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MANAGEMENT

Le management ou la gestion est au premier chef : l'ensemble des techniques d'organisation des ressources mises en œuvre dans le cadre de l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, le périmètre de référence s'est constamment élargi. La problématique du management s'efforce - dans un souci d'optimisation et d'harmonisation- d'intègrer l'impact de dimensions nouvelles sur les prises de décision de gestion.


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A. giddens et la théorie de la structure

La pensée de Giddens3, se place tout autant dans le cadre de la sociologie politique. Elle aussi vise les rapports de l'individu et de la société. Elle est riche et, A  notre sens, pleine d'apports potentiels pour la théorie des organisations, mais ceux-ci ne sont pas simples A  réaliser car elle est difficile et particulièrement touffue. Elle constitue ainsi un ensemble important mais complexe. Ceci entraine deux précautions liminaires. D'une part, outre un contenu conceptuel dense, Giddcns exprime sount sa pensée en exposant son désaccord ac des positions théoriques existantes, ou bien ce que son apport n'est pas, mais beaucoup plus rarement explicitement ce qu'il est. D'autre pan, la théorie présente A  notre sens l'énorme avantage additionnel de relier en un tout cohérent un certain nombre d'éléments théoriques épars sount dus A  d'autres auteurs, éclairants par eux-mASmes, mais qui le sont encore plus quand ils sont rassemblés et articulés, autour et au service des thèmes centraux de Giddens. Ces éléments sont utiles et utilisables en gestion, où ils peunt faire progresser les connaissances, A  condition de respecter certaines précautions. Ceci entraine une double conséquence. D'une part, ce que nous présentons ci-dessous est ce que nous avons compris et retenu, c'est-A -dire notre analyse propre, qui va sount interpréter et peut parfois déformer ce que Giddens lui-mASme ut exprimer. D'autre part, l'exposé qui suit, afin de respecter cette complexité, est, de ce fait et par lA  mASme, inévilement assez compliqué. Giddens lui-mASme recourt A  l'image du cercle herméneutique. Il peut ici illustrer notre propos : toute interprétation qui contribue A  une compréhension doit déjA  avoir compris ce qui doit AStre interprété. Donc, pour lire Giddens, il faudrait l'avoir déjA  compris, mais l'on ne peut le comprendre sans l'avoir lu. Par ailleurs le système complet et cohérent qu'il présente, dont les éléments font référence les uns aux autres, rend tout point d'entrée arbitraire et exige donc, puisqu'il faut bien l'aborder pour y accéder, d'accepter de tenir pour acquis certains éléments, parfois obscurs, avant qu'ils ne soient justifiés plus tard dans le raisonnement. Un effort considérable est ainsi demandé au lecteur. Nous pensons qu'il est largement récompensé. L'analyse de la théorie de la structuration qui suit cherche A  mettre en évidence ceux de ses éléments qui sont particulièrement appropriés aux sciences de gestion et utilisables par elles. Néanmoins, pour éviter un reproche qui a été fait A  juste titre A  notre avis A  l'utilisation de la pensée de Giddens4 et sur lequel nous reviendrons, ces derniers ne sont pas isolés des autres éléments de la théorie et sont recadrés dans son économie générale.

L'action, l'acteur, l'agent
Un présupposé épistémologique sous-tend l'œuvre de Giddens : c'est celui d'une double herméneutique. L'étude du monde social n'est pas celle du monde naturel. La compréhension du monde naturel demande elle-mASme des cadres de signification, mais le monde social, en outre, se constitue lui-mASme comme ayant une signification. Il est donc nécessaire d'entrer dans les cadres de signification des acteurs et de les reconstituer dans des schémas conceptuels de cadres de signification technique, que les acteurs vont aussi partiellement s'approprier. Connaissance savante et connaissance ordinaire ne sont sans doute pas identiques, mais elles ne sont pas séparées, et elles ne peunt pas l'AStre. Il n'a pas place pour une rupture épistémologique ici.
Antiiony Giddens part du constat que les sociologies de l'action reposent sur une domination du sujet individuel alors que le fonctionnalisme et le structuralisme affirment une domination des structures sociales. La théorie de la structuration qu'il propose sort de ces deux cadres qu'il considère comme inutilement limitatifs. En contraste ac un point de vue unique, elle analyse l'ensemble des pratiques sociales accomplies et ordonnées dans l'espace et dans le temps, et non, soit l'expérience de l'acteur individuel, soit l'existence de totalités sociétales, chacun de faA§on isolée. Pour lui, les notions d'action et de structure se supposent l'une l'autre dans une relation dialectique. Aucune n'est cause de l'autte mais elles sont deux faces d'une mASme totalité sociale. Cette position théorique s'illustre notamment dans le fait que acteur et agent sont tenus pour des termes équivalents, au contraire d'un usage courant qui réser le premier aux individus considérés comme autonomes et le second A  des - individus - agis par des forces qui les dépassent ou qu'ils ignorent. Elle élimine d'ailleurs en outre la distinction entre macro et micro social. I,es relations des acteurs en co-présence et les structures sociales sont indissociables.
Par ailleurs, cette totalité sociale n'est pas une société inclusi, limitée, ée, mais un composite de dirs ordres mouvants et d'impulsions. La société est considérée comme auto-organisée au sens où l'entend J.-P. Dupuy et qui est précisé juste ci-dessus : elle émerge de faA§on autonome, en comportements propres, mais ceux-ci sont non contrôlés et non contrôlables par les acteurs car trop complexes et cependant ils ulent les guidet. Les activités sociales des AStres humains sont récursis, comme d'autres éléments autoreproducteurs dans la nature. Elles ne sont pas créées - ab initio - par les acteuts sociaux mais recréées sans cesse par eux en faisant usage des moyens mASmes qui leur permettent de s'exprimer en tant qu'acteurs. Des conditions permettent les activités des agents, et dans et A  trars leurs activités, les agents produisent et reproduisent les conditions mASmes qui rendenc ces activités possibles. Ce caractère récursif est caractéristique des systèmes auto-poiétiques. E Varcla5 considère l'auto poièse comme un cadre logique proche de la dialectique. La récursivité implique qu'il n'existe pas de relations univoques cause-effet mais bien des relations circulaires, des anneaux de causalité, dans la terminologie de K. Weick, précisée au chapitre 12. Elle peut se traduire notamment par l'organisation de relations dans la production de composants qui participent au réseau de production de composants qui les produisent eux-mASmes.
Par ailleurs encore, les comportements des acteurs ne sont pas déterminés. En ce sens AStre un AStre humain est AStre un acteur qui sait se donnet des buts, qui A  la fois a des raisons de faire ce qu'il fait et qui est capable, si on le lui demande, d'exprimer ces raisons de faA§on discursi, y compris en mentant, et/ou bien évidemment en se trompant lui-mASme. La caractéristique de l'action est que - les agents auraient toujours pu - agir autrement -. C'est-A -dire qu'ils auraient pu faire autre chose que ce qu'ils font A  ce moment, sans forcement avoir pris en compte ce qu'ils font A  cet instant, ni avoir pris en compte la possibilité de ce qu'ils auraient pu faire mais fait autre chose, ni avoir réfléchi A  ce qu'ils font, ou l'avoir contemplé et rejeté. Il convient déjA  de noter que, pour Giddens, il faut cependant user de rennes comme but, intention, raison, motif, dont le sens sera précisé plus bas, ac une grande prudence parce que ces termes, tels qu'ils sont utilisés généralement, ne tiennent pas alors compte du caractère contextuel de l'action humaine, qui s'accomplit et ne peut se concevoir que placée dans le temps et dans l'espace.
De plus, l'action est contextuelle. Le monde est constitué par un courant d'événements en cours indépendants de l'agent et ne contient pas un futur prédéterminé. L'action humaine est située, comme la cognition, dans ce monde. Elle s'accomplit en tant que durée, comme un flot continu de conduites et dans le cadre de contextes dans lesquels elle s'insère continuellement et qui la mettent en forme.
L'action n'est pas une combinaison d'actes, seul un moment discursif d'attention A  la durée de l'expérience vécue peut la constituer en actes. L'action orientée n est pas un composé d'intentions, de raisons et de motifs séparés les uns des autres. Elle est donc un flot continu d'expérience vécue. Sa catégorisation en morceaux discrets (actes) est en fait soit un processus d'attention réflexif de l'acteur qui l'isole, soit le résultat du regard d'un autre acteur ou observateur.
Donc, l'action ne se conA§oit pas et ne se discute pas indépendamment du corps, de ses rapports de médiation ac le monde environnant et ac la cohérence d'un soi agissant. Elle implique un courant d'interntions causales, de fait ou envisagées, d'individus agissant physiquement, de par leur corps, dans le processus qui se déroule autour d'eux, fait des événements dans le monde. Bien que Giddens critique généralement G.H. Mead, pour cette partie de son apport il s'en rapproche6, mASme si plus loin il s'ésectiune de certains aspects de l'interactionnisme symbolique.
La contextualité de l'action implique donc que les interactions soient toujours situées dans l'espace temps. Elle inclut le cadre de l'interaction, les acteurs co-présents et leurs communications entre eux. Pour Giddens, il n'y a pas de différence entre action (qui demande inférence et interprétation de la part d'un autre acteur ou observateur extérieur) et moument (qui est directement observable). L'unité pertinente d'analyse de l'action est la personne, le soi agissant. Ici, l'intention présuppose l'action, et non l'inrse (on n'a pas une intention tout court). L'action en ce sens est reliée au concept de praxis et il s'agit de pratiques dans une série continue d'activités de fait. Ici, Giddens reflète l'influence de Marx et de sa praxis : - faire et ce faisant se faire -. En conséquence, acteur et action sont indissociables, l'un ne peut se comprendre abstrait et isolé de l'autre.

