NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE GéNéRALE » La croissance n est pas le développement La rupture avortée des années i970 et le regain du productivismeDès les années 1970, toutefois, tout indique les dangers d'une confiance aveugle dans les vertus de la croissance et de l'industrialisation A marche forcée. L'échec de bien des stratégies de développement, trop exclusivement fondées sur l'expansion des productions industrielles, est patent dans les pays communistes comme dans les pays en développement. Ces derniers ont parfois battu des records de croissance, mais sans enclencher de vérile processus de développement et d'éra-dication de la pauvreté (Brésil, Algérie, Inde, par exemple). Mais la remise en question de la priorité A la croissance tombe mal, en plein ralentissement de la croissance justement. Les années 1970 sont en effet marquées par un recul brutal du rythme de progression du PIB et la montée concomitante du chômage. Aussi, quelles que soient les nouvelles inquiétudes et les mises en garde des théoriciens, la croissance du PIB reste plus que jamais une nécessité politique pour préserver les emplois et atténuer les conflits pour la répartition du revenu. Elle demeure aussi une nécessité économique pour les entreprises confrontées A une concurrence internationale de plus en plus vive et A la relative saturation des marchés de consommation qui ont fait leur prospérité durant les Trente Glorieuses. Il leur faut ouvrir de nouveaux marchés dans le monde, créer indéfiniment de nouveaux produits par l'innovation technologique, programmer l'obsolescence accélérée des produits pour inciter les ménages A renouveler plus vite leurs équipements. Tout le monde sait bien que cette course A la croissance maximise aussi les nuisances collectives (pollution, accumulation de déchets non recyclables, etc.). Mais ce ne sont pas des entreprises condamnées A croitre ou A disparaitre qui peuvent intégrer cette préoccupation. Seule une régulation politique pourrait freiner la course et réaffirmer la priorité d'un développement équilibré et écologiquement soutenable. Mais, après trente ans d'interventionnisme politique croissant, la crise sociale des pays riches et l'échec de la ification socialiste ont décrédibilisé l'état et renversé le rapport de forces politique en faveur du libéralisme qui, A l'orée des années 1980, domine les gouvernements de la plupart des grands pays industriels. C'est donc la dérégulation et la libéralisation de l'économie qui l'emportent alors et soumettent les entrepreneurs A une compétition mondiale exacerbée. Dès lors, face aux exigences renforcées de renilité financière, la montée des préoccupations et des mouvements écologistes est impuissante A entamer la détion au culte de la croissance2S. |
||||
Privacy - Conditions d'utilisation |