NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » POLITIQUE éCONOMIQUE » La régulation des réseaux de services publics La performance : de la performance financière a la performance sociétaleLa performance est une notion complexe, multiforme, que l'on utilise aujourd'hui très couramment et sans doute abusiment, et pour laquelle il n'existe pas de consensus, s'agissant de sa définition. Tout le monde s'accorde, cependant, A penser que la performance n'est ni réductible A la productivité (du processus de production), ni A la performance financière A court-terme de la firme, telle qu'elle peut AStre appréciée par l'actionnaire, en ce qu'elle doit intégrer les différentes faA§ons qu'a l'entreprise aujourd'hui d'AStre compétiti (au-delA de la seule réduction de ses coûts). Si l'on s'en tient A une " approche A la Porter"', on peut retenir la définition de Mannuse (1997), selon laquelle la " performance est A la fois l'exploitation d'un potentiel existant et le déloppement de noulles formes d'avantages concurrentiels par anticipation ou construction des règles du jeu qui prévaudront dans l'anir". Plus précisément, la performance s'analyse comme une notion ambivalente, désignant, A côté de la performance financière, la performance organisationnelle de la structure entreprise, et la performance sociale qui intègre les conséquences sociales de la performance économique. La performance organisationnelle relè de l'observation des comportements d'acteurs, et peut AStre appréhendée A partir de facteurs, tels que la nature des relations intra-organisationnelles, la qualité de la circulation de l'information, et la flexibilité de la structure (Kalika, 1988) ; pour autant, comme le remarque Marmuse (1997), si ces facteurs permettent de s'interroger sur l'efficacité d'une structure, ils ne livrent pas les clés de la définition d'une conuration organisationnelle performante. La raison est sans doute que le terme performance est le plus sount utilisé explicitement dans un contexte d'évaluation, alors qu'il est passible de plusieurs autres interprétations. Pour sa part, Bourguignon (1997), cité par Bessire (1999), en retient trois : certes, il identifie la performance comme résultat de l'action, c'est-A -dire comme évaluation ex-post des résultats obtenus, mais il la conA§oit, aussi, comme succès, la performance renvoyant alors aux représentations sociales de la réussite5, et enfin, il en fait une action, c'est-A -dire un processus, mobilisant des compétences potentielles ; la performance est alors envisagée sous l'angle de son pilotage, de son management. Au-delA de cette conception " ressources humaines " de la performance sociale, on peut en retenir une autre plus sociétale ou plus politique, consistant A appréhender la performance du point de vue de la légitimité de l'organisation au regard de l'environnement7. La validation marchande est, alors, remplacée par la validation politique, puisque le citoyen-usager (c'est-A -dire la collectivité) se substitue au consommateur solvable, lorsqu'il s'agit de la production de services publics. Dès lors, ce que l'entreprise perd en performance marchande du fait de l'accomplissement de sa mission de services publics , peut AStre compensé, et au delA , par une création de valeur sociale individuelle et collecti, qui correspond, pour une part, A ce que la théorie économique identifie sous le nom d'effets externes8 et d'économies de réseaux. La forte dimension institutionnelle et sociale incorporée dans la performance des services publics implique, logiquement, une redéfinition des outils traditionnels d'évaluation de la performance , qui va au delA de celle qui prévaut aujourd'hui pour les entreprises du secteur concurrentiel, et qui tient compte du profond changement de contexte et d'activité des firmes (par exemple la méthode des coûts indirects, Mellec, 1995). Comme le souligne Gallouj (1999), les activités soumises A une obligation de service public ou de service unirsel ajoutent des sources supplémentaires d'insatisfaction A l'égard de la capacité des outils de gestion A appréhender les objectifs de performance qui doint se concilier dans l'activité. Dès lors, l'évaluation de la performance des services publics impose de prendre en compte, non seulement, la spécificité des mécanismes de prise de décision, mais aussi le statut connexe de la réglementation du secteur d'activité et plus généralement les multiples contraintes environnementales qui pèsent sur ces entreprises. Ainsi, le statut particulier de l'Etat dans les entreprises A mission de services publics (actionnaire, producteur, ou simple concédant,) oblige A considérer, préalablement, la spécificité de la relation actionnaire / dirigeant qui se trou AStre, non seulement, au cour du processus décisionnel, mais aussi de la conception financière de la performance des entreprises du secteur public. |
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