Lorsque minorité et majorité défendent des positions différentes sur le problème posé mais qu'ils partagent un certain nombre de valeurs ou normes communes (valeurs orthodoxes), les acteurs en présence sont susceptibles de découvrir les dimensions et valeurs qu'elles partagent et qui, denues saillantes, serviront de base A l'élaboration d'une position noulle commune (Doise et Moscovici 1992 : 243-248).
Ainsi, si des individus de cultures différentes défendent des approches et points de vue spécifiques, les discussions sont susceptibles de donner lieu A - une réponse spécifique, produite en collaboration entre les membres du groupe - A partir d'une radicalisation des positions (adoption de positions supérieures A la moyenne des réponses individuelles). Dans ce mode de relation, les membres du groupe parviennent, malgré l'hétérogénéité des représentations initiales A de nombreux points d'accords qui émergent durant les échanges. Les points d'accords se cristallisent, en règle générale sur une réponse collecti fondée sur des croyances noulles et proches des valeurs partagées par l'ensemble des membres. Les phénomènes de conformité A une majorité ou d'influence minoritaire sont donc marginaux. Contrairement au compromis, ce phénomène n'a pas pour fonction le maintien d'un statu quo (permettant aux membres d'un groupe de gérer leurs affaires sans pour autant rapprocher leurs opinions et croyances), mais suggère "une méthode pour changer les règles et les normes de la vie collecti" (Doise et Moscovici 1992: 30). Le groupe inno donc en modifiant les représentations et pratiques qui prévalaient initialement dans le groupe. Ce processus aboutit ainsi A un changement dans la polarisation, propice A l'innovation (émergence de noulles représentations et pratiques).