NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » POLITIQUE éCONOMIQUE » Un environnement transformé pour la politique économique de demain La complexité fondamentale de la politique économique dans une économie décentralisée
Une formulation ramassée de la politique économique et la présentation de l'incertitude inhérente au futur de nos économies, aideront à situer la complexité profonde - et croissante - de toute politique économique. A / VISION GÉNÉRALE DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE 1. Une formulation synthétique La politique économique consiste à choisir les instruments permettant d'atteindre les objectifs, compte tenu de contraintes techniques, sociologiques, politiques, économiques qui limitent le domaine des possibles. Si les objectifs sont définis en termes quantitatifs, on en déduit les valeurs des instruments (sous réserve que les objectifs puissent être atteints, c'est-à-dire se situent dans le domaine des possibles). Si au contraire, le but est fixé sous la forme de la maximisation d'un ou plusieurs objectifs, on cherchera les valeurs des instruments qui assurent cette maximisation sous contrainte. De façon formalisée, il faut choisir les instruments X permettant d'atteindre les objectifs Y auxquels ils sont reliés par un ensemble de relations/(X, Y) = O représentant le fonctionnement de l'économie. Si la relation s'écrit en termes linéaires Y = AX, il faudra choisir le vecteur instrument X tel que X = A-l Y. Plus généralement, si on admet que le décideur politique a une fonction d'utilité (I) U = /(Y) qu'il souhaite maximiser, l'élaboration de la politique économique consiste à rechercher les valeurs du vecteur X qui permettent de maximiser U en tenant compte des relations (II)/(X, Y) = O entre objectifs et instruments en sachant qu'il existe une limitation de fait à l'ensemble des valeurs des objectifs1. Les économies de marché sont caractérisées par la juxtaposition de centres de décision : les ménages, les entreprises, l'extérieur (les autres pays), enfin la puissance publique. C'est la confrontation sur les marchés des manifestations du comportement de ces divers centres de décision qui détermine l'évolution de l'économie. L'action de la puissance publique peut alors prendre deux formes. D'une part elle peut décider et mettre en ouvre des mesures qui affectent directement les objectifs sés (sur le graphique cheminement en tire-tés), par exemple, l'Etat ou les collectités locales financeront la construction et le fonctionnement d'hôpitaux, afin d'améliorer l'état sanitaire de la population ; l'Etat peut aussi chercher à freiner l'inflation par un contrôle direct des prix. Elle peut au contraire, par ses actions, vouloir modifier le comportement des autres agents économiques, de façon à atteindre indirectement les objectifs sés, puisque le comportement d'un agent est influencé par la valeur (observée ou anticipée) de certains paramètres (taux d'intérêt pour l'investissement, etc.). La philosophie de base de la politique économique en économie décentralisée est de ne recourir à des actions directes que pour traiter des questions d'ampleur limitée (et où pratiquement seule l'action directe est efficace) et de recourir quasi exclusivement à des actions indirectes dès qu'il s'agit de problèmes complexes, de façon à laisser le maximum de marge de jeu aux divers agents économiques. Comme les comportements des divers agents économiques sont en fait influencés plus ou moins par les mêmes variables et sont donc profondément interdépendants les uns des autres, on peut dire que, en pratique, la politique économique est un ensemble d'interventions publiques dans un système complexe d'interdépendances. Il en résulte q'une politique économique ne sera vraiment satisfaisante que si elle se soucie très profondément de respecter la cohérence, cohérence entre les divers instruments et cohérences des instruments avec le système économique général, avec la philosophie économique d'ensemble du pays. Mais il s'en faut que tous les acteurs économiques, publics et privés, sent les mêmes objectifs. Ainsi, toute action publique impliquant des dépenses requiert la mise en ouvre d'une fiscalité, devant laquelle renaclent tous les acteurs : il y a là un point fondamental de conflit (comme il y en a sur l'utilisation des dépenses publiques). Mais il y a aussi des conflits plus subtils : ainsi lorsque le gouvernement cherche, par sa politique monétaire, à lutter contre l'inflation, il s'efforce de modifier des comportements d'entreprises et de syndicats, et les uns et les autres chercheront à contourner les obstacles mis sur leur route par la puissance publique. On trouvera encore un autre exemple de conflit dans la politique de concurrence. Enfin, dans une économie ouverte sur l'extérieur, les intérêts des divers pays ne sont pas toujours - ou ne paraissent pas toujours - tous identiques, d'où des conflits possibles, à côté d'efforts de coordination. 