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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La pollution urbaine

La pollution urbaine
Introduction
Durant le xixe siècle et lors de la première moitié du XXe siècle, l'essor urbain a concerné essentiellement l'Europe et l'Amérique du Nord. Il était le fruit des révolutions industrielles et de la croissance économique et n'a touché que quelques lles portuaires du Sud, alors colonisées ou sous tutelle économique. A€ partir de 1950, l'urbanisation se généralise ; elle est en effet la seule réponse durable A  la croissance démographique qui a te fait craquer les limites des systèmes agraires traditionnels ; mASmes les plus productifs, comme la riziculture asiatique, n'ont pu résister A  cette poussée. La lle autorise de très fortes densités et, A  terme, affranchit ses habitants des contraintes traditionnelles qui pèsent sur la e des camnes (quASte de l'eau, du combustible, etc.). Mais ' revers de la médaille - l'urbanisation accélérée présente des effets pervers dont beaucoup sont connus : problèmes d'approsionnement en eau pole, rejet des eaux usées et des déchets, pollutions atmosphériques avec leurs effets négatifs sur l'enronnement et la santé humaine, etc.
Bien entendu, malgré tous ses défauts (transports contraignants, stress, nuisances sonores, pollution, etc.), la lle reste très attrayante pour l'indidu dont les ambitions ne peuvent plus AStre satisfaites dans un univers rural restreint et dépourvu d'attraits économiques ; la lle représente aussi l'accès A  des soins médicaux performants, un système éducatif plus large et un mode de e généralement plus conforle. Les études sociologiques ont montré que la lle joue un rôle moteur dans le décollage économique général et qu'elle favorise, beaucoup mieux que tout espace rural, les facteurs du développement ainsi que le progrès social (et cela ' nous ne l'oublions pas - malgré les fléaux inhérents A  la e citadine). L'internationalisation de l'économie, la montée des serces, l'importance des investissements autres que matériels sont autant d'éléments qui ont considérablement changé la situation de départ. Le développement passe aujourd'hui par la densité et la qualité du maillage des acteurs. Tout ce qui a trait A  l'éducation va devenir fondamental car l'économie est désormais dominée par la matière grise. Elle s'épanouit prioritairement dans les lles, dont la vocation est de rassembler, de collecter, de regrouper, Ce phénomène d'urbanisation est arrivé A  maturité dans les pays développés, et cela s'est fait de faA§on très progressive sans trop de heurts. Mais la mASme urbanisation s'installe dans les pays en voie de développement A  un rythme accéléré, en moyenne trois fois plus te que cela n'a été le cas dans les pays riches. Les conséquences d'une telle rapidité de migration, alors que les lles ne sont pas en mesure d'accueillir correctement toute cette population, risquent d'AStre désastreuses et fatales

Quelques chiffres : état des lieux
Il n'a jamais existé un seuil universel A  partir duquel on pouvait dire que tel ou tel territoire était trop ou pas assez peuplé. ée aux états-Unis (29 habitants/km2), la France fait ure de pays fortement peuplé (107 h/km2). Les notions de surpeuplement ou de sous-peuplement ne s'apprécient pas de manière quantitative mais selon des critères socio-économiques. Il y a surpeuplement dans un espace rural traditionnel quand les agriculteurs manquent de terres, lorsque les ressources produites sont insuffisantes, lorsqu'il n'y a pas de travail pour tous. De mASme, il y a surpeuplement dans une lle lorsque les logements sont suroccupés, les infrastructures et les serces urbains largement insuffisants et que le chômage règne. Dans les lles, les progrès techniques et l'urbanisation en hauteur devraient permettre, en théorie, de repousser très loin tout risque de surpeuplement : les futurologues japonais, pour compenser une surface au sol très réduite, ont bien imaginé des tours-cités dont les plus hautes pourraient atteindre 2000 mètres et accueillir jusqu'A  700 000 personnes !
Depuis les années 50, la ruée vers les lles a été rapide et spectaculaire, mais ce phénomène est encore circonscrit A  certaines régions du globe ; il faut avoir A  l'esprit qu'A  l'échelon de la ète, on compte 54 % de la population qui vent encore A  la camne, soit 3.24 milliards de ruraux, c'est-A -dire plus que tous les habitants de la ète en 1960. Cette masse devrait légèrement augmenter jusqu'en 2025 enron et amorcer ensuite une lente décroissance. A cette date, les ruraux ne représenteront plus qu'un peu moins do 40 % de la population mondiale ; ils seront passés au-dessous du seuil de 50 % autour de 2010. C'est dans les camnes asiatiques (2,3 milliards d'habitants) et africaines (500 millions d'habitants) que l'on trouve l'énorme masse des ruraux. Tl y a plus de ruraux au Bangladesh (100 millions) que dans 15 états de l'Union Européenne (95 millions) ; en Amérique latine, ils représentent enron 110 millions, et en Indonésie, 130 millions.

