NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » LA PRIVATISATION » Applications aux services commerciaux et matériels La distribution et le traitement de l'eauLA DISTRIBUTION D'EAU La distribution d'eau, comme la fourniture d'électricité, peut AStre divisée en trois services constituants : le captage (ou la production), le transport, la distribution au consommateur final. Aucun d'eux n'est un monopole naturel, comme l'illustre A l'évidence la distribution. L'eau peut AStre distribuée au moyen de tuyaux, mais elle peut aussi AStre livrée et vendue par des marchands d'eau (que ce soit grace A la bouteille de Perricr qu'on trouvera dans l'épicerie fine d'un pays industriel ou grace au tonneau tiré sur une charrette A ane dans un pays en voie de développement). La distribution d'eau est un bien A péage, et l'exclusion est possible, mASme pour l'eau tirée A la pompe du village : on pourrait y installer un distributeur volumélrique payant ou y poster un préposé. Une étude assise sur les données de vingt-quatre réseaux privés américains de distribution d'eau et de quatre-vingt-huit réseaux publics a conclu que les seconds coûtaient environ un tiers plus cher que les premiers. L'étude imputait cela A la faible productivité de la main-d'ouvre et A la sous-utilisation des biens de production constatées dans le secteur public72. Une étude ultérieure, plus détaillée, n'a cependant trouvé aucune différence de coût73. Aux états-Unis, les comnies de distribution d'eau privées desservent environ 31 millions de personnes ; les organismes publics en desservent environ 180 millions, soit six fois plus (le restant disposant de forages privés). Hanke confronte cette situation A celle de la France où les principaux fournisseurs sont des comnies privées. Les sociétés franA§aises dominent aussi la scène internationale pour la recherche et le développement, la fabrication de matériels et la gestion et l'organisation de services de distribution74. Paris dispose d'un réseau de distribution d'eau privé depuis 1782, époque de sa création par la famille Perrier. Les sociétés de distribution d'eau franA§aises relèvent de deux dispositifs différents. L'un est l'octroi d'une concession au moins-disant (c'est-A -dire A celui qui indique le prix de vente aux consommateurs le plus bas), qui finance, construit, possède, fait fonctionner et entretient toutes les installations nécessaires pendant la durée de la concession, soit en général trente ans, et qui transfère le réseau A un organisme public A l'issue de ce délai. Le second est identique au premier, si ce n'est qu'un organe public finance le réseau et en est le propriétaire. Si l'on se réfère au schéma proposé au chapitre 4, le service d'eau est alors séparé en deux composants, avec un service gouvernemental pour la propriété et le financement et une concession pour le restant du système. Hanke ne s'étend pas sur les mérites respectifs de ces deux méthodes. Les grands projets hydrauliques sont une question importante de politique publique aux états-Unis, surtout dans le Sud-Ouest. On s'aperA§oit de plus en plus que le financement par tous les contribuables d'investissements hydrauliques lourds qui profitent directement A des entreprises de forage et A des agriculteurs locaux constitue une incitation au gaspillage. Les hommes d'état redécouvrent les vertus du marché, et les écologistes font loir que rien n'incite A économiser une eau gravement sous-facturéc (les abonnés de Central Valley, en Californie, ne paient que 9 % de son coût), qui sert par conséquent A maintenir en production des terrains non renles75. Les écologistes étaient d'accord comme ils l'ont rarement été avec l'administration Reagan A propos du gaspillage dû A ce système favoritaire, et ils firent front avec elle pour obtenir une législation obligeant les collectivités locales A contribuer aux dépenses. (Lors d'une réunion du groupe de trail ad hoc créé par la Maison-Blanche, j'ai fait loir que ceux qui voudraient cultiver des bananiers dans le désert Mohave devraient en avoir le droit, A condition évidemment de payer un juste prix pour l'eau nécessaire. Si cela les oblige A vendre leurs bananes trop cher, ils n'auront qu'A réviser leurs aspirations agronomiques au lieu de réclamer de l'eau subventionnée.)
Plus de soixante-quinze collectivités locales américaines ont contrac-tuellement confié a des firmes privées la gestion et l'entretien de leurs usines d'épuration. Du fait de certaines dispositions fiscales, il est mASme parfois économiquement plus intéressant que l'usine appartienne A un propriétaire privé, par exemple grace A un montage de cession bail76. |
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