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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Une nouvelle donne économique mondiale

Une nouvelle donne économique mondiale
Au xxie siècle, l'économie mondiale se présente sous des traits sensiblement différents du précédent. En intégrant au système capitaliste occidental les économies de Pex-bloc soviétique et les puissances émergentes de l'Inde et de la Chine, la mondialisation a engendré un déséquilibre global entre offre et demande potentielles de travail, produisant dans tous les pays du monde un stress majeur sur l'emploi. Le progrès technologique change simultanément la division mondiale du travail et l'organisation producti. La croissance des richesses et des échanges coexiste ac le maintien de la pauvreté, l'accroissement de certaines inégalités, la faiblesse du déloppement social, et les délocalisations d'emplois qui affectent simultanément pays du Nord et du Sud. L'émergence concomitante d'une noulle donne économique et d'un drame social mondial remet en question les mécanismes de régulation internationale créés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le nouau visage de l'économie mondiale invite A  mettre A  jour sa gournance.

Le nouau visage de l'économie mondiale

L'organisation et la nature des activités économiques ont été profondément modifiées au cours des dernières années, notamment par la montée en force des technologies de l'information et de la communication (TIC).

Modalités d'organisation de la production


L'impact des TIC

Les TIC ont tout d'abord permis une interconnexion quasi totale des marchés : la chute spectaculaire du prix des télécommunications, du traitement, du stockage et de la diffusion des informations permet de repérer et de conclure des opportunités commerciales dans le monde entier, de coordonner des opérations menées dans des endroits lointains ou de commercialiser en ligne des services auparavant non commercialisables A  l'échelle internationale.
De plus, en réduisant les distances, la révolution informatique a permis d'organiser différemment la production et rendu possible l'émergence de nouaux types d'échanges. Si l'expansion du commerce intra-branche avait marqué les années 1960 et 1970 (débouchant sur la formulation d'une noulle théorie du commerce international intégrant cette noulle réalité1), les années 1990 ont vu la montée en force du phénomène dit de - fragmentation de la production - et, partant, celle des échanges de produits intermédiaires. Concrètement, la fragmentation signifie qu'un bien donné (ordinateur ou automobile par exemple) incorpore des composants produits dans différentes parties du monde. Bien que nécessairement onéreux (en termes de coûts de transport, de communication et de coordination de manière générale), le partage de la production entre différents pays est rendu possible (et économiquement acceple) par les progrès des TIC, et en particulier par l'abaissement du coût des services permettant de relier entre eux les dirs blocs de production. En d'autres termes, le progrès technique a rendu - délocalisables - certaines activités industrielles et certains services, autrefois - abrités -.
Selon que le processus débouche sur le transfert d'un segment de la production A  l'étranger ou sur le recours A  un opérateur étranger, on parlera de délocalisation ou de sous-traitance A  l'étranger (off shoring). Certes, ni les délocalisations ni Pexternalisation ne sont des pratiques noulles. Ce qui est toutefois nouau, ce sont d'une part les modalités et l'ampleur du phénomène et d'autre part la nature des activités concernées.

Fragmentation des processus productifs
La fragmentation du processus productif apparait aujourd'hui de plus en plus fine : ce sont en effet des segments de ce processus qui font l'objet de délocalisations ou de sous-traitances et non plus des activités qui sont transférées en bloc A  l'étranger2. La multiplication des étapes de production permet la participation d'un plus grand nombre de partenaires, et donc de pays, en fonction des avantages respectifs de chacun d'entre eux, et débouche sur une imbrication des économies entre elles et sur des interdépendances accrues. Cette fragmentation a notamment permis l'insertion progressi de certaines économies émergentes (les plus dynamiques) dans les échanges internationaux.
Par ailleurs, les délocalisations affectent des activités au contenu technologique plus élevé ainsi que certains services comme les services informatiques (Drumetz 2004). Enfin, cette pratique n'est plus réservée aux entreprises multinationales, mais est également utilisée par des sociétés de moindre importance. Il n'est en effet pas nécessaire d'AStre intégré formellement aux réseaux des grandes entreprises pour participer en tant que fournisseurs de composants ou pièces détachées ; la sous-traitance peut parfaitement s'effectuer dans le cadre de transactions de marché (Athukorala 2003).
Tous les secteurs industriels ne se prAStent bien entendu pas A  une telle restructuration des modes de production. D'ailleurs, les échanges de produits intermédiaires, pièces détachées et composants qui résultent de la fragmentation sont concentrés dans un nombre limité de secteurs (équipement informatique et de télécommunication ou encore pièces détachées et accessoires automobiles).
L'ampleur du phénomène est difficile A  apprécier car les données de commerce international ne faisaient pas la différence, jusqu'A  une date récente, entre commerce de produits finis et commerce de biens intermédiaires. Les données disponibles les plus récentes montrent un accroissement considérable de la part des composants dans le commerce total, qui est passée de 20 A  25 % entre 1992 et 2000. Le commerce mondial de ces catégories de produits a connu un taux de croissance annuel de 9,1 % sur cette mASme période (contre 6,5 % pour le commerce total et 3,7 % pour le produit intérieur brut [PIB] mondial sur la mASme période).

