NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » economie europeneana La communication en europe
La communication en Europe n'est pas l'Europe de la communication. En dépit des effets d'annonce, des politiques de mises en ceuvre, la communication A l'échelle européenne est loin de correspondre A un espace unifié et univoque. Le statut de la communication en Europe est problématique. D'abord parce que de multiples indicateurs prount qu'il n'existe pas de consommation européenne de la culture et de la communication, pas plus que d'homogénéité des productions dans les différents pays. Ensuite, parce que la Commission européenne a abordé la communication essentiellement comme une industrie, et non comme une production aux enjeux spécifiques, qu'ils soient culturels ou politiques. » L'Europe de la communication n'existe pas. Que ce soit dans les politiques menées ou dans les pratiques de consommation, la Communauté européenne est loin de former un espace unifié. Ainsi, la consommation culturelle de presse quotidienne est totalement différente selon les pays. Les pays du Nord lisent énormément, tandis que dans les pays du Sud, la diffusion est beaucoup moins grande. En Allemagne, la presse quotidienne tire A 26 millions d'exemplaires par jour, l'Angleterre A 22 millions, la France A 9 millions, l'Esne A 3 millions '. Le taux de pénétration de la presse dans les foyers est extraordinairement varié. Il va de 1 071 exemplaires pour 1 000 foyers en Grande-Bretagne, A 823 aux Pays-Bas, 775 en Allemagne et 417 en France. Autre exemple : celui des pratiques éditoriales et de l'ourture culturelle. Certains pays sont très ourts sur la production littéraire des autres pays membres, alors que d'autres ne font pratiquement aucun effort pour traduire les œuvres de leurs voisins. Les petits pays traduisent beaucoup. C'est le cas du Portugal, où 33 % de la production éditoriale est consacrée A la traduction de livres européens2. Les Pays-Bas y consacrent 24%. L'Esne et l'Italie font elles des efforts considérables ac 26 % et 25 % de leur production éditoriale. La France et l'Allemagne sont moins ourtes ac 17,6 % et 14 %. Mais le pays qui manifeste le mieux l'absence d'ourture réelle sur l'Europe est bien l'Angleterre, qui s'ouvre sur la littérature anglophone du monde entier, mais qui ne consacre que 3,3 % de sa production éditoriale aux traductions européennes. Il existe également de fortes différences de prix et d'équipement en matière téléphonique. Ainsi, 5 minutes d'un appel local vous coûtera 0,06 écu aux Pays-Bas, 0,1 écu en France, 0,19 au Danemark, 0,36 ou 0,82 en Grande-Bretagne (suivant la comnie) '. De mASme, l'état de maitrise technologique national est très disparate. L'Allemagne fournit par exemple plus de services et A un moindre coût que l'Eire. Le résultat est qu'une communication entre l'Eire et l'Allemagne coûte 33 % plus cher qu'une communication entre l'Allemagne et l'Eire. Enfin, le taux d'équipement des ménages est très variable, et l'on voit A quel point l'unité économique et des modes de vie n'est pas encore réalisée. En 1989, il y avait au Danemark, 54 téléphones pour 100 habitants, 45 en France, 28 en Esne et 17 au Portugal, la moyenne pour l'Europe des Douze étant de 39'. » Logique de marché contre logique culturelle et politique. La première des limites A rélissement d'un grand marché de la communication est celle des identités culturelles nationales. Ce problème est particulièrement aigu au niau audiovisuel. En matière de politique audiovisuelle, le texte de base est la directi proposée en juillet 1986 et adoptée le 3 octobre 1989 par le Conseil des ministres, malgré l'opposition de certains pays qui la trouvaient trop dirigiste. Elle mélange des objectifs de politique industrielle, de politique économique et de production de télévision. L'objectif est d'assurer la liberté de circulation des images, facteur de liberté et de culture, et de renforcer l'industrie européenne aussi bien des matériels que des programmes. Et c'est lA où le glissement se fait. Autant du point de vue de la politique industrielle il parait essentiel que l'Europe ait une industrie des télécommunications, de l'informatique, de la télévision, des satellites, de la télévision haute définition (et dans nombre de ces secteurs, la bataille est mal engagée), autant la question est plus délicate dès qu'il s'agit des contenus, et surtout des programmes audiovisuels. Les deux sont mis sur le mASme alors que les logiques et les intérASts ne sont pas identiques. 11 pourrait y avoir éntuellement une industrie européenne des techniques de communication. Mais il apparait prématuré de parler d'une industrie des programmes. En effet, bien que tout Européen convaincu ne puisse que souscrire A cet objectif, le problème demeure l'absence de synchronie entre les techniques, les industries et les programmes. S'il est déjA difficile de mettre au point une stratégie des industries de la communication, on comprend qu'il soit encore plus difficile de le faire du point de vue des contenus. On fait comme s'il allait de soi qu'il y ait une industrie européenne des programmes alors mASme que tout le problème est lA . Ainsi 90 % des oeuvres audiovisuelles européennes ne dépassent pas les frontières de leurs pays d'origine '. Ce n'est pas parce qu'il y a des groupes multimédias européens et des coproducteurs européens qu'il existe une culture européenne et des intérASts communs y afférant! Le simple fait par exemple de mettre sur le mASme les mesures en faur du cinéma et celles en faur de la télévision, sous prétexte, sans doute, qu'il s'agit dans les deux cas d'images, montre bien la faible réflexion concernant le statut particulier de la télévision comme médium de masse et lien social dans l'espace de communication européen. Ac les industries de la