NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE EUROPENEANA » Monnaie unique et rupture politique des annÉes 1990 Le traitÉ de maastrichtAu début des années 1990, la construction européenne est conso-lidée : l'objectif de Marché commun du traité de Rome est sur le point d'être atteint, grace à une réalisation effecti des normes de libre circulation des marchandises et des capitaux et, dans une moindre mesure, des hommes. De plus, l'intégration ne s'opère pas seulement par les marchés, mais aussi par la mise en place de politiques communes (recherche, cohésion) ou d'une coordination des politiques nationales (conrgence des politiques macroéconomiques) Des changements institutionnels profonds accélérant les processus de décision ont rendu possible ce bond en avant : l'élargissement de l'application des décisions à la majorité s'est accomné des progrès de la « noulle approche ». Le Conseil européen de Hanovre de 1988 a relancé le processus de création d'vuie Union économique et monétaire : le « rapport Delors » de. 1989, qui prévoit trois étapes, s'est traduit par la mise en œuvre d'une liberté totale de circulation des capitaux dès le 1er juillet 1990 et par les travaux de la Conférence intergournementale portant à la fois sur l'union économique et monétaire et sur l'union politique, pour aboutir au traité de Maastricht, adopté en décembre 1991, signé et soumis à ratification en 1992. La Commuunauté economique euro-péenne, deviet l'Union européenne, ac trois « piliers » : le premier, constitué par les Communautés européennes, permet de mettre en œuvre le marché unique et de mener les politiques communes ; le deuxième pilier permet de mener ensemble des actions communes en matière de politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ; le troisième vise la sécurité intérieure par une coopération des services de justice et de police. Le cœur du traité de Maastricht : le volet monétaire et macroéconomique A) La monnaie unique Le volet le plus important du « traité sur l'Union européenne » issu des accords de Maastricht est bien évidemment l'union économique et monétaire, et donc l'adoption de la monnaie unique. Jouant un rôle marginal dans le dispositif initial du traité de Rome, la politique économique acquiert une place de tout premier dans le traité de Maastricht. Il est prévu une dérogation pour la Grande-Bretagne qui lui permet de ne pas se prononcer immédiatement sur la monnaie unique (opting out). L'adoption d'une monnaie unique est justifiée par les gains non négligeables qu'elle est censée engendrer. L'union monétaire doit donner au grand marché une réalité beaucoup plus forte, en supprimant les coûts de transactions et en favorisant l'intégration des marchés de capitaux. La disparition des monnaies nationales permet de réaliser des gains de conrsion, d'éliminer les effets perrs dus à l'incertitude des taux de change, de créer des possibilités d'économies d'échelle en matière financière (marchés de capitaux plus larges), de limiter les besoins en résers internationales (en raison de la disparition des besoins de devises liés aux échanges intracommunautaires). De plus, l'euro doit pouvoir se hisser comme concurrent direct du dollar et jouer un rôle important au niau international, comme monnaie de réser, monnaie financière mais aussi comme monnaie commerciale, dans la facturation des échanges comme dans leur règlement. De plus, la constitution d'une Europe financière, reposant sur la libre circulation des capitaux, a contribué à fragiliser un système monétaire européen articulé autour d'une pluralité de monnaies : les capitaux se déplacent d'une monnaie à l'autre, engendrant une insilité des taux de change et troublant la politique monétaire. L'union monétaire est le moyen de dépasser cette contradiction entre construction monétaire et construction financière de l'Europe. Mais si l'UEM se situe dans le prolongement du grand marché, elle implique en fait des changements institutionnels profonds, dans la mesure où des champs importants de la politique économique nationale disparaissent au profit des instances européennes, ou bien sont fortement limités. L'article 4 (ex art. 3 A) pose le principe de la monnaie unique et, par voie de conséquence, de l'unicité de la politique monétaire et de la politique de change ; en outre, il est énoncé une priorité absolue donnée à l'objectif de silité des prix. « L'action des États membres et de la Communauté [] comporte la fixation irrévocable des taux de change