L'équilibre de la balance des paiements cesse d'AStre un problème national pour devenir une contrainte purement prie. En effet, un pays disposant de propre monnaie qui enregistre un déficit des opérations courantes est confronté A des pressions sur sa monnaie, et il doit, dans un système de parités fixes, puiser sur ses réserves ou recourir A un endettement interne, et éventuellement opérer une dévaluation. Dans un système de changes flottants, le déficit extérieur implique mécaniquement une dégradation des termes de l'échange.
La situation est radicalement différente en union monétaire. Si la contrainte extérieure ne se traduit plus par une dépréciation de la monnaie et/ou une hausse des taux d'intérASt et/ou une baisse des réserves de change, elle se transforme : si l'on se réfère au cadre virtuel de la balance des paiements, le déficit de la - balance des opérations courantes - signifie que les agents économiques dépensent plus qu'Us ne gagnent, ce qui n'est possible que s'ils ont trou des ressources : transferts publics ou
financement pri. Le déficit de la balance des opérations courantes exprime un déséquilibre entre les emplois et les ressources en raison de l'équilibre comple suivant :
Dépenses de consommation et d'investissement moins Production
Investissement moins épargne
Importation (de biens et services) moins Exportation
Besoin de financement
Transferts et flux financiers nets provenant du reste du monde.
Les capacités de financement des agents sont insuffisantes pour couvrir les besoins de financement, ce qui se traduit par un recours au financement du reste du monde : transferts budgétaires ou emprunts. Une
économie nationale se trouve dans une situation analogue A celle A laquelle est confrontée aujourd'hui une région dans une économie nationale: supposons qu'une région franA§aise ait un déséquilibre de sa - balance des opérations courantes -, la dépense (biens de consommation et d'investissement) n'est pas financée par les revenus nés de la production locale et n'est possible que s'il existe des transferts ou des flux financiers. Autrement dit, A l'intérieur de l'union monétaire, la contrainte extérieure ne prend plus de forme monétaire mais budgétaire (transfert) ou financière (flux nécessitant éventuellement des taux d'intérASt attractifs). Une région dont la consommation et l'investissement dépassent ses ressources a nécessairement trou des ressources publiques ou des financements pris, attirés par des taux d'intérASt
Supposons que, globalement, les agents économiques franA§ais soient en déficit dans une union monétaire qui est en équilibre par rapport au reste du monde. Les besoins de financement des agents économiques franA§ais sont comblés par les apports d'autres agents économiques européens qui ont, A«ux, un excédent d'épargne et qui acceptent de le prASter aux agents économiques franA§ais. Le problème est donc, pour les agents économiques franA§ais, de donner des conditions de rémunération et de garantie pour attirer l'épargne étrangère.