D'aucuns seront sans doute choqués par le début du chapitre I de cette première section dans la mesure où je n'ai pas cru devoir aborder d'emblée la question, pourtant centrale chez Hegel, de l'existence d'une contingence dans l'histoire. La fin de ce chapitre tentera de pallier cette insuffisance apparente. Disons cependant dès maintenant qu'elle ne tient pas A  l'ignorance des textes consacrés par Hegel A  cette question, pas plus qu'A  la méconnaissance de la critique qu'il mène dans l'introduction des Principes de la philosophie du droit contre le - sociologisme - que représente, avant la lettre, la conception de l'histoire exposée par les tenants de 1' - Ecole historique -. J'ai seulement voulu montrer, comme on le comprendra A  la fin de ce chapitre, que la position de Hegel devait inévilement susciter deux interprétations opposées : en effet, ou bien l'on admet, textes en main, qu'il y ait du contingent dans l'histoire, mais dans ces conditions, la critique du criticisme de Kant et de Fichte (et notamment, de la conception formelle, proprement kantienne, du concept) ne semble pas tenable; c'est en ce sens que T. Haering pourra écrire, A  propos des passages consacrés par Hegel au contingent : - Tout ceci contredit sans nul doute fondamentalement le fait que Hegel ait précisément mis son point d'honneur A  concevoir (Begreifen) comme intégrées dans la totalité toutes les déterminités, justement aussi celles qui sont spatio-temporelles, ne fût-ce qu'A  titre de moments subordonnés, ne fût-ce que de faA§on principielle -*; ou bien l'on part de la critique du criticisme, du projet de dépasser la conception seulement formelle de la raison (du concept), et alors, il faut bien - déduire - le contingent et sombrer dans un idéalisme - fantastique - (lectures proposées par tous les détracteurs de - l'idéalisme - hégélien depuis Schelling jusqu'A  Marx et Kierkegaard). C'est A  mes yeux le premier membre de l'alternati qui est, pour des raisons philosophiques autant que philologiques, le plus plausible; mais comme je tenterai de le montrer, il rend au plus haut point problématique la thèse du - dépassement - du criticisme par l'hégélianisme2.