communication, on met d'une certaine manière la charrue avant les bœufs, du fait des contraintes de la concurrence internationale. Renforcer les créations nationales est déjA un moyen de résister A la concurrence, et elles seront une condition d'émergence ultérieure d'une culture plus européenne, puisque l'ensemble des décisions politiques et économiques vont dans ce sens. Renforcer les identités culturelles dans la logique audiovisuelle est donc A la fois le meilleur moyen de résister au risque de colonisation culturelle, et la première étape pour la création d'une culture A caractère européen. Roberto Barzanti, président de la Commission jeunesse, culture, éducation, médias et sport au Parlement européen, défend ce point de vue. » Pour moi le modèle européen doit AStre avant tout pluraliste, et prendre en compte la dirsité des langues et des cultures. Ce n'est ni en uniformisant les cultures, ni en imitant les Etats-Unis que nous gagnerons au niau international. Le défi de l'audiovisuel est A la fois industriel et culturel : les chances de l'Europe reposent sur sa créativité, sa dirsité. () Si l'Europe ne prend pas cette direction, nous risquons de voir ses cultures s'appauvrir, ses langues denir inexpressis, et sa créativité disparaitre2. - Média 93 : Il doit favoriser le marché audiovisuel européen, aussi bien pour le cinéma que pour la télévision, au trars de quatre axes : la production; la distribution; le financement; la formation. - Média 93 contribue A créer le grand marché européen des services de l'audiovisuel : il répond ainsi A l'objectif prioritaire de la Communauté, en suscitant dans l'industrie des programmes l'effet de dimension du grand marché unique. Pour créer cet effet, il vise A améliorer le contexte économique de l'industrie audiovisuelle. » EurASka a– C'est un programme plus général, lancé par M. FranA§ois Mitterrand, qui porte sur l'ensemble des noulles technologies (robotique; informatique; nouaux matériaux) dont une part seulement concerne la communication. Il s'agit de favoriser la recherche, la coordination industrielle et les programmes ac le mASme objectif : l'émergence des industries européennes de la communication, ce qui suppose toujours résolu le problASme d'une capacité de dégager une unité ou tout au moins une identité européenne. Autre contrainte pour une unification européenne en matière de communication : la question du pluralisme et de la concentration multimédias. La démocratie nécessite en effet qu'un contrôle des concentrations s'élisse, afin d'éviter les abus de position dominante et la disparition de la presse écrite d'opinion notamment. Le dilemme entre logique économique et intérASts politiques fondamentaux a été parfaitement exprimé par la Commission, mASme si sa formulation prou qu'elle privilégie a priori les intérASts économiques : - Il conviendra tout d'abord de iller A assurer dans le secteur de la presse (comme dans tous les autres secteurs économiques), la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Mais dans un paysage économique transformé, la Communauté et ses Etats membres devront également rester attachés aux exigences de pluralisme des moyens d'information et de liberté d'expression. - Face A la position ambiguA« de la Commission, le Parlement européen a voté une résolution sur la - concentration des médias et le pluralisme des opinions -. Les parlementaires refusent le libéralisme A l'échelle européenne. Ils plaident pour une politique volontariste d'aide et de soutien A la presse écrite en particulier, et aux journalistes en général, de faA§on A garantir la pluralité d'expression. Ils refusent l'idée selon laquelle internir pour saugarder et redéployer le pluralisme serait contraire aux principes de libre circulation, de propriété privée et de liberté de la presse. C'est pourquoi ce rapport - estime que les Etats membres de la Communauté européenne ont la responsabilité de garantir et de promouvoir le pluralisme dans le secteur des médias et qu'ils doint iller A ce que soient mises en place les conditions nécessaires pour l'exercice du droit A l'information et la liberté d'expression -. Le Parlement invite donc - les Etats membres et la Commission a garantir le pluralisme médiatique dans l'ensemble de la Communauté et a éviter que le niau de protection assuré diffère selon les Etats membres; il invite A nouau les Etats membres qui ne disposent pas encore d'une législation régissant spécifiquement les concentrations d'entreprises dans les secteurs de l'édition et des médias audiovisuels A se doter de cet instrument dans les plus brefs délais ' -. Dernier domaine dans lequel la logique d'unification du marché européen s'oppose aux intérASts culturels, celui des droits d'auteur. Le - livre rt » publié en 1984 par la Commission de Bruxelles avait soulevé des tempAStes de protestation. Ce texte prévoyait l'élissement d'un système de licence légale pour les oeuvres radiodiffusées qui favorisait totalement la circulation des œuvres, les auteurs perdant en échange tout droit d'exclusivité, ne pouvant plus autoriser ou interdire leur représentation et recevant en dédommagement une rémunération forfaitaire fixée légalement, ne tenant pas compte du nombre de téléspectateurs touchés. La France a finalement fait prévaloir sa conception juridique du droit d'auteur dans le nouau texte concocté par la Commission en 1988. La tendance est d'aller rs une négociation globale, un contrat serait signé qui couvrirait l'ensemble de la diffusion sur toute l'Europe, ac comme point de repère le droit d'auteur du pays d'origine en attendant une certaine harmonisation.
- - Télévisions sans frontières - - Livre rt sur l'élissement du Marché commun de la radiodiffusion, notamment par satellite et par cable, 1984. |
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