Externalisation des services
L'externalisation porte désormais sur certaines activités de services et non plus exclusiment sur des activités industriel les A  faible niau de technicité et A  faible valeur ajoutée*. Les principales catégories de services exter-nalisés rs les pays en déloppement (PED) sont dans l'ordre croissant de valeur : les activités de type saisie et conrsion de données ; la gestion des relations ac la clientèle par communications vocales simples et services informatiques en ligne ; les activités de résolution de problèmes et de prise de décisions ; les services de télétravail nécessitant une interaction directe ac le client ; dirs services de recherche et d'ingénierie (CNUCED 2004). Dans ces conditions, les craintes se sont accrues A  propos de ces délocalisations - noulle formule - censées frapper les - cols blancs - et non plus seulement les - cols bleus -4. Cet alarmisme s'explique aisément puisque ce sont des secteurs que l'on pensait jusque-lA  protégés de la concurrence internationale qui se trount A  leur tour touchés, ac des répercussions évidentes en termes d'emplois.
Il est difficile de se faire une idée précise de l'ampleur de l'externalisation dans le domaine des services car il n'existe pas de données fiables en la matière. Selon une étude abondamment citée, aux états-Unis 3,3 millions d'emplois de services seraient menacés de délocalisation au cours des quinze prochaines années, et 1,2 million en Europe (Forrester Research, cité par Kirkcgaard 2005). Une enquASte, organisée conjointement par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le déloppement (CNUCED) et Roland Berger Consultants, estime que quatre entreprises européennes sur dix ont commencé A  délocaliser leurs activités de services, ac, dans 40 % des cas, l'Asie (et prioritairement l'Inde) comme destination (Meredith 2005).
Ce phénomène ne doit toutefois pas AStre exagéré et les craintes exprimées dans certains pays industrialisés de voir leur tissu économique se vider de leur substance au profit des économies A  bas salaires par le biais des délocalisations des activités informatiques, logistiques et administratis sont pour l'heure largement infondées. Ces délocalisations se font en effet essentiellement entre pays déloppés, et dans une moindre mesure rs les pays émergents A  forte croissance. Les pays qui ne disposent que de ressources naturelles et de main-d'œuvre bon marché ne participent pas, pour leur part, A  la dynamique.
MASme si elle est en forte hausse, l'externalisation informatique, logistique et administrati demeure un phénomène limité et sans commune mesure ac Pexternalisation industrielle. Ainsi aux états-Unis les importations de services informatiques et administratifs ne représentaient que 0,4 % du PIB en 2003 (contre 0,1 % en 1983 et 0,2 % en 1993), contre 12 % pour Pexternalisation dans le secteur industriel (Amiti et Wei 2004).
Par ailleurs, l'idée selon laquelle les pays industrialisés seraient les seuls A  externaliser leurs services est fausse. En volume, les principaux pays externalisateurs de services aux entreprises sont certes les grands pays industrialisés (états-Unis, Allemagne et Japon en tASte), mais les grands pays émergents tels que l'Inde et la Chine ne sont pas loin derrière, ac les 1 Ie et 18e places. 11 reste que les TIC ont ourt une brèche dans laquelle certaines économies émergentes sont parnues A  s'engouffrer pour concurrencer les économies industrialisées dans des secteurs d'activités jusque-lA  protégés, et le nombre de ceux-ci a toutes les chances de s'accroitre. De plus, il s'agit d'un excellent moyen pour les économies émergentes de participer A  la mondialisation et d'asseoir une dynamique de croissance.


Une noulle géographie des échanges

La principale implication des évolutions précédemment décrites est la profonde modification de la nature des échanges, ac une montée en force des produits intermédiaires et autres composants. Le taux de croissance de ces échanges a excédé celui du reste du commerce, ce qui s'explique aisément du fait de la dispersion géographique des différents segments du processus productif. Les produits les plus dynamiques, c'est-A -dire dont la croissance des échanges a été la plus forte, sont ceux liés aux TIC (microcircuits électroniques, pièces et accessoires pour ordinateurs, unités centrales de stockage numérique, récepteurs de télévision et de radio, pièces et accessoires de télécommunications, etc.).

