NAVIGATION RAPIDE : » Index » MARKETING » MARKETING DIRECT » Cibles et discours Bien connaitre la cibleAvant de commencer à travailler, certains rédacteurs posent sur leur bureau la photo d'une personne représentati du cœur de cible qu'ils doint toucher. Il peut s'agir du portrait d'un médecin, d'une bourgeoise, d'un agriculteur, d'un cadre supérieur, d'une collégienne, etc. Ils s'en inspirent et rédigent alors leurs textes comme s'ils écrivaient à cette personne. La justesse d'une telle démarche me fut un jour administrée de manière amusante — et éclatante. Je nais de lire un article qui expliquait que l'on pouvait deviner les centres d'intérêts, les habitudes et les manies de nos semblables, simplement en repérant sur leurs personnes des signes révélateurs : une coupe de cheux en banane, une pochette en soie, des mains soignées ou négligées, un bronzage artificiel, un badge, des talonnettes, etc. Tous ces signes sont en fait des codes d'appartenance ou de compensation pour qui sait les décrypter. L'article fourmillait d'exemples très spectaculaires. Le lendemain, je me trouvais sur l'autoroute, où je me rendis coupable d'un excès de vitesse. Arrivé au péage, deux gendarmes me firent signe de me garer. L'un d'eux portait une extraordinaire moustache Belle Epoque, parfaitement horizontale. Elle avait l'air d'être en béton armé. Pendant que son collègue allait vérifier mes papiers, le moustachu me signifia le motif de la contrantion. Je me souvins alors de l'article que j'avais lu le soir précédent, et en déduisis que le centre d'intérêt du bra gendarme était forcément sa moustache. Il devait en être très fier, et passer des heures à la bichonner. Je décidais de vérifier la chose. Sur un ton passionné, je lui expliquai que mon rê était de posséder le même guidon de vélo que lui. Et que, justement, j'avais rasé ma moustache le soir précédent, désespéré de la voir bêtement succomber aux lois de la pesanteur. Il me fit alors un cours magistral sur les soins qu'il connait d'administrer à une moustache digne de ce nom. Il avait l'air d'un pépiniériste expliquant le secret de la pousse d'un arbuste rare. Je sortis mon bloc-notes, et inscrivis religieusement sous sa dictée : accessoires, crèmes de soins, précautions Sans doute attendri par ma capacité d'écoute, il me fit rendre mes papiers, et dit: «Le chef n'est pas là aujourd'hui Allez, ça va pour une fois, mais à l'anir, respectez les limitations de vitesse!» Pour définir un cœur de cible, on peut concevoir d'isoler un grand nombre de paramètres propres aux membres qui le composent : profils sociologiques, comportements, habitat, renus, situations de famille, habitudes, centres d'intérêt, goûts, passe-temps, historique .commercial, que sais-je encore Dans l'exemple du gendarme moustachu, une observation superficielle suffisait pour repérer l'un de ses centres d'intérêt : sa moustache. La chose paraitra triviale à n'importe qui. Sauf, évidemment, à un fabricant d'onguents pour moustaches. Lui, il sera disposé à payer une fortune pour qu'on lui fournisse un fichier de clones de gendarmes moustachus ! Il peut paraitre simpliste de le formuler ainsi, mais pour bien cibler, il faut bien connaitre sa cible ! On peut imaginer de sélectionner un nombre très important de critères utiles. Et plus cette sélection sera pointue, plus l'instissement sera réduit — car moins il restera de prospects à toucher. Mais, en principe, ce cœur de cible sera archi-motivé pour acheter votre produit. Votre instissement sera parfaitement optimisé. Parfois, aussi, cette sélection ira trop loin. Par la sur-sélection, par les croisements multiples, le cœur de cible se réduira comme peau de chagrin, et il ne restera plus assez de prospects pour reniliser l'opération. Il y a quelques années, nous avons été interrogés par le fabricant d'un système permettant aux handicapés d'accéder aux étages d'une maison. Il s'agissait d'une plate-forme fixée par un rail à la rampe d'escalier, et qui transportait une chaise roulante. Il s'agissait donc de composer un fichier, exploile par mailing, en tenant compte des paramètres suivants, qui étaient très basiques : 1. Les prospects devaient être privés de l'usage de leurs membres inférieurs, ou avoir, au moins, une capacité de déplacement limitée. 3. De préférence, ils devaient être propriétaires de leur logement. 4. Leurs renus devaient être suffisants pour acheter l'appareil. Le résultat de nos recherches démontra que ce cœur de cible était tellement réduit qu'il denait même impossible d'amortir les frais fixes d'un mailing. La seule solution était de se rabattre, classiquement, sur des annonces-coupons de petit format, dans la presse télé. Aujourd'hui, nous avons la possibilité de gar un ordinateur de renseignements bruts. Sur simple demande, la machine les triture, les croise, les e, les isole, et nous restitue des informations extraordinaires. L'exploitation des bases de données a fait passer le marketing direct de l'age de pierre à la science-fiction. Mais, par là-même, la définition du marketing direct est denue floue, et inconsistante. Le problème est qu'une base de données est une chose impalpable, une abstraction. Il y a quelques années, la situation était claire : faire du marketing direct, c'était « faire de la nte directe ». On testait simplement des listes de noms et d'adresses, sélectionnées par la méthode analogique. Voulait-on ndre du Chamne ? On supposait que l'acheteur de Chamne était d'abord un ancien acheteur de Chamne, puis - peut-être - un amateur de sauternes et de foie gras ; qu'il était abonné à des revues gastronomiques, voire qu'il s'agissait forcément d'un médecin ou d'un cadre supérieur ! Une petite ponction dans telle liste, une ponction dans telle autre, éntuellement un petit contrôle téléphonique pour qualifier une poignée d'adresses, et on obtenait un fichier de prospects auxquels on envoyait un mailing test. Si les résultats étaient bons, on généralisait. Bref, on isolait des groupes, en espérant que dans ces groupes un certain nombre d'individus corresponde à ce que l'on cherchait. Aujourd'hui, on cherche des individus afin de les réunir en groupes '. Le marketing sur bases de données nous permet d'optimiser notre communication, en nous révélant, par exemple, qui n'achètera pas notre produit (ce qui est sount bien plus intéressant que de nous dire qui l'achètera !). Dans son livre Commonsense Direct Marketing, Drayton Bird explique que, si la publicité générale concerne les médias imprimés et audiovisuels, que la promotion des ntes, elle, s'occupe du point de nte, le marketing direct, quant à lui, tourne aujourd'hui exclusiment autour de la notion de bases de données2. Il ne fait aucun doute que ces techniques deviendront incontournables, et qu'elles seront les fondements du marketing direct des années 90. Mais au fait, une base de données, qu'est-ce-que c'est ? Très simplement, c'est une liste de clients et de prospects, accomnée de renseignements les concernant. Mais ce fichier ultra-renseigné offre la possibilité de détecter les critères de comportement, de style de vie, de consommation, qui déterminent tel ou tel type de réaction chez un individu. Pour l'exploiter, on isole toutes les données significatis ' qui permettent de tracer le portrait de l'acheteur-type. Puis, de la liste dont on dispose (ou de listes pronant de sources extérieures) on extrait les coordonnées des individus qui se conforment à ce portrait. On obtient alors — par scoring — un fichier de prospects qui offrent, statistiquement, le plus de chances d'acheter nos produits.
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