Le modèle de stratification de l'action
Il est constitué de trois ensembles de processus qui s'incrustent les uns dans les autres et sont situés dans un double cadre. Le contrôle réflexif, la rationalisation et la motivation de l'action opèrent dans le jeu des conséquences non intentionnelles et des conditions non reconnues de l'action ainsi que Giddens.
Ces éléments doint AStre examinés plus en détail pour comprendre leurs interactions réciproques.

Conséquences non intentionnelles et conditions non reconnues
La durée de la vie de tous les jours se traduit par un flot d'actions intentionnelles qui ont cependant des conséquences non intentionnelles. Celles-ci peunt rétroagir de manière systématique et denir des conditions non reconnues d'actions ultérieures. Giddens va sount recourir A  l'exemple du langage, mASme si il souligne que société et langage ne sont pas réductibles l'un A  l'autre. Ici l'idée s'illustre par le fait que, lotsque l'on parle ou écrit correctement une langue, l'on contribue du mASme coup A  la reproduire : parler ou écrire correctement est intentionnel, contribuer A  la reproduction de cette langue ne l'est pas.
Plusieurs niaux doint AStre distingués dans ce processus :
- le premier est celui d'une simple séquence de conséquences non intentionnelles qui dérint d'un seul acte initial qui entrainera une chaine d'événements non prévisibles et non prévus. Par exemple, allumer la lumière dissuadera un voleur, qui s'enfuira et dont la course attirera l'attention d'un policier, qui l'arrAStera ;
- A  un second niau est l'émergence d'un ordre, d'une forme organisée, qui résulte d'un ensemble d'activités individuelles non volontairement coordonnées. Un bon exemple en est les effets d'agrégation, perrs ou non, tels qu'illustrés par Boudon8;
- A  un troisième niau les conséquences non intentionnelles de l'action deviennent des conditions non reconnues d'actions ultérieures. Elles créent un cycle de rétroaction non réflexi, des boucles causales. Des activités répétitis, accomplies dans un contexte spatio-temporel précis, ont des conséquences non intentionnelles dans d'autres contextes plus ou moins éloignés dans le temps et dans l'espace. Ces conséquences influencent en retour les conditions d'accomplissement ultérieur de ces actions répétitis, de sorte qu'elles se produisent de nouau dans un contexte semblable A  celui de leui accomplissement initial. Les conséquences non intentionnelles sont réparties de faA§on régulière, elles sont un sous-produit de conduites régularisées que des agents consernt comme telles, de faA§on réflexi.


Réflexivité

La réflexivité est d'abord, la conscience de soi, l'exercice de la capacité de situer l'action par rapport A  soi. Mais elle n'est pas seulement et simplement cela. Elle est aussi et en mASme temps la capacité de suriller, de contrôler, le flot continu de la vie sociale et des contextes et de s'y situer. Pour Giddens rien n'esr plus central A , et dis-tinctif de, la vie humaine que la surillance réflexi du comportement qui est attendu de chacun des autres par tous les membres compétents de la société.
Le contrôle réflexif est un trait caractéristique de toute action ; il porte A  la fois sur la conduite propre de celui ou celle qui exerce ce contrôle et sur celle d'autres acteurs. En effet, les agents ne se contentent pas de suivre de près le flot de leurs activités et d'attendre des autres qu'ils fassent de mASme, ils surillent et contrôlenr aussi, de faA§on routinière, les dimensions sociale et physique de leurs contextes d'interaction. Giddens reprend ici certains thèmes de l'interactionnisme9. Le contrôle réflexif de l'action renvoie au caractère intentionnel ou orienté rs des buts de l'action humaine. Il met l'emphase sur l'intentionnalité comme processus. Il doit AStre clair que cette nocion d'intentionnalité ne ut pas dire qu'il s'agisse des buts clairement définis A  l'avance et tenus consciemment présents A  l'esprit durant l'activité par l'agent10, mais qu'elle exprime surtout et d'abord sa capacité A  tirer sur les ressources de la conscience pratique.