Une croissance qui s'emballe
Au vu des chiffres cités ci-dessus, nous imaginons aisément l'évolution de la population urbaine : son rythme do croissance est beaucoup plus rapide que celui de la population totale car, A  la croissance naturelle des lles, s'ajoute l'arrivée continue de nouveaux habitants venus d'ailleurs : apports migratoires certes, mais surtout exode rural qui draine des flux continus de population des camnes vers les lles). Les taux annuols moyens de croissance sont actuellement de l'ordre de 3 % contre 1,5 % pour l'ensemble de la population de la ète. En moyenne, car, si l'on affine les calculs, on trouve 3,5 % pour les pays en voie de développement, et seulement A  peine 1 % pour les pays développés. Et pourtant, c'est dans le courant de la prochaine décennie que le nombre des citadins dépassera celui des ruraux. En 2025, les Nations Unies prévoient plus de 5 milliards de citadins sur terre pour une population totale un peu inférieure A  8 milliards d'habitants. Les lles de pays en développement abriteront alors 4 milliards d'habitants, contre 1,7 aujourd'hui et auront absorbé 90 % de la croissance urbaine.
Il faut cependant noter - et c'est un point important - que le mode de e urbain incite A  avoir une famille plus petite et que ce glissement vers les cités entrainera probablement une chute de la natalité dans la plupart des lles du monde en développement. A€ terme, cela pourrait avoir pour conséquence la stagnation de la population urbaine.

L'ère des mégapoles
Dans la seconde moitié du xixA° siècle, six lles dans le monde, seulement, dépassaient 1 million d'habitants : Paris, Berlin, Vienne, Pékin, Londres, et New York. Il y en avait 285 en 1990 et, pour 2015, la Dision do la Population des Nations Unies en prévoit 530. Par rapport aux décennies passées, la croissance des grandes cités s'est certes ralentie mais, exprimée en données brutes, l'augmentation des effectifs reste considérable. Pour une agglomération comme Bombay, qui compte 15 millions d'habitants, un taux de croissance annuel moyen de l'ordre de 4 % entre 1995 et 2000 signifie 600 000 habitants supplémentaires chaque année, l'équivalent de l'agglomération de Toulouse. Les mégapoles, dont fait partie Bombay, sont considérées comme telles lorsqu'elles dépassent les 8 millions d'habitants. En 1950, on ne comptait que doux mégapoles : New York, avec 12,3 millions d'habitants et Londres, avec 8,7 millions. En 1990, on en comptait 21, dont 16 dans les pays on voie de développement. Elles seront 33 en 2015, dont 27 dans les états du Sud. Les mégapoles sont aujourd'hui les centres dominants d'états ou de vastes régions comprenant plusieurs états. Celles des pays du Nord sont de moins en moins nombreuses mais conservent une place éminente comme pôles d'organisation de la ète. Les deux organismes urbains les plus puissants du monde (Tokyo et New York) génèrent une richesse annuelle de l'ordre de 1 200 et 800 milliards de dollars et le grand Paris pèse plus de 400 milliards de dollars. Ces lles-monde sont économiquement plus riches que beaucoup d'états. En effet, la concentration d'une très forte population entraine, entre autres, une consommation de masse gigantesque qui a pour effet de susciter la demande et de stimuler l'offre. Cependant, parallèlement, plus une lle croit, plus il est indispensable de réaliser de grands travaux d'urbanisme, de développer les infrastructures afin d'AStre en mesure d'accueillir ce nombre sans cesse croissant d'habitants. Or, comme nous l'avons vu, avec l'arrivée ininterrompue de nouveaux citadins, les lles n'ont plus le temps de s'adapter aux diverses demandes de ces nouveaux venus. Et, progressivement, cette urbanisation effrénée et mal contrôlée conduit A  d'énormes complexes sociaux qui ne tardent pas A  générer de nombreux troubles.


