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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Le biais déflationniste du sme

Le bilan macroéconomique du SME est délicat A  dresser. L'acquis principal de la construction européenne en matière de politique économique est inconteslement la convergence vers une plus grande silité des prix : les rythmes d'inflation se sont rapprochés, et ils ont convergé vers les performances des plus sages ; certains pays, comme la France, traditionnellement plus inflationnistes que les autres, ont réussi A  éliminer une tendance qui semblait enracinée dans les structures profondes de l'économie. Il est indéniable que la zone de parités fixes, ancrée sur une monnaie forte, a fortement contribué A  cette désinflation convergente : le SME rend la lutte contre l'inflation plus nécessaire, plus facile et plus crédible. Plus nécessaire, puisque, en zone de parités fixes, toute inflation excessive est sanctionnée par une dégradation du solde extérieur (alors que le flottement autorise des hausses de prix plus amples). Plus facile, puisqu'une monnaie forte allège le coût des importations et induit un processus de pression sur les prix. Plus crédible, puisque les pouvoirs publics doivent pouvoir conincre les agents privés de leur volonté de lutter contre l'inflation, et une manière d'asseoir cette crédibilité consiste, en effet, A  adhérer A  la zone de parités fixes du SME, ce qui revient A  - se lier les mains - selon l'expression de F. Giazzi et M. Pagano (1988). En effet, un pays, dont la monnaie est intégrée dans la zone de parités fixes, est fortement pénalisé par l'inflation : la hausse des prix dégrade la compétitivité. Dès lors, lorsque les dirigeants économiques d'un pays décident d'adhérer A  la zone de parités fixes ou de s'y maintenir, ils envoient un message clair aux acteurs économiques, selon lequel ils ont la ferme intention de lutter contre l'inflation. Le SME rend donc les politiques anti-inflationnistes plus crédibles.
Toutefois, les effets macroéconomiques du SME, notamment sur l'emploi et la production, sont très discules. L'analyse macroéconomique a, dans un premier temps, discuté de l'absence de coordination dans le SME ant de débattre de la désinflation compétitive.