Rationalisation

La rationalisation joue sans doute A  deux niaux. Elle doit d'abord se comprendre dans le cadre du contrôle réflexif continu de l'action où elle signifie la capacité ressentie et implicitement présente des agents humains d'AStre en situation - d'expliquer -, A  soi d'ailleurs tout autant qu'aux autres, pourquoi ils agissent comme ils le font et ceci que cette capacité soit exercée (ou exerA§able) ou non. Elle est alors l'expression causale de l'enracinement du caractère intentionnel1' de l'action de l'agent dans la connaissance de soi et la connaissance" des mondes social et matériel qui sont l'environnement du soi agissant. Elle se démontre par son comportement dans l'action située.
Le contrôle réflexif ne peut toutefois AStre mené totalement exhaustiment. Cependant, ce n'est que dans les cas les plus triviaux qu'un acteur puisse apporter A  la question du pourquoi de son comportement une réponse du type : - parce que c'est comme cela -, ou - sans raison particulière -, du moins, s'il ut continuer A  apparaitre comme un acteur compétent aux yeux des autres'4. Mais, pour Giddens, de plus, beaucoup de la connaissance dans laquelle ce comportement puise sa source n'est pas disponible A  l'acteur pour une formulation discursi1'. Autrement dit, il va falloir, hors ces cas triviaux et si la question est posée, qu'il - rationalise -, c'est-A -dire qu'il donne un compte-rendu rbal de ce qui peut seulement implicitement diriger et avoir dirigé son comportement. De ce fait, il n'y a qu'une étroite différence entre - rationalisation - ainsi que définie alors et - rationalisation - tel que le mot est entendu au sens courant de donner des fausses raisons après le fait. A€ ce deuxième niau, rationalisation signifie donc aussi la mise en œuvre discursi de cette capacité en fournissant des raisons pour les conduites. Comme pour les intentions16, ces raisons sont des comptes-rendus 'discrets' abstraits du flot continu de la durée qui relie leurs activités les unes aux autres et au monde des objets. Sount, des acteurs justifient leurs actions de faA§on discursi (au deuxième sens de rationalisation) quand cela est denu nécessaire en faisant appel A  des raisons qui diffèrent de la capacité de rationalisation effectiment engagée dans leur action au premier sens où nous l'avons définie.
Donc, d'une part, les acteurs, de faA§on routinière, sans le mettre en évidence et sans complications, s'assurent d'une compréhension théorique continue des fondements de leurs activités. D'autre part, une telle compréhension ne doit pas AStre confondue ac la formulation discursi des raisons de ces conduites, qui opère A  un autre niau. En effet un agent attend des autres agents qu'ils soient capables d'expliquer presque tout ce qu'ils font si cela leur est demandé. De plus, une telle capacité représente le principal critère utilisé dans la conduite de tous les jours pour juger de la compétence des acteurs. Ceci rapproche ici encore plus du concept - d'accounility -, de rendre compte d'un comportement aux yeux des autres, tel qu'il est exprimé par Garfinkel'". Les questions théoriques sur intentions et raisons ne deviennent d'actualité pour les acteurs que dans les cas où certaines conduites leur font particulièrement problème ou lorsque se produit une faute ou une rupture de compétence, qui peut d'ailleurs AStre intentionnelle. C'est ainsi que Giddens, suivant ici A  nouau Goffman, souligne que d'habitude nous ne demanderons pas A  une personne pourquoi elle s'engage dans une activité coutumière au groupe auquel elle appartient. De mASme nous ne demanderons pas de comptes A  une personne qui commet une faute de laquelle, en apparence, elle ne peut AStre tenue responsable, tels un faux moument du corps ou un lapsus.

Motivation
Ce concept est entendu par Giddens de faA§on différente du sens courant qui lui est le plus sount attribué. La conduite des acteurs peut aussi AStre leur AStre opaque A  eux-mASmes, tout autant qu'aux autres, sous l'aspect de sa motivation. Les explications du comportement des autres que les acteurs recherchent et acceptent ne sont pas limitées A  la rationalisation de la conduite (où l'acteur est présumé comprendre ce qu'il fait et pourquoi). Les motifs de l'action, outre des raisons, terme entendu ici au sens de la rationalisation18, peunt donc comprendre des éléments dont l'acteur lui-mASme n'est pas conscient, ou dont il ne peut s'apercevoir qu'ensuite.
La motivation est distincte du contrôle réflexif et de la rationalisation de l'action. Elle est moins directement liée A  la continuité de l'action que ne le sont les deux autres dimensions. Alors que, dans la terminologie de Giddens, les raisons1'' renvoient aux fondements de l'action elle-mASme, les motifs, eux, renvoient aux besoins qui l'inspirent. La motivation, renvoie au potentiel d'action plutôt qu'au mode d'accomplissement de l'action par l'agent. Les motifs n'agissent directement sur l'action que dans des circonstances inhabituelles qui, en quelque sorte, brisent la routine. Pour l'essentiel, les motifs fournissent des s généraux, des programmes, des projets, selon la terminologie de A. Schutz7", retenue par Giddens, dans le cadre desquels se réalisent un ensemble d'activités. En conséquence, nombre des conduites de tous les jours ne sont pas directement motivées21.
Alors que les acteurs doués de compétence peunt presque toujours formuler de faA§on discursi les intentions et les raisons de leur action (vtaies ou fausses, exactes ou erronées), ils n'y parviennent pas nécessairement lorsqu'il s'agit de leurs motifs.
En fait, les traits centraux d'activités sociales dans une collectivité ne sont pas les plus fortement motivés, au contraire. La plupart des éléments les plus profondément sédimentés de la conduite sociale sont élis cognitiment, pas forcément consciemment, plus que fondés sur des - motifs - déclenchant l'action. I-eur continuité est assurée A  trars la reproduction sociale elle-mASme. La routine occupe donc une place très importante dans la reproduction des pratiques. En ce sens l'on retrou ici indisculement des positions proches d'apports du néo-institutionnalisme, dont il faut rappeler ici qu'il a été soutenu par certains, certes minoritaires, mais parmi lesquels nous nous situons nous-mASmes, que ses principes, en théorie du moins, ne s'opposent nullement A  une perspecti placée dans le cadre des théories de l'action et notamment compatible ac l'individualisme méthodologique22.
Par ailleurs, pour Giddens en ce sens, une action de routine est une action fortement saturée par le - tenu pour acquis -. Elle est de plus fondamentale A  la sécurité ontologique de l'acteur.