Des pénuries considérables

On estime que 30 % A  60 % des citadins occupent aujourd'hui dos logements qui ne sont conformes A  aucune norme immobilière ; 100 millions d'enfants sont abandonnés A  eux-mASmes dans les rues et 220 millions de citadins n'ont aucun accès direct A  l'eau pole. L'équipement d'un quartier en eau et électricité, sa desserte par un transport en commun interennent parfois plusieurs décennies après qu'il a été édifié A  la hate, avec des matériaux hétéroclites, constituant un habitat de masures précaires sans cesse rafistolées. On se groupe ainsi, le long d'un axe de transport, A  proximité d'un point d'eau, parfois de manière A  se raccorder illégalement au réseau électrique. Pourtant, de gigantesques travaux d'urbanisme ont remodelé l'espace urbain et ses infrastructures, mais ils n'ont pu résoudre les problèmes : c'est alors la transformation en ghettos de certains quartiers délabrés des lles-centres aux états-Unis, ou la marginalisation des cités de banlieue construites dans l'urgence de l'après-guerre dans les lles d'Europe.
Comment construire suffisamment de logements pour les 150 000 citadins nouveaux que le Sud enregistre chaque jour ? Comment leur fournir eau pole et électricité, traiter leurs déchets et leurs rejets ? Comment mettre en place un système de transport performant, efficace, qui permettra A  cette énorme population de se déplacer et de travailler ?


Des inégalités criantes

Quartiers huppés, zones de périphéries, la disparité entre riches et pauvres s'est toujours fait sentir. Pourtant, avec l'immigration croissante, l'un des problèmes majeurs est bien celui de la cohabitation entre des peuples d'origines différentes : cultures, rites, musiques peuvent très rapidement devenir source de olentes rixes entre voisins. La discrimination règne, mASme au sein de la politique de logement d'une grande lle. Par exemple, les 2 millions de ménages immigrés en France habitent majoritairement dans des logements locatifs et leur attente d'un logement HLM est plus longue que pour la population générale : ainsi, pour une attente de 3 ans, les familles immigrées sont deux fois plus nombreuses que la moyenne des demandes. Ces familles ne représentent que 5,8 % des propriétaires alors qu'elles constituent 8,4 % de l'ensemble des ménages. Symptôme d'une situation parfois précaire : 14,4 % des ménages immigrés sont locataires du secteur social, soit un ménage immigré sur trois, contre un sur six pour l'ensemble des ménages. Les 3/4 sont logés dans des batiments construits avant 1975 et disposent, en moyenne, de moins de pièces que les autres ménages. Ce n'est pas A  notre honneur. DéjA  trop fréquent, ce phénomène est appelé A  se perpétuer, voire A  s'aggraver.

Les grandes migrations de demain
Il faut s'attendre A  des pressions migratoires accrues du Sud vers le Nord, et pour de multiples raisons : d'abord des déséquilibres démographiques extrASmes, tout comme les déséquilibres économiques dont nous avons parlé dans de précédents chapitres, et l'absence de démocratie au Maghreb et en Afrique noire. De son côté, l'Europe entière, par faiblesse démographique, entre elle-mASme en dépendance migratoire ; sa composition ethnique va donc se diversifier, avec les risques d'incompréhension entre sa culture judéo-chrétienne et la culture majoritaire (l'islam) de ses nouveaux habitants ; le fort chômage des étrangers risque de renforcer l'économie parallèle et d'ébranler l'état-prodence (pourquoi de jeunes immigrés se sentiraient-ils dans l'obligation de financer, par solidarité, les retraites des eux Européens ?). Ce qu'on a appelé le - mal des banlieues - est durable, et laisse er des risques non négligeables pour la sécurité intérieure. Quant A  la gestion internationale, elle semble mal adaptée parce que notre culture politique ne nous a pas préparés A  la transnationalisation des problèmes et que les structures sur lesquelles nous nous appuyons aujourd'hui ont été conA§ues pour des situations d'une ampleur toute différente. L'incapacité des politiques de la lle A  définir des modes d'installation autres que le ghetto, A  redéployer les forces de sécurité en fonction du rythme de l'urbanisation, A  créer un système éducatif adapté donc différencié : tout témoigne d'une dangereuse inadaptation des politiques étatiques, qui débouche sur la formation de microsociétés, source probable, A  terme, d'un éclatement de la cohésion nationale.