Les PED, acteurs dans les réseaux de production Sur le géographique, la noulle conuration des réseaux de production a permis la participation des plus dynamiques des pays en déloppement ou en transition (les - pays émergents -) A  cette division de plus en plus fine du travail au niau international. Contrairement A  ce qui pouvait AStre observé dans les années 1970, ac l'émergence du commerce intra-branche5, les pays industrialisés ne sont en effet plus les seuls A  AStre concernés par le phénomène, mASme s'ils restent responsables de l'essentiel des échanges de biens intermédiaires et composants. La part des PED a eu tendance A  s'accroitre récemment, passant de 16 A  35 % du total mondial du côté des exportations et de 27 A  44 % pour les importations au cours de la période 1992-2003 (Athukorala et Yamashita 2005).
Outre le secteur électronique, qui se prASte particulièrement bien A  la fragmentation du processus de production et qui a vu la participation croissante dans les réseaux de certaines économies du Sud-Est asiatique, le secteur textile a également fait l'objet de recompositions substantielles, en particulier en Europe. Alors que les délocalisations rs les pays A  bas salaires ne concernaient initialement que l'aval de la production (la confection en particulier), elles s'étendent aujourd'hui A  l'amont de la production (filature et tissage par exemple) pourtant plus capital is-tique et moins intensif en main-d'œuvre. Ainsi, nombre d'entreprises textiles européennes ont réorganisé leurs circuits de production en s'imtant au Maghreb ou dans les pays d'Europe centrale et orientale, et dans une moindre mesure en Asie du Sud et du Sud-Est. Dans ce secteur, les pays d'Europe occidentale se concentrent désormais plutôt sur les activités de design, de négoce et de distribution ( Baldone etal. 2001).
Les structures d'interdépendance entre les économies industrialisées et les économies en déloppement ont eu tendance A  se com-plexifier, ac une concentration des activités A  forte valeur ajoutée et forte intensité en recherche et déloppement (R&D) dans les premières et l'essentiel des activités manufacturières dans les secondes. A€ titre d'exemple, les fabricants d'appareils photo allemands se concentrent désormais exclusiment sur les taches de conception et de commercialisation et sous-traitent l'essentiel du processus de production A  des partenaires japonais ou asiatiques.
Sous l'effet de ces différents facteurs, les PED sont denus exportateurs de produits manufacturés ; ainsi la part de ces produits dans leurs exportations totales est passée de 20 % en 1980 A  70 % en 2000 au terme d'une progression régulière. Sous l'effet de cette dynamique, les économies émergentes ont connu des changements structurels substantiels ; le rôle de l'agriculture a diminué par exemple en tant que source de renus mais aussi comme secteur créateur d'emplois. En Asie de l'Est, la part de l'agriculture dans la valeur ajoutée est passée de 28 A  15 % entre 1980 et 2002. Parallèlement, la part de l'industrie mais aussi des services n'a cessé de s'accroitre. Toutefois, contrairement A  ce que l'on obser en Amérique latine et mASme en Afrique, l'activité industrielle y demeure le premier secteur d'activité, devant les services. Cette région apparait donc clairement comme un - hub - industriel où se concentrent les activités d'assemblage.


mais de manière inégale

Les PED sont denus des acteurs importants du marché pour un bon nombre de secteurs dynamiques, ac 30 % des exportations mondiales des 20 produits les plus dynamiques. Le leau 2 montre les secteurs dans lesquels ces économies détiennent les parts A  l'exportation les plus importantes. Il s'agit essentiellement des catégories de produits électriques et électroniques (CTCI 75, 76 et 77)6. Ce leau met toutefois en évidence le nombre limité des PED concernés par la noulle géographie de la production et des échanges. Hormis le Mexique, toutes les autres économies concernées sont asiatiques. Singapour parait particulièrement bien placé en dépit de sa petite taille, ce qui est A  mettre sur le compte de son rôle traditionnel d'entrepôt. L'intensité des échanges transitant par la ville-Etat reflète néanmoins le dynamisme économique de la région.
L'Asie de l'Est est sans conteste la principale bénéficiaire de la réorganisation des circuits de production et du dynamisme des échanges (de biens mais aussi de services) qui en résulte. En 2003, les pièces et composants représentaient 30 % des exportations manufacturières totales de cette région, contre 25 % pour l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et 17 % pour l'Union européenne A  Quinze (UE-l5). De tels échanges sont toutefois déjA  conséquents entre les anciens pays membres de l'UE et les nouaux entrants. Sur ce -lA , l'élargissement de l'UE de 15 A  25 Etats membres devrait permettre A  la noulle entité de présenter des caractéristiques plus proches de celles de l'Asie orientale. Le phénomène est en revanche absent du continent africain et relatiment peu déloppé en Amérique latine.
A€ l'autre extrémité du spectre, nombre de PED, au premier rang desquels les pays les moins avancés (PMA), demeurent très dépendants des exportations de produits de base et sont donc exclus du processus de mondialisation tel qu'il a été décrit plus haut. La marginalisation des PMA n'a cessé de s'accentuer, puisque leur part dans le commerce mondial a chuté de 1,5 % en 1970 A  0,25 % en 2001 (CNUCED 2004).

