Lors des travaux préparatoires de l'union monétaire, le débat a principalement porté sur le projet britannique, alternatif A celui de monnaie unique, de monnaie parallèle, de - treizième monnaie -, ou d'- écu dur - (hard ecu). A€ la base de ce projet, se trouve une proposition d'inspiration libérale, appliquant la dynamique de la
concurrence A la monnaie : comme la monnaie repose sur la confiance, le mieux est d'instaurer une concurrence entre les unités monétaires, la meilleure éliminant les autres : - La bonne monnaie chasse la mauvaise ' - ; le jeu du
marché est considéré comme supérieur au choix des politiques. L'économiste franA§ais P. Salin développait, encore en 1996, un plaidoyer pour une telle monnaie au nom du libéralisme économique2. Selon cette approche, qu'il qualifie de - concurrentielle -, dans - marché unique -, l'expression - unique -, qui implique une harmonisation, est moins importante que celle de marché et - la substitution d'une monnaie unique aux monnaies existantes est inutile et mASme nuisible -. En effet, plutôt qu'une intégration signifiant - la création d'un système supranational, ce qui impliquerait l'harmonisation des impôts, des règles et des monnaies -, mieux vaut un - système de gouvernement en concurrence -, où - les législations, les systèmes fiscaux, les réglementations, la production de monnaie ou les diverses politiques économiques soient mieux adaptés aux besoins des citoyens -. - Les monnaies européennes se concurrenceraient et le marché - c'est-A -dire les utilisateurs de monnaie - choisirait les monnaies les plus aptes A satisfaire ses besoins. Le processus de libre sélection pourrait conduire A la disparition progressive de toutes les monnaies, sauf un petit nombre d'entre elles, si tel est le vérile besoin en Europe. -
Lors de la préparation du traité qui devait devenir le traité de Maastricht, une telle problématique a été rejetée en raison des objections graves qui ont été soulevées ' : d'une part, la concurrence entre les monnaies risque d'AStre génératrice d'insilité et de coûts, du fait des étiquetages et des conversions plus nombreux et plus coûteux que dans la période transitoire de passage A la monnaie unique4 ; d'autre part, cette démarche laisse entières les questions institutionnelles, et donc politiques7~3A«~définition du pouir d'émission de la monnaie commune.