Intentions et raisons

Ainsi qu'il vient de l'AStre noté brièment, intentions, buts, ou projets, tels qu'utilisés par Giddens, ne doint pas AStre confondus ac des orientations rs un but consciemment présentes A  l'esprit, tels qu'ils sont utilisés au sens courant. Pour lui, en fait, l'essentiel du courant d'actions de la conduite quotidienne est préalable A  la réflexion.
Est considéré comme intentionnel tout acte que l'agent sait, ou croit savoir, A  tort ou A  raison, manifester ou AStre attendu manifester une qualité ou un résultat particulier. Il n'est pas nécessaire que les agents soient capables de formuler la connaissance qu'ils appliquent en propositions abstraites, mASme A  leur propre usage, ou que cène connaissance soit valide. Par ailleurs, but et action sont aussi sount disjoints : des intentions se voient réalisées parfois d'elles-mASmes, sans aucune action de la part de l'agent et indépendamment de lui, et, comme noté plus haut, des conséquences non intentionnelles de 1 action surgissent.
Toutefois, la séparation en actes isolés est artificielle, ainsi qu'il l'est indiqué plus haut. Les intentions, comme les actes, ne sont que des comptes-rendus discrets d'un flot continu dans le contexte de questionnements, soit initiés par les autres, soit constituant un élément d'un processus d'auto examen par l'acteur. Les intentions ne doint se comprendre que comme constituées dans le contrôle continu réflexif de l'action située. Un acte intentionnel dans une description donnée ne l'est pas forcément dans une autre : couper une che en deux n'est pas forcément couper la che de Jules, si on ignore qu'elle appartient A  Jules.
Il est rare, bien que cependant pas impossible, qu'une personne ait un but précis clair A  l'esprit, rs lequel elle organise son énergie sans équivoque dans la direction qu'elle indique (par exemple gagner une épreu sporti qui absorbe toute son intention). Le contenu intentionnel (terme qui pour Giddens convient mieux que l'intention) de l'action de tous les jours consiste plutôt en fait dans le contrôle continu et réussi par l'acteur de sa propre activité dans le flot du monde qui se déroule autour de lui. Il indique une maitrise désinvolte (casual) du cours des événements quotidiens que les acteurs tiennent normalement pour acquise, dans le cadre du contrôle réflexif de l'action.
Rechercher les buts d'un acteur pour ce qu'il fait est donc en fait rechercher de quelles manières ou sous quels aspects il surille son implication dans le cours de ces événements mASmes.
L'activité de vie de chacun ne consiste pas en séries découpées de buts et projets distincts mais en un courant continu d'activité intentionnelle en interaction ac d'autres et dans le monde naturel. Un - acte intentionnel -, comme l'identification d'actes plus généralement, est seulement saisi réfleximent par l'acteur, ou isolé conceptuellement par un autre agent.
C'est en ces termes que doit AStre comprise la - hiérarchie des buts -. Les agents humains sont capables de suriller leurs activités en tant que des flots variés simultanés, dont la plupart sont tenus en stase A  un point donné dans le temps mais dont ils sont conscients en ce sens qu'ils peunt se les rappeler A  l'esprit comme pertinents A  un événement ou une situation en cours.
Il en est de mASme pour les raisons. Il est plus approprié de parler de la rationalisation de l'action sur le fond de la surillance réflexi de leur action par les agents. Demander la raison d'un acte est couper conceptuellement dans le flot de l'action, qui ne comporte pas plus de série de raisons discrètes séparées que d'intentions telles. Ces raisons alors exprimées peunt AStre tenues pour valides par les acteurs pour deux types de motifs : dans quelle mesure les raisons citées par l'agent expriment en fait une conformité ac le contrôle par les autres de ce qu'il fait et a fait, et dans quelle mesure son explication se conforme A  ce qui est généralement reconnu dans son milieu social comme constituant une conduite raisonnable. Ceci dépend des modèles de croyances plus ou moins diffusément intégrés auxquels se réfèrent les acteurs dans le but de dérir des explications en fonction des principes de la conduite des uns et des autres.
Les raisons ne traduisent pas ainsi systématiquement des engagements normatifs, qui n'en constituent qu'une partie. Les normes ne sont que des frontières factuelles de la vie sociale A  l'intérieur desquelles une variété d'attitudes et de manipulations sont possibles.
La conduite intentionnelle peut AStre conceptualisée comme l'application de - connaissance-21 pour s'assurer de certains résultats, événements ou qualités. Rechercher la rationalisation d'une telle conduite A  ce niau c'est rechercher : (1) la connexion logique entre dirses formes d'actes intentionnels ou projets et (2) le fondement (grounding) technique de la connaissance qui est appliquée comme - moyen - dans les actes intentionnels pour s'assurer de résultats particuliers (intégration logique et contenu empirique de la surillance de ses activités par un agent). Les raisons peunt donc ainsi AStre définies comme des principes d'action fondés, ac lesquels les acteurs restent en contact en tant qu'éléments de routine de la surillance réflexi de leur comportement. Par exemple, cite Giddens, ouvrir un parapluie est la caractérisa-tion d'un acte. Rester sec est l'intention. La raison de le faire est la conscience qu'un objet de la forme voulue, porté au-dessus de la tASte ésectiunera la pluie. Un principe d'action constitue donc une explication de la raison pour laquelle un - moyen - est - correct - ou - approprié - pour obtenir un résultat donné, spécifié tel par une identification d'acte particulière.
Dans la vie courante, le jugement sur l'adéquation des raisons est fonction des paramètres du sens commun conntionnellement accepté dans des contextes d'action particuliers.
La signification des raisons dans la conduite humaine doit AStre comprise comme l'aspect théorique de la surillance réflexi de la conduite dont les acteurs attendent de chacun qu'ils l'exercent, tel quel, si on lui demande pourquoi il a agi comme il l'a fait, un acteur est capable d'offrir une explication de son acte fondée sur des principes (principled), d'en rendre compte, rationalisation au deuxième sens qui peut AStre différente de la capacité de fait qu'il met en œuvre en reliant son action au flot des événements.


Connaissance et conscience

On peut donner trois sens A  - AStre conscient - souligne Giddens : ne pas AStre assommé, faire attention A  ce qui se passe autour de soi, aux événements qui s'y déroulent pour y rattacher son activité (contrôle réflexif de la conduite), et enfin conscient et délibéré. Une distinction similaire peut AStre menée au niau de la connaissance.
I.e contrôle réflexif puise dans la conscience pratique qui est la connaissance tacite qui est appliquée ac compétence dans l'agissement (enactment) de conduites, en situation de co-présence, mais que l'acteur n'est pas capable d'exprimer de faA§on discursi. Elle est tout ce que les acteurs sant, croient ou croient savoir au sujet des conditions sociales, y inclus en particulier les conditions de leur propre action et de celle des autres, et qu'ils utilisent dans la production-reproduction de leur action. La situation par rapport aux conditions de l'action est sans doute proche de l'idée - d'in-dexicalité - de l'action mise en évidence par Garflnkel.
La conscience pratique est donc identique A  ce que A. Schutz2" appelle les - stocks de connaissances -, les schémas intetpretatifs, que possèdent les acteurs et qu'ils appliquent dans la production de l'interaction. Elle contient pour Giddens deux éléments analytiquement séparables : d'une part, la connaissance mutuelle qui se réfère aux schémas interprétatifs par lesquels les acteurs constituent et comprennent la vie sociale comme ayant du sens et organisent leurs perceptions. D'autre part elle contient aussi le - sens commun - qui est un corps de connaissance théorique plus ou moins articulé, dont il est fait usage pour expliquer pourquoi les choses sont comme elles sont, ou se produisent comme elles le font dans le monde naturel et social. I.e sens commun sous-tend la connaissance mutuelle qui est apportée dans chaque rencontre par les participants et qui dépend A  la base d'un cadre de sécurité ontologique fourni par ce sens commun.
La plus grande partie de cet énorme réservoir de connaissances, que Giddens préfère appeler le savoir mutuel ou connaissance mutuelle, mis en jeu dans les rencontres, n'est pas directement accessible A  la conscience discursi des acteurs. La quasi-totalité du savoir mutuel est de nature pratique : il est inhérent A  la capacité de continuer A  accomplir les routines de la vie sociale.
La conscience discursi est ce qu'il est possible d'exprimer et de formaliser. Cependant, la frontière entre la conscience discursi et la conscience pratique est fluctuante et perméable. C'est en ce sens que le contrôle réflexif de l'action prend sa source presque entiètement dans la conscience pratique, la rationalisation dans la conscience pratique et (sans doute) aussi dans la conscience discursi (au deuxième sens de rationalisation, défini plus haut), ou A  leur frontière. Il n'y a d'ailleurs pour Giddens pas de barrière de répression entre les deux, comme celle qui sépare la conscience discursi et l'inconscient.
Il est A  noter que cela implique qu'au niau de la conscience discursi et en rtu d'une description quelconque, les agents humains sant toujours ce qu'ils font ; toutefois, selon d'autres descriptions, ce qu'ils font peut AStre tout A  fait non familier et étranger.
L'inconscient inclut les formes de cognition ou d'impulsion qui sont totalement refoulées, ou qui n'apparaissent dans la conscience qu'une fois déformées.
Ces trois concepts, conscience discursi, conscience pratique et motifs incons-cients/cognition, remplacent donc la ttaditionnelle triade de la psychanalyse : le moi, le surmoi et le A§a.


