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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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La loi et le citoyen

La loi soumet les hommes, et pourtant on l'a pensée comme libératrice et pourvoyeuse de justice. Nomos désigne primitivement ce qui fait le départ, assure le partage et la séparation entre les biens. Le nomos élit une juste distance entre crime et punition, ctime et coupable. La loi produit un lien si général, s'imposant d'une faA§on si égale A  tous, qu'il dépasse l'assujettissement premier pour devenir une force qui libère et tient chacun en respect. La vraie défense contre le pouvoir abusif ne serait pas l'anarchie, mais un pouvoir également imposé, un pouvoir légal. Récapitulons les effets de la loi.
La loi égalise : - Une fois les lois écrites, le pauvre et le riche jouissent d'un droit égal - (Eschyle, tes Suppliantes, 432). La loi est faite sans porter attention aux cas indiduels. Elle possède l'impartialité, qualité de l'arbitre. écrite, elle ne se laisse pas influencer par la situation présente qui brouille le jugement.
Elle permet l'anticipation, car elle est sle. L'actité socio-économique peut se développer. La loi supprime l'angoisse du pouvoir personnel. C'est - l'idéal des attentes protégées - (Dworkin, L'Empire du droit, p. 133) : on sait A  quelle peine on peut s'attendre si on commet un délit. L'initiative est au contraire découragée dans un pays où le despote fait soudainement et arbitrairement la fortune de chacun. Le corps des lois, sle et cohérent, met A  l'abri de telles contradictions.
La loi procure d'abord une liberté négative : elle laisse faire tout ce qu'elle n'interdit pas et restreint le droit d'autrui sur moi. La loi m'impose le respect de la liberté chez autrui, elle impose donc en mASme temps ma liberté aux autres. Ce moyen de la liberté qu'est la loi est nécessaire. La loi garantit d'abord l'indépendance des hommes les uns A  l'égard des autres.
La loi ne provoque-t-elle pas cependant des effets pervers ? La loi juridique, par exemple, fait oublier la loi morale et sépare les indidus les uns des autres. La loi ne serait donc qu'un reflet de la justice. Mais on doit plutôt concevoir un cercle vertueux entre les lois et la vertu : au lieu de voir dans la loi une justice par défaut, on doit y trouver une condition de toute justice. Les lois éduquent A  la vertu, A  l'amour de la patrie, lesquels nourrissent A  leur tour l'amour des lois. La loi ne garantit pas seulement l'indépendance, mais la réelle liberté qui se défend collectivement. L'homme qui bénéficie des effets libérateurs de la loi cherchera A  défendre l'existence de la loi en retour : il deent ainsi citoyen, celui qui défend d'autant plus sa cité qu'elle lui procure des biens. Cette complémentarité n'est possible que si l'on remonte au vrai sens de la loi (expression de la volonté générale), au lieu de s'arrASter A  ses aspects accidentels (coercition, sanction). Tel est l'objet de - l'amour des lois - des citoyens décrits par Montesquieu et Rousseau. Il ne s'agit pas d'aimer la règle pour elle-mASme, et de s'y aliéner, mais d'entretenir l'institution et le sens originel de la loi. Une gilance est nécessaire pour que les effets de la loi soient obtenus, elle consiste dans l'attachement des hommes A  la loi.



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