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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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L'europe : un laboratoire régional pour la mondialisation ?

L'europe : un laboratoire régional pour la mondialisation ?
- A€ quoi servent les remparts et les sentinelles et les blocus et les filets tendus A  travers le fleuve quand on peut faire parvenir des nouvelles A  travers l'espace ? -


Pline l'Ancien


Qu'on le déplore ou non, le monde s'est largement ouvert. Les conséquences technologiques et économiques de cette ouverture sont lourdes, mais plus encore ses effets culturels et politiques. La mondialisation inquiète évidemment nos concitoyens qui craignent de voir leurs racines et leur identité écrasées par une sorte de monstre aveugle. Elle est pourtant aussi une chance extraordinaire, pour peu qu'elle prenne en compte les angoisses et s'appuie sur l'espérance des hommes. Personne ne souhaite le triomphe des structures sociales sur la personne, ni la victoire des exclusions sur les solidarités. La mondialisation peut AStre présentée comme celle par qui tous les scandales arrivent : la drogue, le crime, la consommation fin en soi, la vie facile, le blanchiment d'argent, la montée des nationalismes et des guerres. Regardons-la plutôt d'abord sous l'angle où nous la propose tout simplement Jean-Paul II : - un instrument A  mettre au service de la personne humaine -.
Le premier reproche fait A  la mondialisation est celui de limiter inexorablement les capacités de contrôle des états. Et si les états ne - contrôlent - plus, comment leurs citoyens pourront-ils AStre protégés ? Une première lecture en montre rapidement le paradoxe : les états ne réduisent-ils pas d'eux-mASmes leur souveraineté dans de vastes accords économiques et commerciaux transnationaux tels que l'Union européenne elle-mASme, mais aussi l'ALENA en Amérique du Nord, le Mercosur en Amérique du Sud ou l'ASEAN en Asie du Sud-Est ? Après les grandes guerres qui opposaient les états-nations, la multiplication de conflits de plus petite échelle, d'une cruauté inouïe mais souvent trop étouffés, ne fragilise-t-elle pas les pouvoirs politiques ? Songeons A  tous ces drames au Soudan, en Angola ou en Afrique centrale, tragiquement banalisés et plus ou moins instrumentalisés par des pouvoirs sans scrupules. Partout, on voit le principe des états-nations s'affaiblir et des formes d'expression nouvelles émerger, parmi lesquelles les grandes organisations transnationales ou les entreprises-monde ou encore de grandes nébuleuses sectaires ou terroristes qui n'ont aucune raison, ni volonté, de rendre compte aux pouvoirs politiques.
Le second reproche vise l'affadissement et l'uniformisation des cultures. C'est sans nul doute cette peur qui conduit A  la reviviscence des identités locales, aux revendications linguistiques, A  la redécouverte de coutumes ou de traditions régionales, voire A  la recherche de nouvelles identités religieuses. L'intégrisme, quel qu'il soit, lorsqu'il s'adosse aux frustrations et impuissances nées de la mondialisation, a de beaux jours devant lui. Les événements dramatiques du 11 septembre 2001 ont mis en évidence ces tensions complexes qui perturbent les équilibres mondiaux : tensions entre le global et le local, la tradition et la modernité, le court et le long terme, le spirituel et le temporel
Jamais le monde n'a eu autant besoin d'une - colonne vertébrale -. Il y va du salut de l'homme : tout un chantier d'inventions de nouvelles régulations est A  ouir. Et il faudra qu'elles soient aussi - folles - et visionnaires - mASme si c'est dans un autre domaine - que semblaient l'AStre A  leur époque les croquis dont un Léonard de Vinci solitaire bourrait ses carnets de notes ! C'est d'un travail d'audace et d'espérance que pourra naitre ce que nous appelons une nouvelle - gouvernance mondiale -, qui soit capable de contrôler les soubresauts de l'économie, tout en continuant A  miser sur le respect de tout homme, l'éthique de responsabilité et le développement durable pour tous. Ce n'est pas complètement utopique. Il faut simplement une foi A  soulever les montagnes, un pragmatisme A  toute épreuve et une imagination libérée