Le chômage omniprésent

Près de 1,5 milliards de personnes pauvres vent maintenant dans les lles et nombre d'entre elles voient leurs perspectives d'avenir s'assombrir, leurs liens familiaux et communautaires se dissoudre et leur niveau de e se détériorer sévèrement. Elles étaient venues voir de plus près ce que la lle avait de bon A  leur proposer, et c'est la désillusion. Dans les pays sous-développés, l'éducation fait cruellement défaut, notamment dans les camnes. Alors commence la longue traversée du désert urbain, A  la recherche désespérée d'un emploi pour subvenir A  ses besoins essentiels. Les habitants de Kinshasa, lle de l'Afrique subsaharienne, pour pallier vaille que vaille la pénurie d'emplois, appliquent ce que l'on appelle lA -bas avec humour l'Article 25 de la Constitution : - Débrouille-toi -. En effet, une économie parallèle est apparue et s'est avérée plus efficace que les organisations d'état, pléthoriques et corrompues. Les gens cultivent tout ce qu'ils peuvent et élèvent du bétail sur la moindre parcelle de terrain disponible Les familles partagent les bons et les mauvais coups du sort. Mais c'est seulement les dons extérieurs de nourriture qui ont permis d'éter une désastreuse famine.

Les progrès et leurs revers
Il est reconnu qu'A  terme, le sort des populations s'améliore dans le milieu urbain, que les lles sont la - locomotive - du développement et constitue la seule réponse possible A  la multiplication des hommes. Cependant, les lles du Sud sont encore de vastes chantiers : on aménage de nouveaux centres, on éventre le tissu urbain pour créer dos voies pénétrantes, on installe des réseaux d'égouts et on construit des milliers de logements collectifs dans d'interminables cités de banlieue. Les progrès ont été sensibles au cours des 20 dernières années. Ainsi, la - Décennie internationale de l'eau pole - a permis d'augmenter de 80 % le nombre de foyers ayant accès A  l'eau. Cependant, de grandes inégalités demeurent : 62 % des citadins A  revenus élevés vent dans des logements raccordés A  un système d'égouts, alors que la proportion tombe a 8 % pour ceux A  faibles revenus ; ce qui, bien entendu, favorise la prolifération des maladies infectieuses (cela fera l'objet d'un prochain chapitre). Ces dernières décennies, les lles des pays en voie de développement ont vu apparailre des nuisances dont les lles du Nord sont venues A  bout depuis longtemps mais que l'entassement humain accéléré et l'insuffisance de moyens amplifient.
A€ la longue, la lle peut entrainer des effets néfastes sur la psychologie des habitants ; le citadin est soumis A  la fois A  la dépendance et au stress : les ressources élémentaires ennent d'ailleurs, et échappent A  son contrôle ; la foule, le bruit, la fumée, l'abondance des sollicitations commerciales ou publicitaires créent un stress quotidien. Ajoutons A  cela la crainte de l'échec dans le travail, l'exiguïté des logements, l'insilité des relations humaines, et l'on comprendra que beaucoup de citadins aient l'impression de vre A  la limite de l'épuisement. De plus, l'occidentalisation des modes de e s'accomne de la production croissante de déchets, l'usage de plus en plus fréquent de la voiture indiduelle par les classes moyennes, le fait que les transports en commun se résument aux bus ou taxis collectifs, génèrent une pollution atmosphérique considérable, d'autant plus que sont encore imtées dans le tissu urbain de nombreuses usines non équipées pour traiter leurs propres déchets.

La pollution due aux carburants
Une économie saine exige que l'on utilise beaucoup moins les carburants fossiles. En effet, la combustion de ces carburants A  haute densité entraine de sérieux problèmes de pollution de l'air, avec pour conséquence un changement climatique global. Chaque année, la pollution atmosphérique est A  l'origine de nombreux décès dans trois pavs européens, la France, la Suisse et l'Autriche, dont la moitié du fait des gaz d'échappement des véhicules. La pollution automobile est également A  l'origine de 25 000 nouveaux cas de bronchite chronique et de plus de 500 000 crises d'asthme. Plus de 16 millions de journées de travail sont perdues. Ces chiffres montrent A  quel point il est urgent d'adapter les politiques publiques aux exigences sanitaires.


