NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » economie générale Une politique économique pour les deux premières années
Ce mémorandum, rédigé au cours de la camne présidentielle de 1981, avait été chaudement approuvé par le candidat : en particulier la proposition concernant les garanties aux pays pétroliers qui prASteraient directement aux pays en déloppement avait paru originale et féconde. Programme cohérent, m'a-t-il dit plus tard, mais que le gournement n'a pas appliqué. Une bonne part des propositions étaient pourtant reprises d'idées concrètes que j'avais réussi A introduire dans le projet approuvé officiellement par les instances du parti qui avait gagné les législatis de 1981. J'avais conscience de la prudence dans les rythmes de l'action qu'exigeait la situation d'un pays A économie ourte, un pays en inflation, un pays sans instissement. Je n'ai pas A partager la responsabilité collecti d'erreurs que j'espérais éviter. Un pouvoir de gauche doit concevoir et appliquer les moyens : ' de réussir lA où le pouvoir précédent a échoué : reprise de la croissance pour éliminer le chômage, réduction considérable de l'inflation, restauration de l'équilibre extérieur ; ' tout en préparant une autre société : réduction du pouvoir de l'argent, réduction des inégalités, changement des conditions de travail et de vie, priorité A la culture, qui commande A la fois le progrès technique et l'enrichissement du temps libre. Les clés de l'action qui seront en mASme temps les thèmes de la camne : ' la croissance a eu l'inégalité pour effet et mASme pour moteur, elle doit reposer au contraire sur la réduction des inégalités (par des mécanismes réels, les uns agissant sur les causes institutionnelles d'inégalité : limitation de l'héritage, imposition rationnelle des plus-values, impôt sur la fortune, méthodes de distribution du crédit ; les autres, sur les causes structurelles : rééquilibre régional, conrsion progressi des secteurs et des entreprises moins productifs, réforme de l'éducation scolaire et permanente pour rendre moins rares les talents, plus rare la main-d'œuvre la moins formée). ' Aujourd'hui on donne l'argent A ceux qui n'en ont pas besoin, A trars les exemptions fiscales, les subntions, les modes de distribution du crédit aussi bien A la production qu'A la consommation : on donnera et on prAStera A proportion que les intéressés en ont plus besoin. Pour définir une politique de la croissance pour l'emploi, de la lutte contre l'inflation, de l'équilibre extérieur, il faut d'abord analyser les causes de l'échec. I Les causes de l'échec 1. La France, comme tous les pays occidentaux, a traité la hausse des prix transmise par ceux du pétrole comme une inflation par la demande alors qu'elle avait aussi un effet déflationniste : par des restrictions de crédit, des augmentations d'impôt, des réductions des dépenses publiques, on a dans une première phase aggravé la ponction imposée par le pétrole au lieu de l'atténuer. 2. Après une phase qui a voulu frapper l'instissement, le gournement Barre a voulu fonder la reprise de l'instissement sur l'accroissement des profits au détriment des salaires et, par les facilités fiscales, aux dépens des autres contribuables. L'équation qui ure dans les modèles utilisés au Plan, et qui prétend donner une justification scientifique A cette politique en montrant la corrélation entre profits d'une année et instissements de la suivante, a été élie sur la période 59/76 où, sauf une année, il y a toujours eu croissance, inégale, mais forte en moyenne : dans cette période les salaires et les transferts montaient aussi. Quand le pouvoir d'achat ne s'accroit pas, l'équation ne se vérifie plus : les profits privés ont monté, les instissements privés ont baissé. Consommation et instissements ne sont pas concurrents en sous-emploi, mais complémentaires. 3. La crise mondiale a été aggravée par l'effort désordonné des pays industrialisés pour rélir par priorité leur équilibre extérieur, ce qui était contradictoire face aux excédents de l'O.P.E.P., et ensuite pour un pays comme la France, quand l'Allemagne fédérale et le Japon dégageaient A leur tour des excédents du mASme ordre de grandeur que ceux du pétrole auparavant. La conséquence est une déflation compétiti. 