NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE GéNéRALE » La loi des rendements croissants De la croissance endogène a la croissance soutenable
C'est précisément la nature magique du progrès qui est remise en question par les théories de la croissance endogène31 déloppées par Paul Romer (1986), Robert Lucas (1988), Robert Barro (1990). Elles réhabilitent en fait une série d'intuitions et de pistes ourtes par Adam Smith, Joseph Schumpeter, Alfred Marshall, ou encore John Maynard Keynes. Leur point commun est d'insister sur le fait que certaines activités (l'éducation, la recherche, le déloppement des infrastructures) engendrent de fortes externalités positis A la fois dans leur domaine propre mais aussi pour l'ensemble de l'économie. Ainsi, l'utilité d'une route est d'autant plus forte qu'elle est associée A d'autres routes, et un système routier adapté aux besoins de communication des entreprises accroit leur productivité. De mASme, un bon enseignement primaire favorise l'essor d'un enseignement unirsitaire et d'une recherche fondamentale de qualité qui A leur tour stimulent les innovations technologiques et la productivité du travail. Chaque génération s'appuie sur le stock de connaissances, de savoir-faire, d'équipements accumulés par les générations précédentes pour aller plus loin, plus vite, et léguer A sa descendance un potentiel encore plus prometteur. Faut-il en déduire que l'humanité est définitiment A l'abri de la fatalité des rendements décrois-sants et qu'un Etat assurant une éducation, une recherche et des infrastructures de qualité nous garantit une croissance infinie indépendante de la disponibilité des facteurs naturels ? Ce serait lA une dangereuse illusion. Nous restons en effet dominés par la rareté objecti de certains facteurs et la rareté subjecti fabriquée par la logique marchande. La rareté objecti est une donnée naturelle et contraignante. La croissance des biens matériels et les activités polluantes consomment des ressources non reproductibles et détruisent irrémédiablement le patrimoine légué aux générations futures; A défaut d'une révolution majeure dans les modes de production, elles compromettent donc la qualité de vie, voire la survie de nos descendants. Ajoutons qu'une croissance trop inégale compromet la cohésion sociale et la paix civile, dans un monde où des minorités en rébellion contre la société ont de plus en plus accès A des instruments de destruction massi et de terreur. Or, la logique de croissance infinie et la concurrence exacerbée (par le libre-échange et la dérégulation) favorisent précisément des modalités de croissance inégale, destructrice et, par conséquent, non soutenable. Ce n'est pas nouau. Ce qui est nouau, et redoule, c'est qu'au moment mASme où la théorie réhabilite le politique - comme garant d'une vision A long terme guidant les marchés myopes en matière de bien commun ', le politique semble parfois ne plus croire en lui-mASme, muer lui aussi en marché myope qui suit les idées A la mode dans les journaux du jour (baisse des impôts, responsabilité individuelle, déréglementation, privatisation), fashion victim plutôt que fashion maker. Plus que jamais, si la demande politique des citoyens parvient A inrser cette funeste tendance, c'est notamment dans le politique que résident aujourd'hui les rendements croissants. |
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