Production et reproduction de la vie sociale


Une idée de base rapidement exprimée mais fondamentale découle des considérations précédentes. La production ou la - constitution de la société - est un accomplissement compétent de ses membres, mais qui prend place dans des conditions qui ne sont ni totalement intentionnelles, ni totalement comprises de leur part. I.es hommes font leur histoire, mais ne sant pas qu'ils la font et ne peunt la diriger. LA  aussi l'influence de Marx est prégnante. Toute reproduction est nécessairement production, et le germe du changement est présent dans chaque acte qui contribue A  la reproduction ordonnée de vie sociale. Ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est la capacité de programmer réfleximent son environnement, donc en surillant sa propre place en son sein. Cela est rendu possible par le langage, qui est d'abord le médium des activités pratiques humaines.
Comme nous l'avons noté plus haut, pour Giddens, la vie sociale n'est pas assimilable au langage, mais le langage, en tant que forme sociale, est un exemple utile. On peut l'examiner sous trois aspects de sa production et de sa reproduction, chacun de ces aspects étant aussi caractéristique de la production et de la reproduction de la société en général.
Le langage est maitrisé et parlé par les acteurs. Du point de vue de sa production par un acteur comme une série d'actes de parole, le langage est : (1) une compétence, ou un ensemble très complexe de compétences, que possède chaque personne qui - connait - ce langage, (2) utilisé pour donner du sens, littéralement, comme un art créatif d'un sujet actif, (3) quelque chose qui est fait, accompli par celui qui parle, mais pas en pleine connaissance de comment il le fait. Il n'est probablement capable que de donner un compte-tendu très fragmentaire de ce qu'il fait ou comment il le fait quand il parle sa langue pour exprimer quelque chose.
Le langage est aussi un moyen de communication et d'interaction employé entre les acteurs. De ce point de vue il implique l'emploi de schèmes interprétatifs pour rendre compréhensible non seulement ce que les autres disent mais aussi ce qu'ils u-lenr dire. Le constitution de sens est un accomplissement intersubjectif de compréhension mutuelle dans un échange continu, et l'utilisation d'indices contextuels, comme propriétés de la situation, une partie intégrale de la constitution et de la compréhension de la signification.
Le langage a enfin des propriétés structurelles qui sont constituées comme les modes de parole d'une communauté de langue ou une collectivité. De ce point de vue, le langage est une structure qui n'est pas possédée par un parleur en particulier mais ne peut AStre conceptualisée que comme une caractéristique d'une communauté de parleurs. Il peut AStre conA§u comme un ensemble abstrait de règles qui ne sont pas appliquées mécaniquement mais sont employées en mode génératif par des parleurs qui sont membres de cette communauté de parleurs.
De mASme, la vie sociale peut AStre traitée comme un ensemble de pratiques reproduites qui peunt AStre étudiées comme une série d'actes - réussis - par les acteurs, comme constituant des formes d'interaction, impliquant la communication de sens, comme constituant des structures qui appartiennent A  des collectivités ou communautés sociales.

La structure, les structures, structuration et système

Structure, système
Les concepts centraux de la théorie de la structuration sont la structure25, la dualité de la structure et le système.
Une approche de l'analyse de la structure peut se faire en recourant encore A  l'exemple du langage et en ant la parole (speech = action et interaction) et la langue (= structure). Il ne s'agit pas cependant d'une analogie mais d'un exemple : encore une fois, la société n'est pas similaire A  un langage. Cependant, il faut noter les points suivants. D'une part la parole est située, localisée spatialement et temporelle-ment, alors que la langue est virtuelle et hors du temps. D'autre part, la parole présuppose un sujet, alors que la langue est spécifiquement sans sujet, mASme si elle n'existe qu'en tant - et que si ' elle est produite par des parleurs. Enfin, la parole reconnait toujours potentiellement la présence d'un autre alors que la langue n'est ni un produit orienté d'un agent, ni orientée rs un autre agent. Il en est de mASme au niau de la théorie de la structuration : les pratiques, actes situés d'un sujet, peunt AStre examinées au regard des résultats intentionnels et peunt impliquer une orientation recherchant une réponse de la part d'autres acteurs, mais la srructure n'a pas de localisarion spécifique spatio-temporelle, elle est caractérisée par l'absence de (du) sujet, et ne peut pas AStre cadrée en rermes d'une dialectique sujet-objet.
Giddens note que la séparation recherchée par Durkheim entre la fonction (relations entre parties d'un tout) et la sérialité (déroulement dans le temps), n'est pas tenable. Une structure peut AStre décrite hors du temps, mais son fonctionnement ne peut pas l'AStre. Son intérASt principal n'est pas relié A  l'idée du - tout et des parties -, mais A  l'homéostasic, c'est-A -dire A  sa reproducrion.
Dans cette perspecti, une distinction fondamentale découle du caractère double structuranr er strucruré des relations sociales. C'est celle qui existe entre les concepts de strucruré et de système. Les relations sociales ont deux dimensions, syntagmatique et paradigmatique : la première fait référence au déloppement, dans l'espace-temps, de modèles régularisés de relations sociales qui engagent la reproduction de pratiques spatio-temporellement situées ; la seconde concerne un ordre virtuel de modes de structuration envisagés de faA§on récursi dans la reproduction des pratiques.
La structure au sens de Giddens réfère, au sens de cette seconde dimension, aux propriétés structurantes qui favorisent la capture (binding) de l'espace temps dans des systèmes sociaux, A  ces propriétés qui permettent que des pratiques sociales similaires persistent dans des étendues variables de temps et d'espace et qui donnent A  ces pratiques un caractère - systémique -. La structure ainsi comprise est un ordre virruel. Elle est un ensemble de règles et de ressources organisé de faA§on récursi, et est hors du temps et de l'espace, A  l'exception de son actualisation et de sa coordination sous la forme de traces en mémoire des agents. Elle est caractérisée par une - absence du sujet -. Ceci signifie, d'une part, que les systèmes sociaux, en tant qu'ensembles de prariques sociales reproduites, n'ont pas de strucruré mais qu'ils présentent plutôt des propriétés structurelles (des traits institutionnels qui s'étendent dans l'espace et le temps). D'autre part, la structure n'existe, en tant que présence spatio-temporelle que lors de son actualisation et qu'en tant que traces mémorielles grace auxquelles les agenrs démontrent leur compétence et orientent leurs conduites, c'est-A -dire leur connaissance de comment les choses sont dites, faites, écrites. Cette connaissance est mobilisée récursiment en pratiques sociales organisées. Les acteurs ont la capacité que ces pratiques présupposent.
Une strucruré n'esr donc pas un groupe, une collectivité ou une organisation. Ceux-ci ont cependant des propriétés structurelles et doint AStre étudiés comme systèmes d'interaction. Les systèmes sociaux sont des relations entre acteurs ou collectivités, reproduites et organisées en tant que prariques sociales régulières. La structure y est récursiment impliquée et ils comprennent les activités situées d'agents humains, reproduites A  trars le temps et l'espace. Ils impliquent des relations régularisées d'interdépendance entre individus et groupes, qui, typiquement peunt AStre le mieux analysées comme des pratiques sociales récurrentes. Ils sont des systèmes d'interaction sociale et, en tant que tels, ils impliquent des activités situées de sujets humains et existent syntagmatiquement dans le flot du temps. Un système social, dans cette terminologie, s'il a des propriétés structurelles n'est pas une structure en lui-mASme. Les systèmes sociaux existent comme - mis en formes - (patterned) tant dans le temps que dans l'espace, A  trars les continuités de la reproducrion sépale. Un système social est en ce sens une totalité structurée.

