Le dictionnaire le Robert dégage trois sens de ce mot. Il peut AStre une - exaltation du sentinent national, rattachement passionné A ce qui constitue le caractère singulier, les traditions de la nation A laquelle on appartient, accomné parfois de xénophobie -. Par extension, le
nationalisme deent - une doctrine qui, fondant son principe d'action sur ce sentiment, subordonne, en politique intérieure, tous les problèmes (culturels, économiques, sociaux, etc.) au
développement de la puissance nationale et rejette, en politique étrangère, toute association limitant la liberté d'action ou s'oppo-sant A l'hégémonie de la nation -. Enfin, le nationalisme est - une doctrine ou un mouvement politique qui revendique pour une nationalité le droit de former une nation plus ou moins autonome -. Le mot nationalisme est donc ambigu, puisqu'il peut AStre employé péjorativement pour stigmatiser des formes outrancières de patriotisme. Il peut désigner une revendication d'indépendance d'un peuple, ou enfin AStre l'étendard de ceux qui affirment la primauté des valeurs nationales dans l'ordre politique. L'autre difficulté d'identification tient au fait que le nationalisme est souvent une idéologie qui se mASle A d'autres valeurs politiques et sociales souvent contradictoires2.
Cependant, Raoul Girardet dégage quatre points communs au différentes manifestations nationalistes : souveraineté, unité, passé historique et prétention A l'universalité. - Le thème de la souveraineté ne peut manquer d'AStre fondamental dans l'idéologie des peuples assujettis luttant pour leur indépendance, puisqu'une telle acquisition, consacrant leur droit A la libre disposition d'eux-mASmes, constitue précisément l'objectif suprASme de leur combat3. - - Non moins nécessairement tout nationalisme sera unitaire. () Sur tous les s, ethnique, social, politique, administratif, linguistique ou parfois religieux, se manifeste la mASme tendance A lutter contre le particularisme, A réduire les dissidences, A supprimer les germes d'antagonismes internes. - - En troisième lieu, toute prise de conscience nationaliste est aussi, et obligatoirement, prise de conscience des valeurs léguées par l'histoire. C'est A partir de la revendication A l'autonomie d'une culture héritée d'un long et glorieux passé, A partir de titres transmis par l'histoire que les théoriciens des mouvements nationalitaires du siècle dernier se sont efforcés de légitimer la revendication de l'indépendance nationale. - - Enfin, de l'exaltation du passé national, le passage semble par ailleurs inéle A l'affirmation de la valeur universelle de la cilisation nationale. Il n'est guère de nationalisme, en effet, qui ne porte en lui la conction que les richesses morales, intellectuelles, religieuses ou sociales qui lui sont propres ne soient destinées A se répandre bien au-delA des frontières de l'Etat-nation. -