Régionalisation croissante des échanges
Les échanges internationaux de marchandises se caractérisent aussi aujourd'hui par une montée en puissance du commerce Sud-Sud. La part de ces échanges dans le commerce total des PED est passée de 34 % en 1990 A  43 % en 2002, soit 11 % du commerce mondial (CNUCED 2004). Ces échanges Sud-Sud sont concentrés A  la fois géographiquement et sectoriellement (puisqu'ils portent essentiellement sur des biens intermédiaires).
A€ nouau, l'Asie orientale (hors Japon) est largement responsable de cette évolution. La Chine joue A  cet égard un rôle déterminant puisqu'elle est désormais au centre du dispositif de partage de la production mis en place dans la région. Les exportations des économies émergentes d'Asie orientale rs ce pays ont augmenté au taux annuel moyen de 11,5 % sur la période 1995-2001, soit un rythme bien supérieure celui de la croissance du commerce global (Nget Yeats 2003). Ce dynamisme tient A  la fois A  l'émergence des réseaux de production régionaux et A  l'attractivité du marché chinois. Toutefois, le premier de ces facteurs semble dominant puisqu'une large partie (plus du quart) des échanges intra-asiatiques portent sur des pièces et composants, notamment dans les secteurs électroniques7. C'est dans cette région que ces échanges ont crû le plus rapidement, mASme si leur importance demeure inférieure en volume A  ce qui est observé dans l'Union européenne (Jones, Kierzkowski et Lurong 2004).
Les réseaux de production paraissent donc organisés plutôt au niau régional que global et la régionalisation des échanges constitue une autre caractéristique de la noulle donne. Les régions qui émergent de l'organisation de ces réseaux de production ne correspondent toutefois pas nécessairement A  des zones d'intégration institutionnelle. Ainsi, l'Asie orientale n'est pas encore organisée selon de telles règles, mASme si un certain nombre d'initiatis récentes pourraient faire évoluer le paysage*. En revanche, en Amérique du Nord, l'approfondissement des échanges intra-régionaux s'est appuyé sur l'ALENA. Pour sa part, LUE parait étroitement intégrée A  ses voisins tant de l'Est que du Sud. La part des biens intermédiaires dans les importations des pays méditerranéens (Tunisie, Maroc, Egypte, Turquie) en pronance de l'UE excède 60 %, ce qui reflète un engagement fort de ces pays dans les opérations de fragmentation de la production ac les économies avancées de l'Union (Ménégaldo et al. 2003).
La dernière décennie a en outre été marquée par la prolifération des accords commerciaux régionaux (ACR selon la terminologie de l'Organisation mondiale du commerce [OMCJ). Il s'agit d'accords préférentiels regroupant un nombre limité de pays, que ceux-ci soient d'ailleurs géographiquement proches ou non. Ces accords peunt regrouper des PED, mais aussi des PED et des pays industrialisés ou encore exclusiment des pays industrialisés. La dirsité de ces accords est immense, que ce soit du point de vue de leur contenu ou de l'importance de leur courture géographique. Aujourd'hui plus de la moitié du commerce mondial se fait dans le cadre de ces ACR.

Les PED et le commerce des services
Enfin le commerce des services a également gagné en importance au cours des deux dernières décennies, ac une implication toujours plus grande des PED. Les exportations de services ont quadruplé entre 1980 et 2002 (passant de400 milliards de dollars A  I 600 milliards) et la part des PED n'a cessé de progresser, passant de 19 A  23 % du total. L'Asie s'est encore une fois taillé la part du lion, ac près de 17 % des exportations mondiales de services en 2001, contre 10 % vingt ans plus tôt. La part de l'Amérique latine et de l'Afrique a stagné sur la mASme période (CNUCED 2004).
Les échanges de services peunt prendre dirses formes. Comme on l'a vu précédemment, l'externalisation de certains services explique pour partie l'intensification de ces échanges, mASme s'il ne faut pas en exagérer l'importance pour les PED. Dans ce domaine des services, l'Inde apparait comme un acteur essentiel ; c'est elle qui a le mieux tiré avantage de cette noulle donne en jouant la sectiune des services informatiques. Les modalités d'intégration des deux géants dans l'économie mondiale (Inde et Chine) sont donc fondamentalement différentes, de mASme que la perception des risques qui y sont associés.
Au cours des dernières décennies, les déplacements transfrontaliers des fournisseurs de services rs le consommateur ont eu tendance A  s'intensifier, or ce mode de fourniture de services (mode 4 selon la terminologie de l'OMC), encore peu libéralisé, revASt une importance toute particulière pour les PED. Les envois de fonds des travailleurs étrangers, utilisés par l'OMC dans la mesure du mode 4, constituent une ressource majeure pour certains PED : en Inde, leur montant est trois fois supérieur A  celui de l'instissement direct étranger (IDE). Au total, ils ont excédé le montant de l'aide publique au déloppement ( APD). Bien qu'ils ne soient pas toujours associés A  des mouments temporaires de main-d'œuvre, ils sont perA§us comme une source importante de financement pour les économies concernées et la libéralisation de ce mode de prestation de services, comme un enjeu essentiel.
Le secteur des services est de plus en plus fréquemment privilégié par certaines économies émergentes qui y voient un moteur potentiel de croissance. Ainsi la Malaisie, la Thaïlande ou encore la Tunisie misent sur le déloppement des services de santé A  destination de - consommateurs - étrangers.

De nouaux rapports de force économiques
En permettant une meilleure exploitation des avantages atifs, la réorganisation des circuits de production et d'échange ne peut qu'AStre source d'enrichissement. Toutefois, elle peut s'accomner de pertes dans certains secteurs et laisser en outre plusieurs pays de côté. Depuis une quinzaine d'années, de nouaux clivages se sont fait jour en fonction de l'intégration ou non des économies A  ces réseaux, mASme si la hiérarchie des économies en fonction de leur richesse a finalement assez peu évolué.