Dualité de la structure
La structure elle-mASme, ordre virtuel sans existence matérielle, est faite de règles et ressources. Celles-ci sont engagées dans l'articulation institutionnelle des systèmes sociaux, elles sont impliquées de faA§on récursi dans la production et la reproduction de ces systèmes. Le terme de tègles ne doit pas créer de méprise. Ces règles mobilisent des ressources et la structure ne doit pas AStre identifiée A  la contrainte. Elle est facilitante - enabling - autant que contraignante.
Une des propositions principales de la théorie de la structuration est que les règles et ressources utilisées par les agents dans la production et la reproduction de leurs actions sont en mASme temps les moyens de la reproduction du système social concerné : c'est l'idée mASme de la dualité de la structure. La structure est A  la fois le moyen et le résultat de la conduite qu'elle organise récursiment. Les propriétés structurelles des systèmes sociaux n'existent pas hors de l'action, mais sont impliquées chroniquement dans sa production et sa reproduction.
Il convient donc pour Giddens, de distinguer méthodologiquement, mais pas conceptuellement, l'analyse de la conduite stratégique, qui met entre parenthèses (ceteris paribus) les institutions, et qui étudie le mode dans lequel les acteurs tirent sur les règles et les ressources de la structure dans leurs relations sociales et l'analyse institutionnelle, qui met entre parenthèses (ceteris paribus) la conduite stratégique, et qui traite règles et ressources comme des traits récursiment reproduits de systèmes sociaux.
La théorie de la structuration, formulée ainsi rejette toute dichotomie du diaehro-nique et du synchronique ou du statique et dynamique. Dans cette conception, les mASmes caractéristiques structurelles participent dans le sujet (l'acteur) et l'objet (la société). La structure forme la personnalité et la société en mASme temps, mais dans aucun des deux cas exhaustiment en raison des conséquences involontaires et des conditions non reconnues de l'action. Chaque processus d'action produit quelque chose de neuf, un acte neuf, mais en mASme temps toute action existe en continuité ac le passé qui fournit les moyens de son initiation. La structure ne doit donc pas AStre conceptualisée comme une barrière A  l'action, une contrainte, mais comme essentiellement impliquée dans sa production, elle est facilitateur autant que contrainte (on ne peut opposer structure et liberté).
En accord ac la dualité de la structure les règles et les tessources (qui constituent la structure) sont utilisées par les acteurs dans la production des interactions mais sont aussi reconstituées par cette action. La structure est donc le mode dans lequel la relation entre moment et totalité s'exprime elle-mASme dans la reproduction sociale.


Structure et structures

Il y a de plus une triple distinction entre la structure (définie ci-dessus), concept générique, les structures et les propriétés structurelles des systèmes sociaux.
Le concept de structures fait référence aux relations de transformation et de médiation qui sont les circuits de commutation sous-jacents aux conditions observables de la reproduction des systèmes sociaux. Les structures sont les ensembles structurels propres A  des systèmes sociaux donnés (ensembles de règles/ressources impliqués dans l'articulation d'un système social donné). Elles sont organisées en tant que propriétés de systèmes sociaux. Au niau des acteurs et des relations sociales, les règles, et ressources par l'intermédiaire des règles, ont des effets de médiation (en face A  face ou A  distance) et de transformation des relations. Toutes les règles sociales sont transfor-mationnelles. Au niau des - structures - les transformations se traduisent par la commuilité. Un exemple donné par Giddens est celui de : propriété privée, argent, capital, conttat de travail, profit. Ces - structures - s'impliquent réciproquement.
Les propriétés structutelles sont ces traits institutionnels des systèmes sociaux qui s'étendent A  trars l'espace temps. Enfin, les principes structurels sont les principes d'organisation des totalités sociétales. Les principes structurels sont les propriétés structurelles les plus profondément ancrées, celles qui sont les principes d'organisation les plus engagés dans la reproduction des totalités sociétales. Les institutions sont les pratiques organisées récursiment qui ont la plus grande extension spatio-temporelle dans ces totalités sociétales. Elles sont les traits les plus persistants de la vie sociale ; les propriétés structurelles des systèmes sociaux qui leur donnent solidité dans le temps et dans l'espace. C'est sans doute ici que peunt se situer l'analyse et l'utilisation des concepts de Giddens au niau des organisations.
Les conduites d'acteurs individuels reproduisent les propriétés structurelles de collectivités plus larges. L'étude de la récursivité du langage et de la parole en est un exemple. Quand l'on prononce une parole, l'on utilise les mASmes règles syntaxiques que celles que la parole prononcée contribue A  produire. De plus, en parlant le mASme langage que celui de leur communauté linguistique, les membres partagent les mASmes règles et pratiques, mASme s'il se produit quelques variations.


La structuration

L'étude de la structuration des systèmes sociaux est celle des modes par lesquels ces systèmes, qui s'ancrent dans les activités d'acteurs doués de savoirs et de savoir-faire, situés dans le temps et dans l'espace et faisant usage des règles et des ressources dans une dirsité de contextes d'action, sont produits et reproduits dans l'interaction de ces acteurs, et par elle. La dualité de la structure sur le logique, déri de ces affirmations. La constitution des agents et celle des structures ne sont pas deux phénomènes indépendants, un dualisme : il s'agit plutôt d'une dualité. Selon la dualité de la structure, les propriétés structurelles des systèmes sociaux sont A  la fois le moyen et le résultat des pratiques qu'elles organisent de faA§on récursi. La structure n'est pas extérieure aux agents : en tant que traces mémoire et en tant qu'actualisée dans les pratiques sociales, elle est, dit Giddens, au sens de Durkheim, plus interne qu'externe A  leurs activités.
La structuration est le heu propre de l'analyse structurelle. étudier la structuration consiste A  essayer de déterminer les conditions qui gournent la continuité ou la dissolution de structures ou de types de structures. EnquASter sur le processus de reproduction consiste A  spécifier les connections entre structuration et structure. Pour Giddens, l'erreur caractéristique de la philosophie de l'action a été de traiter le processus de production seul et donc de ne pas délopper de concept d'analyse structurelle. De mASme, la limitation du structuralisme et du fonctionnalisme est par ailleurs de considérer la reproduction comme un résultat mécanique, plutôt qu'un processus constitutif actif, accompli par et consistant en, les activités de sujets actifs.
La structuration, comme reproduction de pratiques, se réfère abstraitement au processus dynamique par lequel les structures en viennent A  exister. La structure sociale est constituée par l'action humaine et cependant est en mASme temps le médium mASme de cette constitution. Par exemple, la langue existe en tant que structure syntactique et sémantique, seulement en tant qu'il existe une constance (consis-tency) de quelque espèce, traA§able, dans ce que les gens disent, les actes de parole qu'ils accomplissent. Sous cet aspect, référer aux règles de syntaxe c'est référer A  la reproduction d'éléments semblables. Par ailleurs de telles règles génèrent aussi la totalité des actes de parole qui sont le langage parlé. C'est le double aspect de la structure, A  la fois inférée d'observations des activités humaines et aussi opérant comme le médium qui rend ces activités possibles, qui doit AStre saisi A  trars les notions de structuration et de reproduction.
La structuration consiste en les conditions qui régissent la continuité ou la transmutation des structures et par conséquent des systèmes sociaux. Les processus de structuration lient l'intégration structurelle, ou la transformation d'ensembles de collectivités et d'organisations en systèmes, A  l'intégration sociale, ou la transformation de l'interaction au niau du monde vécu par les acteurs en situation de co-présence en pratique sociale régulière.

