Au cœur de la création d'entreprise, il y a la volonté et l'action d'une personne. Etudier le phénomène, c'est étudier l'individu dans cette perspecti complexe, et le cheminement qu'il va suivre pour aboutir à la naissance d'une entreprise, d'une organisation. Au-delà de l'analyse des éléments les plus visibles de la démarche, comme toute création, la création d'entreprise conser une part de mystère.
Des critères de description
De nombreux critères sont utilisés pour décrire les créateurs, comme le montre le leau ci-dessous et le denir à trois ans de la population initiale des créations «pures» de la génération 1990-l991.
Population Répartition Survie à
initiale initiale trois ans
Niau de formation
Primaire 37 800 25,1 % 59,8 %
BEPC 41700 27,6 % 64,3 %
BAC 23100 15,3% 63,3%
BAC + 2 19 300 12,8% 68,9 %
BAC + 3 28 900 19,2% 72,4 %
Age
- de 25 ans 12 000 7,9 % 5,9 %
25-30 32100 21,3% 62,3 %
31-40 55 500 36,8 % 66,1 %
41-50 37 500 24,9 % 70,8 %
+ de50 13 700 9,1% 65,0%
Profession antérieure
Indépendant 20 200 13,4% 74,3 %
Cadre 28 500 18,9% 72,9%
Employé-ouvrier 36 800 24,4 % 60,9 %
Chômeur 40 600 26,9 % 61,6 %
Inactif 24700 16,4% 61,1%
Sexe
Femmes 39 200 26,6 % 60,0 %
Hommes 111 600 74,0 % 67,0%
Selon les conclusions d'une large enquête nationale (ANCE et INSEE 1988) sur les créateurs, une autre
donnée socio-historique semble discriminante : l'origine familiale des créateurs. L'analyse des résultats de l'enquête fait apparaitre nettement deux groupes distincts de créateurs : les héritiers, dont les parents sont déjà entrepreneurs, ou indépendants, et les explorateurs, dont les parents ne sont pas entrepreneurs ni indépendants.
Les explorateurs, des nouaux nus
Pour eux, la création d'entreprise est un monde inconnu ; leur origine socio-professionnelle les a privés des éléments de culture, de comportement et de
connaissance nécessaires pour se lancer dans cette anture. Ils n'ont pas acquis les mécanismes de psychologie qui constituent une culture quasi parentale ; ils ont besoin d'un vérile parrainage qui leur permettrait de comprendre et de décoder la logique d'un monde qu'ils ignorent. Les explorateurs créent 40% des entreprises noulles et donnent naissance à 20 % des emplois supplémentaires. Deux sous-groupes se distinguent : les explorateurs « mutants » et les explorateurs « individualistes ».
- Les explorateurs mutants ont «le dos au mur» et la création d'entreprise est leur dernière chance pour survivre autrement que par le chômage. Ils quittent le monde des salariés contraints et forcés, le plus sount à la suite d'un licenciement : ils n'ont donc pas d'autre choix que de muter, c'est-à-dire se transformer. Ils ont pour seul et unique atout d'être de bons professionnels et adoptent ainsi une démarche rationnelle dans le choix de l'activité. Ils créent leur entreprise dans le secteur qu'ils connaissent déjà. En dehors de cet acquis, ils n'ont aucun bagage, aucune connaissance du monde de l'entreprise. Il faut donc les initier, les aider financièrement, mais aussi sur le terrain, dans leur vie quotidienne d'entrepreneur. Ils créeront rarement de très grandes entreprises, ils emploieront environ six personnes.
Mais s'ils réussissent, plus que tout autre créateur, ils se sentent patron, vérile chef d'entreprise contribuant ainsi à la nécessaire évolution du tissu économique.
- Les explorateurs individualistes viennent à la création d'entreprise parce qu'ils sont insatisfaits là où ils sont. Ils entendent parler d'
aides financières, ce qui leur dorme des idées, ou plus exactement des envies, et ils comptent bien tirer le maximum de profit des systèmes d'aides. Mais ils en attendent plus pour eux-mêmes que pour fonder une vérile entreprise.