Des constantes Tout d'abord, en dépit de l'émergence de certains pays comme la Chine, la domination des économies industrialisées n'est pas fondamentalement remise en cause et la richesse mondiale reste géographiquement très concentrée. Au cours des vingt dernières années ( 1985-2005), seule la ville-état de Singapour est parnue A  rejoindre le groupe des économies A  renu élevé.
Au-delA  des 40 pays les plus riches, la hiérarchie a été relatiment peu modifiée : le fait le plus marquant est qu'un certain nombre de pays (essentiellement) africains ont été rétro-gradés de la catégorie des pays A  renu intermédiaire A  celle des pays A  faible renu (Mauritanie, Libéria, Zambie, Côte-d'Ivoire, Nigeria, Cameroun, Zimbabwe). A€ l'inrse, certains pays, majoritairement asiatiques, sont passés de la classe des pays A  faible renu A  celle des pays A  renu intermédiaire (Chine, Sri Lanka) ou de la catégorie des pays A  renu intermédiaire inférieur A  celle des renus intermédiaires supérieurs (Botswana, ile Maurice, Costa Rica, Liban, mais aussi Turquie).
L'événement majeur est bien entendu l'émergence de la Chine en tant que puissance économique de premier . Compte tenu de son poids démographique, l'irruption de ce pays parmi les économies A  renu intermédiaire signifie qu'une part importante de la population mondiale a vu son sort s'améliorer.
En dépit d'un enrichissement global, la lutte contre la pauvreté a progressé ac une infinie lenteur : le nombre des personnes vivant ac I dollar par jour a baissé de 1,2 milliard en 1990 A  1,1 milliard en 2000. Au-delA  de cette fracture économique, les écarts demeurent entre les indices de déloppement humain, laissant entier le problème du sous-déloppement. Parallèlement A  la persistance des écarts entre pays les plus riches et pays les plus pauvres, des zones de pauvreté ont émergé au sein mASme des sociétés déloppées.

et de nouaux équilibres
L'enrichissement d'un petit nombre d'économies émergentes, s'il n'a pas fondamentalement modifié la face de la ète, a néanmoins boulersé certains équilibres économiques. Ainsi, le déficit persistant du compte courant américain est aujourd'hui largement financé non plus par le seul Japon mais aussi par la Chine. Globalement les balances des transactions courantes des grandes régions en déloppement sont A  l'équilibre et les PED sont des sources essentielles de capital.
La hausse colossale des résers de change (en dollars) détenues par les grandes économies émergentes (Brésil, Chine, Inde, Mexique, Thaïlande en particulier), qui sont passées de 250 milliards de dollars en 2000 A  plus de 450 milliards en 2003 dont près de 200 milliards pour la seule Chine, reflète un autre aspect du rééquilibrage des forces dans l'économie mondiale. Bien entendu, la forte exposition au dollar pourrait se révéler dangereuse pour ces économies du fait du risque de change. De plus la question des conséquences d'une éntuelle modification de stratégie est ourte.
Les nouaux équilibres se manifestent aussi dans le champ industriel. Les entreprises multinationales ne sont plus aujourd'hui une exclusivité des économies industrialisées et des grandes entreprises issues des PED se permettent de participer A  la course globale. Les rachats de la branche téléviseurs de Thomson par TCL, de la division ordinateurs personnels (PC) d'IBM par Lenovo et, plus récemment, du parfumeur Marionnaud par le groupe chinois AS Watson sont emblématiques de ces nouaux rapports de force.
Enfin, grace A  leur dynamisme économique retrouvé, certaines économies émergentes sont parnues A  s'affranchir du joug des institutions financières internationales. C'est le cas du Brésil.
Le monde de l'après-guerre a vécu : sans AStre fondamentalement remise en cause, la domination économique des pays occidentaux s'est affaiblie et de noulles puissances ont émergé. Pour autant, l'objectif mythique de prospérité globale est loin d'avoir été atteint et le sous-déloppement demeure un problème. En outre, les interdépendances entre ces différents acteurs sont plus fortes et plus complexes que par le passé et l'apparition de multiples centres d'influence économique pose des difficultés d'un genre nouau. Plusieurs questions émergent de ce diagnostic : comment aider les économies qui ne sont pas en mesure de participer A  la noulle dynamique de l'économie mondiale ? Comment ménager une place dans les instances de gournance A  celles qui, fortes de leur réussite économique, cherchent A  faire entendre leur voix ? Enfin, quel peut AStre le meilleur moyen de gérer des relations et des problèmes économiques infiniment plus délicats que par le passé ?


Les nouaux défis de la gournance économique


A€ la coopération intergoumementale de 1945 se substitue la problématique de réforme de la - gournance - économique mondiale. La gournance désigne le système d'action conjuguée des acteurs privés et publics, englobant les états, organisations régionales, institutions multilatérales, entreprises et mouments sociaux. Pour AStre en mesure de répondre aux questions évoquées plus haut, cette réforme doit reler trois défis : redéfinir l'architecture du pouvoir économique mondial, trour un noul équilibre économique et social, et assurer la cohérence des politiques et niaux de régulation.


Réforme de l'architecture économique mondiale

L'architecture mondiale repose sur des mécanismes formels et informels. Formellement, les institutions économiques multilatérales créées depuis 1945 organisent la coopération entre états : Banque mondiale, Fonds monétaire international (FMI), GATT/OMC (Paugam 2005). Les pouvoirs y étaient originellement répartis au profit des vainqueurs de la guerre et reflétaient globalement leurs puissances économiques. Durant la guerre froide, des arrangements informels ont fait évoluer cet équilibre de la gournance économique, au sein du camp occidental, afin de prendre en compte la renaissance industrielle des grands vaincus de 1945 (Japon, Allemagne et Italie), tout en excluant les deux membres communistes du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine et Russie).