Gardons-nous de rejeter comme inopérants des organismes tels que le FMI, la Banque mondiale ou l'OMC. Ils n'ont simplement pas aujourd'hui les moyens d'AStre complètement efficients. Qu'un certain nombre d'états acceptent de se donner et de respecter des règles communes va dans le bon sens. Ce n'est pas parce que d'autres restent en marge, refusent ces disciplines, voire trichent avec des règles qu'ils ne reconnaissent pas comme leurs, qu'il faut décourager ceux qui lancent de telles initiatives. MASme si le pouvoir de nuisance des marginaux reste exorbitant, le mouvement engagé doit AStre salué et amplifié par une réaffirmation très forte de son intérASt. - Amener - la Chine A  l'OMC est A  l'évidence un progrès, qui peut avoir un effet d'entrainement et permettre de gérer de manière plus complète et mieux équilibrée de grands problèmes du monde. Vouloir le développement des pays les plus paues, c'est les assister, mais, bien plus encore, les aider A  vendre leurs produits sur les marchés de pays solva-bles. Moraliser les marchés et les mettre A  l'abri des spéculateurs est bénéfique pour tous, pays développés et pays qui aspirent A  le devenir.
Invention de nouvelles régulations, bon usage des outils internationaux déjA  existants Autant de pistes de générosité aie et non susceptibles de dévoiement. Nous butons sans cesse sur les - perversités de nos bonnes intentions -. Ainsi en est-il de la taxe Tobin : taxer les mouvements spéculatifs de capitaux pour soutenir le développement des pays les plus paues est certainement une idée généreuse A  condition que ce système ne vienne pas détourner l'ensemble des flux financiers vers des paradis offshore pour le plus grand bénéfice de ceux qui trichent. De mASme, l'aide au développement est la meilleure des choses A  condition de ne pas nourrir la corruption.
La aie question n'est donc pas de savoir comment l'Europe pourra faire face A  la mondialisation de l'économie et des technologies. Il s'agit plutôt de savoir comment elle peut apporter des réponses, tracer des voies pour conduire ses peuples et orienter le monde vers des chemins de paix. L'Europe doit AStre exemplaire sur ces sujets. Et courageuse. On l'attend aussi et peut-AStre d'abord ici.
Il existe déjA  une exemplarité de l'Europe. En effet, si le cadre de l'état-nation y reste le plus légitime du point de vue démocratique, il est déjA  moins opératoire pour nombre de questions relevant des champs économique, financier et culturel. A€ la globalisation de ces questions, l'Union européenne n'a-t-elle pas déjA  apporté un début de réponse ? Elle a dû gérer la libéralisation des échanges. Elle capitalise une expérience dans la résolution des problèmes qui se posent aujourd'hui A  l'échelle mondiale. A€ travers - l'acquis communautaire -, ce sont bien les soucis de protection du consommateur, de l'épargnant, du travailleur, de la santé ou de l'environnement qui ont été pris en compte. Le principe de subsidiarité a permis, par la mise en œue de règles de décentralisation, de contrecarrer l'uniformisation, en permettant aux états membres d'exprimer leurs préférences respectives ou leurs choix politiques. Ainsi la construction européenne est déjA  ce que voulaient ses fondateurs, - un pas vers l'organisation du monde de demain -.
L'Europe peut s'affirmer comme un - laboratoire régional - d'une mondialisation maitrisée. Elle doit d'urgence travailler A  recoupler, au niveau de son espace, le social et l'économique mais aussi l'économique et le politique, en incitant les partenaires sociaux européens A  un dialogue plus fécond, en initiant de nouvelles formes de démocratie participative, en inventant des espaces de mutualisation du risque, en responsabilisant les marchés, en réaffirmant A  temps et A  contretemps la prééminence de l'homme sur le capital. Quoi de plus absurde que la rivalité soigneusement exaltée entre le Forum économique de Davos et le Forum social de Porto-Alegre ? C'est en tout cas symptomatique d'une humanité qui perd ses références et qui cherche désespérément A  reconstruire son unité autour de positions caricaturées.
Laissons au politique le soin de construire un échéancier. MASme si l'Europe ne progresse que lentement, la finalité de son intégration doit AStre définie et affichée au plus vite : si l'on ne veut pas que l'économie finisse par asservir l'homme, il est impératif d'aller sans états d'ame vers une Europe politique.
Réunir démocratiquement les peuples autour d'un projet commun, voici une première réponse pragmatique A  la mondialisation. Comme en est une : montrer qu'en - faisant ensemble -, qu'en apprenant A  - AStre ensemble -, on ne gomme pas les identités, bien au contraire. Chercher A  comprendre les traditions et la culture du peuple voisin pour les réunir aux siennes, c'est accepter de voir en l'autre, non un danger, mais un partenaire. Un partenaire pour échanger, pour s'enrichir, pour grandir, pour batir la paix.
Vie l'Europe, c'est s'entrainer A  vie la mondialisation comme une chance et non comme une fatalité.



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