Le citoyen est, selon la définition de Jean Leca, le « membre d'une communauté politique territoriale, titulaire de droits et soumis à des obligations uniformes indépendamment en principe de son appartenance à des
collectivités " particulières " (sexe, lignages, tribus, etc.) :
la loi de l'Etat détermine les conditions d'appartenance prescrites qui permettent ou interdisent l'octroi du statut de citoyen '. »
Le citoyen est donc celui qui se voit reconnaitre des droits civiques dans l'Etat où il réside, ce qui signifie le plus sount qu'il a la nationalité du pays. Le citoyen participe donc au pacte social fondant en cela la volonté générale. Rousseau définit dans Le Contrat social le citoyen. C'est celui « qui met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale » et qui reçoit . en corps chaque membre comme partie indivisible du tout ». La
citoyenneté est donc fondée sur un acte volontaire, sur une adhésion à un projet politique commun, sur la volonté de partager une partie de sa liberté ac les autres contractants.
Le citoyen est donc à la fois un individu concret, porteur de droits et de devoirs, mais aussi un être abstrait, intemporel et unirsel, l'homme des droits de l'homme. Voilà pourquoi Georges Burdeau souligne que « le citoyen n'est pas l'individu ac son égoïsme, ses appétits, son auglement en face des intérêts de la collectivité. C'est l'homme débarrassé des préjugés de classe et des soucis inhérents à sa condition économique, capable d'opiner sur les choses publiques en faisant abstraction des avantages personnels qu'il peut retirer de la décision2. »
On est bien loin de la conception antique de la citoyenneté. En Grèce, le citoyen était celui qui appartenait à une cité (c'est le sens étymologique du terme). Appartenir signifiait alors, tout comme aujourd'hui, en reconnaitre la juridiction, être habilité à en jouir sur le territoire de la cité et être astreint aux devoirs correspondants. Mais cette appartenance à la communauté politique de la cité était fondée sur le sang et sur la descendance, ou sur la cooptation par les pairs. C'était donc un principe exclusif, distinguant les citoyens des « barbares ». Rien à voir ac la définition du citoyen unirsel dans le modèle démocratique.