L'architecture informelle de la gournance
L'architecture informelle naquit des difficultés du système de Bretton Woods. Celui-ci reposait sur l'arrimage des devises au dollar, ancré sur l'étalon-or. Dans ce cadre de changes fixes, le FMI devait financer les déséquilibres temporaires des balances des paiements. Les difficultés récurrentes de la balance des paiements américaine engendrèrent des tensions dans le système. En 1961, la création du - Groupe des 10 -, ministres des Finances et gourneurs des Banques centrales des principaux contributeurs au FMI, augurait de l'institutionnalisation d'une concertation informelle entre pays les plus riches. Au début des années 1970, lui fut substitué un G5, charge de réagir aux désordres financiers et au choc pétrolier, qui conduisirent l'Amérique A  supprimer la conrtibilité or du dollar. En 1975, le - G5 - était élargi au Japon et le président franA§ais Giscard d'Estaing - ancien ministre des Finances - élevait ce dialogue au niau des chefs d'état et de gournement, qu'il réunissait A  Rambouillet. L'admission du Canada permettait en 1976 la naissance du - G7 -.
Personnalisant les relations entre chefs d'état et entre leurs principaux collaborateurs (- sherpas -), réunissant des démocraties industrielles, le G7 s'affirmait comme centre d'impulsion politique de la gournance mondiale. Ses missions évoluaient en conséquence. Initialement concentré sur la silité financière, le G7 a insti l'ensemble des questions de déloppement durable et de sécurité globale, en démultipliant ses formations, ministérielles et techniques (Affaires étrangères, Emploi, Environnement, Justice, énergie).
La fin de la guerre froide permit d'engager la - mondialisation - de ce système informel. Le G8 intégrait la Russie en 1997, en contrepartie de l'élargissement de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) aux pays d'Europe centrale et orientale. Mais les grandes crises financières internationales -mexicaine (1995), asiatique (1997), russe ( 1998) - révélaient simultanément les carences de légitimité et d'efficacité du G8, en tant que centre autoproclamé de la gournance mondiale.
Une première réponse A  ce défi fut esquissée au sommet de Cologne (1999), sous impulsion américaine, ac le lancement du G20., mécanisme informel de dialogue entre responsables financiers des grands pays déloppés et émergents participant au système de Bretton Woods. Le G20 n'apportait pourtant qu'une réponse partielle : il ne se réunit pas au sommet et exclut les pays les plus pauvres, en particulier africains. Depuis le sommet d'Okinawa (2000), le G8 organise donc, sur une base ad hoc, des dialogues au sommet ac les PED. Kananaskis (2002) associait les initiateurs du Nouau partenariat pour le déloppement de l'Afrique (New Partnership for Atrica's Delopment, NEPAD). évian (2003) invitait plusieurs chefs d'état africains. Sea Island (2004) y ajoutait ceux du - Grand Moyen-Orient -.
Mais la réforme du G8 reste en question. La France propose de créer un - Conseil de sécurité économique et social -, sur le modèle du Conseil de sécurité des Nations unies, proposition encore accueillie internationalement ac scepticisme. S'agirait-il simplement d'élargir le G8, de revitaliser le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) (Bellot et Chataigncr 2005) ou de créer un noul organe de l'Organisation des Nations unies (ONU) ? Une autre proposition suggère la transformation du G20 en - Leaders 20 - (Kirton 2005), en élevant ce dialogue au niau des chefs d'Etat et de gournement. Dans les deux cas, la nature politique originelle du G7, qui réunissait des démocraties déloppées, céderait au réalisme économique en intégrant au système informel de gournance mondiale des pays non démocratiques tels que la Chine et l'Arabie Saoudite. A€ terme rapproché, la principale avancée sera probablement l'élargissement du G8 A  la Chine, invitée depuis 2004 comme observateur A  la réunion des ministres des Finances.


