NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » POLITIQUE éCONOMIQUE » Un environnement transformé pour la politique économique de demain La politique économique depuis quarante ans : une nette évolution
On va d'abord dégager quelques enseignements de l'expérience des quarante dernières années, puis insister sur dirs aspects du moument de flux et de reflux de l'interntion publique. A / QUARANTE ANS DE POLITIQUE éCONOMIQUE La politique économique a connu depuis quarante ans, d'importantes transformations dont le repérage peut aider A dessiner l'évolution possible des prochaines années. La fresque A grands traits qui va AStre dressée ne prétend pas s'appliquer dans tous ses aspects A chaque pays, mais constitue néanmoins une vision approximatiment représentati de l'évolution dans l'ensemble des pays de I'ocde. Cette période peut AStre scindée en trois sous-périodes, ac des fractures autour de 1970 et autour de 1980. 1. 1955-l970. Une période globalement satisfaisante Au cours de cette première période, qui couvre la fin des années 50 et la décennie 60, les objectifs annoncés dans la plupart des pays comprennent les quatre éléments du quadrilatère magique, et ac des poids analogues. Les instruments utilisés pour la politique économique comprennent la monnaie, le budget et la politique des renus. Par contre, le maniement du taux de change est exclu, au moins sous forme d'un recours fréquent : en effet, le système de Bretton Woods, accepté par tous, impose la pratique des changes fixes, dont la modification n'est acceple que pour corriger des - déséquilibres fondamentaux -. La correction des déséquilibres extérieurs doit se faire par d'autres moyens ; ainsi un rapport aux ministres du groupe des 10 éli par leurs représentants énumérait en 1964 - des politiques budgétaires et fiscales, des politiques des renus, des politiques monétaires, d'autres mesures concernant les mouments internationaux de capitaux, des politiques commerciales et des politiques sélectis appliquées A des secteurs particuliers de l'économie - (cité par Polak dans FMI 1988). Cette période est également caractérisée par une politique économique acti (certains diront mASme activiste). Les gournements annoncent clairement leurs objectifs et les instruments qu'ils entendent mettre en œuvre pour les atteindre. Ils sont disposés A modifier fréquemment l'ampleur de leurs instruments de politique économique, pour s'adapter A l'évolution de la situation économique. Ce comportement s'obser aussi bien dans un pays comme la France, sount qualifiée rs 1960 de pays dirigiste, que dans un pays comme la RFA. Certes, dans ce pays, la Sozialmarktwntschaft a conduit A des interntions gournementales modérées au début des années 60, mais la détérioration conjoncturelle (modique) en milieu de décennie conduit A l'adoption de la loi de silisation de 1967 (Silisationsgesetz) qui prescrit qu'une politique budgétaire A tous les niaux (Bund et LA n-der) devra AStre mise en œuvre pour atteindre les quatre grands objectifs. La réalité satisfait les attentes : pendant une quinzaine d'années, la plupart des pays européens (et plus largement de l'oCDB) connaissent une croissance élevée (doublement du pouvoir d'achat des ménages en dix-huit ans en France et en RFA), le maintien (ou l'obtention) du plein emploi (taux de chômage de l'ordre de 1,5 A°?o, ac mASme une certaine pénurie de main-d'œuvre), une approximati silité des prix (une inflation ne dépassant guère 3 %), l'absence de déséquilibres extérieurs gras. Seul le Royaume-Uni fait exception. A quoi est dû ce succès ? Les opinions sont partagées. Pour certains ' et c'était une opinion largement répandue au cours de la décennie ', A une gestion pertinente de l'économie, en d'autres termes A la mise en œuvre d'une politique économique adaptée : les progrès de la théorie (compréhension des mécanismes économiques) et de l'information (compilité nationale et autres statistiques) permettaient de repérer et d'analyser correctement la situation et de mettre en œuvre, en temps voulu, les mesures nécessaires. D'autres mettent plus l'accent sur le déloppement d'une économie de marché, la diminution des interntions spécifiques sur l'économie, et la libéralisation des échanges, le tout A l'intérieur de règles internationales acceptées par tous (Bretton Woods en 