NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » politique économique Démocratie et autoritarisme
Durant les cinquante dernières années, trois tendances majeures sont apparues dans le développement politique des pays développés ou en voie de développement : l'accroissement soutenu de l'économie, l'utilisation plus large des secteurs non étatiques, et une convergence sensible - qui n'est pas encore un consensus - dans la faA§on d'appréhender le devenir de l'humanité. Certes, le mot - démocratie - n'est parfois qu'un label qui dissimule une situation géopolitique délicate. Et, dans certains cas. un régime autoritaire peut temporairement AStre productif. Pourtant, les régimes autoritaires sont aujourd'hui de plus en plus conscients que le processus démocratique est un facteur de silité sociale et de développement général d'un pays ; c'est pourquoi ils tendent A so libéraliser petit A petit. Le régime démocratique gagne du terrain Pour la première fois dans notre histoire, on compte davantage d'hommes vant en démocratie que sous un régime autoritaire. Selon Freedom House, 3,1 milliards de personnes vent dans un système démocratique. Sur 191 états, 76 sont indisculement démocratiques (19,5 % de la population), 62 partiellement (41.5 %) et 53 (39 %) connaissent un régime plus ou moins autoritaire. Bien que l'émergence de la démocratie ne soit pas un processus naturel, elle semble inéle dans le futur et cela pour diverses raisons : la globalisation des marchés, l'extension des médias et des technologies de l'information, la fin de la guerre froide, l'urbanisation grandissante et la généralisation de l'éducation de masse. Les cultures propres A chacun des pays sont en train de passer, selon leur stade d'avancement particulier, soit d'une ère prémoderne A une ère moderne, soit d'une ère moderne A une ère post-moderne. Devant l'importance do la technique et de la technologie, on en arrive parfois A oublier que c'est l'AStre humain qui est au centre de toutes ces transformations et que c'est lui qui les maitrise. L'homme n'a pas vocation A devenir, comme le dit joliment Marn Minsky, professeur au MIT, - le garA§on de course des robots du futur -. Le régime démocratique: un moyen de réunir des systèmes disparates autour des grandes préoccupations mondiales Si la corruption semble plus ou moins maitrisée dans quelques points du globe, mondialement elle ne l'est toujours pas. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer les mesures capables d'en venir A bout. La lutte contre la corruption nécessite A la fois un gouvernement déterminé A agir et un secteur privé qui. malgré les exigences économiques, reste solidaire du gouvernement. Un public éclairé et éduqué au besoin par un système existant dans un autre pays (par exemple des conférences données par un expert) et par une presse libéralisée aide les gouvernements A évoluer de manière plus transparente et aux politiciens A comprendre leur responsabilité au sein de ce processus. La question des droits de l'homme au cœur du système démocratique, ou quelles raisons de souhaiter une homogénéisation de la démocratie ? La question des droits de l'homme est au centre de la réflexion contemporaine sur l'organisation de la société. L'Union Européenne est actuellement en train de travailler A une charte des droits fondamentaux de l'homme. Il s'agit de définir avec rigueur les mots que l'on utilise, car ils ne sont pas les mASmes selon les espaces culturels et linguistiques dans lesquels ils sont prononcés. - Ces droits sont-ils universels ? -, s'est interrogé le professeur José Vidal-Beneyto, lors d'un colloque qui s'est tenu A Saint-Jacques-de-Compostelle, du 30 juin au 2 juillet 2000. A l'initiative de l'Union européenne, de l'Unesco et du quotidien El Pais. Certains, en Europe, en sont persuadés, D'autres, en Afrique et en Asie, émettent quelques doutes : ce concept n'est-il pas qu'une invention de l'homme occidental, donc valable seulement pour lui ? Cette question en entraine naturellement d'autres, tout aussi délicates : faut-il ouvrir l'espace des droits ou le fermer ? Aux droits naturels, politiques, économiques et sociaux faut-il ajouter de - nouveaux droits - ? Le droit A un - enronne-mont sûr - ou A la - diversité biologique - ? Reste le droit des peuples reconnu par tous. Il n'y a pas si longtemps, tout peuple défini comme tel pouvait prétendre former un état souverain. Il n'est cependant pas sûr que cela soit toujours aussi souhaile car il peut jaillir d'une indépendance trop te conquise dos difficultés sans nom. L'Esne nous démontre qu'il est possible de contourner ces obstacles par une très largo autonomie accordée aux régions (le statut de la Catalogne en est le meilleur exemple). L'application des droits reconnus est une exigence majeure. Or, si l'on veut que ces droits divers soient appliqués, on ne peut actuellement que se tourner vers les états, lesquels sont souvent les premiers A ne pas les respecter quand leurs intérASts sont en jeu. Seule une charte pourrait éter le conflit, mais elle est fort difficile A élaborer (nous en avons de multiples exemples : l'Irlande du Nord, le Pays Basque, la Corse, etc.) Il faut bien reconnaitre que l'application de ce - droit des peuples - est singulièrement subtile : un état doit assurer la cohésion du tout qui constitue la Nation, ce qui est