4. Tous les efforts étaient concentrés sur la silité des taux de change. On n'attaquera pas le principe : en période de récession, la dévaluation ne rapporte pas grand chose ; les concurrents, ayant des capacités de production inemployées, s'alignent sur les prix abaissés ; et on relance l'inflation. Le premier ministre se vante que le franc se maintient malgré les déficits extérieurs et un taux d'inflation deux fois et demie plus fort qu'en Allemagne ; dans son article de la Revue des Deux Mondes, il donne involontairement la clé : il recense les déficits successifs et se vante d'avoir accru les résers, non seulement par la montée des avoirs en or, mais mASme les avoirs en devises. C'est tout simplement que la France a emprunté plus mASme que le montant de ses déficits : A ce prix il n'y a pas de miracle. Plus curieux encore, il souligne dans une interview A une agence de presse que la silité du change, limitant les profits A l'exportation, pousse les entreprises A se rattraper en relevant leurs prix au-dedans. Alors A quoi bon ? Le plus gra est que M. Barre ne s'est pas servi des emprunts massifs pour accroitre l'instissement, mais pour obtenir un succès apparent sur la tenue du franc en accroissant les résers. 5. Devant l'évidence des échecs immédiats (hausse de 50 % A la fois des prix et du chômage, déficit extérieur sans précédent). Barre se vante de préparer l'anir : c'est le mythe du redéploiement ou de la restructuration. Les termes auraient leur valeur si les créations contrebalanA§aient les fermetures. Nous n'avons connu que le dégraissage. L'erreur de tous les conservateurs (Heath, Mrs. Thatcher, Raymond Barre) est de paraitre croire qu'il suffit de supprimer des emplois pour que la main-d'œuvre disponible soit recrutée ailleurs. Il faut une politique très acti d'accomnement pour assurer les reconrsions positis. L'exemple japonais en témoigne. II. Croissance non inflationniste et restauration de l'emploi 1. Une grande initiati devra AStre prise par la France pour essayer de sortir le monde A la fois de la crise économique et de la crise de l'énergie. L'idée de conjuguer les capitaux pétroliers, la technologie occidentale et les besoins du Tiers monde flotte dans l'air. Il s'agit de proposer les mécanismes qui permettraient de sortir d'une situation où il y a des capacités inemployées face A un monde qui manque de tout. Les pays industrialisés, Amérique du Nord, Communauté européenne, Japon, devraient proposer une garantie A 80 % aux producteurs pétroliers excédentaires s'ils prAStaient directement A long terme aux pays en déloppement. Une garantie ne coûte pas cher ; les disciplines introduites par la banque mondiale rendent les défauts très rares. Les financements pourraient alors aller aux pays qui en ont le plus besoin, alors que le recyclage actuel ne va que rs un tout petit nombre de pays du Tiers monde qui entrent dans la voie de l'industrialisation et qui au surplus accumulent les endettements excessifs, et dangereux pour le marché monétaire et financier international. On rélirait ainsi une demande effecti ; une redistribution des activités deviendrait acceple puisque l'équipement du Tiers monde donnerait des emplois aux pays industrialisés qui pourraient s'ouvrir aux produits des industries commenA§antes ; et ils gagneraient des recettes effectis au lieu d'AStre condamnés eux-mASmes A l'emprunt. Faudrait-il en plus envisager une indexation de ces prASts, les pays industrialisés couvrant la différence entre l'intérASt servi aux prASteurs et ceux que pourraient supporter les pays en déloppement ? Ce serait un moyen de détourner les producteurs pétroliers de conserr le pétrole dans leur sol comme le seul actif qui ne se déprécie pas : du coup il y aurait aussi une pression sur le prix du pétrole. Une conférence internationale A l'initiati de la France ne devrait pas répéter le théatre d'ombres de l'Anue Kléber : au lieu d'AStre une discussion sans fin, elle prendrait appui, comme on l'a fait, par exemple, ac le Plan Schuman, sur un document de base qu'il s'agirait de soumettre A la discussion et aux amendements.