1944, Genè en 1947) et dont l'application est surillée par le FMI et le gatt, et ils vont jusqu'A dire que si les choses ont bien évolué, c'est en dépit d'une politique économique activiste qui n'était pas nécessaire. D'autres encore insistent sur la flexibilité des économies, facilitant les ajustements, ac en quelque sorte un cercle rtueux : la croissance rend plus acceple socialement les restructurations de toutes natures, qui contribuent de leur côté A la croissance. On peut penser que ces dirs éléments ont joué inégalement suivant les pays, d'où les différences de points de vue entre experts12. Mais quoi qu'il en soit des analyses, le caractère satisfaisant de la situation explique qu'il n'ait pas été nécessaire de recourir A une "coordination" des politiques nationales, qui, dans l'ensemble, étaient spontanément compatibles. Tout baigne dans l'huile, au moins apparemment. 2. 1970-l980 : chocs, turbulences et désordres C'est de l'- huile - que viennent, au moins en apparence, les problèmes. En fait, la fin de la période précédente a vu s'accumuler les indicateurs et les sources de fragilisation et de déséquilibre. Vers 1968, le chômage augmente et passe au-dessus du niau fric-tionnel ou incompressible. Dans plusieurs pays, le niau des prix connait une certaine hausse. En 1969, le ff est dévalué et le dm réévalué. Trois indices précurseurs dont toutefois on ne se préoccupe guère, mais qui auraient dû attirer plus fortement l'attention. En mASme temps, les formes de la croissance sont A repenser : la satisfaction des besoins de masse, par une production standardisée de grandes séries, qui a été la grande réussite de la période précédente, doit faire face A une demande plus nuancée, où les aspects de qualité et de différenciation deviennent importants13. En mASme temps, les possibilités de progrès techniques s'amplifient (en conséquence de l'intense effort de recherche des années antérieures) et les activités de technologie avancée pénètrent profondément le tissu économique. Un rythme de restructuration plus intense devient ainsi nécessaire. Mais en mASme temps, face A une croissance forte et régulière dont on a pris l'habitude de considérer qu'elle va de soi et n'a pas de raisons de s'arrASter, on accorde une importance accrue aux préoccupations de sécurité et de - protection sociale - qu'on pense pouvoir satisfaire par des réglementations accrues, qui ont pour effets perrs d'introduire de multiples rigidités dans l'économie. Nous avons donc autour de 1970 des économies ayant un fort potentiel de croissance, mais moins fluides, moins aptes A pratiquer l'adaptation permanente et, de ce fait, fragilisées. Deux chocs viennent alors grament perturber leur fonctionnement : ' la disparition du système monétaire international, en conséquence des décisions Nixon du 15 août 1971, qui complique sérieusement le fonctionnement des marchés des changes et le jeu du commerce international ; ' la hausse brutale du prix du pétrole brut A la fin de 1973, qui oblige A une réorganisation de l'emploi du pib en volume, face au relèment du coût réel des importations d'énergie. On n'est préparé, ni psychologiquement, ni intellectuellement, A faire face correctement A ces chocs. Les populations, qui ont bénéficié pendant quinze ans d'une croissance ininterrompue de leur pouvoir d'achat, ont pris l'habitude de considérer qu'il s'agit lA d'un phénomène normal ; les responsables, qui ont géré ' efficacement ' des économies en évolution assez régulière, sont désarA§onnés devant des ruptures aussi brutales. Le résultat en est double : l'accent est mis pendant quelques temps de faA§on prioritaire sur un aménagement de l'emploi du pib qui se fasse en douceur pour le consommateur, et donc au détriment de l'instissement ; le dosage entre les préoccupations de court et de long terme, qui avait été équilibré dans la période précédente, bascule nettement en faur des premières. L'effet de ces comportements ne tarde pas A se faire sentir : nationalement, inflation marquée, qui atteint et dépasse le niau A 2 chiffres dans de nombreux pays, ralentissement de la croissance, gra réduction de l'effort d'instissement et, ac un certain décalage, augmentation du chômage ; internationalement, réduction de l'élasticité du commerce international par rapport A la production et, surtout, désordre