contradictoire avec la concession de cette autonomie. Le facteur humain source de rassemblement politique En raison de l'histoire et des traditions politiques de chaque pays, un mASme système de gouvernement peut s'exprimer de manière différente. Parfois, lorsque certains objectifs éthiques sont communs A plusieurs pays, on observe un vérile rapprochement. Par exemple, dans les domaines économiques et sociaux, les pratiques des différentes gauches européennes se sont progressivement rapprochées : rigueur budgétaire, programme de privatisations, mais surtout objectif de - plein emploi - ; ces formations politiques ont les unes et les autres le souci de favoriser la croissance et de lutter contre les inégalités. Elles révèlent, chacune A sa manière, un pragmatisme commun. Diminution du rôle de l'état, augmentation de la participation d'une population A la e de son pays La mondialisation oblige A reconsidérer drastiquement le rôle de l'état. Indiduellement, les états démocratiques n'ont pas la possibilité do s'opposer A l'extension du théatre des opérations caractéristique de la mondialisation. Jusqu'A présent, l'exercice du pouvoir allait de pair avec le contrôle centralisé, exercé depuis le sommet de la pyramide jusqu'A sa base. Dans la société en réseaux, née de la révolution technologique, chaque nœud peut AStre délocalisé en fonction des besoins ou des usages. Ainsi, les états doivent impérativement s'adapter A la nouvelle donne, car l'ampleur de cette mutation menace l'Etat-nation traditionnel. L'idée d'un gouvernement conA§u comme une organisation en charge exclusive des affaires publiques au sein d'un Etat apparait de plus en plus inadaptée. Et cela en raison de l'appropriation croissante du bien public par la société cile, phénomène qui tend A s'étendre A la ète entière. A€ l'échelon de l'entreprise, où, sous la pression du monde économique anglo-saxon, il est déjA bien en marche, on appelle ce phénomène la - gouvernance -. La gouvernance est un principe d'organisation qui s'oppose A l'idée de hiérarchie. Elle tend A réduire au maximum la distance entre les décideurs et les personnes concernées par chaque problème, que celui-ci soit d'ordre matériel ou moral. Ce souci que l'on peut qualifier d'éthique est un courant qui se manifeste depuis peu dans les pays démocratiques. Il ne peut que se renforcer. La population n'est cependant pas toujours A mASme d'y prendre part La notion de peuple souverain est le fondement de la démocratie et induit en mASme temps le principe d'égalité. Mais cette conception essentielle de la démocratie n'est pas mise en œuvre par tous les pays dits démocratiques. En effet, chaque région du monde a son histoire qui conditionne son évolution et qui peut susciter des systèmes politiques différents (soit par choix délibéré des gouvernants qui tiennent compte de la situation locale soit précisément par absence de choix) : ainsi cer- tains pays d'Afrique jugent que leur population ne bénéficie pas de l'éducation nécessaire pour faire des choix politiques réfléchis. Certaines élections se voient donc truquées. De la démocratie ne découle pas non plus systématiquement la liberté économique (celle qui passe par les marchés libres). Les pays Scandinaves, par exemple, ont beau AStre démocrates, ils n'en fonctionnent pas pour autant selon le principe de marchés libres. Si l'on veut convaincre des pays vant sous un régime autoritaire que la démocratie est le meilleur des systèmes, il faut impérativement que le pays qui prône la démocratie soit lui-mASme un modèle dans ce domaine. Il doit pourvoir faire la démonstration que le système a des conséquences positives non seulement en matière politique et économique, mais également sur les s professionnel, culturel, humain, éthique et institutionnel. Dans cette optique, les institutions internationales devraient travailler en étroite collaboration avec les experts nationaux afin que ces derniers les éclairent sur les particularités (culturelles ou religieuses, par exemple) des pays concernés. Ce travail doit AStre bien entendu un dialogue ouvert reposant sur une vérile écoute. Ainsi, la démocratie doit AStre développée étape par étape. Les droits de l'homme constituent un principe qui peut AStre interprété différemment selon les cultures ou les sions du monde particulières d'un pays. Nelson Mandela et Gandhi ont tous deux fondé leur politique sur ce concept tout en l'interprétant, dans les faits, A leur manière : ils ont tous deux obtenu le succès. L'essor économique d'un pays favorise l'ouverture vers un système démocratique On peut considérer la transition d'un régime autoritaire A un régime démocratique comme un processus naturel semblable A ce qui se passe entre les parents et les enfants : les parents agissent pour ainsi dire en - autocrates - jusqu'A ce que les enfants puissent diriger eux-mASmes leur e. La démocratie repose sur un code strict et passe par l'élection. Le fondement de ce code est essentiellement moral et s'appuie sur la notion de responsabilité, tout comme on ne deent autonome et adulte qu'en se reconnaissant responsable de ses actes. Développer un partenariat entre pays industrialisés et pays émergents en vue d'un plus grand équilibre mondial Développer l'assistance des organisations internationales auprès des pays les plus démunis est une des conditions du