocole diagnostique tiré de la recherche sociologique sortait pour de bon des cercles spécialisés et diffusait rs un large public. Il allait faire l'objet d'une vérile appropriation collecti, probablement déterminante des conditions dans lesquelles le management français a progressiment mis à jour sa représentation de ce qu'était réellement une entreprise ou une grande organisation.
Dans un premier temps, les méthodes de l'analyse stratégique furent testées à l'intérieur de grands organismes notoirement atteints de pathologie bureaucratique. Cette première vague d'études diagnostiques, sount commandées par leurs dirigeants, concerna surtout le secteur tertiaire et les administrations publiques. Michel Crozier lui-même s'en fit une spécialité et fut relayé sur ce terrain par le centre de recherche qu'il créa dès 1962, le Centre de sociologie des organisations (C.S.O.). De cette époque, il est notamment resté un livre-bilan consacré à la situation de l'administration française (Crozier & alii, 1974). En tant que méthode générale d'analyse, d'instigation et d'action applicable à toute entreprise, l'analyse stratégique vit néanmoins son impact s'élargir progressiment aux autres secteurs d'activité. En France, elle ne tarda pas à s'imposer comme le «minimum culturel» utile à tout cadre d'entreprise soucieux de comprendre le système social dans lequel son action s'inscrivait. Une étape importante fut franchie ac la loi de 1971 faisant obligation aux entreprises de consacrer une part de leur masse salariale à la formation continue de leur personnel : cette disposition interpellait les sciences sociales sur les « savoirs utiles» qu'elles pourraient introduire dans les entreprises. A elle seule, la formation à l'analyse stratégique fournit alors l'essentiel de l'offre qui fût réellement en prise sur les recherches du moment.
D'innombrables sessions de formation à l'analyse stratégique furent données, en relation ou non ac le Centre de sociologie des organisations. Parfois, celles-ci furent couplées ac des programmes d'interntion appliqués à la situation particulière de telle ou telle entreprise commanditaire. Un effet démultiplicateur provint de la publication d'ouvrages de vulgarisation explicitement orientés rs la pratique de l'enquête organisationnclle. Parmi eux, et pour en rester à des textes émanant de spécialistes incontesles : un texte-guide d'Erhard Friedberg (collaborateur immédiat de Crozier) sur l'analyse sociologique des organisations (Friedberg, 1972); une initiation à la sociologie des organisations de Philippe Bernoux, accomnée de «cas pratiques» (Bcr-noux, 1985). Entre temps, sous le titre L'acteur et le système, Michel Crozier avait publié ac Erhard Friedberg un noul état de la question destine au public spécialisé. L'une des particularités significatis de ce livre fut de présenter une première mise au point rétrospecti sur les usages de l'analyse stratégique. Les auteurs y procédaient à une sorte de bilan critique sur les «méthodologies d'action fondées sur les capacités des acteurs» telles qu'elles s'étaient répandues depuis une dizaine d'années (Crozier & Friedberg, 1977, pp. 349-374).



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