Conditions de la production de la vie sociale par les agents
Les éléments apportés ci-dessus permettent de préciser deux idées fondamentales de la pensée de Giddens énoncées déjA  plus haut. D'une part celle que la constitution de la société - est un accomplissement compétent de ses membres, mais qui prend place dans des conditions qui ne sont ni totalement intentionnelles, ni totalement comprises de leur part -. D'autre part celle que connaissance savante des scientifiques et connaissance ordinaire des agents dans le quotidien sont inséparables.
En effet, les propriétés structurelles des systèmes sociaux vont s'étirer, dans le temps et l'espace, au-delA  du contrôle que peut exercer chaque acteur. Mais ceci n'interdit pas que des systèmes sociaux puissent AStre réifiés dans des diéories produites par des acteurs qui, par leurs activités, contribuent A  la constitution et A  la reconstitution de ces mASmes systèmes. Ces - théories - vont bien sûr s'approprier des éléments de thèses scientifiques plus ou moins popularisées dans le grand public. La réification des relations sociales, ou la - naturalisation -, sous forme de discours, des circonstances et des produits historiquement contingents de l'action humaine, constitue une des principales dimensions de l'idéologie dans la vie sociale.
Cependant, mASme les formes les plus simplifiées de pensée réifiée ne diminuent pas l'importance fondamentale de la compétence des acteurs humains parce que celle-ci s ancre davantage dans la conscience pratique que dans la conscience discursi. Il est stupéfiant de constater, note Giddens, combien la capacité d'agir (go on) dans la dirsité des contextes de la vie sociale présuppose une connaissance très précise des conntions sociales, de soi-mASme et des autres AStres humains. Tous les membres compétents d'une société font preu d'une grande habilité dans l'accomplissement des activités sociales. Leur savoir n'est pas simplement tangent A  la structuration de la vie sociale, il en est constitutif. Ce qui est essentiel.
Comme nous l'avons vu, la dualité de la structure est toujours le principal fondement de la continuité dans la reproduction sociale A  trars l'espace-temps. De plus, elle présuppose le contrôle réflexif des agents dans la durée de l'activité sociale quotidienne, un contrôle réflexif qui, en mASme temps, constitue cette durée. Par ailleurs, la compétence humaine est toujours limitée. Du cours de l'action surgissent sans cesse des conséquences non voulues par les acteurs et, de faA§on rétroacti, ces conséquences non intentionnelles peunt denir des conditions non reconnues d'actions ultérieures. L'histoire humaine résulte d'activités intentionnelles mais elle n'est pas un projet voulu, elle se soustrait constamment A  tous les efforts qui sont faits pour la subordonner A  une direction consciente. Malgré cela, les AStres humains, A  la fois menacés et encouragés par le fait qu'ils sont les seules créatures A  faire leur propre histoire en sachant qu'ils ne peunt la contrôler, tentent sans cesse d'y parnir.
Les AStres humains produisent des théories de leurs actions, ce qui montre bien que la théorie du social n'est pas une inntion des théoriciens professionnels du social et que les idées produites par ces derniers tendent A  retourner dans la vie sociale elle-mASme. Les tentatis de suivi, puis de contrôle des conditions générales de la reproduction des systèmes sociaux constituent un phénomène contemporain d'une extrASme importance. Dans la vie sociale, il est fréquent que des acteurs situés stratégi-quement tentent de faA§on réflexi, par des procédures sélectis de filtrage d'information, de régir les conditions générales de la reproduction d'un système, pour le conserr tel qu'il est ou, au contraire, pour le transformer.
Les systèmes d'interaction sociale reproduits A  trars la dualité de la structure dans le contexte des conditions limitées de la rationalisation de l'action, sont constitués par l'interdépendance des individus et des groupes. La notion d'intégration réfère au degré d'interdépendance de l'action ou - caractère systémique - qui est impliqué dans tout mode de reproduction de système. L'intégration peut donc AStre définie comme des liens régularisés, des échanges alternés ou des réciprocités de pratiques d'autonomie et de dépendance entre acteurs ou collectivités. La réciprocité de pratiques se comprend comme impliquant des relations régularisées d'autonomie et dépendance relatis entre les parties concernées, mais ne signifie ni cohésion ni consensus.
L'intégration sociale consiste en la réciprocité des pratiques entre des acteurs dans des contextes de co-présence ; l'intégration systémique en la réciprocité entre des groupes ou des collectivités dans un espace-temps étendu. L'interaction en face A  face s'appuie sur la signification de l'espace et de la présence dans les relations sociales. La systémité A  ce niau (intégration sociale) se produit par le contrôle réflexif de l'action en conjonction ac la rationalisation de la conduite, déjA  analysés. Elle est fondamentale A  l'intégration du système (qui ne s'y réduit pas, mais elle est primordiale).
La dualité de la structure (et aussi son caractère récursif) relie le plus petit élément du comportement quotidien aux attributs de systèmes sociaux beaucoup plus inclusifs (prononcer une phrase dans une langue entraine la reproduction de la langue par conséquence non intentionnelle de l'action). Mais les conséquences non intentionnelles de l'action s'étendent bien au-delA  des effets récursifs de la dualité de la structure, ce qui sépare intégration sociale et intégration systémique (identiques dans l'exemple simple de la phrase). Car l'interdépendance de l'action conA§ue au niau systémique comprend trois niaux : en premier lieu, les anneaux de causalité homéo-statiques, qui sont le niau fonctionnaliste du retour A  l'équilibre du système par relations entre les parties. En second lieu l'auto-régulation par rétroaction y ajoute un filtrage sélectif d'information. Enfin, l'auto-régulation réflexi y ajoute la technologie du système, comprise au sens des organisations et mouments sociaux créés rs des buts, en face d'une situation.