marqué sur les marchés des changes. Ce dernier point devrait mener normalement A s'interroger sérieusement sur l'utilité d'une coordination des politiques économiques. En fait, au niau de la zone ocde, la réponse provisoire ' et qui dure encore ' passe par l'adoption du système des changes flottants entre les monnaies européennes d'une part, le dollar et le yen d'autre part, tandis que, en Europe, des efforts se manifestent pour essayer de respecter le principe de changes fixes ' ou A peu près fixes. C'est d'abord la création du serpent, qui ne réussit pas puisque le serpent se rétrécit progressiment A la dimension d'une zone mark (DM + FB + florin + une ou deux monnaies Scandinas). C'est ensuite, en 1979, la mise en place du système monétaire européen, ac la reconnaissance explicite que celui-ci ne peut fonctionner que s'il y a une suffisante conrgence des évolutions économiques des pays membres, qui ne pourra AStre obtenue que par une certaine dose de coordination des politiques économiques. 3. Depuis 1980 : reclassement des objectifs et modification des instruments A la fin de la décennie 70, les problèmes aigus sont ainsi denus l'inflation et le chômage ; il s'y ajoute un ralentissement de la croissance et d'appréciables déséquilibres commerciaux. On pourrait penser a priori que, comme vingt ans avant, les quatre objectifs du quadrilatère sont visés par les gournements et que ceux-ci s'efforcent de mettre en œuvre des politiques économiques vigoureuses. 11 n'en est rien. La priorité affichée concerne la lutte contre l'inflation. Mention est certes faite de la lutte contre le chômage, mais ac des formulations qui laissent percevoir un certain désenchantement et un certain scepticisme sur la capacité des pouvoirs publics de pouvoir agir efficacement, au-delA de mesures se limitant A un - traitement social - du problème. Quant A l'objectif de croissance, si proné dans les années 60, il passe lui aussi A un rang modeste : on n'annonce plus d'objectifs de pib en volume, mais on se limite A des objectifs en valeur, ac des indications ' mais qui ne sont que des hypothèses de travail ' sur le partage de cette hausse entre les deux composantes prix et volume. MASme tournant en ce qui concerne les instruments : l'idée d'une politique des renus ne ure plus dans les textes gournementaux, mASme dans les pays comme les Pays-Bas et la Suède qui avaient le plus utilisé cet instrument. Par contre, la place de premier prise par la politique de l'offre est très frappante. Alors que, dans les années 60, les politiques structurelles étaient, dans de nombreux pays, des politiques positis d'interntions sectorielles ou de stimulation de l'instissement, la politique structurelle des années 80 vise beaucoup plus A favoriser le fonctionnement des marchés, par une politique de concurrence et par des mesures de déréglementation, de privatisation, de libéralisation. Restent les aspects de l'équilibre extérieur. C'est peut-AStre lA que se manifestent les points de vue les plus dirgents. 11 y a une quinzaine d'années, le rôle du marché comme élément rééquilibrateur dans un système de changes flottants était regardé favorablement par de nombreux économistes. Si la disparition du système des changes fixes en 1971-l972 a été considéré comme un gra recul par nombre d'observateurs, ceux-ci, pour majoritaires qu'ils fussent, trouvaient en face d'eux de chauds partisans du flottement des changes et les arguments purement théoriques paraissent insuffisants A départager les deux camps. Mais la réalité a montré que, du moins comme il a été géré, c'est-A -dire sous la forme d'un - flottement impur -, le système des changes flottants s'est traduit par d'énormes fluctuations du dollar en de courtes périodes, injustifiées par l'évolution ati tant des économies réelles que du niau général des prix. L'idée d'une coordination des politiques économiques est réapparu alors ac force : depuis plusieurs années, il n'est pas un communiqué final d'une réunion internationale A haut niau (groupe des 7, assemblée du fmi, etc.) qui ne s'y réfère en très bonne place. Vœux pieux ou débuts de réalisation ? C'est ce que nous examinerons au chapitre 9. 