Les extemalités négatives des politiques économiques non coopératives

Depuis le début des années 1980, l'analyse macroéconomique, particulièrement d'inspiration keynésienne, a mis l'accent sur les - extemalités - des politiques économiques nationales - c'est-A -dire les effets, fastes ou néfastes, d'une politique mise en œuvre dans un pays sur la situation des pays étrangers. Cette idée n'est pas vraiment nouvelle, puisque les politiques de déflation et de déluations compétitives durant l'entre-deux-guerres aient révélé ces extemalités : - Des classes de producteurs attachent des espoirs trompeurs A  telle ou telle ligne de conduite qui serait profile A  une classe de producteurs si personne d'autre ne l'adoptait mais cesse d'AStre antageuse dès que chacun la fait sienne '. - La nouveauté réside plutôt dans l'application de la théorie des jeux A  de telles situations 2 qui permet d'envisager les antages de la coordination des politiques économiques. En effet, dans le cas d'un jeu non coopératif, chaque pays définit sa politique économique, compte tenu de l'environnement et en fonction de son intérASt propre. Des politiques ainsi élaborées de faA§on indépendante peuvent donner naissance A  un équilibre de Nash A  une situation non optimale, dans la mesure où le résultat global est inférieur A  celui qui aurait pu AStre obtenu par la coopération. Un premier exemple peut AStre fourni par une situation de choc commercial, de déficit extérieur A  laquelle deux pays réagissent identiquement par une contraction de la demande interne, - destinée A  faire baisser les importations - et par une baisse des taux d'intérASt, visant A  faire baisser le taux de change pour améliorer la compétitivité-prix : la politique budgétaire est mobilisée pour réguler la demande globale, tandis que la politique monétaire est censée agir sur les flux de capitaux et donc sur le taux de change. Cette politique, appliquée dans un seul pays, lui permet d'améliorer sa situation au détriment de son partenaire ; en renche, mise en œuvre par les deux pays, elle aboutit A  une détérioration globale de la situation, chacun se retrount A  un niveau de production inférieur, sans avoir réussi A  améliorer sa balance commerciale. De faA§on analogue, si l'on envisage, au lieu d'un choc extérieur, un choc inflationniste, les deux pays mènent, dans ce cas aussi, une politique budgétaire restrictive, de faA§on A  peser sur la demande et donc sur les prix. Mais la politique monétaire, quant A  elle, vise A  élever les taux d'intérASt, et non plus A  les baisser comme dans le cas précédent, de faA§on A  pousser le taux de change vers le haut, dans le but d'obtenir des poussées désinflationnistes. LA  aussi, le bénéfice d'une hausse des taux d'intérASt, destinée A  attirer les capitaux, n'est réalisable que si un pays la met en œuvre au détriment de l'autre, sinon ils se retrouvent tous les deux avec un taux d'intérASt plus élevé, sans qu'aucun ait réussi A  exporter son inflation. C'est pour ces raisons qu'en l'absence d'une réelle concertation des politiques économiques l'intégration européenne a favorisé l'application de politiques déflationnistes.
Dans une zone intégrée du point de vue commercial, les effets externes des politiques macroéconomiques n'incitent pas A  adopter une politique de relance ; - ceux qui mènent les politiques de relance sont pénalisés au profit de ceux qui mettent en œuvre une politique de rigueur -. En effet, le pays qui adopte une politique de relance stimule, de faA§on non négligeable, les exportations des partenaires. En renche, s'il mène une politique de rigueur, par contraction de la demande interne et appréciation monétaire, il rend les exportations des partenaires plus difficiles et tend A  exporter son inflation : dans un pays A  monnaie forte, l'inflation est freinée par les importations et, dans un pays A  monnaie faible, l'inflation est attisée par la hausse des prix des importations. Au total, un pays qui relance exporte les bénéfices de la relance, alors qu'un pays qui mène une politique de rigueur tend A  en exporter les coûts. Le choix d'une politique de relance dans un seul pays relève de l'aveuglement, de l'abnégation ou de l'héroïsme
Ce biais déflationniste est accusé par le SME : dans un système de parités sles, chaque pays doit défendre son taux de change, en intervenant par le biais d'une hausse des taux d'intérASt. Si un pays, surtout s'il s'agit du pays qui a le poids économique et financier le plus important, mène une politique de taux d'intérASt élevés, les autres sont obligés de s'aligner par des taux d'intérASt forts, avec les risques que cela fait peser sur l'activité, l'investissement et l'emploi. Non seulement, en période de crise, la libre circulation des capitaux impose des interventions sur le marché des changes qui peuvent se révéler très coûteuses, mais elle s'accomne, de faA§on permanente, d'une pression sur les taux d'intérASt. L'Allemagne privilégie les taux d'intérASt élevés : son aversion profonde et structurelle de l'inflation s'est conjuguée, au début des années 1990, A  un déficit public accru du fait des conséquences de la réunification allemande. En effet, en dehors de l'Allemagne qui joue un rôle pivot, les autorités monétaires des pays, dont les monnaies appartiennent au mécanisme de change, interviennent par le biais des taux d'intérASt sur le marché monétaire pour retenir ou attirer les capitaux et soutenir le taux de change. Mais si chacun élève les taux d'intérASt pour des raisons de change, tous les pays se retrouvent avec des taux d'intérASt plus élevés, sans effet manifeste sur les taux de change : la hausse des taux d'intérASt qui peut avoir des effets bénéfiques dans un pays pris isolément a des effets néfastes si elle devient la règle commune. Le Système monétaire européen, du moins tel qu'il a fonctionné dans les années 1980 et 1990, produit de faA§on tendancielle une pression sur la politique monétaire avec trois conséquences : l'autonomie nationale des politiques conjoncturelles est réduite ; l'activité et l'investissement sont découragés par le niveau des taux d'intérASt élevés ; toute politique de relance par le déficit budgétaire est rendue plus coûteuse et donc plus difficile A  mettre en œuvre. Au total, la coopération s'impose, mais elle a été très insuffisante dans le cadre du SME.