progrès de ces derniers vers la démocratisation. L'aide qu'un pays riche apporte A un pays pauvre a pour objectif la création de richesses A l'intérieur du pays défavorisé, afin d'améliorer la qualité de e de sa population. Car ce n'est que de l'intérieur d'un pays mASme, selon son mode de fonctionnement, que peut passer la croissance. Ainsi, en lui fournissant la possibilité d'améliorer son éducation ou son rendement, lui permet-on de se transformer de l'intérieur. Lutter contre l'analphabétisme, par exemple, est essentiel A une transformation positive vers la démocratie ; non seulement, plus de produits peuvent AStre vendus et profiter A la population locale, mais encore, avec un niveau de connaissance plus grand, tous les pays pourront communiquer A égalité et, localement, les gens pourront AStre impliqués dans la e politique, intellectuelle et sociale de leur pays. Une fois cette évolution réalisée, le pays sera plus apte A se fondre dans un système qui est désormais davantage adapté A ses nouveaux besoins. Le développement des nouvelles technologies de l'information : condition sine qua non pour nous démocratiser En permettant A chacun de porter un regard plus autonome et acéré sur son enronnement, elles permettent A chaque indidu de faire siennes la sion et les valeurs de son pays. La télésion, la radio, Internet, font nolement reculer l'ignorance ; le manque d'information, en effet, isole un pays et constitue la base essentielle d'un régime dictatorial. C'est aussi la cause première de sa pauvreté. Développer les sources d'information permettrait une plus grande ouverture sur le monde et une compréhension plus aiguA« de ce qui s'y passe. La privatisation et la liberté de presse peuvent AStre des solutions. C'est d'ailleurs ce vers quoi nous allons. La publicité peut également AStre un mode de communication impliquant une plus grande transparence des systèmes. Les messages publicitaires choc influencent en effet le mental collectif. Comment éradiquer les régimes autoritaires et promouvoir la démocratie ? Qui peut définir le moment où, les droits de l'homme ayant été bafoués, ils deennent une préoccupation plus importante que la souveraineté d'un pays ? On peut exercer des pressions sur des pays faibles, mais qui pourrait rappeler A l'ordre les pays forts ? Prenons l'exemple du comportement de la Chine s-A -s du Tibet. Les droits de l'homme ne sont pas absolus, ils doivent AStre contrebalancés par de la responsabilité. Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait pouvoir sanctionner ceux qui ne respecteraient pas les droits de l'homme. La société mondiale n'est pas encore prASte pour régler la question. La réponse n'interent aujourd'hui qu'A l'échelon local. Perspectives Grandeur et décadence de la démocratie Tous les pays de la ète ne sont pas sur la voie qui mène A la démocratie, loin s'en faut, mais il n'en reste pas moins que malgré ses insuffisances, elle représente un progrès et constitue le moins mauvais, donc le plus enable des régimes politiques. Aucun gouvernement ne contrôle entièrement les influences qu'il reA§oit ou qu'il exerce. MASme les Etats les plus totalitaires du xxA° siècle n'y sont jamais parvenus. Quant A l'état démocratique, il ne peut avoir qu'un pouvoir limité sur les échanges économiques ou sur les mouvements de personnes. Bien que la démocratie soit, grace aux principes qui la sous-tendent. le régime qui parait le plus capable d'éter les conflits internes, elle doit continuellement gérer des tensions plus ou moins graves ; c'est particulièrement vrai dans les toutes jeunes démocraties du hloc de l'Est, mais c'est aussi perceptible dans de eilles démocraties comme le Royaume-Uni. parts ? L'exercice de la démocratie devra également s'exercer dans le champ de la culture : l'approfondissement des principes démocratiques sera indispensable pour réguler les conflits dans des sociétés très fragmentées. LIne nouvelle culture de l'association devra aussi se développer, pour dépasser les apories de l'état et du marché, ce qui permetra de redécouvrir le fondement mASme de la pratique démocratique et, comme le préconise Roger Sue, de développer le secteur de l'économie quaternaire. (On entend par économie quaternaire l'avènement d'une économie post-informatique.) Cette culture de paix sera le fruit de l'éducation, d'une mise en œuvre effective des droits de l'homme, de la promotion du pluralisme culturel et du dialogue entre toutes les composantes de la société. C'est un nouveau contrat social A définir qui ne saurait AStre conclu sans la redistribution des bénéfices de la mondialisation, qui doit profiter A tous et AStre compatible avec la justice.
La troisième révolution industrielle et la mondialisation qui l'accomne n'ont pas encore permis de jeter les bases du nouveau contrat que cette mutation exige. Bien que l'on ne sache pas en décrire formellement le contenu, on peut tout de mASme parier que l'éducation pour tous et tout au long de la e sera l'un dos concepts les plus importants do cette nouvelle charte. Après la révolution industrielle que nous avons connue et dont la sion se limitait A ici et maintenant, la nouvelle révolution réintroduira la durée dans le développement (voir A long terme, miser sur la carrière professionnelle d'un employé, etc.). |
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