Possédant un faible niau de culture entrepreneuriale, et nant d'un milieu salarié, les individualistes ont les mêmes besoins en formation et en parrainage que les mutants. Ils ne créeront guère plus d'emplois que le leur, en moyenne trois, et ils acquièrent difficilement une mentalité de chef d'entreprise.
Les héritiers ont des parents entrepreneur(s)
Ce sont les mieux armés pour affronter l'anture de la création d'entreprise, car il leur suffit de reproduire les modèles qu'ils ont eus sous les yeux depuis leur naissance. Grace à leurs acquis social, culturel et professionnel, ils dominent complètement le processus de la création d'entreprise, ils sant s'entourer de conseillers financiers, juridiques ou autres pour les aider.
Les aides qu'ils obtiennent ne leur sont nullement nécessaires pour réussir mais facilitent leur montée en puissance; grace à cela, ils embauchent plus vite leurs collaborateurs sans pour autant créer plus d'emplois que les autres. Leur milieu social et familial leur apportant un précieux carnet d'adresses et leur permettant de faire face à l'aspect administratif de la création, ils ont essentiellement besoin de soutiens financiers.
On doit distinguer deux catégories d'héritiers : les « entreprenants » et les « multiplicateurs ». Les premiers, nés de père indépendant et de mère au foyer, créent en général une dizaine d'emplois. Les seconds, qui ont baigné dans un milieu particulièrement favorable à l'esprit d'entrepreneur ac deux parents indépendants, se retrount à la tête d'une vingtaine d'employés.
Dans 57 % des cas, le père du créateur est un indépendant et dans 22 % des cas, la mère est aussi indépendante. On note donc clairement un « héritage », donnant aux bénéficiaires l'avantage d'une identité bien élie et de savoir-faire déjà étendus. Les héritiers sont les vériles locomotis de l'emploi comme le montre le leau ci-après.
Des effectifs constants
Au 1er janvier 1992, le secteur marchand, hors agriculture,
banques et assurances, comprenait 2,52 millions d'entreprises en France. Depuis cette date, le nombre annuel de créations a varié entre 210 000 et 250 000; le nombre de cessations (volontaires ou accidentelles) a évolué dans les mêmes proportions, entre 210 000 et 240 000 par an.
Ces volumes sont relatiment importants au regard de l'effectif d'entreprises (autour de 10 %). On note toutefois que les évolutions respectis des créations et des cessations se sont compensées et n'ont eu, en conséquence, que peu d'impact sur le nombre global d'entreprises.
Ce détour statistique conduit naturellement le gestionnaire à une analyse plus détaillée de ces créations. En effet, pour l'INSEE, l'expression « créations d'entreprises » est utilisée pour désigner l'ensemble des mouments de «prise d'activité», ce qui correspond, depuis le 1er janvier 1993, à la récente Nomenclature d'activités française. Celle-ci s'appuie sur le concept d'entreprise noullement acti, selon lequel la prise d'activité peut se produire à l'occasion de différents événements : la création, l'activation ou la réactivation d'une entreprise.
La création correspond au lancement du premier élissement économique actif; 97 % des créations noulles ont moins de trois salariés à la date d'enregistrement.
L'activation économique est le fait d'une unité inscrite au répertoire qui n'avait jusque-là aucune activité économique et qui entreprend d'en exercer une.
La réactivation correspond à la reprise, par une unité déjà inscrite au répertoire, d'une activité après cessation. Ce moument ne concerne que les unités personnes physiques (artisans, commerçants). D'autre part, les mouments de création et d'activation, mis ensemble, peunt être scindés en deux phénomènes distincts : la création pure et la reprise. Sur la base de cette distinction, l'INSEE a éli les données suivantes.
Si cette notion de prise d'activité correspond assez bien à la recherche statistique d'entreprise réellement acti, elle est cependant trop vaste pour cerner la notion de construction d'une entreprise entièrement noulle, qui répond à la préoccupation du gestionnaire.