et celle des institutions économiques internationales

Les institutions de Bretton Woods ont engagé des réformes internes orientées rs la transparence, l'évaluation indépendante, le dialogue ac les organisations non gournementales (ONG). Le besoin d'implication renforcée du pouvoir politique dans les décisions techniques a suscité la création du Comité monétaire et financier international du FMI et de la Banque mondiale (1999), réunissant annuellement les ministres des Finances.
Mais la répartition du pouvoir entre états reste fondée sur leur part dans le capital. Les états-Unis y consernt leur prééminence (et la localisation des sièges sur leur territoire) par la détention d'une minorité de blocage ( 17,5 %). Les perspectis de réforme de ce système ouvrent de difficiles débats.
Le premier porte sur la représentation européenne. Les 25 membres de l'UE totalisent 32 % des voix au FMI et l'unification les rendrait premier actionnaire. Une telle stratégie poserait des difficultés politiques et techniques, en particulier s'agissant de la représentation des pays non membres de la zone euro. A€ plus court terme est envisageable une fusion des représentations franA§aise et allemande, dont les gournements coordonnent déjA  les positions aux FMI et A  la Banque mondiale.
La deuxième question est celle du pouvoir des pays emprunteurs : leur statut n'est pas reconnu ès-qualité dans les institutions de Bretton Woods mais l'est dans certaines banques régionales de déloppement.
Enfin se pose la question de la décentralisation : le Japon avait proposé, lors de la crise asiatique de 1997, la création d'un Fonds monétaire asiatique, rapidement torpillée par les états-Unis. En substitut plus modeste, l'initiati de Chiang Mai (1998) pose les bases d'un dispositif embryonnaire d'assistance financière régionale.
La gournance de l*OMC est inrsement fondée - en fait et non en droit - sur le consensus. La dirsité économique croissante de ses membres suggérerait une mise A  jour de ce processus de décision. L'exigence de consensus contraste d'ailleurs en pratique ac la multiplication de groupes restreints, opaques et informels, de négociation entre grands intérASts commerciaux. Les échecs de Seattle ( 1999) et Cancun (2003) ont suscité des propositions de réforme de ce mécanisme de décision. Implication renforcée des autorités politiques, pouvoir d'initiati du directeur général, formalisation des procédures de négociation restreintes sont au menu de ce débat récent.


Affirmation d'un agenda social mondial

L'objectif d'équilibre entre progrès économique et social apparait dès l'origine de la coopération multilatérale. Il motivait en 1919 la création de l'Organisation internationale du travail (OIT), s'inscrivait dans les principes fondateurs des Nations unies et assignait un but de plein-emploi keyncsien aux organisations économiques : de Bretton Woods A  l'OMC, en passant par la charte - mort-née -de La Havane (1948).
En 1995, le Sommet social de l'ONU A  Copenhague plaA§ait le déloppement social au centre des objectifs de gournance mondiale, en déclinant trois objectifs : la lutte contre la pauvreté (répartition des moyens, des chances et des richesses), l'emploi (politiques macroéconomiques, du commerce et du travail), l'intégration sociale (participation aux processus institutionnels de décision).

De la fragmentation des priorités sociales internationales-Ce cap politique fixé, les organisations spécialisées formulaient séparément leurs objectifs sociaux.
L'OIT accomplissait une étape historique en adoptant la charte des droits fondamentaux des travailleurs (1998), fixant des principes directement applicables sur le territoire des Etats, qu'ils aient ou non ratifié les conntions de l'organisation. L'OIT reformulait par ailleurs sa mission autour des quatre objectifs stratégiques du - travail décent - (1999) : emploi, droits des travailleurs, protection sociale, dialogue social.
Les institutions financières intégraient la lutte contre la pauvreté A  leur stratégie d'ajustement structurel (1999). Reconnaissant un lien positif entre déloppement social et croissance, leurs interntions doint dès lors viser A  préserr les budgets sociaux dans les ajustements budgétaires, délopper les capacités et droits des plus pauvres, réduire leur vulnérabilité A  l'exclusion pour qu'ils puissent contribuer A  la croissance.
L'OMC ( 1996) engageait ses membres A  respecter les normes sociales fondamentales et envisageait timidement de coopérer ac l'OIT. Mais elle échouait ultérieurement A  formuler son agenda social, les PED refusant successiment, A  Seattle ( 1999) et Doha (2001 ), toute initiati noulle pour articuler commerce et normes sociales.
La communauté internationale intensifiait ses grandes initiatis sociales : Alliance mondiale pour les vaccins (2000), Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (2001), éducation pour tous (1997, 2002), accès A  l'eau (2003).
En 2000, l'ONU intégrait ces approches séparées dans ses - objectifs du Millénaire pour le déloppement et la réduction de la pauvreté -, majoritairement des objectifs sociaux, A  atteindre d'ici 2015.
Pour espérer atteindre de tels objectifs, une forte augmentation des moyens affectés au financement du déloppement est nécessaire.


A  la formulation d'une politique sociale globale

Malgré ces engagements, l'agenda social de la mondialisation est demeuré le parent pauvre de la gournance.
En 2001, l'OlT constituait une - Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation -. Tout en reconnaissant le potentiel positif des échanges mondiaux, celle-ci rendait en 2004 un diagnostic sans concession : ralentissement de la croissance, accroissement du chômage mondial et des inégalités depuis 1990, progrès de l'économie informelle. La Commission proposait de refonder la stratégie économique internationale A  partir d'- initiatis visant A  la cohérence des politiques -, qui ordonneraient des priorités thématiques communes A  l'ensemble des organisations internationales. Le premier thème suggéré serait - croissance mondiale, instissement et création d'emplois -.
Le secrétaire général de I'ONU constatait A  son tour, en 2005, la fragmentation de l'agenda social international. Dressant le bilan des engagements du Sommet social de Copenhague10, il estimait que la communauté internationale avait perdu de vue ses objectifs sociaux globaux : - Si la question de la pauvreté a bien trouvé la place de premier qui lui revient, la vision et la norme étroites adoptées actuellement sont bien loin de l'appréhension socio-économique globale de la pauvreté []. Les deux autres grands thèmes du sommet, que sont le plein-emploi et l'intégration sociale, ont été mis de côté, voire délibérément oubliés. [] Le déloppement social est denu un concept de moins en moins global. On remarque notamment cette évolution dans les objectifs du Millénaire pour le déloppement et dans les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté de la Banque mondiale, dans lesquels la pauvreté est principalement considérée d'un point de vue économique. - 11 invitait l'Assemblée générale de I'ONU A  refaire une juste place A  - la politique de déloppement centrée sur l'AStre humain -, en explorant de nouau - l'éternelle et pourtant insaisissable question de l'intégration des politiques économiques et sociales -.
Les objectifs sociaux, au premier rang desquels l'emploi, ont ainsi été perdus de vue par le système de gournance, au moment mASme où la mondialisation doublait pratiquement la main-d'œuvre mondiale. Au-delA  de la lutte contre la pauvreté, le principal défi social mondial est de résoudre le surplus global d'offre de travail. équilibrer ainsi déloppement économique et social exige de mettre en cohérence les différents niaux de la régulation internationale.