La dualité de la structure dans l'interaction sociale et ses dimensions

La production de l'interaction a trois éléments fondamentaux : en premier lieu sa constitution comme - significati -, en second lieu sa constitution comme un ordre moral, et, en troisième et dernier lieu sa constitution comme opération de relations de pouvoirs. Cette distinction rappelle les trois dimensions du modèle weberien de stratification sociale, mais ne se confond pas ac elle. Weber en effet distingue les dimensions économique, statutaire et politique de la société. Giddens réunit en une seule dimension, celles économiques et de pouvoir, et si la dimension statutaire peut se er A  la notion d'ordre moral, la constitution de signification vient s'ajouter aux précédentes. Son modèle acquiert en outre un élément supplémentaire de complexité du fait de la caractéristique fondamentale de la dualité de la structure.


La production de la communication comme sensée

La production de l'interaction comme significati dépend tout d'abord de la mutualité de la - compréhension - dans l'intention communicati dans laquelle le langage est le médium primaire mais est loin d'AStre le seul. Dans toute interaction il y a un intérASt constant, et une capacité de dévoiler, dans des modes de compréhension de la conduite de l'autre séparément de la compréhension de l'intention communicati. Il est essentiel pour toute analyse adéquate, en tant que produit des compétences constitutis des acteurs, de reconnaitre que la signification est actiment et continuellement négociée, et non la communication programmée de sens déjA  élis. L'interaction est spatialement et temporellement située, ce sur quoi tirent typiquement les acteurs dans sa production. La dépendance sur le contexte est intégrale A  la production du sens (humour, ironie, sarcasme, sous-entendus, complicité implicite).
Elle se situe de plus sur le fond d'une connaissance mutuelle qui sert A  l'interpréter, qui est tenue pour acquise de la part des acteurs supposés compétents dans la société. Par exemple, la réponse : - j'ai du travail - réfère A  ce que socialement le travail prime sur les distracrions, mASme agréables et offertes d'AStre prises en commun.
La connaissance mutuelle est appliquée sous la forme de schèmes interprétatifs où des contextes de communication sont créés et soutenus en interaction.
D'une part, elle est une connaissance de fonds (background), tenue pour acquise, et le plus sount inarticulée. D'autre part, elle échappe cependant au fonds, au sens où elle est constamment actualisée, exposée et modifiée par les membres de la société dans le cours de leurs interactions. La connaissance commune tenue pour acquise n'est en ce sens jamais vérilement et complètement tenue pour acquise au sens où la pertinence d'un élément particulier doit parfois AStre démontrée, sinon obtenue en combattant par un acteur. Elle n'est pas appropriée toute faite par les acteurs mais produite et reproduite A  neuf par eux comme partie de la continuité de leurs vies.

Constitution en ordre moral et relations de pouvoir dans l'interaction
Les ordres moraux d'interaction sont liés intégralement ac les éléments de pouvoir et de signification de l'interaction. Les normes ou règles sont A  la fois contraignantes et habilitantes.
La constitution de l'interaction comme un ordre moral peut AStre comprise comme l'actualisation d'exigence de droits et d'agissements (enaction) d'obligations, réussissant ou non A  mobiliser des sanctions internes (culpabilité) ou externes, positis ou négatis, ac donc un espace d'interprétation et de négociation de ces normes.
La notion d'action est en outre logiquement liée A  celle de pouvoir. La connexion peut s'exposer simplement : intrinsèquement, l'action inclut l'application de moyens pour accomplir des résultats, apportés par l'interntion directe de l'acteur dans un courant d'événements. L'action intentionnelle étant une sous-classe de l'acteur faisant ou se retenant de faire. Le pouvoir représente la capacité d'un agent de mobiliser des ressources pour constituer des moyens. Au sens le plus général, le pouvoir se réfère A  la - capacité transformatrice - de l'action humaine, capacité de l'acteur d'internir dans une série d'événements pour en altérer le cours. C'est le - peut - médiateur entre les intentions ou besoins et la réalisation des résultats voulus.
Au sens étroit, relationnel, le pouvoir est une propriété de l'interaction et peut AStre défini comme la capacité de s'assurer de résultats lA  où la réalisation de ces résultats dépend de l'action des autres. C'est en ce sens que certains ont du pouvoir sur d'autres, en tant que domination.
- c'est une capacité, qui, contrairement au sens, existe sans AStre exercée et peut donc AStre stockée28 ;
- la relation entre pouvoir et conflit est contingente : pouvoir n'implique pas obligatoirement conflit ;
- c'est le concept d'intérASt qui se relie au conflit et A  la solidarité (ils dirgent sount).
L'élaboration réflexi de cadres de signification est caractéristiquement déséquilibrée en relation ac la possession du pouvoir.


Dimensions et dualité de la structure

Les concepts de la première ligne renvoient aux propriétés d'interaction, ceux de la troisième aux caractérisations de la structure. Les modalités sont la médiation de leur interaction. La communication de sens dans l'interaction implique l'utilisation de schèmes interprétatifs au moyen desquels du sens est créé par les participants A  partir de ce que chacun dit et fait. L'application de tels schèmes cognitifs, dans un cadre de connaissance mutuelle, dépend de, et tire sur, un ordre cognitif qui est partagé par une communauté, où, ce faisant, en tirant sur l'application de schèmes interprétatifs, en mASme temps reconstitue cet ordre. L'utilisation du pouvoir dans l'interaction implique l'application de facilités par lesquelles les participants génèrent des résultats en affectant les conduites des autres. Elles sont tirées d'un ordre de domination et en mASme temps leur application le reproduit. Il en est de mASme pour l'application de normes dans l'interaction qui tirent sur et créent un ordre légitime. Communication, pouvoir et moralité sont des éléments de l'interaction ; signification, domination et légitimation sont des propriétés de structures analytiquement séparables.
Les structures de signification peunt AStre analysées en tant que systèmes de règles sémantiques (ou conntions), celles de domination comme systèmes de ressources et celles de légitimation comme systèmes de règles morales. Dans les situations concrètes d'interaction, les membres de la société tirent sur elles pour la production et la reproduction.
Une culture est un système intégré de règles sémantiques et morales relié A  une totalité de collectivités. Connaitre une règle n'est pas savoir la formuler abstraitement, mais l'appliquer dans des circonstances noulles ce qui implique une connaissance des contextes de son application. Cependant les règles ne sont pas appliquées auglément, mais sujettes A  des ambiguïtés chroniques d'interprétation. Leur usage est contesté, objet d'une lutte et transformation au cours de la production et reproduction de la vie sociale. Comme nous l'avons noté au chapitre précèdent et plus avant, cette conception permet de trour chez Giddens une piste de réponse au plus irritant problème lié A  la notion de culture, nationale ou d'entreprise : celui de son changement.

Les formes d'institution
La double dimension sémantique et normati des règles, A  savoir les modes de constitution de sens et les modes de sanction, et le concept de ressource, fondamental pour la conceptualisation du pouvoir, ont des implications importantes. Parce qu'elles relient la compétence des agents A  des éléments structurels, les modalités de structuration éclairent les principales dimensions de la dualité de la structure dans l'interaction. Dans la reproduction des systèmes d'interaction, les acteurs utilisent des modalités de structuration et, du mASme coup, reconstituent les propriétés structurelles de ces systèmes. Giddens précise bien que la communication de signification en cours d'interaction n'est isolable du jeu des sanctions normatis que sur le analytique. L'utilisation du langage illustre bien ce point dans la mesure où elle est sanctionnée par la nature mASme de son caractère - public -. L'identification d'actes ou de facettes de l'interaction - leur description précise, ancrée de faA§on herméneuti



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