La pollution sonore

La loi oblige les patrons d'élissements (bars, lieux musicaux), A  insonoriser leurs locaux, de faA§on A  maintenir le niveau de leurs émissions sonores au-dessous de 105 décibels ; mais ils ne se mettent pas tous en règle, et invoquent le manque de moyens Certes, ils ne sont pas les seuls - pollueurs sonores -, les comportements indiduels répréhensibles existent aussi ! Sur les 100 000 plaintes liées au bruit déposées chaque année en France, 50 % sont liées aux bruits de voisinage, considérés comme la seconde source de nuisance après la circulation automobile. Aboiements de chiens, exercices de gammes répétés, télésions hurlantes, disputes conjugales sont officiellement réprimés par la loi sur le bruit de 1992, mais, dans les faits, ils échappent A  toute régulation. Dans une enquASte de l'Insee réalisée en 1996, 40 % des FranA§ais se déclaraient gASnés par le bruit (56 % des Parisiens). Six ans plus tard, bien qu'elle génère stress, conflits et mASme olence, la pollution sonore ne fait pas encore partie des priorités A  gérer

La olence de plus en plus prégnante


La sécurité en baisse malgré des techniques de pointe

Dans la lle contemporaine, un fléau d'une autre nature s'installe et se développe : la olence. Los causes en sont multiples et varient selon les continents. Partout, on trouve plus ou moins la misère, ou le stress, et le déclin des cultures traditionnelles qui entraine la disparition des contraintes. Les homicides et autres olences sont A  l'origine de 86 % des décès chez les garA§ons adolescents de Sao Polo. Karachi, avec près de 4 millions de chômeurs, dont la plupart sont des adolescents, constitue un er de recrues pour ses milices ethniques et ses escadrons de tueurs ambulants. La olence, qu'elle soit d'ordre indiduel ou de groupe, fait rage au sein des métropoles. Dans de nombreuses lles de la ète, au-delA  d'une certaine heure, on risque sa e La sécurité dans les lles est devenue presque partout le problème nA° 1. Et l'on se rend compte aujourd'hui qu'il ne peut plus AStre résolu seulement A  l'échelon local. La sécurité ne pourra plus AStre assurée que par un complexe qui intégrera les moyens de sécurité intérieure et les moyens de sécurité extérieure, lui-mASme inséré dans un montage international. Les espaces de sécurité, en effet, ne sont plus clos, juxtaposés, étrangers l'un A  l'autre. Il faudra de plus en plus que les polices et bientôt les armées coopèrent et fonctionnent en interrelation, comme cela commence A  se faire en Europe ; c'est la voie du bon sons et c'est indispensable. Les phénomènes de olence sont inéles, certes, dans toutes les sociétés humaines, mais si l'on veut pouvoir les endiguer et les gérer techniquement, aujourd'hui où ils ont atteint un niveau quasi insupporle, il faut avoir une sion politique du problème, au sens étymologique du terme.

Perspectives Le futur incertain
Les remarquables réussites de lles comme Curitiba, ou la lle indienne de Bangalore et quelques autres exemples, semblent indiquer que le vrai problème auquel doivent faire face les lles les plus pauvres n'est pas la croissance démographique ou la pénurie de leurs ressources, mais l'absence de leadership compétent, de réglementations et de programmes A  long terme qui puissent perdurer au-delA  des aléas électoraux. Dans cette profusion de municipalités en difficulté, les réussites sont extrASmement rares. Pourquoi les cités d'aujourd'hui ont-elles tant de mal A  créer un enronnement vable et prospère ? Sans doute parce que les lles sont de plus en plus les otages de facteurs qui les dépassent. La pression démographique et la mondialisation de l'économie ont engendré des forces qui peuvent écraser une lle, mASme bien gérée. Jusqu'A  un certain degré, toutes les lles pauvres sont A  la merci des 4 trillions de dollars de capitaux qui circulent dans le monde A  la recherche d'investissements renles potentiels. Lorsque les gérants de fonds d'investissements n'ont plus confiance dans les politiques fiscales d'un pays, comme cela a été le cas au Mexique A  l'automne 1994, en Malaisie en 1997 ou en Argentine en 2001, ils cessent d'investir et laissent les lles affronter les conséquences d'une monnaie qui ne vaut plus rien. MASme les investisseurs étrangers, apparemment sûrs, sont devenus insles. Et lorsqu'un pays industrialisé retire ses matières premières, son savoir-faire et ses offres d'emploi, il crée brutalement un grand de économique, ' avec toutes les conséquences qu'on imagine - dans le pays où il s'était imté. On commence A  voir, ou A  pressentir, que cette situation est extrASmement dangereuse ; les conflits et les désordres potentiels augmentent, particulièrement lorsque d'énormes écarts de richesse existent dans une société. Si les lles du monde ne peuvent pas absorber les flots sans précédent des populations migrantes, on pourrait voir bientôt des masses de désespérés submerger des régions et des pays entiers Les populations croissant et les lles devenant de plus en plus peuplées, la marge d'erreur se réduit et le coût des fausses manœuvres augmente. Pour que les lles fonctionnent et soient paisibles en 2050. il faudrait qu'en deux générations les citoyens aient appris A  respecter les lois, A  travailler dur et A  épargner l'enronnement Encore faudrait-il qu'ils aient ene de vre en harmonie, et qu'ils se choisissent des leaders uffisamment éclairés Ce que nous voyons aujourd'hui ne nous permet guère de présager d'un tel avenir