4. Les enseignements de plusieurs décennies de politique économique Le quart de siècle qui a suivi la fin de la seconde guerre mondiale a été la période de gloire de la politique économique : une croissance A un rythme sans précédent, une approximati silité des prix, la quasi absence de chômage ont conduit A penser qu'on disposait enfin des connaissances et des instruments nécessaires pour maitriser l'évolution économique et qu'une politique habile, menée ac finesse, devait permettre d'atteindre les principaux objectifs. Les deux décennies suivantes ont conduit A déchanter et A s'interroger. A déchanter : ralentissement de la croissance (la croissance du PIB de la cee A 12 est passée de 4,8 % par an entre 1961 et 1970 A 3 % entre 1971 et 1980 et A 2,3 % entre 1981 et 1990), inflation atteignant des niaux A deux chiffres, apparition d'un chômage qui n'a cessé de croitre depuis 1969 ; nous ne maitrisons pas l'évolution économique, mASme si nous sommes parnus A éviter des reculs de la production globale et du niau de vie moyen. La stagnation des renus, alors qu'on croyait pouvoir obtenir durablement une croissance forte, a été un réil amer. Et surtout le cancer social du chômage s'est répandu sans que nous soyons capables de le juguler. A s'interroger : pourquoi l'échec succédant au succès ? Et, au fond, étions-nous vraiment pour quelque chose dans ce succès ? Et n'avons-nous pas, par nos interntions, été A l'origine mASme de la dégradation ? Aux partisans d'interntions accrues se sont alors opposés les tenants d'une attitude très prudente et très réservée ; la possibilité d'un réglage fin (fine tuning), qui avait été considérée comme le nec plus ultra, a été largement mise en doute. Les difficultés de la politique économique ont été soulignées, et notamment en liaison ac deux phénomènes nouaux : d'une part, la volatilité accrue des comportements des opérateurs, qui rend plus difficile de prévoir ce que seront leurs réactions A la mise en œuvre des instruments de la politique économique, d'autre part l'apparition toujours plus ample et plus rapide d'innovations : innovations de produits, qui boulersent la structure de la demande, innovations de procédés techniques, qui périment économiquement des installations récentes et physiquement parfaitement valables, innovations dans le fonctionnement des marchés, qui provoquent des changements plus ou moins brutaux de comportements. S'il est sûrement excessif d'attribuer A la politique économique les succès du quart de siècle d'or, ce serait, A l'encontre, une attitude masochiste et non fondée que de penser qu'elle n'y est pour rien. Mais les succès mASme sont partiellement A l'origine des difficultés ultérieures, par un enchainement dont on n'a pas pris conscience en temps voulu et qu'on n'a donc pas su rompre A temps. Aux années de reconstruction ont succédé des années de forte croissance. A la fois satisfaits de la croissance de leur pouvoir d'achat et soucieux de ménager l'anir, les ménages ont fortement épargné. Disposant de connaissances techniques qu'un effort sans précédent de R. et D. continuait A accroitre A vi allure, les entreprises ont innové, et ce, d'autant plus facilement que cette évolution technique se situait dans le prolongement de l'évolution antérieure, A base d'industrie et de production taylorisée et fordisée de grande série. Enfin, la libéralisation des échanges internationaux ouvrait des marchés, en mASme temps qu'elle stimulait la concurrence. Le point crucial parait AStre une certaine silité des comportements, une certaine permanence du type d'évolution, tant interne qu'externe. La politique économique savait l'accomner ; elle n'avait pas besoin de prémunir contre de grandes cassures, ou tout au moins de faire prendre en douceur de grands tournants, il lui suffisait de procéder aux petits réglages indispensables. Mais A force de rouler sur autoroute, on s'est assoupi : après la surprise de la croissance (rs 1960 ou 1965, les prévisions A moyen terme laient toutes sur un ralentissement de celle-ci), on s'y est habitué, de mASme qu'A la forte et régulière croissance annuelle des renus qui lui était associée, d'où le refus d'un ralentissement après la crise pétrolière ; prenant la croissance comme allant de soi, on a insuffisamment cherché A en comprendre les ressorts, et notamment compris qu'elle exige d'incessantes restructurations de l'appareil productif, et donc aussi d'incessants changements de la nature ' et éntuellement de la localisation ' des emplois. A une croissance, ressentie comme normale, du niau de vie, on a voulu associer une sécurité de la vie : protection sociale, légitime dans son aspiration, discule dans ses moyens, mais aussi un certain refus du risque : insuffisamment de capitaux A risque, réticence devant les adaptations dans les entreprises, conviction que le diplôme doit mener automatiquement A un emploi rémunérateur, etc. D'où, après les deux grands chocs externes (disparition du Système monétaire international en 1971, premier choc pétrolier en 1973), des politiques de conservation et non d'adaptation, favorisant notamment la consommation au détriment de l'instissement (d'où une insuffisante création de postes de travail) et acceptant l'inflation comme le moyen le plus simple (et simpliste) d'ajustement macro-économique quand on a refusé d'opérer A l'avance les choix cohérents entre les grands objectifs. Mais on est entré alors dans une ère de turbulences, nant casser la permanence des comportements essentiels qu'on avait connue jusque lA et qui avait fourni de solides fondations aux raisonnements préparatoires A la définition de la politique économique. B / FLUX ET REFLUX DE L'INTERVENTION PUBLIQUE : PLUS OU MOINS D'éTAT ? Plus peut-AStre que d'une aspiration A moins d'Etat, il s'agit d'une aspiration A un rôle différent de la puissance publique. 1. Une évolution séculaire pendulaire Si on jette un coup d'œil sur une évolution séculaire ' ce qui peut aider A relativiser la portée de certaines modifications en cours et de certaines théories A la mode ' on peut noter les transformations suivantes, qui ne se font pas toutes dans le mASme sens. Sur longue période, on obser d'abord, tout au long du xixe siècle, le déloppement d'une économie profondément libérale, contrastant ac l'économie fortement encadrée par des réglementations des siècles antérieurs ; le phénomène est peut-AStre plus marqué en France (sauf pour l'agriculture), où cette libéralisation économique s'est amorcée plus tard qu'en Grande-Bretagne, qui l'avait connue dès le xvin siècle, et où le déloppement d'une législation sociale s'est manifesté plus tard qu'en Allemagne (où il a été intense dès la fin du xixc siècle). Puis, notamment A la suite de la crise de 1929, se généralise la mise en oeuvre d'une politique de régulation macro-économique, qui contraste ac le jeu des mécanismes autorégulateurs (et régulant plus ou moins bien) de la fin du xix et du début du XXe siècle ; on parle classiquement de l'apparition de politiques keynésiennes. Les rôles respectifs du marché et de l'Etat se sont donc modifiés sur deux siècles et demi, sans d'ailleurs qu'ils aient trouvé un point d'équilibre : nous rrons mASme que la définition de ce partage est une des questions cruciales non résolues de notre époque. Si on s'intéresse A un indicateur plus spécifique, mais très décisif, A savoir le poids des finances publiques, et qu'on le repère par le rapport au pib des prélèments obligatoires ou des dépenses publiques au sens large, y compris les transferts sociaux, l'évolution est nette et toujours dans le mASme sens pendant un siècle et demi, mais semble s'interrompre récemment (cf. chap. 2). Si on s'attache maintenant A la période strictement actuelle, un phénomène vient nettement sur le devant de la scène, c'est l'aspiration générale A - moins d'Etat - et, dans plusieurs pays, A moins d'Etat central.
La croissance économique intense de la décennie 60, A un rythme supérieur A tout ce qu'on avait connu jusque lA (4 A 5 % de pib par an), a amené d'abord A s'interroger vigoureusement sur l'emploi des fruits de la croissance ; macro-économiquement, deux questions dominaient : le partage de la consommation totale entre consommation privée et consommation publique (c'est le thème des instissements et des services collectifs, abondamment discutés en France lors des 4e et 5e Plans), l'ampleur de la protection sociale assurée collectiment. Le sentiment général prédominait que cette croissance était durable et donc qu'on pouvait simultanément faire croitre fortement les services collectifs et la protection sociale collecti, tout en maintenant un rythme assez élevé de progression de la consommation privée, d'où l'acceptation de cette modification du partage du pib. |
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