Les hausses de salaires seront inévilement partie du programme. Le tout est d'en tirer les effets heureux sur la demande en compensant l'incidence sur les coûts et en évitant les chocs sur les prix et sur l'importation.Il doit AStre possible de convaincre les organisations syndicales que des majorations en trois temps assureront mieux l'amélioration du pouvoir d'achat qu'un relèment immédiat et massif. Elles permettraient, dans une sorte de A court terme, d'annoncer les produits sur lesquels il y aura une demande accrue, de sorte que les productions et mASme, dans une mesure, les capacités, s'ajustent. L'autre contrepartie nécessaire est la diminution des charges sociales : elle est immédiatement possible en supprimant les transferts imposés au régime des salariés en faur d'autres régimes ou de ceux qui n'ont pas cotisé. La charge du budget peut se trour A son tour compensée : il faut savoir que son déficit est inférieur A la somme des déficits du régime agricole et de l'assurance-vieillesse des industriels, commerA§ants et artisans. Cette assurance peut AStre immédiatement rééquilibrée si on cesse de faire un cadeau A cette clientèle. Quant A l'agriculture, il faut savoir qu'il n'y a pas 3 000 exploitants dont les cotisations atteignent le niau de celle du smicard. Il faut mettre en œuvre la solidarité des agriculteurs avant de faire appel A celle de la nation. Il est nécessaire aussi de changer l'assiette des cotisations du régime général. Ac le plafonnement la charge sur les petits salaires est proportionnellement beaucoup plus forte que sur les gros. C'est un mécanisme générateur d'inégalité puisqu'il est relatiment moins coûteux d'accroitre les plus hautes rémunérations. Comme ce sont les petites qu'on augmentera, il faut réduire la répercussion sur les cotisations. Le déplafonnement est une nécessité, pour ses effets A court terme comme A long terme. La compensation pour les cadres, c'est la réforme fiscale qui permettra, sous certaines conditions, de diminuer les impôts qu'ils paient, et surtout de faire que d'autres paient aussi, qui aujourd'hui échappent. 3. Le temps de travail Contrairement aux affirmations du patronat et du pouvoir, la réduction du temps de travail, si elle est bien opérée, peut apporter une contribution importante A la création d'emplois. C'est ce que démontre par exemple une analyse précise présentée par Dieter Mertens A un colloque organisé A La Haye par la Fondation Européenne de la Culture. La réduction de la semaine de travail est plus créatrice d'emplois que la cinquième semaine de congé. La formule de la rémunération inchangée est mauvaise. Les salaires ne doint pas AStre abaissés, faute de quoi il y aurait réduction de la demande et on se retrourait ac le mASme chômage et un niau de production plus bas. En fait il faut qu'ils continuent A monter : il suffit qu'ils montent moins qu'A temps de travail plus élevé. C'est mASme cette mécanique qui justifie l'étalement de la réduction du temps de travail, plutôt qu'une opération abrupte. Il faut toutefois éviter des goulots de main-d'œuvre (l'argument de Sauvy) qui bloqueraient la production : il faut accélérer la formation des spécialistes rares qui risqueraient de manquer et en attendant conserr une souplesse pour leur propre temps de travail par des heures supplémentaires. Il faut aussi permettre une utilisation plus longue des équipements lA où elle est possible ; c'est dire que le travail posté ne peut pas AStre réduit en fréquence dans le mASme temps que le temps de travail serait généralement raccourci : la contrepartie serait de le ramener A 6 heures au lieu de 8 par jour. Enfin l'opération serait plus facile s'il pouvait y avoir coordination dans la Communauté européenne, sans qu'elle doi AStre une condition préalable : s'il y a étalement, l'initiati franA§aise aurait le temps de faire tache d'huile. Moyennant ces conditions, l'accroissement apparent des coûts serait compensé partiellement par l'amélioration de la productivité et en tout cas par la réduction des dépenses de chômage et l'élargissement des bases des impôts et des cotisations sociales, ce qui permettrait des réductions des taux. 4. L'incitation A l'instissement Le gournement vient de décider une subntion fiscale de 5 milliards annuels répéle sur 