Cohérence des politiques de régulation

La cohérence de l'action internationale suppose d'organiser une mobilisation concertée des acteurs participant A  la gournance économique mondiale.
La responsabilité première pèse sur les gournements nationaux et les agents privés, notamment les entreprises. Les premiers doint mieux coordonner leurs politiques intérieure et extérieure et les différentes branches de leur action internationale. Les seconds doint mieux admettre l'imbrication de leurs responsabilités économiques et sociales. La coordination volontaire peut y contribuer dans les deux cas, via les mécanismes de transparence mettant en jeu un risque de réputation. Au niau des entreprises, cette méthode prend la forme des systèmes d'autorégulation affichés par les multinationales (chartes et labels éthiques, environnementaux ou sociaux). Pour les états, la méthode de - surillance des pairs - fonde de nombreux cadres de coopération internationale : du renforcement de la gournance démocratique africaine dans le cadre du NEPAD A  la stratégie de modernisation économique européenne engagée depuis le sommet de Lisbonne. La coordination volontaire peut aussi contribuer A  mobiliser conjointenient secteurs publics et privés. C'est, depuis l'origine, la méthode de l'OlT pour promouvoir les droits sociaux. C'est aussi celle du Pacte mondial (Global Compact), par lequel les entreprises multinationales peunt souscrire aux engagements de responsabilité sociale définis par l'ONU. L'efficacité de ces méthodes dépend de l'efficience des mécanismes de transparence, d'évaluation et de sanction.
En second lieu doit AStre assurée la complémentarité entre niaux régionaux et multilatéraux. L'enjeu est crucial pour un système commercial multilatéral désormais menacé par une prolifération sans précédent d'accords régionaux. Ces accords sont soumis A  des disciplines de LOMC encore trop vagues et inefficaces. Fruits de rapports de force sount inégaux, ils réalisent une libéralisation en trompc-l'œil (exceptions agricoles dans les accords européens, textile et habillement dans les accords américains). Ils déloppent par contre des règles noulles par rapport A  l'OMC : instissement, concurrence, marchés publics, propriété intellectuelle, réglementations techniques des produits, commerce électronique, mouments internationaux de personnes physiques, y sont traités, suivant des logiques propres A  chaque accord. Une spécialisation perrse apparait ainsi : les accords régionaux tendent A  réguler la - noulle économie - des modèles productifs globaux (mouments de capitaux, commerce des biens intermédiaires, activités de conception, services de distribution) alors que l'OMC reste cantonnée aux problèmes de la - vieille économie - (libéralisation agricole et industrielle, intégration commerciale des PED marginalisés). Cette dynamique sape et fragmente un système multilatéral normalement fondé sur le principe de non-discrimination, denu l'exception (Sutherland et al. 2005). La restauration du primat de l'OMC, face aux accords régionaux, devient le principal enjeu systé-mique pour le futur de l'organisation.
Enfin, la cohérence exige la compatibilité des normes et objectifs internationaux, au service des objectifs du Millénaire. Le défi du sida en offre un exemple crucial. La survie des populations étant immédiatement menacée", comment fonder le déloppement sur la formation d'épargne et de capital domestique (Banque mondiale, FMI), sans un instissement sanitaire massif (ONUSIDA, Organisation mondiale de la santé [OMS], Banque mondiale), supposant un assouplissement du régime des brets pharmaceutiques (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle [OMPIJ/OMC), pour accéder aux médicaments génériques A  bas prix. Le rôle du commerce dans la réduction de la pauvreté fournit un deuxième exemple : l'accomnement des PED par les institutions financières est nécessaire, tant pour compenser les chocs prévisibles de la libéralisation (compensation) que pour les doter des capacités A  tirer effectiment parti des opportunités du commerce (offre).
Plus généralement la cohérence entre institutions internationales exige deux ingrédients. D'abord, la formulation d'objectifs transrsaux tels que ceux du Millénaire ou des - initiatis de cohérence -. Ensuite, un équilibre entre pouvoirs et missions respectis des organisations économiques et des organisations sociales ou environnementales. La cohérence des politiques de régulation renvoie dès lors A  l'organisation d'un - centre politique - de la gournance mondiale, capable d'équilibrer l'action des organisations spécialisées en arbitrant leurs objectifs.



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