NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » POLITIQUE éCONOMIQUE » La crise de l économie de croissance Démocratie et développement
Vers une noulle fracture -Nord/Sud - De plus, si nous recourons A des indices alternatifs sur le degré de satisfaction des besoins essentiels par couches de la population, sans se demander si elles vint dans le Nord ou dans le Sud, des questions noulles vont se poser. Dans quelle catégorie faut-il classer un pays comme les Etats-Unis, où un enfant sur cinq vit dans la pauvreté et où huit millions d'enfants sont privés de soins médicaux ? De mASme pour la Grande-Bretagne, où, sur la base d'une enquASte de terrain réalisée par le Service des statistiques nationales, une étude menée récemment par les unirsités de Bristol, York, Loughborough et Herriot-Watt a déterminé que, fin 1999, un quart (26 %) de la population britannique vivait dans la pauvreté, mesurée en termes de faiblesse des renus et privations multiples de biens de première nécessité. Cette étude a aussi confirmé que les taux de pauvreté ont augmenté très rapidement pendant la période de mondialisation néo-libérale. Ainsi, en 1983, 14% des ménages manquaient de trois biens de première nécessité ou davantage parce qu'ils ne pouvaient pas se les offrir. En 1990, le pourcentage est passé A 21 % et, en 1999, A plus de 24 %45. N'en soyons donc pas surpris : selon un rapport de l'UNICEF46, les états-Unis et la Belgique, qui appartiennent au - Nord -, réussissaient beaucoup moins bien, en proportion de leur renu par habitant, A assurer la survie, l'alimentation et l'éducation des enfants que la Jordanie, la Syrie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et le Kenya au - Sud -. Le mASme rapport précise que, si nous classons les pays du monde en fonction du bien-AStre de leur population - et en particulier des enfants -, nous trouvons en tASte de liste des Etats comme le Vietnam, le Sri Lanka, le Népal, Cuba, la Birmanie, qui ont des taux de mortalité infantile bien plus bas et des records de scolarisation des jeunes auxquels on ne s'attend pas au vu de leur PNB par habitant. Cette analyse n'incite pas seulement A se demander si la vieille distinction Nord/Sud a encore un sens, mais aussi A s'interroger sur l'indicateur utilisable pour une telle classification. Une question se pose en particulier : est-il possible ou souhaile de mettre au point un indicateur commun pour classer des pays aux besoins économiques et culturels très différents ? En dépit des problèmes de mesure évidents que cela pose, il peut AStre utile de conserr la distinction -Nord/Sud-, A condition d'en redéfinir les termes. Nous appellerons - Nouau Nord - l'ensemble des milieux sociaux qui bénéficient du processus de mondialisation néo-libérale, qu'ils vint dans l'ancien Nord ou dans le Sud. Nous pouvons dire, globalement, que ce Nouau Nord se compose de la - société des 40 % -47 dans l'ancien Premier Monde et d'une petite minorité dans les anciens Second et Tiers Mondes. Les bénéficiaires du processus de marchéisation comprennent, dans l'ancien Premier Monde, non seulement les propriétaires des moyens de production, qui constituent le gros de l'élite dominante, mais aussi les classes moyennes nombreuses que ce processus a enrichies (professions techniques et spécialisées, ouvriers qualifiés, etc.) ; Déloppement ou démocratie ? Aujourd'hui, de plus en plus de gens sont exclus de la vie politique (sauf comme électeurs), de la vie économique (sauf comme consommateurs) ou de l'environnement (sauf tels qu'ils sont conditionnés par leurs rôles dans les processus économique et politique, définis respectiment par l'économie de marché et la - démocratie - représentati). Au niau politique, toutes les décisions importantes sont prises par des élites de professionnels de la politique. Au niau économique, ce ne sont pas les décisions démocratiques de ses citoyens qui déterminent ce qui est produit dans un pays, mais des rapports de propriété et des modes de répartition du renu. Quant au type de - protection - dont peut jouir l'environnement, il est fixé par les élites politiques et économiques qui contrôlent l'économie de marché/croissance. Enfin, une dynamique de concentration continue du pouvoir A tous les niaux tourne A plein régime. Dans la problématique de ce livre, ce n'est ni l'exploitation coloniale ' qui a cependant joué un grand rôle dans la destruction, par la violence, de l'économie autocentrée de nombreux pays ', ni simplement la corruption des élites du Sud ou les conspirations de celles du Nord qui ont conduit A l'échec de l'économie de croissance dans le Sud. Contrairement A la pensée marxiste classique qui voyait le colonialisme comme un - mal nécessaire - parce qu'il contribuait au déloppement du capitalisme A la périphérie48, je soutiendrai que la cause fondamentale de cet échec est une contradiction interne du processus d'internationalisation de l'économie de croissance. Celle-ci ne peut survivre qu'en se reproduisant et en s'étendant continuellement A de nouaux domaines d'activité économique. Elle le fait en s'ouvrant de nouaux champs d'action (essentiellement grace A des innovations technologiques) dans les économies de croissance parnues A maturité. Ou alors par une expansion géographique qui est en fait une entreprise de destruction de toutes les économies autocentrées de la ète. Mais, dès l'instant où l'économie autocentrée est détruite, soit par la violence (colonialisme), soit par le marché, deux parties au pouvoir économique inégal (en termes de productivité, de technologie et d'écart de renus) entrent en contact direct. Le fonctionnement automatique du mécanisme du marché assure alors la reproduction et l'aggravation de leur inégalité. Telle est l'essence de l'échec du Sud : l'extrASme inégalité du contrôle sur les renus et les ressources productis qui suit inévilement l'instauration d'une économie de marché/croissance. On peut aisément montrer que, dans un système d'économie de marché dominé par l'idéologie de la croissance et la cupidité personnelle, le - mal-déloppement - est l'effet du fonctionnement automatique du système lui-mASme, puisque c'est le pouvoir d'achat des groupes A renus élevés du Nord et des élites du Sud qui détermine ce qu'on produit, comment et pour qui. Autrement dit, ce qui est vrai pour une économie de marché/croissance - nationale -, qui - sauf contrôle social efficace sur les forces du marché - ne peut reposer que sur une répartition inégale du pouvoir économique et un déloppement inégal des dirs secteurs économiques, est tout aussi vrai (sinon plus) pour une économie de marché/croissance internationalisée. Le problème du déloppement n'est pas, comme l'affirment les théories conntionnelles et les élites dominantes du Sud, de mettre en place dans le Sud une économie de marché/croissance fonctionnant connablement. C'est d'instaurer une noulle démocratie générale qui pourrait déterminer collectiment les besoins fondamentaux des populations et trour des moyens de les satisfaire qui limitent au minimum les dégats infligés au monde naturel. |
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