A. Communication et usages des résultats
Communiquer autour de l'évaluation permet de diffuser et d'expliciter des résultats aux intéressés. En fait, les formes de cette
communication sont déjA en partie contenues dans la charte mASme de la démarche puisque celle-ci prévoit que le rapport national et le rapport d'experts, de mASme que la réunion finale avec les représentants gouvernementaux, doivent AStre rendus publics. Au-delA , peuvent AStre ensagés des colloques, des participations diverses A des réunions de professionnels, d'artistes, d'élus, de fonctionnaires de la culture, afin de présenter les principales conclusions de l'évaluation.
La question de la médiatisation se pose, quant A elle, encore différemment: en mASme temps qu'elle a l'avantage de toucher un plus large public, elle comporte le risque d'un appauvrissement des conclusions par une présentation simpliste ou superficielle sur une plage de temps ou sur un espace restreints et pourrait, de ce fait, avoir des effets caricaturaux.
L'évaluation, si elle ne veut pas AStre enfermée dans une discussion technocratique, peut AStre utilisée et peut jouer un rôle très actif comme outil de dialogue, comme langage commun permettant de trouver des convergences dans les perceptions des acteurs culturels de tous niveaux. Elle peut ainsi constituer une richesse pour alimenter le débat politique sur les choix A opérer, un instrument pouvant serr A l'amélioration de la communication entre les décideurs et les publics concernés.
Associer les -évalués- A la démarche semble également nécessaire pour deux raisons principales. Premièrement, pour que les conclusions des débats émergent le plus clairement possible A partir des opinions différentes et contradictoires. Deuxièmement, pour que l'opération ne se fasse pas contre le système A apprécier parce que les -évalués- seraient absents du processus d'interprétation des conclusions. Dans cette perspective, elle ne saurait AStre un contrôle (ou une sanction) A l'inverse d'une juridiction telle qu'une Cour des comptes. En principe, l'évaluation ne s'inscrit pas dans cette logique: elle est plus globale et se soit A pérenniser une action publique, soit A la corriger, voire A la supprimer (et dans ce cas, elle s'interroge sur les manières de la remplacer).
B. Les utilisations faites par les pays examinés et par le Conseil de l'Europe
Dans les pays examinés, les utilisations ont été diverses et parfois sujettes A des changements de gouvernements ou de ministres, qui sont alors venus accroitre ou diminuer la portée de l'opération. Si, en Suède, le rapport des experts a été communiqué au Parlement, en France, la diffusion a été largement assurée dans les serces culturels (ceux-ci, dans plusieurs cas, avaient montré de sérieuses réticences, si ce n'est résistances, A la démarche d'évaluation). Tandis qu'en Italie, après un oubli manifeste du rapport par l'administration, A la faveur d'un changement de gouvernement, la mise en place d'orientations nouvelles s'est inspirée, A partir de 1996, de certaines des conclusions de l'évaluation.
Des utilisations que l'on pourrait qualifier de secondaires peuvent ensuite avoir lieu; elles sont le fait des acteurs nationaux, le Conseil de l'Europe étant, quant A lui, alors déjA sorti du processus. Ainsi, en Estonie et en Finlande, des colloques ont été organisés sur la base de l'évaluation avec les acteurs culturels nationaux, cela afin de rapprocher leurs analyses et leurs points de vues. Ce type d'utilisation s'est toutefois pour l'instant limité A ces deux pays examinés.
Fin 1996, outre la publication brochée, réalisée par le Conseil de l'Europe dans les deux langues officielles de l'organisation intergouvernementale (anglais et franA§ais), quatre des neuf pays déjA examinés (Finlande, France, Pays-Bas, Suède) avaient publié les documents de leur propre évaluation sous la forme d'ouvrages reliés.
Quelles évolutions du programme européen d'examen?
Le rapport Myerscough (1996) propose les prolongements suivants:
- A la procédure actuelle, pourrait se rajouter une réunion dans le pays sur les résultats de l'examen puis, dans un délai de deux ans, les autorités dudit pays pourraient réaliser un rapport sur les suites
données (les points d'accord et de désaccord avec les observations des experts, les évolutions noles dans la politique culturelle, les effets, les réflexions inspirées par l'opération, etc.);
- des examens thématiques pourraient AStre développés: ils seraient appliqués simultanément par un groupe de 5 A 8 pays, réalisés selon la mASme procédure et donnant lieu A des groupes d'experts composés d'examinateurs issus de ce groupe de pays;
- la rédaction de -notes de politique culturelle-, sous l'égide du secrétariat du Conseil de l'Europe, portant sur des thèmes qui présentent un intérASt mutuel pour les pays membres, A partir d'informations contenues dans les rapports d'examen et d'études complémentaires.
Par le Conseil de l'Europe: si les colloques et séminaires nationaux portant spécifiquement sur les résultats des examens ont été rares, on doit souligner qu'en revanche, la participation des experts (qui sont aussi des acteurs du champ culturel en Europe) aux divers colloques, conférences et séminaires se tenant en Europe sur des problématiques variées du secteur et des politiques culturels, a été, quant A elle, beaucoup plus fréquente. C'est par ce biais essentiellement que l'on peut observer une dissémination de l'esprit et de la démarche d'évaluation ainsi qu'une contribution active A l'information et A la réflexion sur l'action et la politique publique en matière culturelle.
Au-delA de l'information se situe la formation des professionnels, des élus et des fonctionnaires concernés par la politique culturelle. Elle constitue actuellement une seconde utilisation d'un intérASt majeur A laquelle l'institution européenne de Strasbourg accorde depuis quelques années une grande attention. Connaissance, méthode de travail, langage commun et référents internationaux peuvent ainsi AStre intégrés dans la pratique et les savoir-faire de ceux qui ouvrent A la définition et A l'application des politiques culturelles.
Le CDCC et la formation des administrateurs culturels
Le programme Formation d'administrateurs culturels lancé en 1992 comporte plusieurs volets d'interventions:
- la promotion des échanges d'étudiants et de formateurs par un système de bourses de voyage pour stagiaires et experts (chaque année un centaine de bourses sont octroyées);
- le soutien A des actités spécialisées de formation et notamment un Certificat européen en administration de projets culturels accueillant enron 25 professionnels du secteur culturel chaque année;
- des échanges entre professionnels grace A des séminaires et un Réseau européen des centres de formation d'administrateurs culturels, créé sous l'égide du CDCC, et comptant plus de 70 centres, afin de faciliter la circulation de l'information et de pratiques pédagogiques, de mettre en place une banque de données de stages de formation et une université d'été.
A travers ce réseau ainsi que divers séminaires pour formateurs et responsables de politiques de formation, notamment dans les nouveaux pays membres du Conseil de l'Europe, le CDCC a éli un -état des lieux- de l'offre de formation et en a fait confirmer la pertinence par rapport aux besoins exprimés.
Enfin, le CDCC s'est attaché A faire élaborer des matériaux pédagogiques de référence sur la base de ses recherches et travaux (notamment par la publication de manuels de formation) afin de favoriser la prise en compte de la dimension européenne dans les programmes de formation.
Pour les participants au programme européen - que ce soit dans les groupes d'experts ou au Conseil de l'Europe mASme, les représentants aes Etats membres et les nombreuses personnes interrogées ou ayant sui ope-ration de près ou de loin dans les pays participants -, un examen de politique publique, mASme ou d'autant plus, controversé constitue certainement une expérience riche en apports tant A titre indiduel qu'a titre professionnel.