Les nouvelles technologies comme moyen de se désurbaniser ?
Scénario ensageable dans les pays industrialisés : Aujourd'hui, le travail n'exige plus la proximité, que ce soit dans le secteur financier ou dans le secteur économique. On peut AStre en plein désert et en mASme temps au cœur de - l'hyper-lle -, ce monstre encore largement inconnu, engendré par Internet. DéjA , les centres financiers semblent vouloir se concentrer A  l'écart des grandes agglomérations. Le lien physique qu'on entretenait avec la terre, puis avec l'usine, ou avec le bureau, est en train de disparaitre. On entre dans une cilisation qui relève d'un autre - principe que celui de la localisation -, selon l'expression de Thierry Gaudin, de la Mission Prospective 2100. - Un monde urbain sans lles ? Le grand paradoxe du xxf siècle - dit aussi Manuel Castells, chercheur A  Berkeley. DéjA  les tendances urbanis-tiques donnent raison A  ce schéma. Inauguré sous l'influence de la voiture et du téléphone, l'élargissement des lles s'accélère. A€ perte de vue, c'est la dilatation de l'habitat, l'étalement de ce qui n'est mASme plus la banlieue : pas de magasins, pas d'entreprises, un gigantesque anonymat, des développements urbains qui n'ont pas mASme été dotés d'un nom L'Europe connait la mASme propension A  la - métapole -, selon l'expression de FranA§ois Ascher. La métapole ou l'au-delA  de la lle. Au-delA  de la banlieue et de l'agglomération. L'espace est nécessaire A  la sérénité, A  l'absence de stress, A  la reconquASte du temps, A  la paix. Grace A  Internet, on pourra se fournir, se renseigner, se nourrir, se vAStir sans se déplacer. Ainsi, de nombreux batiments tels que les centres administratifs ou bien encore les banques, les bibliothèques n'auront plus lieu d'exister. De mASme. le télé-travail pourrait se développer rapidement, mais il apparait que nombreux sont ceux qui gardent encore le goût de la foule, du contact humain et souhaitent continuer A  voir leurs collègues chaque matin. Encore que des espaces collectifs, par quartiers, pourraient AStre créés. La grande fracture sociale aurait alors lieu entre ceux qui ont accès aux nouvelles technologies et ceux qui n'en ont pas les moyens ou l'ene. C'est pourquoi il faudra AStre très gilant pour ne pas exclure davantage encore de l'économie de demain les personnes défavorisées. Mais il y a lA  une formidable ouverture, et la déconcentration pourrait AStre, dans cette optique, un des grands défis du xxie siècle.

Conclusion
Malgré le scénario évoqué ci-dessus, encore très hypothétique, l'augmentation de la population mondiale peut aboutir, A  terme, A  un paradoxe : celui d'une diminution de l'espace habité. La concentration croissante des hommes vers des espaces urbains derait des régions entières de leurs habitants, d'où une polarisation croissante de l'espace avec, d'un côté, une mince fraction du territoire (3 A  10 %) occupée ou suroccupée et le reste, c'est-A -dire une très vaste étendue, en voie de désertification. La perspective d'une agriculture hyperproductive renforce la crédibilité d'une telle hypothèse.
Quel que soit le profil de l'avenir urbain, une autre menace se profile A  l'horizon. A€ un moment donné, au siècle prochain, les lles pourraient AStre confrontées aux graves conséquences d'un changement climatique. Trente des cinquante plus grandes lles du monde se situent le long des côtes. Une élévation d'un mètre des océans, provoquée par le - global warming -, menacerait directement 300 millions d'indidus. Mais ceci est l'objet d'un autre chapitre.



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