2. Objectifs et instruments Au leau 1-l, qui récapitule les principaux objectifs et instruments, on peut ajouter quelques commentaires. L'objectif d'équilibre de la balance des paiements n'est pas tellement un objectif souhaile qu'un impératif inélucle ; il n'est donc pas sur le même que les autres objectifs du triangle magique. Aux quatre grands objectifs du carré magique, s'ajoutent la préoccupation de justice sociale (distribution des revenus, fourniture de certains serces collectifs, prise en charge par la collectité de certains risques, réduction des disparités régionales, aide aux pays en voie de développement etc., sans aucun indicateur synthétique) et le souci de maintenir l'indépendance nationale ou, plus exactement, de limiter la dépendance - économique et politique - s-à-s de l'extérieur. Les instrumentsInstruments assis sur le maniement des finances publiques (recettes, dépenses, modalités d'équilibres du budget) ; instruments à caractère monétaire ;Instruments à caractère d'enronnement, qui fixent le cadre institutionnel ou réglementaire général dans lequel les agents économiques prendront leurs décisions (droit des entreprises, droit du travail, politique de concurrence, etc.) Dans une économie décentralisée, avec pluralité d'agents économiques et de centres de décision relativement autonomes, les interventions de la puissance publique vont revêtir quatre formes fondamentales : - fixer - et faire respecter - le cadre général dans lequel les agents économiques décentralisés prendront leurs décisions ; - agir de façon impérative et obligatoire sur certaines décisions, généralement par des interdictions, quelquefois par des obligations ; - essayer d'infléchir certaines décisions sans contrainte stricte, mais en modifiant le contexte économique dans lequel sont prises ces décisions, par la modification de certaines variables intermédiaires ; - agir directement sur certaines grandeurs économiques, qu'il s'agisse de flux comme l'investissement ou de paramètres tels que le taux de change. On peut alors distinguer les trois grandes catégories d'instruments qui urent au leau. 3. Deux distinctions utiles ou usuelles Deux distinctions de portée générale peuvent aider ^analyser la politique économique. a) Politiques d'entrainement et politiques de redressement Certaines politiques - ou actions - sont dotées d'une assez profonde continuité au serce d'objectifs permanents tels que le renforcement de l'efficacité économique, une certaine justice sociale dans la distribution des revenus, le maintien au plus près de la ligne d'évolution considérée comme souhaile ; pour d'autres au contraire, la raison d'être est de contrecarrer les effets néfastes de chocs plus ou moins erratiques ou imprévus, qu'ils soient externes comme le fut la hausse brutale du prix du pétrole en 1973, comme peuvent l'être les changement de politique économique américaine consécutifs à un changement de parti au pouvoir, ou comme ont pu l'être récemment les événements des pays de l'Est fin 1989 - début 1990, ou internes, comme les accords salariaux de Grenelle de juin 1968. b) Politiques macro- et micro-économiques Dans le prolongement de la distinction entre macro et microéconomie, on peut être tenté de baptiser politiques macro-économiques celles qui sent les grands objectifs macro du quadrilatère magique, objectifs qui sont définis par des indicateurs synthétiques et ne se réfèrent pas à des réalités concrètes directement appréhendables. On parlerait au contraire de politiques micro-économiques lorsqu'il s'agit de modifier des réalités bien circonscrites, telles que la structure d'une branche d'actité, le revenu d'une catégorie socioprofessionnelle, l'emploi dans un bassin local de main-d'ouvre. Commode pour une présentation générale, cette dichotomie est à manier avec précaution, car les évolutions macro-économiques sont édemment la résultante d'évolutions micro et beaucoup d'instruments se définissent en fait par un ensemble d'éléments micro3.
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