Désinflation compétitive et monnaie forte


Dans les années 1990, le débat macroéconomique s'est focalisé sur l'opportunité de la politique de monnaie forte et de son corollaire, la désinflation compétitive. Les effets bénéfiques d'une politique de monnaie forte ont été soulignés A  maintes reprises.

a) Une monnaie forte permet d'alléger le prix des produits importés, avec deux conséquences majeures : les termes de l'échange - c'est-A -dire le pouvoir d'achat de la monnaie nationale - sont accrus, et la désinflation est facilitée ; la silité des prix des produits importés tend A  se diffuser dans l'ensemble de l'économie.

b) L'ancrage d'une monnaie - par exemple le franc - sur une monnaie sle - le mark - permet A  la première d'emprunter la crédibilité de la deuxième. Les investisseurs internationaux accordent une plus grande confiance A  une monnaie sle et forte. Or, plus une monnaie est spontanément recherchée par les investisseurs, moins il est nécessaire d'attirer les capitaux par des taux d'intérASt élevés incorporant une prime de risque compensant le risque de dépréciation.

d) Une monnaie forte a des effets sur l'appareil productif: elle incite les chefs d'entreprise A  peser sur les coûts salariaux ; comme des coûts salariaux élevés ne peuvent AStre compensés par une dépréciation, la santé des firmes passe par la rigueur salariale et les gains de productivité. Une monnaie forte donne un antage relatif aux entreprises ayant une compétitivité-qualité. En effet, les industries de main-d'œuvre vendant des produits banalisés sont pénalisées par une monnaie forte. En renche, les entreprises produisant des biens de haute technologie bénéficient des antages de la monnaie forte (coût faible) sans patir des inconvénients (prix élevés A  l'exportation).

Toutefois, la politique de monnaie forte présente des inconvénients graves, essentiellement en termes de croissance et d'emploi.

1) Elle suppose, au moins dans un premier temps, des taux d'intérASt élevés, ce qui a des effets néfastes sur le niveau de la demande, de l'investissement et donc de l'activité et l'emploi.
2) La priorité donnée A  la silité des prix implique une rigueur budgétaire, monétaire et salariale qui restreint la demande globale et donc affecte encore la croissance et l'emploi.
3) Les entreprises ne peuvent plus compter sur une dépréciation de la monnaie pour améliorer la compétitivité-prix. Dès lors, elles sont contraintes de faire pression sur les coûts de la main-d'œuvre et ce, par deux moyens : une politique salariale rigoureuse et une recherche de la productivité. Ces deux moyens ont des effets négatifs sur l'emploi, le premier parce qu'il fait pression sur la demande des ménages et donc sur la demande globale, et le deuxième parce que les gains de productivité passent par la diminution de la quantité de trail mobilisée par la production (Fitoussi, 1995).

MASme si le scénario, évoqué au début des années 1990, du passage en douceur d'un SME pacifié avec des marges de fluctuations très réduites A  l'Union monétaire ne s'est pas vérifié, le SME a préparé la voie A  l'union monétaire et l'écu A  celle de l'euro. L'euro est une monnaie A  part entière avec tous les attributs qui lui permettent d'AStre non seulement une unité de compte, mais aussi une unité de règlement et un instrument de réserve ; comme monnaie unique, il se substitue aux monnaies existantes. L'euro dispose d'un espace propre sur lequel il est la seule monnaie et d'institutions spécifiques qui le régulent. L'euro n'est pas une monnaie-panier mais une monnaie-parité dont la leur externe se détermine sur le marché des changes, indépendamment des monnaies nationales, qui ont disparu. D'une certaine faA§on, les coûts du SME, en termes de taux d'intérASt de croissance et d'emploi, ont été des coûts de transition, peut-AStre nécessaires, pour accéder A  la monnaie unique. Mais le fonctionnement du SME aura montré aussi, a contrario, les bienfaits d'une monnaie unique, qui fait disparaitre les possibilités immenses de spéculation A  l'intérieur d'un SME contraignant, mais aussi les dangers de politiques qui lorisent trop la silité des prix et la force de la monnaie.



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