5 ans par déduction de 10 % des instissements sur le bénéfice imposable. Cette disposition démontre l'échec de sa stratégie : il ne suffit pas que les entreprises gagnent de l'argent pour qu'elles instissent, il faut encore que l'Etat paie une partie. Et la technique choisie n'apporte rien aux entreprises qui avaient les plus grands besoins, celles qui doint se moderniser pour faire face A une concurrence difficile, celles qui préparent l'anir, mais ne sont pas renles au départ. Un amendement avait été préparé mais n'a pas été présenté par le groupe parlementaire. Il substituait A 10 % de déduction sur les bénéfices imposables 5 % de réduction sur les sommes dues A la T.V.A. A un taux d'impôt sur les bénéfices de 50 %, c'est dans les deux cas une subntion fiscale de 5 % du montant des instissements. Mais la déduction sur la T.V.A. profite A tous les secteurs et A toutes les entreprises. En contrepartie il était normal d'augmenter de 10 % l'impôt sur les bénéfices des sociétés : l'augmentation de 50 A 55 s'annulait pour les entreprises qui instissaient leurs bénéfices, ne pénalisait que les autres. L'autre avantage était qu'un secteur terriblement enrichi ne pouvait récupérer l'augmentation du taux : l'industrie pétrolière ne relè pas de la T.V.A. mais de la taxe. intérieure sur les produits pétroliers. Si une incitation fiscale apparait nécessaire, la formule devrait AStre substituée A celle du gournement actuel. La révision des bilans cessera d'imposer les bénéfices fictifs qui résultent de l'appréciation des actifs par la hausse des prix ; mais A la différence des opérations faites jusqu'ici, elle touchera aussi le passif et imposera les bénéfices réels résultant de la dépréciation de la dette. La conséquence est plus favorable aux entreprises qui utilisent leurs fonds propres qu'A celles qui empruntent. La contrepartie est que l'impôt sur le capital des sociétés ne porte que sur l'actif net réévalué sous déduction de la dette comple (A l'exception des comptes courants d'associés). Une conséquence est la réintégration des plus-values, ramenées A leur montant réel, dans les bénéfices, et la suppression de l'amortissement dégressif : il redeviendra linéaire, ac une double cote la première année, mais ac des autorisations sélectis d'amortissement accéléré. La révision des bilans permet aussi une modification de la taxe professionnelle : la part qui en porte aujourd'hui sur les actifs les traite au coût historique, c'est-A -dire qu'elle défavorise relatiment les instissements récents. Le passage A la valeur vénale élimine cette distorsion anti-économique. Les taux pourront d'ailleurs AStre abaissés grace A l'inclusion du salaire fiscal donné au chef d'exploitation dans les bases de la taxe professionnelle comme les salaires eux-mASmes. L'industrie cessera d'AStre surchargée. Le moyen le plus efficace d'orienter l'épargne rs l'industrie est de réduire les avantages abusifs donnés A l'immobilier : on reviendra sur l'exonération progressi des plus-values sur terrains qui a été décidée en 1976 et sur l'exonération sans plafond d'une habitation par famille. Par ailleurs les dispositions envisagées sur le salaire fiscal, qui serait accordé jusqu'A un montant en relation ac les salaires payés, alors que, pour les exploitants travaillant seuls, il est limité A un montant forfaitaire, donnent une incitation, pour se créer une référence, A embaucher au moins une personne chez les commerA§ants ou artisans travaillant seuls.
Deux écueils A éviter : l'idée des conservateurs, reprise par le R.P.R., qu'en diminuant les emplois publics on permet la création de plus d'emplois privés ; l'idée que, pour réduire le chômage, il faut créer des emplois publics A toutes forces. Ces emplois créeraient une charge s'ils ne répondaient pas A des besoins réels de fonctionnement des services (exemple, les renseignements au téléphone, la poste), d'amélioration de ces services (enseignement, hôpitaux), A des besoins sociaux majeurs (assistance A domicile des vieillards, des malades, des handicapés) et A la fois A des besoins sociaux prioritaires et A des économies ultérieures pour les finances publiques comme pour l'économie producti (éducation permanente, préntion médicale). |
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