conduisant à l'instauration d'une monnaie unique, l'écu [l'euro], ainsi que la définition et la conduite d'une politique monétaire et d'une politique de change uniques dont l'objectif principal est de maintenir la silité des prix et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans la Communauté, conformément au principe d'une économie de marché ourte où la concurrence est libre. Cette action des États membres et de la Communauté implique le respect des principes directeurs suivants : prix sles, finances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements sle. » B) La transition : trois étapes et cinq critères de conrgence La première étape a commencé le 1" juillet 1990 et vise un rapprochement des évolutions économiques, en termes d'inflation, de politique budgétaire, de change, afin de favoriser l'élissement de parités fixes. Tous les États membres qui y participent se soumettent à un examen multilatéral par le Conseil des ministres des Finances (« Ecofin »). La deuxième phase (à partir du 1er janvier 1994) suppose que chaque État membre remplisse des conditions relatis notamment à la libre circulation des capitaux, à l'assainissement des finances publiques et à l'indépendance de la Banque centrale par rapport au pouvoir politique. Dès le début de la deuxième phase, l'Institut monétaire européen (IME) est institué ; à mi-chemin entre l'ancien comité des gourneurs des banques centrales et le système européen de banques centrales créé en 1998 (SEBC), l'IME, ayant des compétences élargies, prépare la mise en place de la Banque centrale européenne (BCE). Au colirs de la deuxième étape, la composition de l'écu est gelée. Deux cas de ure étaient envisagés pour le passage à la monnaie unique. Dans tous les cas, un examen du respect des cinq « critères de conrgence » est effectué, critères qui sont envisagés autour de quatre thèmes (art. 121, ex art. 109 J et Protocole sur les critères de conrgence) : - « la réalisation d'un degré élevé de silité des prix » : l'inflation ne doit pas être supérieure de plus de 1,5 % à celle de la moyenne des trois États membres les plus performants en matière d'inflation ; - « le caractère soutenable de la situation des finances publiques » : le déficit budgétaire ne doit pas être supérieur à 3 % du PIB, sauf s'il est en diminution régulière ou en cas de circonstances exceptionnelles ; la dette publique ne doit pas être supérieure à 60 % du PIB, sauf si elle diminue rs le seuil de référence ; - « le respect des marges normales de fluctuation prévues par le mécanisme de change du système monétaire européen pendant deux ans au moins » ; - « le caractère durable de la conrgence atteint par l'État membre qui se reflète dans les niaux des taux d'intérêt à long terme » : le taux d'intérêt à long terme ne doit pas être supérieur de plus de 2 points au taux moyen à long terme des trois États membres les plus performants en matière de hausse de prix. Une décision avant le 31 décembre 1996 aurait supposé, à la fois, que la majorité des pays remplisse les conditions et qu'une décision politique soit prise : « Le Conseil, réuni au niau des chefs d'État et de gournement, statuant à la majorité qualifiée, au plus tard le 31 décembre 1996, [] décide si une majorité d'États membres remplit les conditions nécessaires pour l'adoption d'une monnaie unique, décide s'il convient que la Communauté entre dans la troisième phase. » (Art. 121, ex art. 109 J § 3.) En revanche, la mise en œuvre, le 1er janvier 1999, est automatique, sans condition de nombre : « Si, à la fin de 1997, la date du début de la troisième phase n'a pas été fixée, la troisième phase commence le 1" janvier 1999. » (Art. 121, ex art. 109 J § 4.) En dehors de la discussion sur la légitimité des critères de conrgence ', ce dispositif suscite deux types de remarques. D'une part, comme dans le cadre de l'Acte unique, qui incorporait une date butoir, l'existence de dates fixes ac un passage automatique à la monnaie unique, le traité de Maastricht exerce une pression sur les acteurs et crée une forme d'irrérsibilité. D'autre part, l'existence de critères de conrgence, justifiée parce qu'une union monétaire ne peut s'opérer sans un minimum d'homogénéité initiale, créait le risque d'une union monétaire réduite à un très petit nombre de participants, et, surtout, elle engendre une Europe à plusieurs vitesses, certains États membres de l'Union européenne n'appartenant pas à l'union monétaire.
|
||||
Privacy - Conditions d'utilisation |